Les 88 constellations officielles sont : Aigle, Andromède, Autel, Balance, Baleine, Bélier, Boussole, Bouvier, Burin, Caméléon, Cancer, Capricorne, Carène, Cassiopée, Centaure, Céphée, Chevelure de Bérénice, Chiens de chasse, Cocher, Colombe, Compas, Corbeau, Coupe, Couronne australe, Couronne boréale, Croix du Sud, Cygne, Dauphin, Dorade, Dragon, Écu de Sobieski, Éridan, Flèche, Fourneau, Gémeaux, Girafe, Grand Chien, Grande Ourse, Grue, Hercule, Horloge, Hydre, Hydre mâle, Indien, Lézard, Licorne, Lièvre, Lion, Loup, Lynx, Lyre, Machine pneumatique, Microscope, Mouche, Octant, Oiseau de paradis, Ophiuchus (ou Serpentaire), Orion, Paon, Pégase, Peintre, Persée, Petit Cheval, Petit Chien, Petit Lion, Petit Renard, Petite Ourse, Phénix, Poisson austral, Poisson volant, Poissons, Poupe, Règle, Réticule, Sagittaire, Scorpion, Sculpteur, Serpent, Sextant, Table, Taureau, Télescope, Toucan, Triangle, Triangle austral, Verseau, Vierge, Voiles.Constellations disparues : Antinoüs, Cerbère, Chouette ou Grive solitaire, Guêpe ou Mouche boréale, Navire Argo, Petit Triangle.
PRÉSENTATION DE LA PIÈCE
Pièce en trois actes : Cette pièce mnémotechnique a été construite de façon qu’elle puisse être jouée sur scène par des comédiens(nes). Le texte de l’acte premier utilise les noms des 88 constellations de la voûte céleste.
Nombre de comédiens(nes) : 13 rôles dont 1 voix off et présentateur
Titre : Laisse tomber la comète !
Sous-titre : Le gardien de la voûte céleste
Genre : comédie fantastique délirante, absurde, aventure, science-fiction, burlesque, ironique, mnémotechnique, pédagogique, ludique, énigmatique, décalé, humoristique.
Sujets abordés : astronomie, extraterrestres, théorie du complot, la zone 51, science, philosophie.
DISTRIBUTION
Cinq personnages présents dans les scènes de l’acte premier : Carène, Eridan, Hercule, L’Indien, Daniel le présentateur et la voix off
Carène : protagoniste féminin, constellation astronomique personnifiée (cette constellation symbolise la carène d’un bateau)
Apparence physique : 20/25 ans, rousse, grande et sexy, cheveux longs décoiffés
Tenue vestimentaire : vêtements futuristes ; combinaison moulante, chaussures à talons
Accessoires : lunettes de soleil, collier avec une croix sertie d’une pierre précieuse, bracelet large avec motifs égyptiens, téléphone portable et stylet. Dans l’acte deuxième : une petite couronne (ou serre-tête)
Signes particuliers : problème récurrent avec sa coiffure, adepte des selfies et des duck faces
Traits de caractère : aventurière, vaillante, dégourdie, très susceptible, parfois étourdie mais elle ne mâche pas ses mots (emploie un langage plutôt djeun)
Eridan : constellation astronomique personnifiée, ami de Carène (dieu-fleuve de la mythologie grecque)
Apparence physique (modulable) : 25/40 ans, taille moyenne, corpulent, barbe courte
Tenue vestimentaire de l’acte premier : très actuel, moderne, vêtements moulants
Accessoires : au choix du metteur en scène
Signes particuliers : gay, allure féminine
Traits de caractère : timoré, nonchalant, flegmatique
Hercule : constellation astronomique personnifiée (héros de la mythologie grecque)
Apparence physique : 60/65 ans, grand et musclé, cheveux longs et imberbe
Tenue vestimentaire : habits de la Grèce antique, corps drapé, peau de lion ou cuirasse
Accessoires : lunettes de vue, massue, (accessoirement arc et flèches)
Signes particuliers : héros vieillissant, accent du Sud-Est très prononcé
Traits de caractère : soupe au lait, caustique, colérique, moqueur et indiscipliné mais très attachant
L’Indien : constellation astronomique personnifiée ; il pourrait être celui que l’on dénomme « le très-haut »
Apparence physique : d’un âge plus que mûr, typé
Tenue vestimentaire : habit d’Indien d’Amérique, couvre-chef
Accessoires : lunettes de vue
Signe particulier : regarde par-dessus les verres de ses lunettes lorsqu’il s’adresse à une personne
Traits de caractère : savant, érudit, sage
Daniel : voix off, narrateur et présentateur de la pièce, improvisations possibles (au choix du metteur en scène)
LIEU ET DÉCOR
Lieu : comme vous avez pu le deviner, nous sommes ici parmi les constellations astronomiques de la voûte céleste.
Une salle ouverte sur l’extérieur : lieu dans lequel se réunissent les membres de la confédération des constellations astronomiques de la voûte céleste (dont quatre sont personnifiées en êtres humains dans cette pièce)
Décor : le choix du décor est libre, toutefois vous pouvez vous inspirer du suivant :
Au fond de la scène : projection d’images sur grand écran, belle vue panoramique sur la Voie lactée et le cosmos (papier peint ou photographies pour les petits budgets)
Rideaux blancs sur les côtés
Au sol (modulable) : télescope de type Dobson dirigé sur l’écran, quelques sculptures dans un style Grèce antique, ruines, vestiges, colonnes, gros cailloux (factices) ou bien représentation des signes du zodiaque et des constellations)
Sur une petite estrade recouverte de draps blancs : table basse et deux bancs sans dossier recouverts d’un drap blanc, un porte-voix est posé sur une colonne ou un caillou
Sur le gril : éclairage, jeux de lumière, boules à facettes, suspensions, accessoirement astres et objets célestes évoquant le cosmos
Le gril : partie haute de la scène où se trouve l’appareillage en superstructure de toute la machinerie, s’écrit également « le grill ».
