De la simple araignée à l’immensité de l’océan, en passant par le regard des autres ou le vide vertigineux, les phobies touchent près d’une personne sur dix et transforment des situations anodines en sources d’angoisse insurmontable.
En bref
Une phobie est une peur irrationnelle et excessive d’un objet, d’une situation ou d’un être vivant spécifique, déclenchée par une circonstance objectivement sans danger. Contrairement à une simple peur passagère, la phobie provoque une anxiété intense et persistante qui peut conduire à des comportements d’évitement handicapants au quotidien. Les phobies touchent environ 10 à 15% de la population mondiale et se développent généralement suite à un traumatisme, par conditionnement, ou par transmission familiale. De l’arachnophobie (araignées) à la thalassophobie (mer), en passant par des phobies plus rares comme la nomophobie (être sans téléphone) ou l’hippopotomonstrosesquippedaliophobie (longs mots), il existe plusieurs centaines de phobies répertoriées, chacune portant un nom grec ou latin spécifique.
Qu’est-ce qu’une phobie ? Définition et distinction
Une phobie est une peur irrationnelle d’un objet ou d’une situation spécifique, déclenchée par une circonstance sans danger réel. Cette définition clinique, bien qu’exacte, ne rend pas justice à l’expérience vécue par ceux qui en souffrent. Pour comprendre véritablement une phobie, il faut saisir qu’elle dépasse largement le cadre d’une simple appréhension.
Imaginez que votre cerveau déclenche une alarme incendie toutes sirènes hurlantes face à une menace qui n’existe pas. Votre rythme cardiaque s’emballe, vos mains deviennent moites, votre respiration s’accélère, vous ressentez une envie irrépressible de fuir. Tout votre corps vous hurle qu’un danger mortel vous menace. Sauf qu’objectivement, il n’y a rien. Juste une araignée inoffensive, un ascenseur parfaitement sécurisé, ou le regard d’un inconnu dans la rue. C’est cela, une phobie : une réaction de survie déclenchée par un stimuli anodin.
Phobie versus peur normale : où se situe la frontière ?
Nous avons tous peur de quelque chose. Avoir peur des hauteurs en se penchant au bord d’une falaise est parfaitement rationnel. Ressentir une appréhension avant un examen important ou un entretien d’embauche est normal. Ces peurs nous protègent, nous rendent prudents. Elles sont proportionnées à la situation et ne nous empêchent pas de vivre.
Une phobie, en revanche, présente trois caractéristiques distinctives. D’abord, elle est disproportionnée par rapport au danger réel. Une personne arachnophobe ne craint pas seulement une morsure de veuve noire, elle panique à la vue d’une minuscule araignée domestique totalement inoffensive. Ensuite, elle est persistante : contrairement à une peur passagère, la phobie dure des mois, des années, parfois toute une vie si elle n’est pas traitée. Enfin, et c’est peut-être le plus handicapant, elle entraîne des comportements d’évitement qui impactent significativement la vie quotidienne.
Une personne claustrophobe refusera une promotion professionnelle si le nouveau bureau se trouve au quinzième étage d’un immeuble sans escalier. Quelqu’un souffrant de phobie sociale déclinera systématiquement les invitations, s’isolant progressivement. Un agoraphobe pourra rester confiné chez lui pendant des années. La phobie ne se contente pas de générer de l’anxiété : elle rétrécit l’espace de vie, limite les opportunités, affecte les relations et érode l’estime de soi.
Les chiffres de la phobie
Les phobies sont loin d’être rares. Les études épidémiologiques estiment qu’entre 10 et 15% de la population mondiale souffre d’au moins une phobie spécifique à un moment de sa vie. Cela représente plus de 800 millions de personnes. Les femmes sont environ deux fois plus touchées que les hommes, bien que cette différence varie selon le type de phobie.
Les phobies apparaissent généralement pendant l’enfance ou l’adolescence, avec un pic entre 10 et 13 ans. Certaines phobies infantiles, comme la peur du noir ou des monstres imaginaires, disparaissent naturellement avec l’âge. D’autres s’installent durablement et peuvent même s’aggraver si elles ne sont pas prises en charge. Environ 60% des personnes phobiques ne consultent jamais, soit par méconnaissance des solutions existantes, soit par honte de ce qu’elles perçoivent comme une faiblesse.
Comment naissent les phobies ?
Les phobies ne surgissent pas de nulle part. Elles ont des origines multiples et souvent entremêlées, fruit d’une interaction complexe entre notre biologie, notre histoire personnelle et notre environnement.
Le traumatisme : l’expérience fondatrice
De nombreuses phobies trouvent leur source dans un événement traumatisant précis. Un enfant mordu par un chien peut développer une cynophobie (peur des chiens) persistante. Une personne ayant vécu un accident d’avion ou même de fortes turbulences peut devenir aérodromophobe. Quelqu’un s’étant retrouvé bloqué dans un ascenseur en panne pendant des heures risque de développer une claustrophobie.
