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Pourquoi JeRetiens est unique ?

Nous croyons que la curiosité est le moteur principal de la connaissance. Que vous cherchiez à améliorer votre mémoire, à approfondir votre culture générale ou simplement à découvrir de nouveaux sujets, vous trouverez chez nous un large éventail de contenus : de la polémologie à l’irénologie, de la bienséance à l’alphabet arabe, des sourates de l’islam aux capitales du monde, en passant par les douze travaux d’Hercule et de nombreuses anecdotes culturelles. Dans cette mini-encyclopédie, nous mettons l’accent sur la pédagogie, les exemples concrets et les astuces mémos pour rendre chaque lecture utile et passionnante.

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Avec plus de 1240 contenus inédits, il peut être difficile de savoir par où commencer ! C’est pourquoi nous avons créé une rubrique dédiée : Les meilleurs articles. Vous y trouverez des dossiers approfondis sur des thèmes variés : par exemple, comprendre les souvenirs d’enfance, décrypter la fonction des rêves, revisiter des chapitres marquants de l’histoire, ou encore vous familiariser avec des codes culturels du monde entier. Nous vous recommandons également de consulter nos articles de fond sur la religion et la spiritualité, dont certains consacrés à la lecture et à la mémorisation des sourates, ou encore aux traditions bouddhistes. De la mythologie gréco-romaine aux coutumes du Moyen-Âge, en passant par des fiches sur la bienséance au quotidien, il y en a pour tous les goûts.

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Parce que retenir facilement n’est pas qu’une question de talent, JeRetiens vous propose des moyens mnémotechniques originaux et accessibles à tous. Vous utilisez déjà, sans le savoir, des phrases-clés ou des images mentales (comme « Mais où est donc OrNiCar ? » ou les poings pour savoir si un mois a 30 ou 31 jours). Nous allons encore plus loin : nos méthodes vous aideront à assimiler des listes de mots, apprendre de nouveaux alphabets (par exemple l’alphabet arabe), mémoriser les capitals du monde, ou encore retenir des séquences complexes comme les sourates et leurs versets, le tout de manière ludique. Notre objectif ? Vous permettre de gagner du temps dans vos études, votre vie professionnelle ou simplement pour nourrir votre passion du savoir.

Des articles de fond pour nourrir votre culture générale

En parallèle des techniques de mémorisation, JeRetiens s’est aussi développé comme un média d’explications pédagogiques. Chaque article se veut à la fois précis et illustré d’exemples concrets. Vous pourrez ainsi explorer l’anatomie du cerveau, découvrir pourquoi nous n’avons que peu de souvenirs de la petite enfance, ou comment fonctionne la répétition espacée pour ancrer vos connaissances. Nous abordons également des sujets variés comme la bienséance et le savoir-vivre, l’évolution de certaines coutumes et même des réflexions sur la spiritualité, la littérature et l’étymologie.

Énigmes, quiz et casse-têtes : amusez-vous en apprenant

Pour rendre l’apprentissage plus amusant, nous proposons aussi des énigmes et casse-têtes. Vous y trouverez des défis logiques, des rébus, des devinettes historiques ou littéraires, et bien d’autres jeux qui feront travailler vos méninges tout en enrichissant votre culture générale. De nombreuses énigmes sont accompagnées de solutions explicatives et de pistes mnémotechniques pour progresser.

Une mini-encyclopédie gratuite, en constante évolution

Avec ses centaines de sujets, JeRetiens a évolué pour devenir une véritable base de connaissances en ligne. Notre plateforme est entièrement gratuite et résulte d’un travail collaboratif : chacun peut proposer ses propres trucs mnémotechniques, enrichir des articles existants ou suggérer de nouveaux thèmes à aborder. Au fil des ans, ce sont 17 ans d’articles, de retours de lecteurs et d’astuces testées qui alimentent ce site. Nous croyons que la connaissance doit être partagée librement pour que chacun puisse progresser et s’ouvrir à de nouveaux horizons.

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Les 88 constellations officielles sont : Aigle, Andromède, Autel, Balance, Baleine, Bélier, Boussole, Bouvier, Burin, Caméléon, Cancer, Capricorne, Carène, Cassiopée, Centaure, Céphée, Chevelure de Bérénice, Chiens de chasse, Cocher, Colombe, Compas, Corbeau, Coupe, Couronne australe, Couronne boréale, Croix du Sud, Cygne, Dauphin, Dorade, Dragon, Écu de Sobieski, Éridan, Flèche, Fourneau, Gémeaux, Girafe, Grand Chien, Grande Ourse, Grue, Hercule, Horloge, Hydre, Hydre mâle, Indien, Lézard, Licorne, Lièvre, Lion, Loup, Lynx, Lyre, Machine pneumatique, Microscope, Mouche, Octant, Oiseau de paradis, Ophiuchus (ou Serpentaire), Orion, Paon, Pégase, Peintre, Persée, Petit Cheval, Petit Chien, Petit Lion, Petit Renard, Petite Ourse, Phénix, Poisson austral, Poisson volant, Poissons, Poupe, Règle, Réticule, Sagittaire, Scorpion, Sculpteur, Serpent, Sextant, Table, Taureau, Télescope, Toucan, Triangle, Triangle austral, Verseau, Vierge, Voiles.

Constellations disparues : Antinoüs, Cerbère, Chouette ou Grive solitaire, Guêpe ou Mouche boréale, Navire Argo, Petit Triangle.

PRÉSENTATION DE LA PIÈCE

Pièce en trois actes :  Cette pièce mnémotechnique a été construite de façon qu’elle puisse être jouée sur scène par des comédiens(nes). Le texte de l’acte premier utilise les noms des 88 constellations de la voûte céleste.

Nombre de comédiens(nes) : 13 rôles dont 1 voix off et présentateur

Titre : Laisse tomber la comète !

Sous-titre : Le gardien de la voûte céleste

Genre : comédie fantastique délirante, absurde, aventure, science-fiction, burlesque, ironique, mnémotechnique, pédagogique, ludique, énigmatique, décalé, humoristique.

Sujets abordés  : astronomie, extraterrestres, théorie du complot, la zone 51, science, philosophie.

DISTRIBUTION

Cinq personnages présents dans les scènes de l’acte premier : Carène, Eridan, Hercule, L’Indien, Daniel le présentateur et la voix off

Carène : protagoniste féminin, constellation astronomique personnifiée (cette constellation symbolise la carène d’un bateau)
Apparence physique : 20/25 ans, rousse, grande et sexy, cheveux longs décoiffés
Tenue vestimentaire : vêtements futuristes ; combinaison moulante, chaussures à talons
Accessoires : lunettes de soleil, collier avec une croix sertie d’une pierre précieuse, bracelet large avec motifs égyptiens, téléphone portable et stylet. Dans l’acte deuxième : une petite couronne (ou serre-tête)
Signes particuliers : problème récurrent avec sa coiffure, adepte des selfies et des duck faces
Traits de caractère : aventurière, vaillante, dégourdie, très susceptible, parfois étourdie mais elle ne mâche pas ses mots (emploie un langage plutôt djeun)

Eridan : constellation astronomique personnifiée, ami de Carène (dieu-fleuve de la mythologie grecque)
Apparence physique (modulable) : 25/40 ans, taille moyenne, corpulent, barbe courte
Tenue vestimentaire de l’acte premier : très actuel, moderne, vêtements moulants
Accessoires : au choix du metteur en scène
Signes particuliers : gay, allure féminine
Traits de caractère : timoré, nonchalant, flegmatique

Hercule : constellation astronomique personnifiée (héros de la mythologie grecque)
Apparence physique : 60/65 ans, grand et musclé, cheveux longs et imberbe
Tenue vestimentaire : habits de la Grèce antique, corps drapé, peau de lion ou cuirasse
Accessoires : lunettes de vue, massue, (accessoirement arc et flèches)
Signes particuliers : héros vieillissant, accent du Sud-Est très prononcé
Traits de caractère : soupe au lait, caustique, colérique, moqueur et indiscipliné mais très attachant

L’Indien : constellation astronomique personnifiée ; il pourrait être celui que l’on dénomme « le très-haut »
Apparence physique : d’un âge plus que mûr, typé
Tenue vestimentaire : habit d’Indien d’Amérique, couvre-chef
Accessoires : lunettes de vue
Signe particulier : regarde par-dessus les verres de ses lunettes lorsqu’il s’adresse à une personne
Traits de caractère : savant, érudit, sage

Daniel : voix off, narrateur et présentateur de la pièce, improvisations possibles (au choix du metteur en scène)

LIEU ET DÉCOR

Lieu : comme vous avez pu le deviner, nous sommes ici parmi les constellations astronomiques de la voûte céleste.

Une salle ouverte sur l’extérieur : lieu dans lequel se réunissent les membres de la confédération des constellations astronomiques de la voûte céleste (dont quatre sont personnifiées en êtres humains dans cette pièce)

Décor : le choix du décor est libre, toutefois vous pouvez vous inspirer du suivant :

Au fond de la scène : projection d’images sur grand écran, belle vue panoramique sur la Voie lactée et le cosmos (papier peint ou photographies pour les petits budgets)

Rideaux blancs sur les côtés

Au sol (modulable) : télescope de type Dobson dirigé sur l’écran, quelques sculptures dans un style Grèce antique, ruines, vestiges, colonnes, gros cailloux (factices) ou bien représentation des signes du zodiaque et des constellations)

Sur une petite estrade recouverte de draps blancs : table basse et deux bancs sans dossier recouverts d’un drap blanc, un porte-voix est posé sur une colonne ou un caillou

Sur le gril : éclairage, jeux de lumière, boules à facettes, suspensions, accessoirement astres et objets célestes évoquant le cosmos

Le gril : partie haute de la scène où se trouve l’appareillage en superstructure de toute la machinerie, s’écrit également « le grill ».

Côté cour : cabinet d’aisances avec un écriteau sur lequel figure « TOILETTES COSMIQUES » (construction artisanale possible)

Côté jardin : vers le fond, échafaudage métallique servant l’entrée et la sortie des comédiens(nes), l’entrée est cachée par un rideau noir

Le côté cour, c’est le côté qui se trouve à gauche de l’acteur quand il regarde le public, et le côté jardin, c’est l’autre : le côté qui se trouve à sa droite.
Pour reconnaître le côté cour du côté droit jardin, on utilise un moyen mnémotechnique. Pour le public face à la scène ce sont les initiales de « Jésus Christ » ou « Jules César« , « J » pour jardin et « C » pour cour.

Effets spéciaux : jeux de lumière, projecteurs multiples

Sons spéciaux : bruit d’un sèche-cheveux, écoulement d’eau d’un robinet ou d’une chasse d’eau, porte-voix (ou haut-parleurs pour extérieur fixés en haut de l’échafaudage), son d’une clochette

Accessoires : porte-voix posé sur un gros caillou (ou bien un micro), télescope posé sur une colonne (de type Dobson)

AUTRES PARTICULARITÉS

Textes mnémotechniques : les douze travaux d’Hercule

Pour une plus grande information, n’hésitez pas à me contacter !

 

 

ACTE PREMIER

« La porte aux étoiles »

SCÈNE I

« Le code »

Daniel le présentateur annonce au micro un court résumé de la pièce.

Daniel le présentateur (ajouter de l’écho) Grande panique parmi les quatre-vingt-huit constellations astronomiques de la voûte céleste, un immense trou noir parcourt le cosmos à une vitesse fulgurante et dévore tous les astres sur son passage, une seule issue possible pour fuir cet abominable ogre de l’espace, la porte aux étoiles.

Le présentateur se retire, l’introduction musicale démarre, le rideau s’ouvre lentement découvrant une scène sans vie, l’endroit est silencieux et obscur, le regard des spectateurs est attiré par les images projetées sur le grand écran au fond de la scène.

Après quelques instants la clochette retentit, Eridan entrouvre le rideau qui sert l’entrée des comédiens(nes).

Eridan (angoissé) Il y a quelqu’un ?

Silence

Hou ! Hou ! Vous êtes là ? Andromède, où es-tu ?