Côté cour : cabinet d’aisances avec un écriteau sur lequel figure « TOILETTES COSMIQUES » (construction artisanale possible)
Côté jardin : vers le fond, échafaudage métallique servant l’entrée et la sortie des comédiens(nes), l’entrée est cachée par un rideau noir
Le côté cour, c’est le côté qui se trouve à gauche de l’acteur quand il regarde le public, et le côté jardin, c’est l’autre : le côté qui se trouve à sa droite.
Pour reconnaître le côté cour du côté droit jardin, on utilise un moyen mnémotechnique. Pour le public face à la scène ce sont les initiales de « Jésus Christ » ou « Jules César« , « J » pour jardin et « C » pour cour.
Effets spéciaux : jeux de lumière, projecteurs multiples
Sons spéciaux : bruit d’un sèche-cheveux, écoulement d’eau d’un robinet ou d’une chasse d’eau, porte-voix (ou haut-parleurs pour extérieur fixés en haut de l’échafaudage), son d’une clochette
Accessoires : porte-voix posé sur un gros caillou (ou bien un micro), télescope posé sur une colonne (de type Dobson)
AUTRES PARTICULARITÉS
Textes mnémotechniques : les douze travaux d’Hercule
Pour une plus grande information, n’hésitez pas à me contacter !
ACTE PREMIER
« La porte aux étoiles »
SCÈNE I
« Le code »
Daniel le présentateur annonce au micro un court résumé de la pièce.
Daniel le présentateur (ajouter de l’écho) — Grande panique parmi les quatre-vingt-huit constellations astronomiques de la voûte céleste, un immense trou noir parcourt le cosmos à une vitesse fulgurante et dévore tous les astres sur son passage, une seule issue possible pour fuir cet abominable ogre de l’espace, la porte aux étoiles.
Le présentateur se retire, l’introduction musicale démarre, le rideau s’ouvre lentement découvrant une scène sans vie, l’endroit est silencieux et obscur, le regard des spectateurs est attiré par les images projetées sur le grand écran au fond de la scène.
Après quelques instants la clochette retentit, Eridan entrouvre le rideau qui sert l’entrée des comédiens(nes).
Eridan (angoissé) — Il y a quelqu’un ?
Silence
Hou ! Hou ! Vous êtes là ? Andromède, où es-tu ?
Craintif, Eridan entre et prête l’oreille.
Personne ne répond, suis-je seul ? Cassiopée ! Céphée ! Où êtes-vous ? (Hésitant) Hou ! Hou !
Silence
Répondez-moi bon sang !
Bruit de sèche-cheveux, Eridan s’interroge.
Il y a quelqu’un dans les toilettes ? Carène es-tu là ?
Silence
Cela suffit à présent, ce n’est pas drôle !
Silence
Répondez-moi enfin ! (Sanglotant) Je vous en prie, arrêtez !
Bruit d’écoulement d’un robinet
Eridan (effrayé, se retournant brusquement) — Qui est là ? Carène ! ? C’est toi ? Réponds-moi Carène, je t’en prie !
Carène sort des toilettes cosmiques et entre en scène.
Carène (légèrement agacée) — Ok ! C’est bon Eridan ! Je suis là !
Eridan (insistant) — C’est vrai, c’est bien toi Carène ?
Carène — Oui Eridan ! Pas de panique mon garçon, mais que fais-tu dans le noir ?
Eridan (pleurnichant) — Écoute… Je viens à peine d’arriver… et je cherche un endroit pour me cacher… je ne sais où aller Carène… je suis terrorisé !
Carène (rassurante) — N’aie aucune crainte Eridan, tu es ici en sécurité, le module d’invisibilité est activé pour le moment, il ne pourra pas nous trouver à cet endroit.
Eridan (tremblant) — Tu en es sûre ?
Carène — Je suis formelle, j’ai tout vérifié en arrivant, un instant j’allume !
La lumière apparaît, Eridan se précipite sur Carène pour l’enlacer.
Eridan (rassuré) — Enfin tu es là ma chérie ! Je suis si heureux de te voir.
Carène — Moi aussi Eridan ! Moi aussi ! Alors ça va mieux ?
Eridan — Pour le moment ! Mais où sont les autres constellations ?
Carène se dirige vers le télescope.
Carène — Elles font comme nous, elles se planquent, pardi !
Puis regarde par l’oculaire du télescope.
Eridan — Mon Dieu, quelle histoire ! Je n’en peux plus, fuyons d’ici Carène !
Carène (apercevant le trou noir) — Je te déconseille fortement ! La bestiole rôde toujours dans les parages et crois-moi, elle est dotée d’un solide appétit !
Eridan (priant les mains jointes) — Par tous les oiseaux du paradis ! Comment fait-on pour sortir de ce fichu Univers ?
Carène vient rejoindre Eridan.
Carène — Comment ? Hum ! C’est-à-dire que les solutions sont infimes.
Eridan — Dis-moi ! Il doit bien y avoir un moyen, n’est-ce pas ?
Carène — Pour répondre à ta question, oui bien sûr ! Il y a bien un moyen de sortir d’ici !