L’aspect fascinant et troublant du traumatisme, c’est que notre cerveau ne fait pas toujours la distinction entre danger réel et danger perçu. Un enfant témoin de la panique de sa mère face à une araignée peut développer la même phobie sans jamais avoir été directement menacé. Le traumatisme peut être direct ou vicariant, c’est-à-dire vécu à travers l’expérience d’autrui.
Le conditionnement : quand l’association devient prison
Notre cerveau est une formidable machine à créer des associations. Si vous êtes pris de nausées après avoir mangé des huîtres, vous développerez probablement une aversion durable pour ce mollusque, même si votre malaise était causé par une gastro-entérite sans rapport. Ce mécanisme de conditionnement, démontré par les célèbres expériences de Pavlov, explique certaines phobies.
Parfois, l’association créée par notre cerveau semble complètement arbitraire. Une personne ayant appris une mauvaise nouvelle dans un ascenseur peut développer une peur des espaces clos, alors que l’ascenseur lui-même n’était pas la source du problème. Notre cerveau a associé l’espace confiné à l’émotion négative intense, créant un lien indélébile.
La transmission familiale : phobies héritées
Les enfants apprennent en observant leurs parents. Si un parent manifeste une peur panique des araignées, l’enfant intériorise ce modèle comportemental. Il apprend que les araignées sont dangereuses, que la réaction appropriée est la fuite, que cette peur est légitime. Sans même vivre d’expérience traumatisante personnelle, il peut développer la même phobie.
Il existe également une composante génétique. Les études sur les jumeaux montrent que les phobies ont une héritabilité d’environ 30 à 40%. Cela ne signifie pas qu’on hérite d’une phobie spécifique, mais plutôt d’une prédisposition à l’anxiété et à développer des peurs intenses. Certaines personnes possèdent un système nerveux naturellement plus réactif, un seuil d’alarme plus bas, ce qui les rend plus vulnérables aux phobies.
Les phobies évolutives : peurs ancestrales
Certaines phobies semblent programmées dans notre câblage évolutif. L’arachnophobie, l’ophiophobie (serpents), l’acrophobie (hauteurs) et la peur du noir sont statistiquement beaucoup plus fréquentes que la phobie des voitures ou des prises électriques, pourtant objectivement bien plus dangereuses aujourd’hui. Cette distribution n’est pas aléatoire.
Nos ancêtres qui craignaient les araignées venimeuses, les serpents mortels et qui évitaient de tomber des falaises avaient plus de chances de survivre et de transmettre leurs gènes. Notre cerveau a conservé ces circuits de peur ancestraux, même si les menaces ont changé. C’est pourquoi il est beaucoup plus facile de développer une phobie des araignées qu’une phobie des voitures : notre cerveau est « préparé » évolutivement à craindre les premières.

Les phobies les plus courantes

Parmi les centaines de phobies répertoriées, certaines touchent des millions de personnes à travers le monde. Voici les dix phobies les plus fréquentes, celles que vous avez statistiquement le plus de chances de rencontrer dans votre entourage.
1. Arachnophobie : la terreur à huit pattes
La peur des araignées est probablement la phobie la plus répandue au monde, touchant environ 3 à 6% de la population, avec une nette prédominance féminine. Pour un arachnophobe, la taille de l’araignée importe peu. Une minuscule araignée domestique de quelques millimètres peut déclencher une réaction de panique aussi intense qu’une mygale. Certaines personnes ne peuvent même pas regarder une photo d’araignée sans ressentir un profond malaise.
Cette phobie impacte la vie quotidienne de multiples façons. Vérifier systématiquement les coins de plafond avant d’entrer dans une pièce, refuser catégoriquement de descendre à la cave, ne jamais ouvrir les fenêtres en été de peur qu’une araignée n’entre, déléguer systématiquement à autrui la « gestion » des araignées trouvées dans la maison. Certains arachnophobes évitent même les randonnées en nature ou les activités de jardinage.
2. Acrophobie : le vertige paralysant
La peur des hauteurs concerne environ 5% de la population. Elle se distingue du simple vertige, sensation physique normale liée à notre système vestibulaire. L’acrophobe ressent une anxiété anticipatoire bien avant d’atteindre une hauteur significative et peut paniquer même derrière une vitre sécurisée ou sur un balcon parfaitement protégé.
Cette phobie limite considérablement certaines activités : impossibilité de monter dans des attractions type grande roue, évitement des randonnées en montagne avec passages escarpés, refus d’habiter ou même de visiter un appartement en étage élevé avec vue dégagée, angoisse dans les escaliers ouverts ou les passerelles transparentes. Certains acrophobes ne peuvent même pas monter sur un escabeau pour changer une ampoule.
3. Aérodromophobie : prisonniers du sol
La peur de l’avion touche environ 2,5 à 6,5% de la population de manière phobique (anxiété paralysante), et jusqu’à 40% ressentent une appréhension significative. Statistiquement, l’avion est le moyen de transport le plus sûr qui existe, mais cette réalité objective ne pèse rien face à la peur viscérale.
L’aérodromophobe redoute le manque de contrôle, l’impossibilité de sortir, la dépendance totale vis-à-vis du pilote et de la machine. Le simple fait de réserver un billet peut déclencher de l’anxiété plusieurs semaines à l’avance. Cette phobie peut avoir des conséquences professionnelles majeures dans un monde globalisé où les déplacements internationaux sont parfois requis, et personnelles en limitant drastiquement les destinations de vacances accessibles.