Craintif, Eridan entre et prête l’oreille.

Personne ne répond, suis-je seul ? Cassiopée ! Céphée ! Où êtes-vous ? (Hésitant) Hou ! Hou !

Silence

Répondez-moi bon sang !

Bruit de sèche-cheveux, Eridan s’interroge.

Il y a quelqu’un dans les toilettes ? Carène es-tu là ?

Silence

Cela suffit à présent, ce n’est pas drôle !

Silence

Répondez-moi enfin ! (Sanglotant) Je vous en prie, arrêtez !

Bruit d’écoulement d’un robinet

Eridan (effrayé, se retournant brusquement) Qui est là ? Carène ! ? C’est toi ? Réponds-moi Carène, je t’en prie !

Carène sort des toilettes cosmiques et entre en scène.

Carène (légèrement agacée) Ok ! C’est bon Eridan ! Je suis là !

Eridan (insistant) C’est vrai, c’est bien toi Carène ?

Carène — Oui Eridan ! Pas de panique mon garçon, mais que fais-tu dans le noir ?

Eridan (pleurnichant) Écoute… Je viens à peine d’arriver… et je cherche un endroit pour me cacher… je ne sais où aller Carène… je suis terrorisé !

Carène (rassurante)N’aie aucune crainte Eridan, tu es ici en sécurité, le module d’invisibilité est activé pour le moment, il ne pourra pas nous trouver à cet endroit.

Eridan (tremblant)Tu en es sûre ?

Carène — Je suis formelle, j’ai tout vérifié en arrivant, un instant j’allume !

La lumière apparaît, Eridan se précipite sur Carène pour l’enlacer.

Eridan (rassuré)Enfin tu es là ma chérie ! Je suis si heureux de te voir.

Carène — Moi aussi Eridan ! Moi aussi ! Alors ça va mieux ?

Eridan — Pour le moment ! Mais où sont les autres constellations ?

Carène se dirige vers le télescope.

Carène — Elles font comme nous, elles se planquent, pardi !

Puis regarde par l’oculaire du télescope.

Eridan — Mon Dieu, quelle histoire ! Je n’en peux plus, fuyons d’ici Carène !

Carène (apercevant le trou noir) Je te déconseille fortement ! La bestiole rôde toujours dans les parages et crois-moi, elle est dotée d’un solide appétit !

Eridan (priant les mains jointes) Par tous les oiseaux du paradis ! Comment fait-on pour sortir de ce fichu Univers ?

Carène vient rejoindre Eridan.

Carène — Comment ? Hum ! C’est-à-dire que les solutions sont infimes.

Eridan — Dis-moi ! Il doit bien y avoir un moyen, n’est-ce pas ?

Carène — Pour répondre à ta question, oui bien sûr ! Il y a bien un moyen de sortir d’ici !

Eridan (soulagé) À la bonne heure ! Alors comment fait-on ?

Carène — Ouvrir la porte aux étoiles serait, ma foi, très judicieux. Hélas, sans le code d’accès, n’y pense même pas !

Eridan — Qu’est-ce que la porte aux étoiles ?

Carène — C’est une issue de secours abandonnée en périphérie de la Voie lactée, ce n’est pas la porte à côté mais c’est certainement l’unique façon de fuir cet abominable ogre de l’espace !

Eridan — Et cela mène où ?

Carène — Je l’ignore ! Le Multivers est tellement vaste ! Peut-être que cette issue mène dans un autre Univers, ou bien dans une autre dimension, enfin je présume !

Eridan — Et comment fait-on sans le code ?

Carène (agacée) Tu en poses des questions ! Je n’en sais rien ! Je ne suis pas Madame Soleil !

Eridan — Certes, mais tu es si dégourdie ! As-tu une petite idée ? Ou un plan ?

Carène — Merci du compliment ! Mais en ce qui concerne le code, c’est foutu mon vieux, il est indécryptable ! Hum ! On pourrait éventuellement défoncer la porte au bélier gamma ! Seulement, il nous faudrait un colosse taillé au burin cosmique pour y parvenir ! Et encore ! Ce n’est pas gagné !

Eridan — Mais dis-moi Carène… il me semble qu’on a un balaise dans cette région galactique interstellaire ?

Carène — Tu parles de Musclor ! ?

Eridan — Gagné !

Carène — Attends un peu ! Finalement j’ai peut-être une idée !

Carène se déplace et saisit le porte-voix posé sur la colonne.

UN ! DEUX ! TEST ! TEST ! MONSIEUR HERCULE EST DEMANDÉ À LA SALLE DE RÉUNION ! JE RÉPÈTE ! MONSIEUR HERCULE… EST DEMANDÉ… À LA SALLE DE RÉUNION !

SCÈNE II

« Héraclès »

Le torse bombé, Hercule entre en scène.

Hercule (furieux) Quoi ??? Qu’est-ce qui se passe ? Tonnerre de Zeus ! Ne crie pas si fort !

Carène (souriant) Tiens ! Voici monsieur Hercule ! Ça réveille, n’est-ce pas ?

Carène et Eridan suivent Hercule du regard.

Hercule — Saperlipopette ! Mais qu’est-ce qui vous prend tous les deux, ne me regardez pas comme ça ! Vous êtes fadas ou quoi ?

Eridan — C’est bon mon chéri, tu ne vas pas fondre ! On a juste un petit service à te demander !

Hercule — Quoi encore ? Vous me saoulez à la fin ! C’est l’heure de la sieste.

Carène repose le porte-voix.

Carène — Taratata ! On a du travail pour toi mon gros ! Tu rejoindras les bras de Morphée plus tard.

Hercule — La barbe ! Retourne à tes fourneaux la rouquine !

Carène — Dis-moi l’Hercule ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu pourrais être un peu plus respectueux.

Hercule (s’esclaffant) Quand tu iras chez le coiffeur ! Mouarf !

Carène (vexée) Va te faire cuire un œuf ! Espèce de mufle… à voile et à vapeur !

Hercule — Comment ça ? Qu’est-ce que tu insinues ?

Carène — Heu ! Rien ! Désolée !

Eridan (enchérissant) Une rumeur qui court…

Hercule (offusqué) Ok ! Puisque c’est ainsi, allez-vous faire voir chez les Grecs !

Carène fait signe à Eridan de modérer ses propos.

Carène — Hercule, sois sympa ! Allez ! Je m’excuse !

Hercule — Trop tard, c’est dit ! À présent ne me cassez plus les burnes !

Carène — C’était pour te taquiner voyons ! Allez ! Du nerf ma vieille carcasse !

Eridan (suppliant à genoux) S’il te plaît Hercule ! Je t’en prie, aide-nous !

Hercule — C’est niet !

Carène — Tu es vexé ?

Hercule (contrarié)Non, pas du tout ! Je suis fatigué de vous voir, oubliez-moi ! Allez ! Ciao !

Hercule pose sa massue sur son épaule puis s’en va.

Eridan (se relevant) Comment ça ? Cela fait bientôt trois millénaires que tu roupilles, tu pourrais nous filer un coup de main !

Hercule — Tu as canné ou quoi ! Je suis en repos mon petit gars !

Eridan — Partisan du moindre effort !

Hercule s’arrête net et se retourne.

Hercule (s’exclamant)Non mais là, c’est abuser mon copain ! Retourne à l’école ! En l’espace de huit longues années de labeur, j’ai tué le lion de Némée, j’ai anéanti l’hydre de Lerne, j’ai capturé le sanglier d’Érymanthe, la biche de Cérynie et les bœufs de Géryon… Ah oui ! J’ai aussi capturé le taureau du roi de Crête, olé !

Eridan lève légèrement la main pour capter l’attention d’Hercule. Ce n’est pas tout gros ! N’interromps pas ma tirade ! Ensuite, j’ai fait fuir les oiseaux du lac de Stymphale et les juments de Diomède, je n’ai jamais autant couru de mon existence, fada ! Après cela j’ai dérobé la ceinture d’Hippolyte, ce n’était pas une mince affaire crois-moi ! Dans la foulée j’ai nettoyé les écuries d’Augias, je ne te dis pas quel merdier ! J’ai également dérobé les pommes d’or du jardin des Hespérides, ce jour-là j’ai vraiment failli y laisser ma peau ! Et enfin, j’ai fini par dompter et ramener ce vieux cabot Cerbère. Par conséquent je considère avoir fait correctement mon boulot, n’est-ce pas ? Alors maintenant oubliez-moi ! Allez basta ! Salut la compagnie !

Hercule salue d’un signe de la main et s’en va, Eridan tente de le rattraper pour le raisonner.

Eridan — S’il te plaît Hercule !

Hercule (fâché) Lâchez-moi les mouches ! Et cessez de me suivre comme un petit chien.

Carène (l’implorant) Hercule ! Tu es le seul à pouvoir manier le bélier gamma et l’unique à pouvoir approcher le bord du monde où se trouve la porte aux étoiles, je t’en prie Hercule !

Hercule (s’arrêtant et se retournant) Pourquoi moi, il y a aussi Antinoüs ?

Carène — Non ! Antinoüs a disparu de la circulation, il y a déjà fort longtemps !

Hercule — Et la Grive solitaire ? Que fait-elle ? Elle est très compétente en la matière.

Carène — Plus maintenant hélas ! Elle s’est volatilisée. Quant au Serpentaire, sa disparition demeure un mystère.

Hercule — Le Serpentaire ! ? Mais c’est Ophiuchus, le treizième signe du zodiaque !

Carène — C’est exact ! Par conséquent il n’en reste plus que douze.

Eridan — Cela change la donne !

Carène — Comme tu dis ! Ce n’est pas tout ! Petit Triangle n’est plus des nôtres non plus, ainsi que des milliards d’étoiles et de systèmes solaires, enfin réveille-toi Hercule !

Hercule — C’est quoi toutes ces conneries ?

Eridan — C’est la fin des mondes Hercule !

Hercule — Tu as perdu la boussole ou quoi ?

Carène — Oui c’est vrai ! Au lieu de roupiller, regarde autour de toi ! Des constellations entières disparaissent du jour au lendemain, avalées toutes crues comme des mouches boréales par un gigantesque et abominable trou noir ! Que dis-je ? Un monstre de l’espace sidéral !

Hercule se dirige vers le fond de la scène et scrute le cosmos.

Hercule (dubitatif) Un monstre de l’espace sidéral ! ? Eh bé ! Vous êtes vraiment des cagoles !

Carène — Pas du tout ! C’est bien réel ! Il fonce droit sur nous !

Eridan — Ce trou noir est l’un des plus massifs connus, c’est du délire !

Hercule — Et d’où sort-il… ce trou-du-cul ?

Carène — Il vient tout droit de la galaxie supergéante NGC 4889. Hélas, aujourd’hui… elle n’existe plus !

Eridan — Évidemment, il a tout dévoré ! Ce vilain glouton parcourt tout l’Univers à une vitesse folle et dévore tout sur son passage. Rien que d’en parler, j’ai des frissons dans le dos !

Hercule examine le cosmos.

Hercule (perplexe)Vous êtes barjos !

Carène — Il est sans pitié, il dévore même la lumière, ainsi que l’espace-temps et tous les objets qui s’y trouvent, enfin fais un effort Hercule !

Hercule — Je ne vois rien ! C’est un trou-du-cul, votre trou noir, fada !

Eridan — Tu es miro ou quoi ? Regarde par le télescope, tu verras mieux !

Carène (montrant du doigt) Ce n’est pas nécessaire, regarde ! Elle est revenue, la bestiole !

Hercule (cherchant du regard) Mais où ça ?

Eridan (paniquant, cachant ses yeux avec sa main) Mon Dieu ! Plus haut ! Je n’ose pas la regarder !

Perdu, Hercule regarde en vain dans tous les azimuts.

Hercule — Hein !? Que tchi !

Eridan (tapant du pied)Mais non ! Tout en haut, à droite !

Hercule (regardant vers la gauche)Heu ! C’est où, la droite ? Je… je confonds les deux !

Carène — Tu es myope, oui ! Pourtant il est immanquable !

Eridan jette un œil rapide sur le trou noir.