Eridan (soulagé) — À la bonne heure ! Alors comment fait-on ?
Carène — Ouvrir la porte aux étoiles serait, ma foi, très judicieux. Hélas, sans le code d’accès, n’y pense même pas !
Eridan — Qu’est-ce que la porte aux étoiles ?
Carène — C’est une issue de secours abandonnée en périphérie de la Voie lactée, ce n’est pas la porte à côté mais c’est certainement l’unique façon de fuir cet abominable ogre de l’espace !
Eridan — Et cela mène où ?
Carène — Je l’ignore ! Le Multivers est tellement vaste ! Peut-être que cette issue mène dans un autre Univers, ou bien dans une autre dimension, enfin je présume !
Eridan — Et comment fait-on sans le code ?
Carène (agacée) — Tu en poses des questions ! Je n’en sais rien ! Je ne suis pas Madame Soleil !
Eridan — Certes, mais tu es si dégourdie ! As-tu une petite idée ? Ou un plan ?
Carène — Merci du compliment ! Mais en ce qui concerne le code, c’est foutu mon vieux, il est indécryptable ! Hum ! On pourrait éventuellement défoncer la porte au bélier gamma ! Seulement, il nous faudrait un colosse taillé au burin cosmique pour y parvenir ! Et encore ! Ce n’est pas gagné !
Eridan — Mais dis-moi Carène… il me semble qu’on a un balaise dans cette région galactique interstellaire ?
Carène — Tu parles de Musclor ! ?
Eridan — Gagné !
Carène — Attends un peu ! Finalement j’ai peut-être une idée !
Carène se déplace et saisit le porte-voix posé sur la colonne.
UN ! DEUX ! TEST ! TEST ! MONSIEUR HERCULE EST DEMANDÉ À LA SALLE DE RÉUNION ! JE RÉPÈTE ! MONSIEUR HERCULE… EST DEMANDÉ… À LA SALLE DE RÉUNION !
SCÈNE II
« Héraclès »
Le torse bombé, Hercule entre en scène.
Hercule (furieux) — Quoi ??? Qu’est-ce qui se passe ? Tonnerre de Zeus ! Ne crie pas si fort !
Carène (souriant) — Tiens ! Voici monsieur Hercule ! Ça réveille, n’est-ce pas ?
Carène et Eridan suivent Hercule du regard.
Hercule — Saperlipopette ! Mais qu’est-ce qui vous prend tous les deux, ne me regardez pas comme ça ! Vous êtes fadas ou quoi ?
Eridan — C’est bon mon chéri, tu ne vas pas fondre ! On a juste un petit service à te demander !
Hercule — Quoi encore ? Vous me saoulez à la fin ! C’est l’heure de la sieste.
Carène repose le porte-voix.
Carène — Taratata ! On a du travail pour toi mon gros ! Tu rejoindras les bras de Morphée plus tard.
Hercule — La barbe ! Retourne à tes fourneaux la rouquine !
Carène — Dis-moi l’Hercule ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu pourrais être un peu plus respectueux.
Hercule (s’esclaffant) — Quand tu iras chez le coiffeur ! Mouarf !
Carène (vexée) — Va te faire cuire un œuf ! Espèce de mufle… à voile et à vapeur !
Hercule — Comment ça ? Qu’est-ce que tu insinues ?
Carène — Heu ! Rien ! Désolée !
Eridan (enchérissant) — Une rumeur qui court…
Hercule (offusqué) — Ok ! Puisque c’est ainsi, allez-vous faire voir chez les Grecs !
Carène fait signe à Eridan de modérer ses propos.
Carène — Hercule, sois sympa ! Allez ! Je m’excuse !
Hercule — Trop tard, c’est dit ! À présent ne me cassez plus les burnes !
Carène — C’était pour te taquiner voyons ! Allez ! Du nerf ma vieille carcasse !
Eridan (suppliant à genoux) — S’il te plaît Hercule ! Je t’en prie, aide-nous !
Hercule — C’est niet !
Carène — Tu es vexé ?
Hercule (contrarié) — Non, pas du tout ! Je suis fatigué de vous voir, oubliez-moi ! Allez ! Ciao !
Hercule pose sa massue sur son épaule puis s’en va.
Eridan (se relevant) — Comment ça ? Cela fait bientôt trois millénaires que tu roupilles, tu pourrais nous filer un coup de main !
Hercule — Tu as canné ou quoi ! Je suis en repos mon petit gars !
Eridan — Partisan du moindre effort !
Hercule s’arrête net et se retourne.
Hercule (s’exclamant) — Non mais là, c’est abuser mon copain ! Retourne à l’école ! En l’espace de huit longues années de labeur, j’ai tué le lion de Némée, j’ai anéanti l’hydre de Lerne, j’ai capturé le sanglier d’Érymanthe, la biche de Cérynie et les bœufs de Géryon… Ah oui ! J’ai aussi capturé le taureau du roi de Crête, olé !
Eridan lève légèrement la main pour capter l’attention d’Hercule. Ce n’est pas tout gros ! N’interromps pas ma tirade ! Ensuite, j’ai fait fuir les oiseaux du lac de Stymphale et les juments de Diomède, je n’ai jamais autant couru de mon existence, fada ! Après cela j’ai dérobé la ceinture d’Hippolyte, ce n’était pas une mince affaire crois-moi ! Dans la foulée j’ai nettoyé les écuries d’Augias, je ne te dis pas quel merdier ! J’ai également dérobé les pommes d’or du jardin des Hespérides, ce jour-là j’ai vraiment failli y laisser ma peau ! Et enfin, j’ai fini par dompter et ramener ce vieux cabot Cerbère. Par conséquent je considère avoir fait correctement mon boulot, n’est-ce pas ? Alors maintenant oubliez-moi ! Allez basta ! Salut la compagnie !