4. Claustrophobie : l’angoisse de l’enfermement
La peur des espaces clos affecte environ 5 à 7% de la population. Pour un claustrophobe, un ascenseur, un scanner médical IRM, une petite pièce sans fenêtre, un train bondé ou même une voiture dans un embouteillage peuvent déclencher une crise d’angoisse intense avec sensation d’étouffement.
Le claustrophobe évite les ascenseurs même pour monter dix étages, refuse certains examens médicaux pourtant nécessaires, ressent une anxiété majeure dans les transports en commun aux heures de pointe, et peut même développer une angoisse dans son propre domicile si les pièces sont trop petites ou sombres. Cette phobie crée un besoin constant de repérer les sorties et de s’assurer qu’une échappatoire existe.
5. Agoraphobie : bien plus que la peur des espaces ouverts
L’agoraphobie, contrairement à la croyance populaire, n’est pas simplement la peur des espaces ouverts. C’est la peur de se retrouver dans une situation où il serait difficile ou embarrassant de s’échapper ou de recevoir de l’aide en cas de crise d’angoisse. Elle touche environ 1,5 à 3,5% de la population.
L’agoraphobe craint les foules, les transports en commun, les files d’attente, les grands espaces ouverts sans abri, les ponts, mais aussi parfois son propre domicile s’il vit seul. Dans les cas sévères, la personne devient littéralement prisonnière de sa maison, incapable de sortir sans être accompagnée. Cette phobie s’accompagne souvent d’attaques de panique et peut totalement paralyser une vie sociale et professionnelle.
6. Phobie sociale : la prison du regard d’autrui
La peur du regard et du jugement des autres affecte environ 7 à 13% de la population à un degré phobique. Elle dépasse largement la simple timidité. Le phobique social redoute intensément les situations d’interaction ou de performance : parler en public, manger devant d’autres personnes, signer un document sous le regard de quelqu’un, passer un appel téléphonique en présence d’autrui, ou simplement croiser des gens dans la rue.
Cette phobie entraîne un isolement progressif, des opportunités professionnelles manquées, des difficultés relationnelles majeures. Certains phobiques sociaux ne peuvent pas travailler en open space, refusent toute promotion impliquant du management ou de la présentation, et limitent leurs sorties au strict minimum. Le paradoxe cruel est que l’évitement renforce la phobie : moins on s’expose, plus l’anxiété augmente.
7. Cynophobie : quand le meilleur ami de l’homme devient ennemi
La peur des chiens touche environ 3 à 5% de la population. Elle naît souvent d’une morsure ou d’une agression dans l’enfance, mais peut aussi se développer par observation (témoin d’une attaque) ou par transmission familiale. Pour un cynophobe, tous les chiens sont potentiellement dangereux, du minuscule chihuahua au dogue allemand.
Cette phobie complique considérablement les déplacements urbains et les visites à des amis ou de la famille possédant des chiens. Le simple aboiement derrière une porte ou un chien tenu en laisse à distance peut déclencher une forte anxiété. Certains cynophobes changent systématiquement de trottoir à la vue d’un chien, évitent les parcs publics, et vivent dans une vigilance constante.
8. Émétophobie : la terreur invisible
La peur de vomir (ou de voir quelqu’un vomir) est beaucoup plus répandue qu’on ne le croit, touchant environ 0,1 à 8% de la population selon les études, avec une forte prédominance féminine. C’est pourtant l’une des phobies les moins connues du grand public, probablement parce que ceux qui en souffrent en parlent rarement.
L’émétophobe développe des comportements d’évitement drastiques : vérification obsessionnelle des dates de péremption, évitement des restaurants ou de la cuisine d’autrui, refus de prendre les transports en commun ou d’aller dans des lieux où quelqu’un pourrait vomir (bars, boîtes de nuit), surveillance constante de ses propres sensations corporelles. Les femmes émétophobes peuvent même refuser d’avoir des enfants par terreur des nausées de grossesse.
9. Nosophobie : la maladie imaginaire omniprésente
La peur excessive de tomber malade, également appelée hypocondrie dans certains contextes, concerne environ 4 à 6% de la population. Le nosophobe interprète chaque symptôme corporel mineur comme le signe d’une maladie grave. Un mal de tête devient une tumeur cérébrale, une toux persistante un cancer du poumon, une tache cutanée un mélanome.
Cette phobie génère des consultations médicales répétées, des examens inutiles, une surveillance obsessionnelle du corps, et paradoxalement parfois un évitement des médecins par peur qu’ils ne découvrent effectivement quelque chose de grave. Internet et les forums médicaux amplifient considérablement cette phobie en permettant une auto-recherche anxieuse de symptômes. Le nosophobe vit dans une anxiété quotidienne concernant sa santé ou celle de ses proches.
10. Nomophobie : la phobie du XXIe siècle
La peur d’être sans téléphone portable est un phénomène récent mais en expansion rapide. Le terme « nomophobie » vient de « no mobile phone phobia ». Des études récentes suggèrent que jusqu’à 66% des utilisateurs de smartphones ressentiraient une forme d’anxiété à l’idée d’être sans leur appareil, et environ 10 à 20% à un degré réellement phobique.
