Les anomalies ou bizarreries orthographiques font tout le charme et toute la difficulté de la langue française. En 1990, une partie d’entre elles ont été réformées orthographiquement et les rectifications ont pris place dans les dictionnaires en tant que variantes.
Quelques anomalies du français
Âcre, âcreté, mais : acrimonie, acrimonieux.
Aide–soignant(e), mais aide familiale.
Arôme, arome, mais aromatique, aromate, aromathérapie, aromatisant, aromatisation, aromatiser.
Banlieue → banlieusard, banlieusarde.
Barrique (tonneau d’environ 200 litres) : de baril (petit tonneau).
Bibliothécaire, discothécaire, mais : disquaire.
Bigarré, bigarreau (cerise), bigarrer (chamarrer), bigarrure (≠ uniformité), mais bigarade (« bigarré » ; orange amère), bigaradier.
Boursouf(f)ler : peut-être de bourre et souffler. De même : boursouf(f)lé, boursouf(f)lement ou boursouf(f)lage, boursouf(f)lure.
Carotte, mais : carotène : pigment orange (le carotène est un colorant alimentaire).
Clunisien : de Cluny (vestiges d’une prestigieuse abbaye bénédictine).
Colique, colite : de côlon (partie du gros intestin).
Coteau : de côte.
Conique, conifère : de cône.
Cotte (de mailles), mais cotillons (n. m. pl. ; de cotte) : objets divers (confettis, serpentins, etc.) utilisés pour s’amuser dans les fêtes → glissement, changement de sens (cf. jupon).
Courir, mais : je courrai, je courrais, corridor (de l’ital. ; « galerie » où l’on court), courrier, courriel, chasse à courre (courre : ancienne forme de courir).
Le préfixe cranio- : de crâne.
Crédirentier (de crédit et rentier) : titulaire d’une rente.
Débirentier (de débit et rentier) : personne qui doit une rente.
Diplôme (« papier plié en deux »), diplômer, diplômé, e, mais : diplomate, diplomatie, diplomatique.
(Dis)gracier, (dis)gracieux, gracieusement : de grâce → disgrâce.
Drolatique : de drôle.
Dû (somme due) ≠ indu (ce qui n’est pas dû).
Ébouriffé, e, mais bourratif : de bourre.
Encablure, encâblure (env. 200 m) : de câble.
Énergivore : –vore « avaler ».
Exclu, e ≠ inclus, use.
Fantomatique (spectral) : de fantôme.
Faubourien, faubourienne : de faubourg.
Pourquoi folichon (1637) et foldingue* (1983), alors qu’on écrit folle ? Parce que, en ancien français, on écrivait fol. (Le pluriel était fous.). On trouve folledingue au féminin. De même, chou s’écrivait chol. (Le pluriel était chous.)
Foultitude : de foule (cf. multitude).
Gentiment (Académie, 1694) : de gentil.
Gratin, gratiner, égratigner : de gratter. Gratin signifiait autrefois (1564) la partie d’un mets qui s’attache au fond d’un récipient et qu’il faut gratter, racler pour la détacher. D’où le sens de gratiner au sens ancien (1825) « attacher en cuisant », voisin de cramer. Par figure, le mot désigne (1881), souvent ironiquement, l’élite d’une société (cf. crème, fleur). (D’après Alain Rey.) De nos jours, un gratin est un plat cuisiné recouvert de chapelure ou de fromage et doré au four : gratin de chou-fleur.
Grotesque (ridicule) : de grotte.
Grue → grutier, grutière.
Iconographie, iconoclaste : de icône.
Impuni, mais impunément.
Infamant (avilissant), infamie (déshonneur, honte), mais infâme (dégradant, ignoble, indigne).
À jeun, déjeuner (« rompre le jeûne »), mais jeûne (abstinence d’aliments), jeûner, jeûneur.
Lacrymal : du latin lacrima.
Marée, mais marémoteur, trice.
Pâtir, mais : compatir.
Pratiquant, ante, mais : impraticable, praticabilité.
Queue, mais : équeuter (dépouiller [un fruit] de sa queue).
Rhodanien : de Rhône → rhônalpin (de Rhône-Alpes : une région de France).
Symptomatique : de symptôme.
Tatillon (pointilleux) : de tâter.
Voirie : ensemble des voies de communication.
Vermisseau, mais vermicelle (soupe au vermicelle).
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