Eridan — Il se rapproche de plus en plus vite et bientôt ce sera notre tour ! Mon Dieu, je suis pétrifié !

Carène (dubitative) Si jamais le module d’invisibilité se désactive, c’est la fin des haricots !

Hercule (sans se retourner, s’esclaffant) À ta place, moi, j’aurais dit : les carottes sont cuites ! Mouarf !

Carène (se formalisant)Non mais allô ! J’hallucine ! Qu’est-ce que je dois comprendre ?

Embarrassé, Eridan tente d’arranger les choses.

Eridan — Voyons… mais pas du tout, pas du tout ma chérie ! Ne te formalise pas !

Carène — Je rêve ! C’est de la discrimination !

S’adresse à Hercule. Effectivement je suis rousse, et alors ? Ça pose un problème ?

Eridan (baissant la voix) Allez ! Calme-toi, tu le connais, il plaisante toujours.

Carène — Justement, il m’agace !

Eridan — Voyons, tu es splendide ma chérie ! C’est de la provocation, n’entre pas dans son jeu !

Carène — Tu as raison, c’est bien parce qu’on a besoin de lui !

Irrité, Hercule grogne et met ses lunettes.

Hercule (tournant la tête) Cessez de jacasser, vous m’agacez, bande de pétochards !

Carène (surprise)Non mais allô ! Des lunettes, depuis quand ?

Hercule Hein ! Eh bé… j’ai rencontré Afflelou chez Hermès la semaine dernière, et depuis… je vois flou, fada !

Carène — Méfie-toi, il est fou Afflelou !

Eridan Je suppose qu’il t’a proposé la deuxième paire gratuite ?

Hercule — Heu ! Oui ! Pourquoi ?

Carène — Et tu n’as rien trouvé d’anormal ?

Hercule — Bé… Il a dit qu’il pouvait faire quelque chose pour moi, alors j’ai accepté !

Eridan (regardant Carène) C’est fou ça, il est vraiment très fort Afflelou !

Carène fait des selfies avec son téléphone portable.

Carène — Enfin moi, je n’ai pas de problèmes avec mes lunettes, je vais chez Atoll… le dieu opticien !

Hercule — Tonnerre de Zeus !

Hercule aperçoit enfin le fameux trou noir.

Carène (faisant un duckface)Alors ? Tu l’as vue, la bestiole !

Hercule (reculant spontanément)Hein ! Non mais… bonne mère ! C’est quoi ce truc ! Vous avez raison, fada !

Eridan — Ah quand même ! On avance !

Carène (remettant ses lunettes de soleil)Merci Afflelou !

Hercule — Il est gargantuesque ! On n’est pas dans la mouscaille !

Carène — Je me tue à le dire !

Eridan — Hercule ! Il faut faire quelque chose sans plus tarder, je ne veux pas finir en casse-croûte !

Hercule — Moi non plus mon p’tit loup !

Carène s’adresse à Hercule.

Carène — Alors c’est ok ! Tu vas nous aider ?

Hercule (embarrassé) Hum ! C’est compliqué ! Comment dire… tu sais ma pitchounette, je vieillis ! Comme vous avez pu le constater, je ne vois plus très bien et… je commence à traîner de la patte !

Carène — Tu es sérieux là ?

Hercule — Hélas oui ! Par ailleurs je dois vous avouer, je ne suis plus vraiment dans le coup ! Je ne comprends rien à la relativité générale, la courbure de l’espace-temps, la réduction des longueurs, la quantification des atomes, je suis de la vieille école ! Pour moi, tout ça, c’est du latin ! Je suis vraiment navré, croyez-moi !

Carène — On n’est pas dans la mouise ! Que fait-on maintenant ?

Eridan — Heu ! On demande à la Lune ?

Hercule — À la Lune !? Mais à propos de Lune ! J’y pense soudainement, l’enfant où est-il ?

Carène — L’enfant !? Mais de quel enfant parles-tu… vieux fossile ?

Hercule — Hé ! Ho ! On se calme la starlette ! Je parle du fils de la Lune, pardi !

Carène — Le fils de la Lune ?

Hercule — Oui ! Lunec Squar ! Le gardien de la voûte céleste, vous ne connaissez pas ?

Carène (interpellée) Tiens donc ! Ce nom ne m’est pas inconnu ! Lunec Squar ? Lunec Squar ? Ah oui ! Le gardien de la voûte céleste, bon sang mais c’est bien sûr ! Lui seul connaît le code d’accès qui ouvre la porte aux étoiles !

Eridan — C’est ballot ! Et tu ne pouvais pas le dire avant ?

Hercule (s’esclaffant)En effet ! Il serait temps d’arrêter la fumette ! Mouarf !

Carène (confuse) Heu ! Non pas du tout ! Seulement, c’est vieux comme Hérode tout ça ! Mais à présent je me souviens très très bien de Lunec Squar !

Eridan — À la bonne heure ! Mais qui est ce Lunec Squar ?

Carène — C’est le fils de la Lune et d’une étoile à neutrons.

Eridan — Hou ! C’est plutôt atypique comme fusion cosmique.

Carène — Tout à fait ! Ce n’est pas tout !

Eridan — Ah bon ! Vas-y, raconte !

Carène — Il a reçu une comète en plein sur le crâne alors qu’il était à peine sorti du ventre de la Lune.

Eridan — Hou là là ! Cela doit faire mal !

Hercule — Ça fait mal ! Ça fait mal ! Ce n’est pas une chochotte non plus !

Carène — Seulement un phénomène étrange s’est produit à ce moment-là !

Eridan — Ah oui ! Lequel ?

Carène — Il s’est réincarné spontanément en être humain sur la planète Terre.

Eridan — Sur Terre ! Quel courage !

Hercule — Ne m’en parle pas ! En ce qui me concerne j’ai déjà donné, ils ne pensent qu’à travailler ces gens-là ! Tu bosses toute l’année, tu es payé que dalle !

Et on te donne cinq semaines de vacances, c’est vraiment la mort du petit cheval !

Carène — Arrête de te plaindre ! Il faut être courageux pour réaliser ses rêves, toi évidemment tu n’as peur de rien.

Eridan — C’est clair ! Pour toi c’est facile, tu es né avec une couronne boréale sur la tête !

Carène — Et puis, huit ans de travaux dans une vie, ce n’est pas la mer à boire.

Hercule — Heu ! Certes ! Ce n’est pas un demi-dieu non plus, n’exagérons pas !

Carène — Seulement pour le moment, c’est le seul à connaître le code d’accès qui ouvrira la porte aux étoiles, lui au moins il s’intéresse à nous, tout le monde ne peut pas en dire autant. N’est-ce pas monsieur Héraclès ?

Hercule (confus)Pff ! N’importe quoi ! J’adore vos étoiles !

Carène — C’est ça vieux bougre !

Eridan — Dis-moi Carène ! Tu en connais des choses sur ce Lunec.

Carène — Ouais ! Ouais ! Vite fait !

Eridan — Et… il revient quand… ton Lunec ?

Carène — Je l’ignore ! La notion de l’espace-temps est différente pour les hommes sur Terre, l’attraction gravitationnelle de la Terre en orbite autour du Soleil les pousse inexorablement à s’écraser vers le sol, voilà pourquoi les humains vieillissent rapidement et deviennent tout fripés en fin de vie terrestre !

Hercule — C’est bon, arrête ta science Einstein. Et abrège ! On ne va tout de même pas attendre qu’il calanche !

Eridan — C’est vrai, il a raison ! On peut se faire becqueter à tout moment… Mais j’y pense, j’ai peut-être une idée !

Carène — Cool ! On t’écoute mon ami !

Eridan — Voilà ! Redémarrons la machine pneumatique du Navire Argo.

Carène — C’est un dinosaure ton engin !

Eridan — Et pourquoi pas ? Elle a fait ses preuves autrefois ! De cette manière, on pourrait téléporter Lunec instantanément dans la voûte céleste grâce au module temporel dont il est équipé à bord. Il nous donne le code… et youpi ! Il rentre chez lui !

Hercule — Laisse tomber la comète ! C’est peine perdue ! Le réticule de visée du télescope est en vrac depuis la dernière utilisation du vaisseau par Jason et les Argonautes, la table du Triangle austral est hors d’usage ainsi que la règle stabilisatrice du Triangle Octant.

Hercule s’emporte.

Tonnerre de Zeus ! Ils ont tout pété, ces salopards ! La société de dépannage Autorion Galaxie m’a dressé un devis, avec le remorquage et les réparations à effectuer, il y en a au moins pour cent mille Écus de Sobieski ! Qui est-ce qui va payer les pots cassés ? Hein !

Eridan — Tu es trop négatif Hercule !

Carène — Mais oui ! Il y a toujours une solution, réfléchissons !

Eridan — Voyons ! Soyons optimiste ! On pourrait peut-être soulever le vaisseau par la poupe à l’aide de la grue.

Carène — Pourquoi pas ?

Eridan — Ainsi, on pourrait aisément le remorquer jusqu’à la queue du Grand Chien et le remettre en état nous-mêmes sur place !

Hercule — Tu es fada ou quoi ? Cette opération est trop dangereuse ! Le navire se trouve désormais tout près de Sagittarius.

Eridan — C’est le trou noir de la Voie lactée !

Hercule — Tout à fait ! Si par malheur on tombe dedans, on ne pourra plus y échapper.

Carène — Tu as raison ! C’est voué à l’échec !

Eridan — Et gloups ! On finit tous comme des spaghettis à la carbonara.

Carène — De toute façon, c’est cuit ! Le très-haut guette constamment ce périmètre comme des mouches au microscope, c’est foutu d’avance les amis !

Hercule — C’est exact ! Il est partout à la fois !

Eridan — Mais on ne le voit pas !

Hercule — C’est un vieux caméléon !

Carène — Un vieux, dis-tu ? À propos ! Demandons conseil à l’Indien, il est sage et cultivé, il pourrait nous aider à trouver une solution.

Hercule — Ce vieux serpent à plumes est-il toujours vivant ?

Carène — Oui ! C’est un coriace ! J’ai conservé son numéro, enfin je crois !

Hercule — C’est une excellente idée Carène ! Il a plus d’une corde à son arc le vieux plumeau ! Et c’est une sacrée flèche ! Mouarf !

Carène saisit son téléphone portable, cherche dans son répertoire.

Carène — Un instant, ça rame ! Il bugge en ce moment !

Après quelques instants.

Grand Phénix ! Je l’ai trouvé ! J’espère qu’il n’a pas changé son numéro.

Hercule — Eh bien… qu’attends-tu ? Appelle-le !

Carène — Non ! Surtout pas ! Il a horreur de répondre au téléphone.

Hercule — Et pourquoi ? Il est sourd ?

Carène — Non ! Il devient irritable à cause des ondes.

Eridan — Alors envoie un SMS !

Carène — Excellente idée !

Carène écrit et envoie son message, patiente quelques instants.

Carène — Cool ! Il a déjà répondu !

Eridan — Alors ? Que dit-il ?

Carène — Il dit : « Bien reçu le message ma belle, j’arrive dans un instant ! »

SCÈNE III

« L’Indien »

Après quelques secondes, la cloche retentit.

Carène — Quoi ! Déjà ! Entrez donc !

L’Indien entre.

L’Indien — Salut ma belle !

Carène — Salut grand Phénix ! Comment vont les affaires ?

L’Indien — Tranquille ! Poisson austral et Petite Ourse sont à l’école, journée pépère quoi ! Et toi, quoi de neuf ?

Carène — On pourrait aller mieux !

L’Indien — Hercule, Eridan ? Tiens ! Quelle surprise ! Ça roule ?

Hercule et Eridan (ensemble)Ça roule grand Phénix ! Ça roule !

L’Indien — Que se passe-t-il ma colombe ?

Carène — Asseyez-vous grand Phénix, c’est grave !

Carène s’assoit face à l’Indien, Hercule et Eridan sont nerveux en la présence de grand Phénix.

Carène — C’est catastrophique grand Phénix ! L’u… l’Univers est en danger !