Le nomophobe vérifie constamment son téléphone, panique s’il l’oublie chez lui, ressent une anxiété majeure quand la batterie est faible, ne peut pas éteindre son appareil même en dormant, et éprouve un sentiment d’isolement et de vulnérabilité sans connexion. Cette phobie révèle notre dépendance croissante à la connectivité permanente et notre peur d’être injoignable ou de manquer une information importante.
Les phobies les plus insolites et méconnues
Si certaines phobies sont largement répandues et facilement compréhensibles, d’autres défient l’entendement par leur spécificité ou leur apparente absurdité. Pourtant, pour ceux qui en souffrent, ces phobies sont aussi réelles et handicapantes que n’importe quelle autre.

Hippopotomonstrosesquippedaliophobie : la cruelle ironie
C’est probablement la phobie au nom le plus ironique qui existe : la peur des mots longs. Imaginez devoir prononcer le nom de votre propre phobie et sentir l’anxiété monter. Ce mot de 36 lettres semble avoir été créé comme une plaisanterie cruelle envers ceux qui en souffrent. Les personnes affectées évitent les textes scientifiques, médicaux ou juridiques, redoutent les situations où elles pourraient devoir lire à voix haute des termes techniques, et peuvent ressentir une véritable détresse face à un mot particulièrement long.
Coulrophobie : quand le rire devient cauchemar
La peur des clowns touche un nombre surprenant de personnes, peut-être 7 à 12% de la population à divers degrés. Loin d’être une invention récente amplifiée par des films d’horreur comme « Ça » de Stephen King, cette phobie trouve ses racines dans une réalité psychologique profonde : le clown cache son véritable visage, ses émotions réelles sont masquées par le maquillage et le sourire forcé, créant un sentiment d’inconfort et d’imprévisibilité. Pour un coulrophobe, ce qui devrait être festif devient menaçant.
Trypophobie : les trous qui dérangent
La peur des motifs de trous serrés (nid d’abeilles, éponge, graines de lotus) est un phénomène relativement récent dans la littérature scientifique, popularisé par internet. Bien que non officiellement reconnue dans les classifications diagnostiques, elle provoque chez certaines personnes un dégoût viscéral, des démangeaisons, voire des nausées à la vue de ces patterns. Les chercheurs suggèrent que cette réaction pourrait être liée évolutivement à l’évitement de parasites, de maladies cutanées ou de créatures venimeuses présentant ces motifs.
Apopathodiaphulatophobie : la constipation de la peur
La peur de la constipation porte un nom presque aussi long qu’elle est spécifique. Cette phobie peut conduire à une utilisation excessive de laxatifs, une surveillance obsessionnelle du transit intestinal, et une anxiété majeure lors des voyages où les habitudes sont perturbées. Paradoxalement, l’anxiété elle-même peut perturber le transit, créant un cercle vicieux.
Phobophobie : la peur d’avoir peur
C’est peut-être la phobie la plus tragiquement autoréférentielle : la peur de développer une phobie ou d’avoir une crise d’angoisse. Le phobophobe vit dans l’anticipation anxieuse de sa propre anxiété, créant une spirale sans fin. Cette méta-phobie accompagne souvent d’autres troubles anxieux et peut devenir complètement paralysante.
Autres phobies remarquables
La leucoselophobie, peur de la page blanche, terrorise écrivains et étudiants. La triskaidekaphobie, peur du nombre 13, a conduit certains immeubles à supprimer le treizième étage et des compagnies aériennes à éliminer la rangée 13. La kainotêtophobie, peur de la nouveauté, pousse certains à vivre dans une routine immuable. La plastilinophobie, peur de la pâte à modeler, et pire encore, la plastilinokinésiophobie, peur de la pâte à modeler en mouvement, démontrent que pratiquement n’importe quel stimulus peut devenir l’objet d’une phobie.
Vivre avec une phobie au quotidien
Au-delà des définitions cliniques et des listes, vivre avec une phobie signifie naviguer quotidiennement dans un monde parsemé de pièges invisibles pour les autres. C’est porter un fardeau que personne ne voit, affronter des batailles que personne ne comprend vraiment.
Le poids du jugement et de l’incompréhension
L’une des souffrances les plus difficiles pour une personne phobique n’est pas toujours la phobie elle-même, mais la réaction de l’entourage. « Ce n’est qu’une araignée, elle est plus effrayée que toi ! » « Mais les avions ne tombent jamais, tu es ridicule ! » « Ressaisis-toi, ce n’est pas si grave ! » Ces phrases, prononcées avec les meilleures intentions du monde, minimisent une détresse réelle et ajoutent la honte à l’anxiété.
Le phobique sait rationnellement que sa peur est disproportionnée. C’est justement la définition d’une phobie. Mais cette conscience intellectuelle ne change rien à la réaction émotionnelle et physiologique. Dire à quelqu’un en pleine crise d’angoisse phobique de « se calmer » est aussi efficace que de dire à quelqu’un qui se noie de « simplement respirer ».
