Apprendre la conjugaison en français

Le verbe est un mot qui se conjugue, il varie donc en mode, en temps, en voix en personne et en nombre. La conjugaison est la variation des verbes indiquant le temps mais aussi l’ensemble des catégories verbales que sont le modes, l’aspect, la voix, la personne et le nombre.

La conjugaison française compte sept modes, quatre personnels et trois impersonnels et il existe deux types de temps : les temps simples et les temps composés. Le temps simple est composé d’un seul mot et le temps composé est formé de deux mots (l’auxiliaire être ou avoir + une forme conjuguée du verbe).

Les différents modes en français

Modes personnels Usage
L’indicatif énonce un fait certain dans le présent, le passé ou le futur
L’impératif énonce une injonction (un ordre), un souhait, un encouragement, une invitation, etc.
Le subjonctif exprime un fait pensé ou envisagé mais qui n’est pas encore réalisé
Le conditionnel donne la possibilité d’évoquer un fait éventuel qui dépend d’une condition à remplir ou qui suppose le hasard (souvent introduit par si)
Modes impersonnels
L’infinitif est une forme non conjuguée du verbe. Cette forme s’utilise principalement comme nom verbal et comme verbe de proposition infinitive.
Le participe est la forme du verbe qui lui donne les caractéristiques d’un adjectif. Il participe à la fois d’une nature verbale et d’une nature de qualificatif.
Le gérondif formé comme un participe présent précédé de la préposition en, sert à exprimer la manière ou le moyen (ex: en observant) ou à utiliser la simultanéité d’un fait qui a lieu dans le cadre d’un autre fait (ex: parler en dormant)
Les différents modes de conjugaison et leurs temps en français
Les différents modes de conjugaison en français et leurs temps. Pour apprendre la conjugaison en chantant, c’est par ici !

Le présent de l’indicatif

Le présent de l’indicatif : c’est le temps de loin le plus employé.

Le présent à la première personne du singulier

Avec je, la terminaison est toujours e pour les verbes en –er

→   Mais attention quand même à aller ! Un des verbes les plus irréguliers. (Amalgame de trois verbes latins ire, vadere et ambulare → allons, allez.)

→  Autre anomalie : il appartient au troisième groupe. Il date de la fin du XIe.

 

Ce qui peut se schématiser de la façon suivante :

 

Présent -er* -ir,      -oir       -re
    Je   e               s

C’est important : les terminaisons possibles, donc correctes, sont réduites à deux.

* Plus : les verbes en –vrir et en –frir : couvrir, découvrir, recouvrir, ouvrir, entrouvir, rouvrir, offrir, souffrir ;
 cueillir, accueillir, recueillir ; les verbes en –aillir : assaillir, tressaillir ; faillir (?) et défaillir (?).

Remarque.  On écrit : je peux, je veux, je vaux.

 

Le présent à la deuxième personne du singulier

Avec tu, toujours s.

Quelle que soit la conjugaison  (-er, -ir, -oir, -re).

Sauf : tu peux, tu veux, tu vaux.

Présent -er,   -ir,   -oir,   -re
  Tu                 s

À partir du VIIème siècle, la consonne l a tendance à se vocaliser en u devant une consonne. Ainsi, pour valoir, nous avons : nous valons, vous valez. Mais : il vaut.
Autre exemple : à cheval correspond chevaus (al + s) devenu par la suite chevaux. Voir l’évolution du français depuis le Moyen-Âge.

Le présent à la troisième personne du singulier

Avec il, elle, on, la terminaison est :

  • e  pour les verbes en –er,
  • t  pour les verbes en -ir et –oir,
  • ou  t  pour les verbes en –re.

 

Présent -er*   -ir -oir -re
Il, elle, on   e   t   t   d, t

 

Exemples :  il, elle, on joue (-er),

                    il, elle, on finit (-ir),

                    il, elle, on reçoit (-oir),

                    il, elle, on met (-tre),

                    il, elle, on rend (-dre). 