Hercule salue d’un signe de la main et s’en va, Eridan tente de le rattraper pour le raisonner.
Eridan — S’il te plaît Hercule !
Hercule (fâché) — Lâchez-moi les mouches ! Et cessez de me suivre comme un petit chien.
Carène (l’implorant) — Hercule ! Tu es le seul à pouvoir manier le bélier gamma et l’unique à pouvoir approcher le bord du monde où se trouve la porte aux étoiles, je t’en prie Hercule !
Hercule (s’arrêtant et se retournant) — Pourquoi moi, il y a aussi Antinoüs ?
Carène — Non ! Antinoüs a disparu de la circulation, il y a déjà fort longtemps !
Hercule — Et la Grive solitaire ? Que fait-elle ? Elle est très compétente en la matière.
Carène — Plus maintenant hélas ! Elle s’est volatilisée. Quant au Serpentaire, sa disparition demeure un mystère.
Hercule — Le Serpentaire ! ? Mais c’est Ophiuchus, le treizième signe du zodiaque !
Carène — C’est exact ! Par conséquent il n’en reste plus que douze.
Eridan — Cela change la donne !
Carène — Comme tu dis ! Ce n’est pas tout ! Petit Triangle n’est plus des nôtres non plus, ainsi que des milliards d’étoiles et de systèmes solaires, enfin réveille-toi Hercule !
Hercule — C’est quoi toutes ces conneries ?
Eridan — C’est la fin des mondes Hercule !
Hercule — Tu as perdu la boussole ou quoi ?
Carène — Oui c’est vrai ! Au lieu de roupiller, regarde autour de toi ! Des constellations entières disparaissent du jour au lendemain, avalées toutes crues comme des mouches boréales par un gigantesque et abominable trou noir ! Que dis-je ? Un monstre de l’espace sidéral !
Hercule se dirige vers le fond de la scène et scrute le cosmos.
Hercule (dubitatif) — Un monstre de l’espace sidéral ! ? Eh bé ! Vous êtes vraiment des cagoles !
Carène — Pas du tout ! C’est bien réel ! Il fonce droit sur nous !
Eridan — Ce trou noir est l’un des plus massifs connus, c’est du délire !
Hercule — Et d’où sort-il… ce trou-du-cul ?
Carène — Il vient tout droit de la galaxie supergéante NGC 4889. Hélas, aujourd’hui… elle n’existe plus !
Eridan — Évidemment, il a tout dévoré ! Ce vilain glouton parcourt tout l’Univers à une vitesse folle et dévore tout sur son passage. Rien que d’en parler, j’ai des frissons dans le dos !
Hercule examine le cosmos.
Hercule (perplexe) — Vous êtes barjos !
Carène — Il est sans pitié, il dévore même la lumière, ainsi que l’espace-temps et tous les objets qui s’y trouvent, enfin fais un effort Hercule !
Hercule — Je ne vois rien ! C’est un trou-du-cul, votre trou noir, fada !
Eridan — Tu es miro ou quoi ? Regarde par le télescope, tu verras mieux !
Carène (montrant du doigt) — Ce n’est pas nécessaire, regarde ! Elle est revenue, la bestiole !
Hercule (cherchant du regard) — Mais où ça ?
Eridan (paniquant, cachant ses yeux avec sa main) — Mon Dieu ! Plus haut ! Je n’ose pas la regarder !
Perdu, Hercule regarde en vain dans tous les azimuts.
Hercule — Hein !? Que tchi !
Eridan (tapant du pied) — Mais non ! Tout en haut, à droite !
Hercule (regardant vers la gauche) — Heu ! C’est où, la droite ? Je… je confonds les deux !
Carène — Tu es myope, oui ! Pourtant il est immanquable !
Eridan jette un œil rapide sur le trou noir.
Eridan — Il se rapproche de plus en plus vite et bientôt ce sera notre tour ! Mon Dieu, je suis pétrifié !
Carène (dubitative) — Si jamais le module d’invisibilité se désactive, c’est la fin des haricots !
Hercule (sans se retourner, s’esclaffant) — À ta place, moi, j’aurais dit : les carottes sont cuites ! Mouarf !
Carène (se formalisant) — Non mais allô ! J’hallucine ! Qu’est-ce que je dois comprendre ?
Embarrassé, Eridan tente d’arranger les choses.
Eridan — Voyons… mais pas du tout, pas du tout ma chérie ! Ne te formalise pas !
Carène — Je rêve ! C’est de la discrimination !
S’adresse à Hercule. Effectivement je suis rousse, et alors ? Ça pose un problème ?
Eridan (baissant la voix) — Allez ! Calme-toi, tu le connais, il plaisante toujours.
Carène — Justement, il m’agace !
Eridan — Voyons, tu es splendide ma chérie ! C’est de la provocation, n’entre pas dans son jeu !
Carène — Tu as raison, c’est bien parce qu’on a besoin de lui !
Irrité, Hercule grogne et met ses lunettes.
Hercule (tournant la tête) — Cessez de jacasser, vous m’agacez, bande de pétochards !
Carène (surprise) — Non mais allô ! Des lunettes, depuis quand ?
Hercule — Hein ! Eh bé… j’ai rencontré Afflelou chez Hermès la semaine dernière, et depuis… je vois flou, fada !