Les stratégies d’évitement et leurs conséquences
L’évitement est la réponse naturelle à la phobie. Si les ascenseurs vous terrorisent, vous prenez les escaliers. Si les foules vous angoissent, vous restez chez vous. Si les chiens vous effraient, vous changez de trottoir. Ces stratégies apportent un soulagement immédiat de l’anxiété, ce qui les rend très séduisantes. Le problème, c’est qu’elles renforcent la phobie à long terme.
Chaque évitement envoie un message à votre cerveau : « Cette chose est effectivement dangereuse puisque je dois la fuir. » La zone de confort se rétrécit progressivement. La personne claustrophobe qui commence par éviter les ascenseurs finit par éviter les petites pièces, puis sa propre voiture, puis ne sort plus de chez elle. L’agoraphobe qui évite les centres commerciaux bondés finit par éviter toute sortie. L’évitement nourrit la phobie qui justifie l’évitement.
L’impact sur les relations et la vie sociale
Les phobies créent des tensions relationnelles difficiles. Le conjoint d’une personne arachnophobe se retrouve systématiquement désigné « chasseur d’araignées officiel ». Les amis d’un aérodromophobe doivent renoncer aux destinations lointaines ou partir sans lui. Les collègues d’un phobique social compensent ses évitements en présentations et réunions. Cette dépendance créée par la phobie peut générer culpabilité chez le phobique et frustration chez l’entourage.
De plus, certaines phobies sont socialement moins acceptables que d’autres. Avoir peur des serpents ou des hauteurs est généralement compris et toléré. Mais que dire de celui qui a peur des boutons, des ballons de baudruche, ou des poupées ? Le risque de moquerie pousse au silence, ce qui isole encore davantage la personne.
Le coût professionnel et financier
Les phobies ont un coût tangible. L’aérodromophobe qui refuse une promotion internationale. Le claustrophobe qui paie un étage supplémentaire parce qu’il refuse de prendre l’ascenseur pour monter chez lui. L’agoraphobe qui ne peut pas travailler en présentiel. Le phobique social qui renonce à des métiers pourtant passionnants parce qu’ils impliquent trop d’interactions.
Certaines personnes organisent toute leur vie autour de leur phobie. Elles choisissent leur logement, leur emploi, leurs vacances, leurs relations en fonction de ce qu’elles peuvent éviter. La phobie devient le chef d’orchestre invisible de leur existence.
Les crises d’angoisse : quand la phobie explose
Malgré tous les efforts d’évitement, il arrive que le phobique soit confronté à l’objet de sa peur. Une araignée surgit dans la voiture en pleine autoroute. L’ascenseur tombe en panne entre deux étages. Un chien court vers vous dans un parc. C’est là que survient la crise d’angoisse, aussi appelée attaque de panique.
Le cœur s’emballe jusqu’à 150, 180 battements par minute. La respiration devient superficielle et rapide, créant une hyperventilation qui entraîne des vertiges et des fourmillements. La sueur perle, les mains tremblent. Une sensation d’irréalité s’installe, comme si la personne était détachée de son propre corps. Et surtout, une certitude terrible : « Je vais mourir. » Même si rationnellement la personne sait qu’une araignée ne peut pas la tuer, son corps entier lui hurle le contraire.
Ces crises durent généralement entre 5 et 20 minutes mais laissent la personne épuisée pendant des heures. Plus grave encore, la peur d’avoir une nouvelle crise devient elle-même une source d’anxiété, créant parfois une phobophobie secondaire.
Liste exhaustive des phobies
Voici un inventaire complet des phobies répertoriées, chacune portant un nom spécifique dérivé du grec ou du latin. Cette liste témoigne de l’extraordinaire diversité des stimuli pouvant déclencher une peur pathologique.