 

* Plus : les verbes en –vrir et en –frir : couvrir, découvrir, recouvrir, ouvrir, entrouvir, rouvrir, offrir, souffrir ;
 cueillir, accueillir, recueillir ; les verbes en –aillir : assaillir, tressaillir ; faillir (?) et défaillir (?).

 

Exceptions : vaincre, convaincre.

Il, elle, on vainc ; il, elle, on convainc.

Notez encore ceci : vous dites, vous redites,

vous faites, vous refaites.

Les verbes en -indre et en –soudre

Les verbes en -indre et en –soudre ne gardent le d que devant un r. C’est-à-dire au futur simple et au conditionnel présent.

On écrira donc : je peins, tu peins, il peint ;  je résous, tu résous, il résout. Il se lève dès que le jour point (de poindre).

→ Les verbes dont la forme nous se finit par eignons voient le d disparaître dans les trois personnes du singulier (Bernard Fripiat).

Les verbes en –indre

Dans les verbes en –indre les consonnes –nd– se changent en –gn– devant une voyelle :

peindre : nous peignons, je peignais, peignant, etc.

 

Les verbes en –dre

Les verbes en –dre (autres que les v. en –indre et en –soudre) gardent le d dans toute leur conjugaison. Sauf : prendre. Et ses composés.

→ Font également exception : les verbes en –oudre (coudre, découdre, recoudre ; moudre).

 

Les verbes en –tre

Les verbes en –tre gardent les tt devant une voyelle : nous mettons, vous mettez ; nous mettions, vous mettiez.

→ Ils ne gardent qu’un t au singulier du présent de l’indicatif et de l’impératif : je mets, tu mets, il met. Mets.

 

Notez bien les graphies je mens, tu mens ; mens je consens, tu consens ; consensje ressens, tu ressens ; ressens 

je me repens, tu te repens ; repens-toi. Ainsi se conjuguent les verbes en -(en)tir.  Pas de t donc :

  • aux deux premières personnes du singulier de l’indicatif

et

  • à la deuxième personne du singulier de l’impératif.

 

Idem pour : démentir, sentir, pressentir. Y ajouter : partir et sortir.

 

Ne pas confondre avec les verbes en –(t)ir dont le participe présent est en –issant (cf. bâtir, convertir, divertir, etc.).

→ Ces derniers se conjuguent comme finir.

 

Les verbes en –guer

Les verbes en –guer conservent l’u dans toute leur conjugaison. Mais pas dans l’adjectif verbal.

On écrira donc : une personne fatigante le personnel navigant. Il est fatigant. C’est fatigant.

 

L’impératif présent

 

L’impératif présent est d’un emploi assez courant.

La deuxième personne du singulier du présent de l’impératif des verbes en -er ne prend pas d’ s.

On écrira donc : Travaille ! Écoute ! Copie ! Va-t’en ! (→ Un va-t-en guerre : un belliciste.)

 

Sauf pour raison d’euphonie : Vas-y ! Manges-en !

 

Comment trouver le passé simple ?

 

Partir d’un temps composé.

 

J’ai regardé un beau film.

 je regardai.

 

Tu as garni la table.

→  je garnis.

 

Il a reçu un bon point.

 je reçus.

 

Nous avons vendu un meuble.

 je ?

 

Avec les verbes en -dre, comme vendre, rendre, le participe passé est : vendu, rendu, mais le passé simple est : je vendis, je rendis.

 

Autres exceptions

 

Battre et ses composés : j’ai battu je battis.

Couvrir, ouvrir, offrir, souffrir : j’ai couvert →  je couvris.

Mourir : il est mort →  il mourut.

Voir : j’ai vu  →  je vis.

Les verbes en -eindre, -oindre, -aindre :

  • j’ai peint  →  je peignis,
  • j’ai joint →  je joignis,
  • j’ai craint → je craignis.

Vaincre : j’ai vaincu  →  je vainquis.

Faire et ses composés : j’ai fait →  je fis.

Naître : je suis né →  je naquis.