Carène — Méfie-toi, il est fou Afflelou !
Eridan — Je suppose qu’il t’a proposé la deuxième paire gratuite ?
Hercule — Heu ! Oui ! Pourquoi ?
Carène — Et tu n’as rien trouvé d’anormal ?
Hercule — Bé… Il a dit qu’il pouvait faire quelque chose pour moi, alors j’ai accepté !
Eridan (regardant Carène) — C’est fou ça, il est vraiment très fort Afflelou !
Carène fait des selfies avec son téléphone portable.
Carène — Enfin moi, je n’ai pas de problèmes avec mes lunettes, je vais chez Atoll… le dieu opticien !
Hercule — Tonnerre de Zeus !
Hercule aperçoit enfin le fameux trou noir.
Carène (faisant un duckface) — Alors ? Tu l’as vue, la bestiole !
Hercule (reculant spontanément) — Hein ! Non mais… bonne mère ! C’est quoi ce truc ! Vous avez raison, fada !
Eridan — Ah quand même ! On avance !
Carène (remettant ses lunettes de soleil) — Merci Afflelou !
Hercule — Il est gargantuesque ! On n’est pas dans la mouscaille !
Carène — Je me tue à le dire !
Eridan — Hercule ! Il faut faire quelque chose sans plus tarder, je ne veux pas finir en casse-croûte !
Hercule — Moi non plus mon p’tit loup !
Carène s’adresse à Hercule.
Carène — Alors c’est ok ! Tu vas nous aider ?
Hercule (embarrassé) — Hum ! C’est compliqué ! Comment dire… tu sais ma pitchounette, je vieillis ! Comme vous avez pu le constater, je ne vois plus très bien et… je commence à traîner de la patte !
Carène — Tu es sérieux là ?
Hercule — Hélas oui ! Par ailleurs je dois vous avouer, je ne suis plus vraiment dans le coup ! Je ne comprends rien à la relativité générale, la courbure de l’espace-temps, la réduction des longueurs, la quantification des atomes, je suis de la vieille école ! Pour moi, tout ça, c’est du latin ! Je suis vraiment navré, croyez-moi !
Carène — On n’est pas dans la mouise ! Que fait-on maintenant ?
Eridan — Heu ! On demande à la Lune ?
Hercule — À la Lune !? Mais à propos de Lune ! J’y pense soudainement, l’enfant où est-il ?
Carène — L’enfant !? Mais de quel enfant parles-tu… vieux fossile ?
Hercule — Hé ! Ho ! On se calme la starlette ! Je parle du fils de la Lune, pardi !
Carène — Le fils de la Lune ?
Hercule — Oui ! Lunec Squar ! Le gardien de la voûte céleste, vous ne connaissez pas ?
Carène (interpellée) — Tiens donc ! Ce nom ne m’est pas inconnu ! Lunec Squar ? Lunec Squar ? Ah oui ! Le gardien de la voûte céleste, bon sang mais c’est bien sûr ! Lui seul connaît le code d’accès qui ouvre la porte aux étoiles !
Eridan — C’est ballot ! Et tu ne pouvais pas le dire avant ?
Hercule (s’esclaffant) — En effet ! Il serait temps d’arrêter la fumette ! Mouarf !
Carène (confuse) — Heu ! Non pas du tout ! Seulement, c’est vieux comme Hérode tout ça ! Mais à présent je me souviens très très bien de Lunec Squar !
Eridan — À la bonne heure ! Mais qui est ce Lunec Squar ?
Carène — C’est le fils de la Lune et d’une étoile à neutrons.
Eridan — Hou ! C’est plutôt atypique comme fusion cosmique.
Carène — Tout à fait ! Ce n’est pas tout !
Eridan — Ah bon ! Vas-y, raconte !
Carène — Il a reçu une comète en plein sur le crâne alors qu’il était à peine sorti du ventre de la Lune.
Eridan — Hou là là ! Cela doit faire mal !
Hercule — Ça fait mal ! Ça fait mal ! Ce n’est pas une chochotte non plus !
Carène — Seulement un phénomène étrange s’est produit à ce moment-là !
Eridan — Ah oui ! Lequel ?
Carène — Il s’est réincarné spontanément en être humain sur la planète Terre.
Eridan — Sur Terre ! Quel courage !
Hercule — Ne m’en parle pas ! En ce qui me concerne j’ai déjà donné, ils ne pensent qu’à travailler ces gens-là ! Tu bosses toute l’année, tu es payé que dalle !
Et on te donne cinq semaines de vacances, c’est vraiment la mort du petit cheval !
Carène — Arrête de te plaindre ! Il faut être courageux pour réaliser ses rêves, toi évidemment tu n’as peur de rien.
Eridan — C’est clair ! Pour toi c’est facile, tu es né avec une couronne boréale sur la tête !
Carène — Et puis, huit ans de travaux dans une vie, ce n’est pas la mer à boire.
Hercule — Heu ! Certes ! Ce n’est pas un demi-dieu non plus, n’exagérons pas !
Carène — Seulement pour le moment, c’est le seul à connaître le code d’accès qui ouvrira la porte aux étoiles, lui au moins il s’intéresse à nous, tout le monde ne peut pas en dire autant. N’est-ce pas monsieur Héraclès ?
Hercule (confus) — Pff ! N’importe quoi ! J’adore vos étoiles !
Carène — C’est ça vieux bougre !
Eridan — Dis-moi Carène ! Tu en connais des choses sur ce Lunec.
Carène — Ouais ! Ouais ! Vite fait !
Eridan — Et… il revient quand… ton Lunec ?