L’Indien — Calme-toi ! De quoi s’agit-il ma belle ?

Eridan et Hercule se dirigent discrètement vers les toilettes cosmiques. Pendant ce temps, Carène expose le problème à son ami l’Indien.

Carène — C’est effrayant ! Un trou noir gigantesque ! Il parcourt le cosmos à une vitesse fulgurante et dévore tous les astres sur son passage, il grossit… inexorablement ! C’est la fin des mondes, grand Phénix !

L’Indien — Ah ! Oui ! La fin des mondes, je vois, je vois ! Nous y sommes ! Le fameux trou noir !

Carène — Oui ! C’est ça ! Nous devons retrouver de toute urgence Lunec Squar, le gardien de la voûte céleste !

L’Indien — Évidemment ! Puisque c’est le seul à posséder le code qui ouvrira la porte aux étoiles !

Carène — Oui c’est ça ! Le problème c’est que…

L’Indien — En ce moment… Il est sur Terre !

Carène — Vous connaissez Lunec Squar ?

L’Indien — Oh que oui ! Drôle de personnage ce Lunec Squar ! Hum ! Cependant je n’ai plus aucune nouvelle de lui depuis fort longtemps… et j’ignore ce qu’il devient à ce jour.

Carène — Que dites-vous ?

L’Indien — Il est inscrit aux abonnés absents ! Il faut dire qu’il est toujours perdu dans ses pensées, il vit dans l’imaginaire, c’est un rêveur ! Il est… insaisissable !

Carène — Insaisissable ! Mais alors… que doit-on faire ? C’est foutu d’avance, nous allons tous mourir grand Phénix !

L’Indien — Hum ! Pas de panique ma belle ! De toute évidence, la meilleure solution serait d’envoyer un messager chez les terriens afin de localiser Lunec.

Carène — En espérant qu’il puisse le joindre !

L’Indien — Souhaitons-le !

Hercule et Eridan font la sourde oreille et en profitent pour entrer dans les toilettes cosmiques, Carène tourne légèrement la tête.

Carène (s’exclamant) J’ai compris les gars ! Merci pour votre soutien !

L’Indien — Laisse-les donc, ils ont déjà accompli beaucoup de choses ! Voyons ! Il nous faudrait une jeune personne volontaire et courageuse pour accomplir cette mission.

Carène — Heu ! Moi ! Je suis volontaire ! Et je suis très courageuse !

L’Indien — N’es-tu pas trop jeune ?

Carène — Pas du tout ! J’ai bientôt un milliard d’années, je suis majeure désormais, s’il vous plaît grand Phénix ! J’en ai ma claque de l’usine ! C’est relou !

L’Indien — Dis-moi ! Pour qui travailles-tu déjà ?

Carène — Je travaille pour la société Autorion Galaxie en mission d’intérim.

L’Indien — En effet ! Je connais bien cette firme ! Autrefois, j’exerçais le poste de peintre carrossier à l’atelier de recyclage des vaisseaux, vous êtes traités comme du bétail, n’est-ce pas ?

Carène — Oui ! Je n’en peux plus ! C’est de l’esclavagisme industriel ! Je vous en prie ! Accordez-moi cette faveur… Grand Phénix !

L’Indien — Hum ! Soit ! Je te l’accorde ma colombe ! Visiter la France te fera le plus grand bien. Qu’il en soit ainsi !

Carène — C’est vrai ?

L’Indien — Y’a pas de lézard ma belle !

Carène (se levant, sautant de joie) YES ! Je suis trop contente !

Carène s’adresse à ses amis en haussant la voix.

Vous entendez ça les amis, je pars en mission sur Terre ! C’est génial ! N’est-ce pas ?

Hercule et Eridan répondent ensemble depuis les toilettes cosmiques.

Hercule et Eridan — Oui ! Oui ! C’est génial !

Carène (se rasseyant)Merci grand Phénix, quelle aubaine ! De plus, j’adore la littérature française !

L’indien — Le choix est vaste ! Quel est ton style de littérature ?

Carène — En fait tous les styles m’intéressent, mais j’aime plus particulièrement la poésie.

L’indien — Très très bien ! Quel auteur apprécies-tu le plus ?

Carène — Le choix est difficile ! Il y en a tellement, c’est selon l’humeur du jour ! Dernièrement j’ai lu les fables de Jean de la Fontaine : Le corbeau et le chien de chasse, Le cygne et le dauphin, Le lion et le lynx, j’adore !

L’indien — C’est un très bon choix ! C’est avec gourmandise que j’ai lu le petit lion qui voulait devenir un petit renard chétif, évidemment c’est un grand classique !

Carène — Comme Le poisson volant et le toucan, une petite merveille !

Hercule (sortant des toilettes) Hé ! Ho ! Les intellos ! Pourquoi pas Le piaf et la marmotte ? Ou bien encore La baleine et le lièvre ? Non ! J’ai mieux encore ! La girafe et la dorade. Mouarf ! Allons soyons sérieux ! Et revenons à nos moutons ! MDR !

Carène — Ok c’est bon ! Un peu de culture ne fait pas de mal !

Hercule — Moi… les fables… ce n’est pas mon truc… alors faites ce que vous voulez, je dois partir ! J’ai rendez-vous… chez le barbier !

Eridan a entendu et sort des toilettes aussitôt.

Carène et Eridan (ensemble) Chez le barbier ! ?

Eridan (un signe de la main)Attends-moi ! Je t’accompagne Hercule ! Je vais en profiter pour aller chez… Tif-tif Stel’Hair !

SCÈNE IV

« L’élue »

Carène — Chez Tif-tif Stel’Hair ? Donc, ils prennent sans rendez-vous désormais ?

Carène touche ses cheveux et pense à sa nouvelle coiffure.

L’Indien — On s’égare de notre objectif Carène !

Hercule et Eridan quittent la scène, Carène se ressaisit.

Carène — Vous avez raison grand Phénix ! Allons droit au but !

L’Indien — Hum ! Voyons ! Choisis rapidement un signe du zodiaque parmi ceux que je vais te citer, nous avons donc dans l’ordre : le Bélier, le Taureau, le Gémeau, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et le Poisson !

Carène — Je vais choisir le signe du Gémeau, puisque c’est le mien !

L’Indien — Tu as le compas dans l’œil, c’est un très bon choix !

Carène — Qu’est-ce que cela signifie ?

L’Indien — Cela signifie que tu es sans aucun doute l’élue pour accomplir cette mission ! Le choix zodiacal que tu as fait déterminera ton parcours, alors tiens-toi prête pour le grand voyage chez les « Minimoys » !

Carène (déterminée)Je suis prête !

L’Indien — Bravo !

Se concentre quelques instants.

Voilà ! Écoute-moi bien maintenant, afin de suivre mes instructions à la lettre ! Ton départ en destination de Tellus est prévu lorsque l’aiguille de l’horloge de l’autel de l’Aigle s’arrêtera à 8 h 8 précisément, il est 7 h 49, donc dans moins de 20 minutes !

Carène — Pourquoi ne suis-je pas allée chez le coiffeur ? Hercule avait raison, je suis horrible ! Mon Dieu, cette tête !

L’Indien — C’est trop tard ma poule ! Tu prendras rendez-vous chez Moustache et Bigoudis pour te refaire une beauté !

Carène — Comment ça ? Je ne comprends pas !

L’Indien — Tu comprendras plus tard ! Je n’ai plus le temps de t’expliquer ! Je te conseille vivement de prendre des notes, le compte à rebours va bientôt démarrer. Maintenant écoute-moi bien et ne t’en fais surtout pas, je m’occupe de toute la logistique. Donc pour commencer, tu rejoindras ton amie la Grande Ourse dans l’atelier du Sculpteur !

Carène saisit son téléphone portable, prend des notes à l’aide d’un stylet.

Carène — Ursa Major ! Chouette ! Chez le Sculpteur !? Mais on n’y voit rien dans ce foutoir !

L’Indien — Certes ! Mais c’est beaucoup plus sûr ! Ton amie te remettra les premiers outils nécessaires pour faciliter ton voyage dans le cosmos. Tu disposeras du sextant de Bouvier pour naviguer et te repérer dans l’espace, ainsi que de la lyre de Morphée pour endormir le dragon. Comme tu le sais déjà, ton départ pour Tellus est prévu à 8 h 8 ! Pégase et le cocher du Centaure seront sur place, ils t’attendront sur le quai NGC numéro 3372 de la nébuleuse d’Eta Carinae pour t’accompagner jusque chez la Licorne.

Carène — Non ! J’hallucine ! Pas eux ! Je ne peux pas les encadrer ceux-là ! Surtout la vieille jument, elle est fière comme un paon avec ses ailes immaculées !

L’Indien — Fais un effort Carène ! Ils t’aideront à traverser la ceinture d’astéroïdes pour atteindre l’antre de la Licorne, ensuite tu seras livrée à toi-même !

Carène — Vous avez bien dit la ceinture d’astéroïdes ???

L’Indien — Ne t’en fais pas ! C’est tranquille ! Ils empruntent cette route tous les jours, c’est un jeu d’enfant pour eux ! C’est ok ma poule ? Puis dès ton arrivée chez la Licorne, la Gorgone te fournira l’épée de Persée, ensuite tu n’auras plus qu’une minute pour endormir le dragon et lui ouvrir le ventre.

Carène — Mais c’est dégueu !

L’Indien — Désolé, c’était la meilleure planque ! Cherche dans le bas-ventre de la bête et trouve la mallette de Thuban, mais sois prudente, ça chauffe grave à cet endroit ! Récupère-là et file à toute vitesse ! Alpha Draconis n’est pas très coopérative.

Carène — Ce n’est pas un problème, elle ne m’impressionne pas, la bestiole ! Que contient cette mallette ?

L’Indien — La coupe de l’Hydre mâle et la Couronne australe.

Carène — Et… à quoi servent-elles ?

L’Indien — Interroge la Coupe de la connaissance, ainsi elle répondra à toutes tes questions. Quant à la couronne, pose-la simplement sur ta tête, elle amplifie considérablement les ondes émises par le cerveau à une fréquence très élevée qui permet de communiquer par télépathie, tu pourras donc communiquer avec moi et tes camarades à tout moment.

Carène — Cool !

L’Indien — Ah oui, très important ! Tu trouveras également la Croix du Sud avec son mode d’emploi, ne t’en sépare jamais ! Elle te permettra de voyager dans le temps et partout sur Terre, vu la manip gamine ? Une dernière chose, sois prudente… et ne t’endors pas au volant !

Carène — Oui grand chef !

L’Indien — Il ne te reste plus beaucoup de temps. Allez ! File maintenant ! Bonne chance ma belle Chevelure de Bérénice !

Carène sourit, range son téléphone et se lève avec enthousiasme.

Carène — Merci grand Phénix ! Ne vous faites pas de souci, tout va bien se passer, je suis née sous une bonne étoile ! LOL !

Carène quitte la scène et s’en va accomplir sa mission, rideau ou noir.

 

Découvrez prochainement la suite dans l’acte deuxième

« Proxima »

Les mots qui ont toujours un « s » à la fin, les exceptions qui se terminent par « oux » au pluriel, les verbes qui commencent par « ap » et prennent deux « p » sauf exceptions, les hominidés ou théorie de l’expansion humaine…

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Le génocide grec est l’assassinat systématique de 350.000 grecs sous domination ottomane perpétré en Anatolie pendant la Première Guerre mondiale et après (1914-1923) en raison de leur religion (orthodoxie) et de leur appartenance ethnique.

Le génocide grec pontique s’inscrit dans le mouvement génocidaire initié par l’Empire Ottoman sur les populations assyriennes et arméniennes.

Ce génocide est initié par le gouvernement de l’Empire ottoman et le mouvement national turc contre la population indigène grecque de l’Empire et comprend des massacres, des déportations forcées impliquant des marches de la mort, des noyades de masse, des exécutions sommaires, des exécutions arbitraires et la destruction de monuments culturels, historiques et religieux..

La plupart des survivants fuient vers la Grèce (ce qui représente plus d’un quart de la population grecque continentale) ou dans l’Empire Russe voisin.