Coudre : j’ai cousu →  je cousis.

Tenir : j’ai tenu  →  je tins.

Vêtir : j’ai vêtu  →  je vêtis.

 

Remarques au sujet des verbes comme finir, garnir, etc.

Verbes en –ir/issant : finir

Infinitif présent en –ir ; participe passé en –issant

Au mode indicatif

Ces verbes ont la même forme aux trois personnes du singulier du présent et aux trois personnes du singulier du passé simple.

 

Présent Passé simple
je finis je finis
tu finis tu finis
il finit il finit
je garnis je garnis
tu garnis tu garnis
il garnit il garnit

De même pour dire et ses composés. Aussi pour fuir et s’enfuir.

Également pour conclure et ses composés. Sans oublier rire et sourire.

Enfin confire et ses composés. Suffire. Sauf frire qui est défectif.

Résumé sous forme de moyens mnémotechniques :

 

Je → saixe. Tu → saxe. Il, elle, on → cadet.

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Quelques subtilités orthographiques

 

Rappelons que le mode est la manière dont le verbe exprime l’état ou l’action (indicatif, conditionnel, impératif, subjonctif, infinitif, participe) et que le temps est la forme verbale exprimant la localisation dans le temps.

Les verbes comme semer ayant un e muet (e) à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif changent l’e muet en è ouvert (è) devant une syllabe muette. Exemples : je sème, tu sèmes, il sème, etc.

→ Aussi au futur simple et au conditionnel présent : je sèmerai, je sèmerais si…, etc.

 

Les verbes comme céder ayant un é fermé (é) à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif changent l’é fermé en è ouvert (è) devant une syllabe muette finale. Exemples : je cède, tu cèdes, il cède, etc.

→ Au futur simple et au conditionnel présent, ces verbes conservent l’é fermé (é) : je céderai, je céderais si…, etc.

 

Résumé

 

Semer (e muet à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif)  → è devant une syllabe muette.

Exemples : je sème, je sèmerai, etc.

 

Céder (é à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif) → è devant une syllabe muette finale.

Exemples : je cède, je céderai, etc.

 

Pour les verbes en -éer : l’é reste dans toute la conjugaison.

→ Les verbes courir et mourir : rr au futur et au conditionnel présent.

→ Notez bien les deux participes passés : inclus, mais : exclu.

→ Au subjonctif  présent, à la troisième personne du singulier : toujours e (sauf  pour : être et avoir).

 

Exemples

Qu’il jou mais :  qu’il soit
Qu’il finisse qu’il ait
Qu’il reçoive
Qu’il rende
Indicatif Subjonctif
Passé simple : il eut    Imparfait : qu’il eût 
Passé antérieur : il eut eu  Plus-que-parfait : qu’il eût eu
Passé simple : il fut    Imparfait : qu’il fût
Passé antérieur : il eut été Plus-que-parfait : qu’il eût été

Idem pour tous les autres verbes. Toutes les conjugaisons sont concernées.

Exemple avec un verbe en –er

Indicatif Subjonctif
Passé simple : il laça Imparfait : qu’il laçât
Passé antérieur : il eut lacé Plus-que-parfait : qu’il eût lacé 

Exemple avec finir

Indicatif Subjonctif
Présent : nous finissons  Présent : que nous finissions 
Imparfait : vous finissiez   Présent : que vous finissiez 

Idem pour tous les autres verbes. Toutes les conjugaisons sont concernées.

Exemple avec les verbes en –yer

Indicatif Subjonctif
Présent : nous envoyons Présent : que nous envoyions
Imparfait : vous envoyez
Présent : que vous envoyiez
 
Sauf : avoir et être Présent: que nous ayons
→ pas de i après y au subjonctif présent Présent: que vous ayez

Les verbes en –ier

Indicatif Subjonctif
Présent : nous étudions Présent : que nous étudiions
Présent : vous étudiez Présent : que vous étudiiez
Imparfait : nous étudiions
Imparfait : vous étudiiez

 

 

Claude Thomas
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