| Peur de… | Nom de la phobie |
| air, vent | aérophobie |
| altitude | acrophobie, vertige |
| animaux | zoophobie |
| anomalie anatomique | dysmorphophobie |
| araignées | arachnophobie |
| armes blanches | machairophobie |
| avion | aérodromophobie |
| bacilles | bacillophobie |
| ballons | globophobie |
| bicyclettes | bitrochosophobie |
| boutons (vêtements) | koumpounophobie |
| cancer | cancérophobie |
| chats | ailourophobie |
| chemins de fer | sidérodromophobie |
| chiens | cynophobie |
| clowns | coulrophobie |
| constipation | apopathodiaphulatophobie |
| debout (rester debout) | stasophobie |
| dents | odontophobie |
| douleur | algophobie |
| eau | hydrophobie |
| éclairs | astrophobie ou astrapéphobie |
| écrire (devoir écrire) | graphophobie |
| empoisonnement | toxicophobie |
| épidémies | épidémiophobie |
| épingles | bélonéphobie |
| espaces clos | claustrophobie |
| espaces libres | agoraphobie |
| être enterré vivant | taphéphobie |
| être sans téléphone | nomophobie |
| fantômes | phasmophobie |
| femmes | gynéphobie |
| feu | pyrophobie |
| fonctionnement du corps (anomalie) | physiophobie |
| fou (devenir fou) | psychopathophobie |
| foule | ochlophobie |
| fruits | carpophobie |
| habiller (devoir s’habiller) | enduophobie |
| hauteurs | acrophobie |
| hommes | anthropophobie |
| huile | élaïonophobie |
| hystérie | hystériophobie |
| insectes | entomophobie |
| insomnie | aupniaphobie |
| lait | galactophobie |
| langue (maladies) | glossophobie |
| légumes | lachanophobie |
| lieu | topophobie |
| longs mots | hippopotomonstrosesquippedaliophobie |
| lumière | photophobie |
| maladies | nosophobie |
| marcher (devoir marcher) | basophobie |
| mer | thalassophobie |
| métaux | métallophobie |
| microbes | microbiophobie |
| mort | nécrophobie ou thanatophobie |
| motifs de trous serrés | trypophobie |
| mots (les dire ou les entendre) | onomatophobie |
| nourriture | sitiophobie |
| nouveauté | kainotêtophobie |
| nuit | nyctophobie |
| obscurité | kénophobie |
| odeurs (en répandre) | autodysosmophobie |
| oiseaux | ornithophobie |
| orages, tempêtes | cheimophobie |
| page blanche | leucoselophobie |
| parler | logophobie |
| pâte à modeler, plasticine | plastilinophobie |
| pâte à modeler en mouvement | plastilinokinésiophobie |
| pentes, montagnes | orophobie |
| peur (d’avoir peur) | phobophobie |
| pièces vides | cénophobie |
| poils | trichophobie |
| pointes et objets pointus | achmophobie |
| poupées | koréphobie |
| poussière | myxophobie |
| regard des autres | blemmophobie |
| rivières | potamophobie |
| rougir | éreuthophobie |
| rues et leurs croisements | dromophobie |
| saleté | rupophobie |
| sang | hématophobie ou hémophobie |
| serpents | ophiophobie |
| sexualité | pornophobie |
| signer (devoir signer) | autographophobie |
| sommeil | hypnophobie |
| souris | musophobie |
| sous-sols et grottes | spélaionophobie |
| sucre | saccharophobie |
| suicide | autocheirotanatophobie |
| téléphone | téléphonophobie |
| ténèbres | scotophobie |
| terre (contact avec la terre) | géophobie |
| tonnerre | tonitrophobie ou bronthémophobie |
| tout | pantophobie ou tautophobie |
| transpiration | diapnophobie |
| treize à table (être) | triskaidekaphobie |
| tuberculose | phtisiophobie |
| vent | anémophobie |
| verre | hyalophobie |
| viande | créatophobie |
| vide | clinophobie |
| vomir | émétophobie |
Enfin, le terme de xénophobie est utilisé pour exprimer l’hostilité vis-à-vis des étrangers. Suivant le même principe, les mots francophobie, anglophobie, germanophobie, etc. expriment une hostilité (et non une peur) par rapport à un peuple.
Conclusion : comprendre pour mieux accompagner
Les phobies ne sont pas des caprices, des signes de faiblesse ou des comportements qu’on peut simplement décider d’arrêter par la volonté. Ce sont des troubles anxieux réels, dont les bases neurobiologiques commencent à être bien comprises par la science moderne. Le cerveau phobique réagit différemment face à son objet de peur, avec une activation exagérée de l’amygdale et une inhibition insuffisante par le cortex préfrontal.
L’inventaire impressionnant des phobies répertoriées témoigne d’une réalité fondamentale : pratiquement n’importe quel stimulus peut, dans certaines conditions, devenir l’objet d’une peur pathologique. Des araignées aux longs mots, des hauteurs à la pâte à modeler en mouvement, la diversité des phobies reflète la plasticité extraordinaire de notre système nerveux, capable d’apprendre à avoir peur de presque n’importe quoi.
Cette compréhension devrait nous inviter à plus de compassion envers ceux qui souffrent de phobies. Lorsqu’une personne vous confie sa phobie, la réaction la plus aidante n’est pas la minimisation (« Ce n’est rien, tout le monde a peur de quelque chose ») ni la confrontation forcée (« Tu vas voir, je vais te montrer que ce n’est pas dangereux »). C’est l’écoute sans jugement, la validation de l’expérience vécue, et si la personne le souhaite, l’encouragement à chercher une aide professionnelle.
Car c’est là une réalité encourageante : les phobies font partie des troubles anxieux qui répondent le mieux aux interventions thérapeutiques, avec des taux de succès dépassant souvent 80 à 90%. Des millions de personnes ont réussi à surmonter leurs phobies et à récupérer la liberté que l’anxiété leur avait volée. Une phobie n’est pas une condamnation à vie.
En attendant, reconnaître l’existence de ces centaines de phobies aux noms parfois imprononçables, c’est reconnaître la diversité de l’expérience humaine de l’anxiété. C’est comprendre que la peur, même irrationnelle, mérite d’être prise au sérieux. Et c’est se rappeler que derrière chaque nom grec compliqué se cache une personne qui lutte quotidiennement contre un ennemi invisible que les autres ne voient pas.
Questions fréquentes sur les phobies
Quelle est la différence entre une peur et une phobie ?