Fin 1922, la plupart des Grecs d’Asie Mineure se sont enfuis ou ont été tués.
Ceux qui restent ont été transférés en Grèce dans le cadre de l’échange de population entre la Grèce et la Turquie en 1923, qui officialise l’exode et empêche le retour des réfugiés.

Les principales colonies grecques du Pont-Euxin (Mer Noire), sous l’Empire Ottoman.

Les Alliés de la Première Guerre mondiale condamnent les massacres commandités par le gouvernement ottoman. Plus récemment, l’Association internationale des spécialistes du Génocide adopte en 2007 une résolution reconnaissant la campagne ottomane contre les minorités chrétiennes de l’Empire, y compris les Grecs, comme un génocide.
D’autres organisations ont également adopté des résolutions reconnaissant la campagne ottomane contre ces minorités chrétiennes, en tant que génocide, tout comme les parlements de Grèce, Chypre, Suède, Arménie, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, et République tchèque.

L’ONU quant à lui n’a à l’heure actuelle pas reconnu officiellement le génocide grec pontique.

Contexte géographique et historique: origine de la présence grecque en Asie Mineure

La présence grecque en Asie Mineure remonte à la fin de l’âge du bronze (1450 av. J.-C.)
Le poète grec Homère vit dans cette région vers 800 avant J.-C..
Le géographe Strabon qualifie Smyrne de première ville grecque d’Asie Mineure et de nombreuses figures grecques antiques sont originaires d’Anatolie, dont le mathématicien Thalès de Milet (VIIème siècle av. J.-C.), le philosophe présocratique Héraclite d’Éphèse (VIème siècle avant J.-C.) et le fondateur de l’école cynique Diogène de Sinope (IVème siècle av. J.-C.).

Les Grecs nomment la Mer Noire Πόντος Εὔξεινος, à prononcer « Póntos Eúxeinos » ou plus simplement Pontus Euxinus (Pont-Euxin) sous sa forme latinisée ce qui signifie « mer hospitalière ».

Dès le VIIIème siècle av. J.-C.,  les Grecs naviguent  sur les rives de la Mer Noire et à s’établissent le long de sa côte anatolienne.
Les villes grecques les plus notoires de la Mer Noire sont Trébizonde , Sampsounta (Samsun aujourd’hui), Sinope et Héraclée du Pont.

Durant la période hellénistique (de 334 av. J.-C. au Ier siècle av. J.-C.) qui débute avec les conquêtes d’Alexandre le Grand, la culture et la langue grecques dominent l’Asie Mineure. L’hellénisation de la région s’accélère sous la domination romaine et byzantine, et dès les premiers siècles après J.-C., les langues locales indo-européennes anatoliennes ont disparu, remplacées par la langue grecque koinè (langue commune).
Depuis lors, jusqu’à la fin du Moyen Age, les habitants d’Asie Mineure parlent grec et pratiquent le christianisme orthodoxe (orthodoxe suite au Grand Schisme d’Orient en 1054 et à la séparation des églises catholique romaine et orthodoxe byzantine).

La culture grecque en Asie Mineure s’épanouit au cours d’un millénaire de domination (IVème siècle – XVème siècle après J.-C.) sous l’empire romain oriental (byzantin) de langue grecque.
Les habitants de l’Asie Mineure constituent la majeure partie des habitants chrétiens orthodoxes de langue grecque de l’empire ce qui implique que de nombreuses figures grecques renommées de la fin de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance sont issues des peuples autochtones d’Asie Mineure, comme Saint-Nicolas (270-343 après J.-C.), le rhétoricien Jean Chrysostome (349-407 après J.-C.), Isidore de Milet l’architecte de la basilique Sainte-Sophie (VIème siècle après J.-C.), plusieurs dynasties impériales, dont les Phocas (Xème siècle) et les Comnène (XIème siècle), et les humanistes de la Renaissance Georges de Trébizonde (1395-1472) et Jean Bessarion (1403-1472).

Lorsque les peuples ottomans commencent leur conquête médiévale tardive de l’Asie Mineure, les citoyens grecs byzantins constituent le plus grand groupe d’habitants de cette région.
Même après les conquêtes turques, la côte montagneuse de la mer Noire d’Asie Mineure reste le cœur d’un État chrétien grec, l’Empire de Trébizonde, jusqu’à sa déposition par les Ottomans en 1461,
Au cours des quatre siècles suivants, les Grecs originaires d’Asie Mineure deviennent progressivement une minorité sur ces terres, à mesure où les membres de leur communauté subissent la turquisation et l’islamisation.
La conversion à l’Islam permet alors d’échapper aux lourdes obligations fiscales et aux limitations légales imposées aux minorités religieuses, et à la mort.

Contexte géopolitique du génocide grec par les Ottomans

Au début de la Première Guerre mondiale, l’Asie Mineure est un territoire diversifié d’un point de vue ethnique. Sa population comprend des Turcs et des Azéris, ainsi que les groupes autochtones qui habitaient la région avant la conquête turque, comme les Grecs pontiques, les Grecs du Caucase, les Grecs de Cappadoce, les Arméniens, les Kurdes, les Zazas, les Géorgiens, les Circassiens, les Assyriens, les Juifs, les Lazes.

Theobald von Bethmann-Hollweg; chancelier de d’Empire allemand

La campagne turque génocidaire contre la population chrétienne de langue grecque est motivée par la conviction de certains Turcs que pour former un pays moderne à l’ère du nationalisme, il faut purger leurs territoires toutes les minorités qui peuvent menacer l’intégrité d’une nation d’origine turque et musulmane.

Selon un attaché militaire allemand, le ministre ottoman de la guerre Ismail Enver a déclaré en octobre 1915 qu’il voulait « résoudre le problème grec pendant la guerre…  de la même manière qu’il croyait avoir résolu le problème arménien », en parlant du génocide arménien

Le 31 janvier 1917, le chancelier allemand Theobald von Bethmann-Hollweg le déclare:

Il semble que les Turcs aient l’intention d’éliminer l’élément grec en tant qu’ennemi de l’État, comme ils l’ont fait précédemment avec les Arméniens. La stratégie mise en œuvre par les Turcs consiste à déplacer des personnes vers l’intérieur sans prendre de mesures pour leur survie en les exposant à la mort, la faim et la maladie. Les maisons abandonnées sont ensuite pillées et brûlées ou détruites. Tout ce qui a été fait aux Arméniens se répète avec les Grecs.

Le début du génocide: des expulsions aux exécutions

Dès le printemps 1913, les Ottomans mettent en œuvre un programme d’expulsions et de migrations forcées, focalisé sur les Grecs de la région égéenne et de la Thrace orientale, dont la présence dans ces régions est considérée comme une menace pour la sécurité nationale.
Le gouvernement ottoman adopte un double plan lui permettant de nier toute responsabilité et toute connaissance préalable de cette campagne d’intimidation et de nettoyage des villages chrétiens.
La participation, dans certains cas, de militaires et de fonctionnaires locaux à la planification et à l’exécution de violences et de pillages anti-grecs a conduit les ambassadeurs de Grèce et des grandes puissances ainsi le Patriarcat à adresser des plaintes à la à la Sublime Porte auprès du grand vizir de Constantinople.

En signe de protestation contre l’inaction du gouvernement face à ces attaques et au boycott musulman des produits grecs initié en 1913, le Patriarcat ferme les églises et les écoles grecques en juin 1914.
En réponse aux pressions internationales et intérieures, Talaat Pacha, grand vizir et futur artisan des génocides grecs, assyriens et arméniens, diligente une visite en Thrace en avril 1914 et plus tard en Égée pour étudier les rapports et essayer de calmer les tensions bilatérales avec la Grèce.
Tout en affirmant qu’il n’est ni impliqué ni au courant de ces événements, Talaat Pacha rencontre Kuşçubaşı Sencer Eşref, responsable de l’opération « nettoyage » du littoral égéen et insiste sur le caractère secret de l’opération.

Destruction des villes et remplacement des populations

Dans la nuit du 12 juin 1914, à Phocée (en grec, Φώκαια), une ville de l’Anatolie occidentale proche de Smyrne,  les troupes irrégulières ottomanes (qui opèrent en marge de l’armée régulière) détruisentt la ville, et poussent sa population à fuir en Grèce.

La ville grecque de Phocée incendiée par les troupes irrégulières ottomanes en juin 1914.

La destruction de la ville pousse les villageois du district de Menemen (Turquie actuelle) à former des groupes de résistance armée, mais seulement quelques-uns réussissent à survivre face aux forces armées ottomanes qui les attaquaient.

Au cours de l’été 1914, l’Organisation spéciale (en turc Teşkilat-ı Mahsusa) est créée et placée sous l’autorité du Ministère de la Guerre avec une double double mission: celle d’exterminer les déportés grecs, assyriens et arméniens; et celle de faire de la propagande, de contre-espionnage, et d’assassinats ciblés dans l’Empire Ottoman et à l’étranger.
Avec l’aide de fonctionnaires du gouvernement ottoman et de l’armée, l’Organisation spéciale envoie de force des Grecs de Thrace et d’Anatolie occidentale dans des convois de travailleurs parmi lesquels des centaines de milliers de personnes périssent.
Après avoir été déportés à des centaines de kilomètres de chez eux, les déportés font des travaux forcés dans la construction de routes, la construction de bâtiments, le creusement de tunnels.
Les privations et les mauvais traitements qu’ils subissent rendent la survie difficile.
Leurs gardes ottomans massacrent régulièrement les déportés confinés dans des camps jusqu’à leur extermination complète.

Suite à des accords similaires conclus avec la Bulgarie et la Serbie, l’Empire ottoman signe un accord volontaire d’échange de population avec la Grèce le 14 novembre 1913.
Un autre accord de ce type est signé le 1er juillet 1914 pour l’échange d’Ottomans de Grèce contre des Grecs d’Aydın et de Thrace occidentale, après que les Ottomans aient forcé ces Grecs à quitter leurs foyers d’Asie Mineure en réponse à l’annexion grecque de plusieurs îles.
Cependant, l’échange n’est pas finalisé en raison de l’éclatement de la Première Guerre mondiale.
Alors que les discussions sur les échanges de population se poursuivaient, des unités de l’Organisation spéciale continuent à attaquer des villages grecs, forçant leurs habitants à abandonner leurs maisons pour émigrer en Grèce et les remplaçants par des Ottomans de l’Empire.

Des similarités avec le génocide arménien

L’expulsion forcée des chrétiens d’Anatolie occidentale, en particulier des Grecs présente de nombreuses similitudes avec la politique ménée par l’Empire ottoman à l’égard des Arméniens.
Dans les deux cas, certains responsables ottomans, tels que Şükrü Kaya, Nazım Bey et Mehmed Reshid, jouent un rôle prépondérant.
Dans les deux génocides, l’Organisation spéciale et ses unités d’extermination sont impliquées au même titre que les déportations et le travail forcé.
Dans le génocide grec comme dans le génocide arménien, un double plan est mis en œuvre par le gouvernement ottoman, combinant violence non officielle (armée irrégulière qui extermine les populations locales) et remplacement des populations exterminées pour soutenir une politique démographique nationale.

Le génocide Grec pontique durant la Première Guerre Mondiale

En novembre 1914, la politique ottomane à l’égard de la population grecque change. La politique génocidaire est mise entre parenthèses et se limite à à la migration forcée des Grecs de la Mer Noire vers l’arrière-pays anatolien.

Ce changement politique est dû à une demande allemande concernant la cessation des persécutions à l’encontre des Grecs pontiques.
Cette demande est motivée par le fait que ces exactions sont commises à proximité du front russo-ottoman et que les allemands ont besoin de leur allié ottoman.

De plus, Elefthérios Venizélos, considéré comme fondateur de la Grèce moderne et Premier ministre durant la Guerre, fait de la cessation des massacres une condition sine qua non pour que la Grèce demeure neutre durant le conflit.
Elefthérios Venizélos menace également d’entreprendre une campagne de persécution similaire contre les musulmans qui vivent en Grèce au cas où la politique ottomane ne change pas en faveur des Grecs d’Asie Mineure.