Carène — Je l’ignore ! La notion de l’espace-temps est différente pour les hommes sur Terre, l’attraction gravitationnelle de la Terre en orbite autour du Soleil les pousse inexorablement à s’écraser vers le sol, voilà pourquoi les humains vieillissent rapidement et deviennent tout fripés en fin de vie terrestre !
Hercule — C’est bon, arrête ta science Einstein. Et abrège ! On ne va tout de même pas attendre qu’il calanche !
Eridan — C’est vrai, il a raison ! On peut se faire becqueter à tout moment… Mais j’y pense, j’ai peut-être une idée !
Carène — Cool ! On t’écoute mon ami !
Eridan — Voilà ! Redémarrons la machine pneumatique du Navire Argo.
Carène — C’est un dinosaure ton engin !
Eridan — Et pourquoi pas ? Elle a fait ses preuves autrefois ! De cette manière, on pourrait téléporter Lunec instantanément dans la voûte céleste grâce au module temporel dont il est équipé à bord. Il nous donne le code… et youpi ! Il rentre chez lui !
Hercule — Laisse tomber la comète ! C’est peine perdue ! Le réticule de visée du télescope est en vrac depuis la dernière utilisation du vaisseau par Jason et les Argonautes, la table du Triangle austral est hors d’usage ainsi que la règle stabilisatrice du Triangle Octant.
Hercule s’emporte.
Tonnerre de Zeus ! Ils ont tout pété, ces salopards ! La société de dépannage Autorion Galaxie m’a dressé un devis, avec le remorquage et les réparations à effectuer, il y en a au moins pour cent mille Écus de Sobieski ! Qui est-ce qui va payer les pots cassés ? Hein !
Eridan — Tu es trop négatif Hercule !
Carène — Mais oui ! Il y a toujours une solution, réfléchissons !
Eridan — Voyons ! Soyons optimiste ! On pourrait peut-être soulever le vaisseau par la poupe à l’aide de la grue.
Carène — Pourquoi pas ?
Eridan — Ainsi, on pourrait aisément le remorquer jusqu’à la queue du Grand Chien et le remettre en état nous-mêmes sur place !
Hercule — Tu es fada ou quoi ? Cette opération est trop dangereuse ! Le navire se trouve désormais tout près de Sagittarius.
Eridan — C’est le trou noir de la Voie lactée !
Hercule — Tout à fait ! Si par malheur on tombe dedans, on ne pourra plus y échapper.
Carène — Tu as raison ! C’est voué à l’échec !
Eridan — Et gloups ! On finit tous comme des spaghettis à la carbonara.
Carène — De toute façon, c’est cuit ! Le très-haut guette constamment ce périmètre comme des mouches au microscope, c’est foutu d’avance les amis !
Hercule — C’est exact ! Il est partout à la fois !
Eridan — Mais on ne le voit pas !
Hercule — C’est un vieux caméléon !
Carène — Un vieux, dis-tu ? À propos ! Demandons conseil à l’Indien, il est sage et cultivé, il pourrait nous aider à trouver une solution.
Hercule — Ce vieux serpent à plumes est-il toujours vivant ?
Carène — Oui ! C’est un coriace ! J’ai conservé son numéro, enfin je crois !
Hercule — C’est une excellente idée Carène ! Il a plus d’une corde à son arc le vieux plumeau ! Et c’est une sacrée flèche ! Mouarf !
Carène saisit son téléphone portable, cherche dans son répertoire.
Carène — Un instant, ça rame ! Il bugge en ce moment !
Après quelques instants.
Grand Phénix ! Je l’ai trouvé ! J’espère qu’il n’a pas changé son numéro.
Hercule — Eh bien… qu’attends-tu ? Appelle-le !
Carène — Non ! Surtout pas ! Il a horreur de répondre au téléphone.
Hercule — Et pourquoi ? Il est sourd ?
Carène — Non ! Il devient irritable à cause des ondes.
Eridan — Alors envoie un SMS !
Carène — Excellente idée !
Carène écrit et envoie son message, patiente quelques instants.
Carène — Cool ! Il a déjà répondu !
Eridan — Alors ? Que dit-il ?
Carène — Il dit : « Bien reçu le message ma belle, j’arrive dans un instant ! »
SCÈNE III
« L’Indien »
Après quelques secondes, la cloche retentit.
Carène — Quoi ! Déjà ! Entrez donc !
L’Indien entre.
L’Indien — Salut ma belle !
Carène — Salut grand Phénix ! Comment vont les affaires ?
L’Indien — Tranquille ! Poisson austral et Petite Ourse sont à l’école, journée pépère quoi ! Et toi, quoi de neuf ?
Carène — On pourrait aller mieux !
L’Indien — Hercule, Eridan ? Tiens ! Quelle surprise ! Ça roule ?
Hercule et Eridan (ensemble) — Ça roule grand Phénix ! Ça roule !
L’Indien — Que se passe-t-il ma colombe ?
Carène — Asseyez-vous grand Phénix, c’est grave !
Carène s’assoit face à l’Indien, Hercule et Eridan sont nerveux en la présence de grand Phénix.
Carène — C’est catastrophique grand Phénix ! L’u… l’Univers est en danger !
L’Indien — Calme-toi ! De quoi s’agit-il ma belle ?
Eridan et Hercule se dirigent discrètement vers les toilettes cosmiques. Pendant ce temps, Carène expose le problème à son ami l’Indien.