Une peur est une réaction émotionnelle normale et proportionnée face à un danger réel ou potentiel. Elle est temporaire et ne vous empêche pas de vivre normalement. Une phobie est une peur irrationnelle, disproportionnée et persistante qui dure au moins six mois, provoque une anxiété intense et conduit à des comportements d’évitement qui interfèrent avec la vie quotidienne. Par exemple, avoir peur en croisant un gros chien qui grogne est normal ; traverser systématiquement la rue pour éviter tout chien, même en laisse, relève de la cynophobie.
Les phobies peuvent-elles disparaître seules avec le temps ?
Certaines phobies infantiles disparaissent naturellement avec la maturation (peur du noir, des monstres), mais les phobies qui persistent à l’âge adulte ont tendance à perdurer, voire à s’aggraver sans intervention. L’évitement renforce la phobie plutôt que de la diminuer. Cependant, avec un accompagnement thérapeutique adapté, les taux de rémission sont très élevés, souvent supérieurs à 80%. Il n’est jamais trop tard pour traiter une phobie, même si elle dure depuis des décennies.
Quelle est la phobie la plus courante au monde ?
L’arachnophobie (peur des araignées) et l’acrophobie (peur des hauteurs) se disputent la première place, chacune touchant environ 3 à 6% de la population. La phobie sociale, si on l’inclut dans les phobies spécifiques, est encore plus fréquente avec 7 à 13% de prévalence. Ces phobies sont probablement si communes en raison de racines évolutives : nos ancêtres qui craignaient les araignées venimeuses, les serpents et les hauteurs avaient plus de chances de survivre.
Peut-on avoir plusieurs phobies en même temps ?
Absolument, et c’est même relativement fréquent. On parle de comorbidité. Une personne peut être à la fois arachnophobe, claustrophobe et agoraphobe. Souvent, ces phobies partagent une anxiété sous-jacente commune. De plus, certaines phobies en entraînent logiquement d’autres : un agoraphobe développe souvent une phobie sociale, un claustrophobe peut devenir aérodromophobe. Les personnes ayant une phobie ont également un risque accru de développer d’autres troubles anxieux.
Les phobies sont-elles héréditaires ?
Il existe une composante génétique, mais on n’hérite pas d’une phobie spécifique. Les études sur les jumeaux montrent une héritabilité d’environ 30 à 40%. Ce qu’on transmet, c’est plutôt une vulnérabilité générale à l’anxiété, un tempérament plus réactif. De plus, l’apprentissage social joue un rôle majeur : un enfant qui voit son parent paniquer face aux araignées apprend que les araignées sont dangereuses et peut développer la même phobie sans prédisposition génétique particulière.
Est-ce que tout le monde peut développer une phobie ?
Théoriquement oui, tout le monde est susceptible de développer une phobie, mais certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres. Les facteurs de risque incluent : un tempérament anxieux, des antécédents familiaux de troubles anxieux, un traumatisme vécu directement ou observé, un stress chronique qui sensibilise le système nerveux, et des facteurs développementaux (les phobies apparaissent plus fréquemment pendant l’enfance et l’adolescence). Les femmes sont environ deux fois plus touchées que les hommes, pour des raisons encore débattues combinant probablement facteurs hormonaux, sociaux et culturels.
Pourquoi certaines phobies sont-elles plus courantes que d’autres ?
Les phobies les plus courantes (araignées, serpents, hauteurs, espaces clos, sang) correspondent souvent à des menaces ancestrales qui ont façonné notre évolution. Notre cerveau est « préparé » évolutivement à développer plus facilement ces peurs car elles augmentaient les chances de survie de nos ancêtres. En revanche, il est beaucoup plus rare de développer une phobie des voitures, prises électriques ou armes à feu, pourtant objectivement bien plus dangereuses aujourd’hui, car notre cerveau n’a pas eu le temps évolutif de s’adapter à ces menaces modernes.
Une phobie peut-elle apparaître soudainement à l’âge adulte ?
Oui, bien que la majorité des phobies se développent pendant l’enfance et l’adolescence, il est possible qu’une phobie apparaisse à l’âge adulte, généralement suite à un événement traumatisant. Par exemple, une personne peut développer une aérodromophobie après avoir vécu de très fortes turbulences ou un incident en avion, même si elle volait sans problème pendant des années auparavant. Le stress chronique, des changements hormonaux ou un autre trouble anxieux peuvent également sensibiliser une personne et favoriser l’apparition d’une phobie qu’elle n’avait pas auparavant.
Les phobies peuvent-elles être dangereuses pour la santé ?
Indirectement, oui. Les phobies elles-mêmes ne sont pas physiquement dangereuses, mais leurs conséquences peuvent l’être. Une personne odontophobe (peur du dentiste) peut éviter les soins dentaires et développer des problèmes graves. Un nosophobe peut consulter excessivement et subir des examens inutiles, ou au contraire éviter complètement les médecins par peur d’un diagnostic. Les crises d’angoisse répétées stressent le système cardiovasculaire. L’isolement social causé par certaines phobies augmente les risques de dépression. De plus, le stress chronique généré par une phobie affaiblit le système immunitaire.