Bien que le gouvernement ottoman essaye de mettre en œuvre ce changement de politique, il manque de diligence. Les attaques et les assassinats continuent à se produire impunément contre les Grecs pontiques.
Les responsables locaux dans les provinces poursuivent l’entreprise de mort malgré les instructions répétées dans les câbles envoyés par le gouvernement central.
Les violences arbitraires et les confiscations de biens augmentent et donnent aux partisans de Venizélos des arguments pour que la Grèce adhère à la Triple Entente.

En juillet 1915, le chargé d’affaires grec a affirmé que les déportations:

(…) ne peuvent être qu’une guerre d’anéantissement contre la nation grecque en Turquie et qu’en tant que mesures, ils ont mis en œuvre des conversions forcées à l’Islam, dans le but évident que si après la fin de la guerre, il y a à nouveau une intervention européenne pour la protection des chrétiens, il en restera le moins possible.

Selon George W. Rendel, du ministère britannique des Affaires étrangères,en 1918: « plus de 500 000 Grecs furent déportés, dont relativement peu ont survécu ».

Dans ses mémoires, l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Empire ottoman écrit entre 1913 et 1916:

Partout où les Grecs étaient rassemblés en groupes et, sous la prétendue protection des gendarmes turcs, ils étaient transportés, pour la plupart à pied, dans l’intérieur du pays. On ne sait pas exactement combien d’entre eux ont été dispersés de cette façon, les estimations variant de 200 000 à 1 000 000.

La pratique consistant à évacuer les colonies grecques et à réinstaller les habitants s’est poursuivie. La réinstallation vise des régions spécifiques considérées comme militairement vulnérables, et non l’ensemble de la population grecque.
L’évacuation de nombreux villages s’est accompagnée de pillages et d’assassinats, les morts sont nombreux.

La politique de l’Empire Ottoman à l’égard des Grecs change de nouveau à l’automne 1916.
Alors que les forces de la Triple-Entente occupent Lesbos, Chios et Samos depuis le printemps, les Russes  avancent en Anatolie et en Grèce, les ottomans préparent la déportation des Grecs vivant dans les zones frontalières.

En janvier 1917, Talaat Pacha envoie un câble pour lancer la déportation des Grecs du district Samsun « trente à cinquante kilomètres dans les terres » en prenant garde contre « toute attaque sur des personnes ou des biens ».
Cependant, l’exécution des décrets gouvernementaux ne se déroulent pas dans le respect des consignes.
Des hommes sont envoyés dans des colonies de travail, des femmes et des enfants sont attaqués, des villages pillés.

Le 14 janvier 1917, Cossva Anckarsvärd, ambassadeur de Suède à Constantinople, envoye un message concernant la décision de déporter les Grecs pontiques:

Ce qui apparaît surtout comme une cruauté inutile, c’est que la déportation ne se limite pas aux seuls hommes, mais s’étend également aux femmes et aux enfants. Cela est censé être fait pour pouvoir confisquer plus facilement les biens des déportés.

En mars 1917, la population d’Ayvalik, ville d’environ 30 000 habitants sur la côte égéenne est contrainte à la déportation par ordre du général allemand Liman von Sanders.
L’opération comprend des marches de la mort, des pillages, des tortures et des massacres contre la population civile.
Germanos Karavangelis, le métropolite de Samsun, rapport au Patriarcat que 30.000 personnes ont été déportées dans la région d’Ankara et que les convois des déportés ont été attaqués. Nombre d’entre eux sont morts.

Plus tard, en 1917, des instructions furent envoyées pour autoriser des officiers militaires à contrôler l’opération et pour élargir son champ d’action, incluant des personnes des villes dans la région côtière.

Les déportations impliquant des marches de la mort, la famine dans les camps de travail, sont qualifiées de « massacres blancs » par Rafet Bey, officier dans l’armée ottomane ayant pris une part active dans le génocide des Grecs. Il déclare:

Nous devons terminer les Grecs comme nous l’avions fait pour les Arméniens… J’envoie des équipes dans l’intérieur [du pays] pour tuer chaque Grec à vue « .

Les Grecs pontiques s’insurgent et s’arment en récupérant des armes sur les champs de bataille de la campagne du Caucase ou se fournissent directement auprès de l’armée russe.
Le 15 novembre 1917, les délégués du Comité spécial de Transcaucasie (Ozakom), une organisation russe ayant pour ambition d’offrir plus de libertés aux populations lde Transcaucasie, acceptent de créer une armée unifiée composée d’unités ethniquement homogènes, les Grecs se voient attribuer une division composée de trois régiments. La Division du Caucase grec est ainsi constituée de Grecs qui servent dans des unités russes stationnées dans le Caucase. La Division participéeà de nombreux engagements contre l’armée ottomane régulière et irrégulière, garantissant le retrait des réfugiés grecs dans le Caucase russe.

L’Ozakom ne survit pas à la Révolution d’Octobre 1917.

En 1917, le Comité de secours pour les Grecs d’Asie Mineure est créé en réponse aux déportations et massacres des Grecs de l’Empire ottoman. Le comité travaille en coopération avec le Near East Relief, une fondation américaine, pour distribuer de l’aide aux Grecs en Thrace et en Asie Mineure. L’organisation s’est dissoute au cours de l’été 1921, mais d’autres organisations d’aide ont poursuivi leurs activités d’aide aux Grecs persécutés.

La Guerre Gréco-Turque (1919 – 1922)

Après la capitulation de l’Empire Ottoman le 30 octobre 1918, les territoires de l’Empire passent sous le contrôle  des Alliés de l’Entente.
Cependant, ces derniers ne parviennent pas à traduire en justice les auteurs du génocide, en dépit du fait qu’on retrouve dans les tribunaux martiaux turcs de 1919-1920, un certain nombre d’accusations de hauts responsables ottomans pour avoir ordonné des massacres contre des Grecs et des Arméniens.

Ce manque de fermeté et de justice permet plus que probablement aux massacres et aux déportations de continuer après la Guerre sous couvert du mouvement national de Mustafa Kemal Atatürk.

Dans un rapport d’octobre 1920, un officier britannique décrit les conséquences des massacres sur İznik, dans le nord-ouest de l’Anatolie, où il estime qu’au moins 100 corps mutilés décomposés d’hommes, de femmes et d’enfants étaient présents dans et autour d’une grande grotte à environ 300 mètres des murs de la ville.

Le massacre et la déportation systématiques des Grecs en Asie Mineure, programme entré en vigueur en 1914, se fait l’écho des atrocités perpétrées par les armées grecque et turque pendant la guerre gréco-turque.
Ce conflit débute lors du débarquement (soutenu par l’Entente) des troupes grecques à Smyrne en mai 1919 et se poursuit jusqu’à la reprise de Smyrne par les Turcs et le grand Incendie de Smyrne en septembre 1922.

Victimes du grand Incendie de Smyrne en 1922.

Le nombre de Grecs et d’Arméniens morts dans l’incendie et les massacres qui l’ont accompagné sont estimés à plus de 100.000.
Entre 150.000 et 200. 000 Grecs sont expulsés après l’incendie, tandis que 30.000 Grecs et Arméniens sont  déportés vers l’intérieur de l’Asie mineure, dont la plupart sont exécutés en chemin.

La fin du génocide grec et l’après-génocide

L’article 142 du Traité de Sèvres de 1920, qualifie le régime turc de terroriste et contient des dispositions « pour réparer autant que possible les torts infligés aux individus lors des massacres perpétrés en Turquie pendant la guerre« .
Le Traité de Sèvres n’a jamais été ratifié par le gouvernement turc et finalement remplacé par le Traité de Lausanne. Ce traité est accompagné d’une déclaration d’amnistie,  sans contenir aucune disposition relative à la répression des crimes de guerre.

En 1923, un échange de population entre la Grèce et la Turquie entraîne la fin presque complète de la présence grecque en Turquie et la fin similaire de la présence turque dans une grande partie de la Grèce.
Selon le recensement grec de 1928, 1.104.216 Grecs d’Asie Mineure ont émigré en Grèce.
Il est impossible de savoir avec précision combien d’habitants grecs de Turquie sont morts entre 1914 et 1923, et combien de Grecs d’Asie Mineure ont été expulsés en Grèce ou ont fui vers l’Union soviétique.

Des plans similaires d’échange de population avaient été négociés plus tôt, en 1913-1914, entre des responsables ottomans et grecs pendant la première phase du génocide grec mais ont été interrompus par le début de la Première Guerre mondiale.

En les 6 et 7 septembre 1955, a lieu le Pogrom d’Istanbul à l’encontre de la minorité grecque qui y réside encore. Ce pogrom accélère la fuite de la plupart des habitants grecs restés à Istanbul.

Le modèle génocidaire turc inspire le IIIème Reich

Le modèle de Kemal Atatürk est une source d’inspiration pour le mouvement nazi en Allemagne, sous la République de Weimar et durant le Troisième Reich.
Adolf Hitler déclare qu’il se considère lui-même comme un « étudiant » de Kemal, qu’il nomme son « étoile dans l’obscurité », Kemal Atatürk et sa politique nourrissent la formation de l’idéologie nationale-socialiste et se retrouvent intensément apparente dans la littérature nazie où Kemal Atatürk et sa nouvelle Turquie de 1923 constituent l’archétype du « parfait Führer » et des « bonnes pratiques nationales » du nazisme.

Les médias du IIIème Reich mettent en avant le modèle turc et n’ont de cesse de louer les bienfaits du nettoyage ethnique et du génocide.

Le Parti national-socialiste d’Adolf Hitler, dès ses premiers pas, s’inspire des méthodes de l’État turc.
Le journal officiel nazi Völkischer Beobachter, dans son numéro de février 1921, souligne avec admiration dans un article intitulé Le rôle modèle que:

La nation allemande n’aura un jour d’autre choix que de recourir aux méthodes turques.

Une publication nazie de 1925 exalte le nouvel État turc pour sa politique de purification, qui « jette l’élément grec à la mer ».
La majorité des écrivains du IIIème Reich souligne que le double génocide (contre les Grecs et les Arméniens) est une condition préalable au succès de la nouvelle Turquie comme le mentionne cette publication du Parti national-socialiste:

Ce n’est que par l’anéantissement des tribus grecque et arménienne en Anatolie que la création d’un État national turc et la formation d’un corps social turc sans faille au sein d’un État ont été possibles.

Comment reconnaître un génocide ?

Le terme génocide est forgé en 1943 durant la Seconde Guerre mondiale, pendant la Shoah, par Raphael Lemkin.
Dans ses écrits sur le génocide, Lemkin détaille le sort des Grecs dans l’Empire Ottoman.

En août 1946, le New York Times rapporte:

Le génocide n’est pas un phénomène nouveau et n’a pas été complètement ignoré dans le passé. (…) Les massacres de Grecs et d’Arméniens par les Turcs ont suscité une action diplomatique sans punition. Si le professeur Lemkin parvient à ses fins, le génocide sera considéré comme un crime international.

La Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPPCG) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1948 et entre en vigueur en janvier 1951. Le génocide est défini en termes juridiques comme suit:

Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel:
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

Avant la création du terme génocide, la destruction des Grecs pontique est appelée par les Grecs « le massacre » (en grec : η Σφαγή), « la grande catastrophe » (η Μεγάλη Καταστροφή), ou « la grande tragédie » (η Μεγάλη Τραγωδία Τραγωδία).

Pourquoi le génocide grec n’est-il pas reconnu par l’ONU ou l’Europe ?

Les Nations Unies, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe n’ont fait aucune déclaration à ce sujet.

Dans son livre With Intent to Destroy (Réflexions sur le génocide), Colin Tatz soutient que la Turquie nie le génocide pour ne pas mettre en péril « son rêve vieux de 95 ans de devenir le phare de la démocratie au Proche-Orient ».