Carène — C’est effrayant ! Un trou noir gigantesque ! Il parcourt le cosmos à une vitesse fulgurante et dévore tous les astres sur son passage, il grossit… inexorablement ! C’est la fin des mondes, grand Phénix !
L’Indien — Ah ! Oui ! La fin des mondes, je vois, je vois ! Nous y sommes ! Le fameux trou noir !
Carène — Oui ! C’est ça ! Nous devons retrouver de toute urgence Lunec Squar, le gardien de la voûte céleste !
L’Indien — Évidemment ! Puisque c’est le seul à posséder le code qui ouvrira la porte aux étoiles !
Carène — Oui c’est ça ! Le problème c’est que…
L’Indien — En ce moment… Il est sur Terre !
Carène — Vous connaissez Lunec Squar ?
L’Indien — Oh que oui ! Drôle de personnage ce Lunec Squar ! Hum ! Cependant je n’ai plus aucune nouvelle de lui depuis fort longtemps… et j’ignore ce qu’il devient à ce jour.
Carène — Que dites-vous ?
L’Indien — Il est inscrit aux abonnés absents ! Il faut dire qu’il est toujours perdu dans ses pensées, il vit dans l’imaginaire, c’est un rêveur ! Il est… insaisissable !
Carène — Insaisissable ! Mais alors… que doit-on faire ? C’est foutu d’avance, nous allons tous mourir grand Phénix !
L’Indien — Hum ! Pas de panique ma belle ! De toute évidence, la meilleure solution serait d’envoyer un messager chez les terriens afin de localiser Lunec.
Carène — En espérant qu’il puisse le joindre !
Hercule et Eridan font la sourde oreille et en profitent pour entrer dans les toilettes cosmiques, Carène tourne légèrement la tête.
Carène (s’exclamant) — J’ai compris les gars ! Merci pour votre soutien !
L’Indien — Laisse-les donc, ils ont déjà accompli beaucoup de choses ! Voyons ! Il nous faudrait une jeune personne volontaire et courageuse pour accomplir cette mission.
Carène — Heu ! Moi ! Je suis volontaire ! Et je suis très courageuse !
L’Indien — N’es-tu pas trop jeune ?
Carène — Pas du tout ! J’ai bientôt un milliard d’années, je suis majeure désormais, s’il vous plaît grand Phénix ! J’en ai ma claque de l’usine ! C’est relou !
L’Indien — Dis-moi ! Pour qui travailles-tu déjà ?
Carène — Je travaille pour la société Autorion Galaxie en mission d’intérim.
L’Indien — En effet ! Je connais bien cette firme ! Autrefois, j’exerçais le poste de peintre carrossier à l’atelier de recyclage des vaisseaux, vous êtes traités comme du bétail, n’est-ce pas ?
Carène — Oui ! Je n’en peux plus ! C’est de l’esclavagisme industriel ! Je vous en prie ! Accordez-moi cette faveur… Grand Phénix !
L’Indien — Hum ! Soit ! Je te l’accorde ma colombe ! Visiter la France te fera le plus grand bien. Qu’il en soit ainsi !
Carène — C’est vrai ?
L’Indien — Y’a pas de lézard ma belle !
Carène (se levant, sautant de joie) — YES ! Je suis trop contente !
Carène s’adresse à ses amis en haussant la voix.
Vous entendez ça les amis, je pars en mission sur Terre ! C’est génial ! N’est-ce pas ?
Hercule et Eridan répondent ensemble depuis les toilettes cosmiques.
Hercule et Eridan — Oui ! Oui ! C’est génial !
Carène (se rasseyant) — Merci grand Phénix, quelle aubaine ! De plus, j’adore la littérature française !
L’indien — Le choix est vaste ! Quel est ton style de littérature ?
Carène — En fait tous les styles m’intéressent, mais j’aime plus particulièrement la poésie.
L’indien — Très très bien ! Quel auteur apprécies-tu le plus ?
Carène — Le choix est difficile ! Il y en a tellement, c’est selon l’humeur du jour ! Dernièrement j’ai lu les fables de Jean de la Fontaine : Le corbeau et le chien de chasse, Le cygne et le dauphin, Le lion et le lynx, j’adore !
L’indien — C’est un très bon choix ! C’est avec gourmandise que j’ai lu le petit lion qui voulait devenir un petit renard chétif, évidemment c’est un grand classique !
Carène — Comme Le poisson volant et le toucan, une petite merveille !
Hercule (sortant des toilettes) — Hé ! Ho ! Les intellos ! Pourquoi pas Le piaf et la marmotte ? Ou bien encore La baleine et le lièvre ? Non ! J’ai mieux encore ! La girafe et la dorade. Mouarf ! Allons soyons sérieux ! Et revenons à nos moutons ! MDR !
Carène — Ok c’est bon ! Un peu de culture ne fait pas de mal !
Hercule — Moi… les fables… ce n’est pas mon truc… alors faites ce que vous voulez, je dois partir ! J’ai rendez-vous… chez le barbier !
Eridan a entendu et sort des toilettes aussitôt.
Carène et Eridan (ensemble) — Chez le barbier ! ?
Eridan (un signe de la main) — Attends-moi ! Je t’accompagne Hercule ! Je vais en profiter pour aller chez… Tif-tif Stel’Hair !
SCÈNE IV
« L’élue »
Carène — Chez Tif-tif Stel’Hair ? Donc, ils prennent sans rendez-vous désormais ?
Carène touche ses cheveux et pense à sa nouvelle coiffure.
L’Indien — On s’égare de notre objectif Carène !
Hercule et Eridan quittent la scène, Carène se ressaisit.