Peut-on forcer quelqu’un à affronter sa phobie pour l’en guérir ?
Non, et cette approche est non seulement inefficace mais potentiellement traumatisante et contre-productive. Forcer une personne arachnophobe à tenir une araignée, enfermer un claustrophobe dans un espace clos, ou pousser quelqu’un dans une situation phobique sans son consentement risque d’aggraver considérablement la phobie et de détruire la confiance. L’exposition progressive et contrôlée utilisée en thérapie se fait toujours avec le plein consentement de la personne, à son rythme, dans un cadre sécurisant, et en commençant par des niveaux d’anxiété gérables. Le mot-clé est « progressif », pas « brutal ».
Quelle est la phobie avec le nom le plus long ?
L’hippopotomonstrosesquippedaliophobie (peur des longs mots) détient ce record avec ses 36 lettres, suivie de près par l’apopathodiaphulatophobie (peur de la constipation) et la plastilinokinésiophobie (peur de la pâte à modeler en mouvement). L’ironie cruelle de l’hippopotomonstrosesquippedaliophobie n’échappe à personne : imaginez devoir prononcer le nom de votre propre phobie. Certains linguistes suggèrent que ce terme a été créé comme une plaisanterie plutôt que comme un véritable terme clinique, bien que la peur des mots longs existe réellement.
Les animaux peuvent-ils avoir des phobies ?
Oui, les animaux peuvent développer des peurs conditionnées qui ressemblent à des phobies. Les chiens peuvent développer une peur panique des orages, des feux d’artifice ou de situations spécifiques après un traumatisme. Les chevaux peuvent devenir phobiques de certains objets ou lieux. Les primates en captivité montrent parfois des comportements phobiques. Cependant, il est difficile de déterminer si ces peurs atteignent le niveau de « phobie » au sens clinique humain, car nous ne pouvons pas évaluer la composante cognitive (pensées anticipatoires, ruminations) qui caractérise les phobies humaines.
La nomophobie est-elle vraiment une phobie reconnue ?
La nomophobie (peur d’être sans téléphone portable) n’est pas encore officiellement reconnue dans les classifications diagnostiques psychiatriques comme le DSM-5 ou la CIM-11, mais elle fait l’objet de recherches croissantes. Des études récentes montrent qu’une proportion significative de la population (10 à 20%) ressent une anxiété majeure à l’idée d’être sans smartphone. Bien que controversée, cette phobie reflète une réalité contemporaine : notre dépendance croissante à la connectivité permanente. Elle pourrait être ajoutée aux classifications officielles dans les prochaines révisions.
Pourquoi les phobies touchent-elles plus les femmes que les hommes ?
Les statistiques montrent que les femmes sont environ deux fois plus susceptibles que les hommes de développer une phobie spécifique, bien que ce ratio varie selon le type de phobie. Les explications proposées sont multiples et probablement complémentaires : différences hormonales (les œstrogènes influencent les circuits de la peur), facteurs évolutifs (les femmes enceintes ou avec enfants en bas âge auraient bénéficié d’une plus grande prudence), socialisation différente (les filles sont culturellement plus autorisées à exprimer leurs peurs), et peut-être une plus grande volonté des femmes à consulter et donc à être diagnostiquées. La recherche dans ce domaine est encore active.
Peut-on rire de ses propres phobies ou est-ce minimiser le problème ?
L’humour peut être un mécanisme d’adaptation sain, à condition qu’il vienne de la personne elle-même et ne serve pas à éviter de traiter le problème. Beaucoup de personnes phobiques utilisent l’autodérision comme façon de désamorcer l’anxiété et de partager leur expérience. Les groupes de soutien montrent que l’humour partagé peut créer de la solidarité. Cependant, il y a une différence entre rire avec quelqu’un de sa phobie (respect et empathie) et rire de quelqu’un (moquerie qui minimise sa souffrance). La clé est le consentement et le contexte : la personne phobique doit rester maître du récit de son expérience.
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Quel est le nom de la phobie de la pate a modeler type stop motion ou claymotion ?
Bonjour Pray,
Eh bien tu me poses une colle, j’ignore de le savoir ! Je ne trouve pas de trace d’une quelconque peur de pâte à modeler (et encore moins dans le contexte de la stop motion)…
Il faudrait créer un mot, voici ce que je propose : du mot plasticine (qui était une marque rentrée dans le langage courant en tant que nom commun), dérive l’adjectif plastiline (en estonien). Sur cette base, nous pourrions élaborer le terme plastilinophobe / plastilinophobie qui est étymologiquement valable pour un néologisme.
A cette base, je rajoute le terme grec kinésio pour qualifier le mouvement, ce qui donne plastilinokinésiophobie / plastilinokinésiophobe pour qualifier la peur de la pâte à modeler en mouvement.
Je l’ajoute dans la liste et je contacte les dictionnaires (dictionnaire des francophones et wiktionnaire dans la foulée) !
La plastilinokinésiophobie
d’après le site, mais j’avais trouvé la Lutumotophobie qui est le terme exact
Où l’as-tu trouvé ce terme ? Je ne le vois pas sur le net ce qui est rare
merci