Dans leur livre Negotiating the Sacred : Blasphemy and Sacrilege in a Multicultural Society, Elizabeth Burns Coleman et Kevin White présentent une liste de raisons expliquant l’incapacité de la Turquie à admettre les génocides commis par les jeunes Turcs:

Le négationnisme turc du génocide de 1,5 million d’Arméniens est officiel, déchiré, poussé, constant, endémique et croissant chaque année depuis les événements de 1915 à 1922.
L’État Turc finance des départements et des unités spéciales ayant pour mission à l’étranger de diluer, contrer, minimiser, banaliser et relativiser toute référence aux événements qui ont engendré un génocide d’Arméniens, de Grecs pontiques et de chrétiens assyriens en Asie mineure.

Selon Constantine Fotiadis, professeur d’histoire grecque moderne à l’Université Aristote de Thessalonique, certaines des raisons de l’absence d’une reconnaissance plus large de ces événements et du retard pris dans leur reconnaissance peuvent être expliquées par les éléments suivants:

Contrairement au traité de Sèvres, le traité de Lausanne de 1923 qui le remplace, ne fait aucune référence ou mention et scelle la fin de la « grande catastrophe » de l’Asie Mineure.
Un traité de paix entre la Grèce et la Turquie, le Traité d’amitié gréco-turc, est signé en juin 1930.
La Grèce fait plusieurs concessions pour régler toutes les questions en suspens entre les deux pays en échange de la paix dans la région.
La Seconde Guerre mondiale, la guerre civile, la junte militaire des Colonels et les troubles politiques qui ont suivi ont obligé la Grèce à se concentrer sur sa survie et d’autres problèmes plutôt que de chercher à faire reconnaître ces événements.

Questions fréquentes sur le génocide grec pontique (FAQ)

Qu’est-ce que le génocide grec pontique ?
C’est l’extermination systématique des populations grecques vivant dans la région du Pont, sur les rives de la mer Noire, par l’Empire ottoman puis les nationalistes turcs, entre 1914 et 1923.
Où se situe la région du Pont ?
Le Pont est une région historique située sur la côte nord de l’actuelle Turquie, bordant la mer Noire, peuplée historiquement de Grecs depuis l’Antiquité.
Combien de Grecs pontiques ont été tués ?
On estime entre 300 000 et 350 000 le nombre de morts, bien que les chiffres varient selon les sources.
Quelle est la période du génocide grec pontique ?
Le génocide s’est déroulé entre 1914 et 1923, pendant et après la Première Guerre mondiale, en parallèle du génocide arménien et assyrien.
Pourquoi ce génocide a-t-il eu lieu ?
Il visait à homogénéiser ethniquement le territoire de l’Empire ottoman puis de la République turque en éliminant les minorités chrétiennes perçues comme alliées des ennemis extérieurs.
Quels groupes étaient responsables du génocide ?
Les autorités ottomanes, les Jeunes-Turcs, puis les forces nationalistes turques de Mustafa Kemal ont organisé ou poursuivi les persécutions et déportations.
Le génocide grec pontique est-il reconnu officiellement ?
Il est reconnu par la Grèce, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et plusieurs États comme le Chypre, l’Arménie et la Suède, mais pas par la Turquie.
Quelle est la date de commémoration du génocide grec pontique ?
Le 19 mai est la journée officielle de commémoration du génocide des Grecs pontiques, instaurée par la Grèce.
En quoi ce génocide est-il lié au génocide arménien ?
Ils font partie du même processus de purification ethnique mené par les autorités ottomanes contre les chrétiens d’Anatolie, souvent simultanément et avec des méthodes similaires.
Quels moyens ont été utilisés pour exterminer les Grecs pontiques ?
Déportations, massacres, famines, viols, travaux forcés dans les « bataillons de travail » et marches de la mort ont été les principaux moyens employés.
Les femmes et enfants ont-ils été visés ?
Oui, les femmes et enfants ont été victimes de viols, d’enlèvements, d’esclavage sexuel, ou envoyés de force dans des foyers turcs ou des institutions islamisées.
Y a-t-il eu des procès après les massacres ?
Certains procès ont eu lieu à Constantinople après la guerre, mais les condamnés ont fui ou ont été graciés. La majorité des responsables n’ont jamais été punis.
Quel rôle a joué Mustafa Kemal dans le génocide ?
Même si le génocide commence avant son ascension, Mustafa Kemal a poursuivi et intensifié les politiques de déportation et d’épuration après 1919 dans le cadre de la guerre gréco-turque.
Quels sont les effets à long terme de ce génocide ?
La disparition de la population grecque du Pont a bouleversé la démographie, l’histoire et la culture de la région. Elle a aussi entraîné un exode massif vers la Grèce continentale.
Existe-t-il des témoignages de survivants ?
Oui, de nombreux récits de survivants ont été recueillis, souvent transmis oralement ou par écrit, et permettent de documenter les atrocités subies.
Quelle place ce génocide occupe-t-il dans la mémoire collective grecque ?
Il est un élément majeur de l’histoire contemporaine grecque, avec un fort impact identitaire, notamment dans les communautés issues du Pont et dans la diaspora.
Le terme « génocide » est-il contesté ?
Oui, la Turquie refuse ce terme, arguant qu’il s’agirait d’un contexte de guerre civile et non d’un projet d’extermination planifiée.
Quel lien entre la guerre gréco-turque et le génocide ?
La guerre gréco-turque (1919-1922) a accentué les violences, justifiées par les nationalistes turcs comme une réponse à l’intervention militaire grecque en Anatolie.

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Vous avez toujours rêvé de trouver facilement votre adresse IP sans vous emmêler les pinceaux ? Suivez le guide !

Quelle est mon adresse IP ?

Votre adresse IP publique est la suivante : [show_ip]

Mais… comment l’avons-nous trouvée ? Découvrez la marche à suivre dans cet article.

Qu’est-ce qu’une adresse IP ?

Une adresse IP (pour Internet Protocol) est un numéro d’identification permanent ou temporaire attribué à chaque périphérique d’un réseau informatique qui sert à indiquer leur chemin aux paquets de données.

Il existe deux types d’adresses IP:

  • L’adresse IP locale qui identifie votre ordinateur ou votre appareil au réseau local.
  • L’adresse IP externe ou publique qui est ce que le reste de Internet perçoit.

Chaque appareil d’un réseau possède donc une adresse IP privée pour ce réseau et l’ensemble du réseau possède une adresse IP publique pour être identifié sur Internet lui-même.
Bien que l’adresse IP d’un périphérique puisse changer chaque fois qu’il s’allume, l’adresse IP du routeur reste la même et détermine les adresses IP des autres appareils sur du réseau.
La façon pour trouver l’une de ces adresses IP varie selon l’appareil que vous utilisez.
Voici quelques méthodes faciles d’utilisation pour vous y retrouver et trouver facilement votre adresse IP !
Pour des informations complémentaires et détaillées consultez informatruc.com.

Comment trouver mon adresse IP ?

Connaître son adresse IP est important lors de la configuration ou lors du dépannage de problèmes liés au réseau et à Internet.
Heureusement, c’est une information très facile à trouver sur un ordinateur qu’il tourne sous Mac ou Windows ! Voici la marche à suivre !

Comment trouver mon adresse IP publique ?

C’est très simple ! Pas besoin de manipulations, juste d’un moteur de recherche comme Google où il vous suffit de taper « quelle est mon ip » ou « mon ip » !

Cliquez sur le premier site proposé et vous obtenez votre adresse IP publique.

Dans certains pays, le simple fait de poser la question à Google sous le navigateur Google chrome permet d’afficher votre IP sans même avoir à vous rendre sur un site tiers !

Comment trouver mon adresse IP locale ?

Les manipulations dépendent du système d’exploitation que vous utilisez.

Sous Windows

Cliquez sur le menu Démarrer / Petite loupe de recherche (Windows 10+) et tapez cmd. Vous voyez dès lors en tant que résultant « l’invite de commandes« , cliquez dessus.

Capture d'écran de la barre de recherche de Windows 10 et de l'invite de commandes.
Capture d’écran de la barre de recherche de Windows 10 et de l’invite de commandes.

Une fenêtre de ligne de commande s’ouvre. Tapez ipconfig et appuyez sur Entrée.
Un certain nombre d’informations s’affichent mais la ligne qui nous intéresse est « Adresse IPv4 ».
Le nombre XXX.XXX.XXX.XXX qui suit IPv4 est votre adresse IP locale:

Aperçu de la commande ipconfig sous Windows pour trouver son adresse IP locale
Aperçu de la commande ipconfig sous Windows pour trouver son adresse IP locale

Sous MAC ?

Ouvrez Préférences système (via le menu Apple en haut à gauche de votre écran).
Ensuite, lorsque les préférences système s’ouvrent, cliquez sur l’icône Réseau.
Vous devriez voir quelques options à gauche avec des étiquettes comme Wi-Fi, Ethernet, Bluetooth, etc. Ceux qui ont des points verts ont des adresses IP qui leur sont attribuées.
Cliquez sur celui du haut (s’il n’est pas déjà sélectionné) et regardez vers la droite. Il devrait y avoir une phrase qui indique  « Wi-Fi est connecté à Nom-du-réseau et a l’adresse IP 192.168.1.4. ».
Ce numéro est votre adresse IP locale.

 

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Les services bancaires en ligne,ou banque en ligne, sont un système de paiement en ligne électronique qui permet aux clients d’une banque d’effectuer une gamme d’opérations financières sur le  web.
Le système de banque en ligne se connecte généralement au système bancaire central exploité par une banque, ce qui contraste avec les services bancaires en agence.
Réaliser ses opérations bancaires en agence est la façon traditionnelle pour les clients d’accéder aux services de leur banque, cependant la banque en ligne gagne du terrain et s’impose de plus en plus comme une solution contemporaine répondant au besoin de rapidité et d’efficacité de la société.

Les précurseurs de la banque en ligne: le téléphone dans les années 1980

Le terme en ligne est devenu populaire à la fin des années 1980 et fait référence à l’utilisation d’un terminal, d’un clavier et d’un moniteur pour accéder au système bancaire par ligne téléphonique.

L’émergence de la banque par ordinateur

Le premier déploiement des services bancaires par ordinateur est proposé dès décembre 1980 par la United American Bank, une banque communautaire dont le siège social se trouve à Knoxville, au Tennessee.
United American Bank s’est associée à Radio Shack pour développer un modem personnalisé sécurisé pour son ordinateur permettant à ses clients d’accéder en toute sécurité à leurs renseignements bancaires. Les services offerts au cours de la première année de mise en service comprennent le paiement des factures, les vérifications du solde des comptes et les demandes de prêts,
Des milliers de clients payaient de 25 à 30 $ par mois pour ce service.

Les grandes banques américaines emboitent le pas de la United American Bank en 1981. Quatre des grandes banques de New York (Citibank, Chase Manhattan, Chemical and Manufacturers Hanover) proposent des services bancaires à domicile en utilisant le système vidéotex. Mais, le vidéotex subit un échec commercial et les services bancaires ne se popularisent pas sauf en France où l’utilisation des services est réalisée par le Minitel qui est subventionné et au Royaume-Uni qui développe le système Prestel.

Cependant, l’utilisation de ces services restent marginaux en Europe.

La banque en ligne et la réticence des internautes

Il faut attendre les années 1990 et l’installation d’Internet dans de plus en plus de foyers pour que les banques commencent à considérer les services bancaires en ligne comme un impératif stratégique.
La Stanford Federal Credit Union est la première banque à proposer des services bancaires en ligne par Internet à tous ses membres en octobre 1994.
En 1996, OP Financial Group devient la deuxième banque en ligne au monde et la première en Europe.
L’attrait des banques pour les services bancaires en ligne est assez évident: coûts de transaction réduits, intégration plus facile des services, capacités de marketing interactif et autres avantages qui augmentent les listes de clients et les marges bénéficiaires. De plus, les services bancaires en ligne permettent aux institutions de regrouper un plus grand nombre de services dans des forfaits uniques, ce qui attire les clients et réduit les frais généraux.

Au milieu et à la fin des années 1990, une vague de fusions et d’acquisitions déferle sur le secteur financier, élargissant considérablement la clientèle des banques. Par la suite, les banques se tournent vers le web pour conserver leurs clients et les fidéliser. Un certain nombre de facteurs différents incitent les banquiers à se tourner davantage vers le monde virtuel.