Carène — Vous avez raison grand Phénix ! Allons droit au but !
L’Indien — Hum ! Voyons ! Choisis rapidement un signe du zodiaque parmi ceux que je vais te citer, nous avons donc dans l’ordre : le Bélier, le Taureau, le Gémeau, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et le Poisson !
Carène — Je vais choisir le signe du Gémeau, puisque c’est le mien !
L’Indien — Tu as le compas dans l’œil, c’est un très bon choix !
Carène — Qu’est-ce que cela signifie ?
L’Indien — Cela signifie que tu es sans aucun doute l’élue pour accomplir cette mission ! Le choix zodiacal que tu as fait déterminera ton parcours, alors tiens-toi prête pour le grand voyage chez les « Minimoys » !
Carène (déterminée) — Je suis prête !
L’Indien — Bravo !
Se concentre quelques instants.
Voilà ! Écoute-moi bien maintenant, afin de suivre mes instructions à la lettre ! Ton départ en destination de Tellus est prévu lorsque l’aiguille de l’horloge de l’autel de l’Aigle s’arrêtera à 8 h 8 précisément, il est 7 h 49, donc dans moins de 20 minutes !
Carène — Pourquoi ne suis-je pas allée chez le coiffeur ? Hercule avait raison, je suis horrible ! Mon Dieu, cette tête !
L’Indien — C’est trop tard ma poule ! Tu prendras rendez-vous chez Moustache et Bigoudis pour te refaire une beauté !
Carène — Comment ça ? Je ne comprends pas !
L’Indien — Tu comprendras plus tard ! Je n’ai plus le temps de t’expliquer ! Je te conseille vivement de prendre des notes, le compte à rebours va bientôt démarrer. Maintenant écoute-moi bien et ne t’en fais surtout pas, je m’occupe de toute la logistique. Donc pour commencer, tu rejoindras ton amie la Grande Ourse dans l’atelier du Sculpteur !
Carène saisit son téléphone portable, prend des notes à l’aide d’un stylet.
Carène — Ursa Major ! Chouette ! Chez le Sculpteur !? Mais on n’y voit rien dans ce foutoir !
L’Indien — Certes ! Mais c’est beaucoup plus sûr ! Ton amie te remettra les premiers outils nécessaires pour faciliter ton voyage dans le cosmos. Tu disposeras du sextant de Bouvier pour naviguer et te repérer dans l’espace, ainsi que de la lyre de Morphée pour endormir le dragon. Comme tu le sais déjà, ton départ pour Tellus est prévu à 8 h 8 ! Pégase et le cocher du Centaure seront sur place, ils t’attendront sur le quai NGC numéro 3372 de la nébuleuse d’Eta Carinae pour t’accompagner jusque chez la Licorne.
Carène — Non ! J’hallucine ! Pas eux ! Je ne peux pas les encadrer ceux-là ! Surtout la vieille jument, elle est fière comme un paon avec ses ailes immaculées !
L’Indien — Fais un effort Carène ! Ils t’aideront à traverser la ceinture d’astéroïdes pour atteindre l’antre de la Licorne, ensuite tu seras livrée à toi-même !
Carène — Vous avez bien dit la ceinture d’astéroïdes ???
L’Indien — Ne t’en fais pas ! C’est tranquille ! Ils empruntent cette route tous les jours, c’est un jeu d’enfant pour eux ! C’est ok ma poule ? Puis dès ton arrivée chez la Licorne, la Gorgone te fournira l’épée de Persée, ensuite tu n’auras plus qu’une minute pour endormir le dragon et lui ouvrir le ventre.
Carène — Mais c’est dégueu !
L’Indien — Désolé, c’était la meilleure planque ! Cherche dans le bas-ventre de la bête et trouve la mallette de Thuban, mais sois prudente, ça chauffe grave à cet endroit ! Récupère-là et file à toute vitesse ! Alpha Draconis n’est pas très coopérative.
Carène — Ce n’est pas un problème, elle ne m’impressionne pas, la bestiole ! Que contient cette mallette ?
L’Indien — La coupe de l’Hydre mâle et la Couronne australe.
Carène — Et… à quoi servent-elles ?
L’Indien — Interroge la Coupe de la connaissance, ainsi elle répondra à toutes tes questions. Quant à la couronne, pose-la simplement sur ta tête, elle amplifie considérablement les ondes émises par le cerveau à une fréquence très élevée qui permet de communiquer par télépathie, tu pourras donc communiquer avec moi et tes camarades à tout moment.
Carène — Cool !
L’Indien — Ah oui, très important ! Tu trouveras également la Croix du Sud avec son mode d’emploi, ne t’en sépare jamais ! Elle te permettra de voyager dans le temps et partout sur Terre, vu la manip gamine ? Une dernière chose, sois prudente… et ne t’endors pas au volant !
Carène — Oui grand chef !
L’Indien — Il ne te reste plus beaucoup de temps. Allez ! File maintenant ! Bonne chance ma belle Chevelure de Bérénice !
Carène sourit, range son téléphone et se lève avec enthousiasme.
Carène — Merci grand Phénix ! Ne vous faites pas de souci, tout va bien se passer, je suis née sous une bonne étoile ! LOL !
Carène quitte la scène et s’en va accomplir sa mission, rideau ou noir.
Découvrez prochainement la suite dans l’acte deuxième
« Proxima »
Les mots qui ont toujours un « s » à la fin, les exceptions qui se terminent par « oux » au pluriel, les verbes qui commencent par « ap » et prennent deux « p » sauf exceptions, les hominidés ou théorie de l’expansion humaine…
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