Bien que les institutions financières aient pris des mesures pour mettre en place des services bancaires électroniques au milieu des années 1990, de nombreux consommateurs hésitent à effectuer des transactions monétaires sur Internet. Il faut attendre l’adoption généralisée du commerce électronique à partir de 2001 (le fameux web 2.0 ou « web marchand), basé sur des entreprises pionnières comme Amazon et eBay, pour que l’idée de payer des articles en ligne se répande.

Quelques chiffres

En 2000, 80 % des banques américaines offrent des services bancaires en ligne. L’utilisation par les clients a augmenté lentement. La Bank of America met 10 ans pour acquérir 2 millions de clients e-banking.
Cependant, un changement culturel important a lieu en 2001 avec la mise en ligne du web marchand.
La Bank of America devient alors la première banque à compter plus de 3 millions de clients en ligne, soit plus de 20 % de sa clientèle. En comparaison, les grandes institutions nationales, telles que Citigroup, revendiquent 2,2 millions de relations en ligne dans le monde, tandis que J.P. Morgan Chase estime qu’elle compte plus de 750 000 clients de services bancaires en ligne.

En 2009, un rapport du Gartner Group estime que 47% des adultes aux États-Unis et 30% dans la banque en ligne au Royaume-Uni.

Le début des années 2000 voit l’émergence des banques sans agences en tant qu’institutions uniquement sur Internet. Ces banques qui n’existent que sur Internet supportent des frais généraux inférieurs aux agences qui possèdent des locaux pour la clientèle.

La banque en ligne en France

Après une période d’essai de quatre ans auprès de 2 500 utilisateurs à partir de 1994 chez Banque Directe les services bancaires en ligne sont lancés en 1998, à l’aide de terminaux Minitel distribués gratuitement à la population par le gouvernement.

En 1990, 6,5 millions de Minitel sont présents dans les foyers. La banque en ligne est l’un des services les plus populaires à l’époque.

De nouvelles banques en ligne voient le jour au début des années 2000. AGF (Allianz) et Axa qui fait l’acquisition de Banque Directe, proposent les mêmes services qu’en agence (chéquier, carte bleue, etc.).
Dès le milieu des années 2000, de grands groupes comme le Crédit Agricole, la Société Générale ou encore le Crédit Mutuel lancent leurs sites de banque en ligne. C’est à cette époque qu’apparaissent de nombreux sites qui proposent un comparatif banque en ligne afin de choisir au mieux les services bancaires qui nous correspondent.

Depuis les années 2010, de nombreux acteurs se sont immiscés sur le marché de la banque en ligne comme ING Direct, BNP Paribas, Groupama ou encore eLCL proposant jusqu’à l’obtention d’un crédit immobilier.

 

 

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Depuis la nuit des temps, humains et animaux dits nuisibles cohabitent.
Depuis sa sédentarisation et la domestication des plantes, l’homme doit développer des techniques de protection contre les dangers des animaux qui ravagent les plantations ou les lieux de stockage.

Presque toutes les civilisations font référence à des mesures de lutte contre les nuisibles et à l’utilisation de substances organiques ou chimiques pour tuer ou repousser insectes, rats, et autres animaux déprédateurs.

Découvrez comment l’homme s’est débrouillé au cours des périodes historiques pour lutter contre les ravageurs !

La lutte contre les parasites dans l’Antiquité

Vers 2500 av. J.-C., les Sumériens utilisent du souffre pour tuer les insectes. Premier signalement de la lutte contre les insectes ravageurs.

La civilisation grecque antique utilise le feu pour chasser les sauterelles vers la mer.
Le mathématicien grec Pythagore a drainé les marais d’une ville silicienne pour combattre la malaria.

Dès 1200 av. J.-C., les Chinois déploient des fourmis prédatrices contre des ravageurs comme les coléoptères et les chenilles.
Ils utilisent des ennemis naturels pour lutter contre les pestes, par exemple dans la culture des agrumes en attachant les branches des plantes avec des cordes pour permettre aux fourmis de se déplacer plus facilement à travers les fruits pour éliminer les insectes nuisibles.

Les Chinois découvrent ce qu’on nomme aujourd’hui la phénologie qui est le lien entre le climat et les phénomènes biologiques périodiques. Cette science qui permet de choisir le moment de la plantation d’une culture pour éviter les attaques de ravageurs.

Des documents datant de 500 ans av. J.-C., décrivent l’utilisation en Chine du mercure et de l’arsenic sur la peau de l’homme pour lutter contre les poux.
A la même époque, on retrouve des documents Égyptiens sur l’utilisation de moustiquaires au-dessus des lits pour empêcher les moustiques de troubler le sommeil.

Les chats ou des races spécifiques de chiens (comme le chien ratier Affenpinscher) sont utilisés pour lutter contre les rats et leur prolifération. Un commerce de chats ratiers existe depuis l’antiquité tardive. Des marchants Vénitiens rapportent des cargaisons entières de chats qui retombent sur leurs pattes pour éradiquer les rats dans la Lagune et de lutter contre la peste.

La lutte contre les nuisibles au Moyen-Âge

En Europe, la lutte antiparasitaire a été fortement ralentie durant le Moyen-Âge.
La superstition est omniprésente (et même enseignée à l’université !) et la force de l’Église impliquent que les nuisibles et notamment les puces sont considérés comme une punition de la part de Dieu.
La valeur symbolique associée aux nuisibles et notamment au rat est fortement négative: il détruit les récoltes et propage les économies.
La plupart des tactiques de chasse aux nuisibles adoptées durant le Moyen-Âge tirent leurs racines (et leurs recettes) de la superstition.

De nombreux massacres de chats sont organisés durant le Moyen-Âge, car ils sont associés à la sorcellerie. Ces massacres réduisent considérablement la population de chats en Europe et permet au rat de proliférer et de répandre la peste bubonique (leurs pucent en étaient porteuses).

Cette situation dure jusqu’à la Renaissance, lorsqu’un changement de paradigme s’opère et lorsque les insectes sont pensés non plus comme une punition divine mais comme un phénomène de l’ordre naturel du monde, que l’on peut contrôler.

En 1000, les agriculteurs arabes utilisaient une espèce de fourmis des régions montagneuses pour s’attaquer aux fourmis locales qui consomment les cultures de dattes. médicales et agricoles.

En Asie, en 1001, les Chinois utilisent le savon comme pesticide.
Les extraits de plantes comme l’huile de citron et l’absinthe et les produits chimiques comme l’arsenic et le soufre sont utilisés pour repousser la vermine.

La lutte contre la vermine aux Temps Modernes

En Europe, durant la Renaissance, les observations scientifiques sur les nuisibles se développent au même titre que les techniques pour les piéger.
Durant le XVIème siècle, les infusions de tabac (donc de nicotine), les herbes et l’arsenic deviennent les principaux poisons utilisés pour lutter contre les insectes nuisibles. Ces substances sont devenues les principaux instruments de lutte antiparasitaire de l’époque. Au début de la Renaissance, la lutte antiparasitaire exige beaucoup de travail manuel. Cependant, la découverte d’instruments mécaniques permet rapidement de diminuer le temps consacré à la lutte contre la vermine.

Le premier piège à insectes mécanique est développé au début des années 1700 par Franz Bruckmann, un minéralogiste allemand.
En 1730-31, Réaumur publie un article sur l’importance de la sommation de la température dans la détermination de la phénologie des insectes et de la résistance des plantes aux insectes.

La lutte contre les nuisibles à l’Époque contemporaine

La lutte antiparasitaire moderne est capitale dans l’Angleterre victorienne. Le piège à puces victorien, mis au point vers 1840, est un instrument très populaire.

Depuis plus d’un siècle, des campagnes de dératisation sont organisées par les gouvernements de plusieurs pays afin de lutter contre les rats dans les campagnes et dans les villes. L’objectif de ces campagnes de lutte contre les rats est de diminuer la taille de population des rats, de la contenir, et de réduire les risques sanitaires.

Schéma d'un des tout premiers pièges à rats/souris, datant du XIXème siècle.
Schéma d’un des tout premiers pièges à rats/souris, datant du XIXème siècle.

L’utilisation de pesticides pour tuer les nuisible prend de l’importance à partir de la fin des années 1800, grâce à l’invention de divers insecticides synthétiques, tels que le dichlorodiphényltrichloroéthane  (DDT) synthétisé dès 1874 mais dont les propriétés  insecticides et acaricides ne sont découvertes que dans les années 1930.

Des gaz neurotoxiques organophosphates sont utilisés par le régime nazi  (et produits par la firme IG Farben sous le nom de Zyklon B) pour exterminer des hommes, femmes et enfants durant la Seconde Guerre mondiale considérés comme nuisibles parce qu’ils étaient juifs, homosexuels, communistes, handicapés ou tsiganes.

Il est important de mettre en perspective ce fait, ce qui a été fait massivement sur des insectes pendant des siècles a été réalisé par des hommes sur d’autres hommes et continue d’être perpétué dans les zones de conflit actuelles comme la Syrie (bombardements chimiques, utilisation de gaz neurotoxiques, etc.) pour massacrer des populations.

Après la guerre, l’intérêt porté à ces gaz ne faiblit pas. Ils sont même utilisés comme agents antiparasitaires en raison de leurs propriétés insecticides…
D’autres hydrocarbures chlorés et organophosphorés sont largement utilisés comme pesticides.

Durant les années 1950-1960 a lieu la révolution verte durant laquelle pesticides et engrais synthétiques sont considérés comme la réponse à la faim dans le monde.
On observe une tendance générale à s’éloigner de la compréhension de la phénologie, de la densité ou du potentiel d’endommagement des ravageurs et à adopter une approche purement chimique.

Des questions émergent dès le début des années 1960 sur les effets néfastes des pesticides sur la faune, la qualité de l’eau et la santé humaine alors que les premières études montrent la présence de DDT dans le lait et certains aliments et que l’on constate une résistance de certains parasites aux pesticides: des super-insectes et des mauvaises herbes.

Fin des années 1970 et durant les années 1980, les effets secondaires nocifs des pesticides sur l’homme entraînent une prise de conscience de leur danger et la mise au point de nouvelles approches, comme l’utilisation de tactiques biologiques ou génétiques pour éliminer la capacité des ravageurs à se reproduire ou à modifier leur comportement pour préserver les cultures et se prémunir de leurs effets.

Ce type de réflexion émerge aussi par rapport à l’impact des détergents sur l’environnement.

 

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La tradition des noces de mariage remonte au XVIIIème siècle et offre à chaque anniversaire une matière symbolique, de la plus fragile à la plus précieuse. Ces noces célèbrent le passage du temps et la solidité croissante d’une union. Si tout le monde connaît les noces d’argent (25 ans) ou les noces d’or (50 ans), peu se souviennent de la liste complète. Voici un guide pour ne plus jamais te demander quelles sont les noces de…

En bref : Les noces de mariage

  • Une tradition ancienne : l’association d’une matière à chaque anniversaire de mariage est une tradition qui remonte au XVIIIème siècle.
  • De la plus fragile à la plus solide : la matière symbolique reflète la force et la durée croissante de l’union (noces de coton à 1 an, noces de diamant à 60 ans).
  • Les plus connues : les noces d’argent (25 ans), d’or (50 ans) et de diamant (60 ans) sont les plus célébrées.
  • Liste continue : il existe une liste de noces pour chaque anniversaire de 1 an à 80 ans, puis pour 85, 90 et 100 ans.
Quelles sont les noces d'un anniversaire de mariage ?
Quelles sont les noces d’un anniversaire de mariage ?

La liste des anniversaires de mariage (1 à 20 ans)

Les premières années d’union sont marquées par des matières naturelles, parfois fragiles, qui symbolisent le fait que le couple continue de grandir et de se construire. Les noces de coton ou de cuir sont l’occasion de célébrer une jeunesse encore bien présente.

Durée Noces de
1 an Noces de coton
2 ans Noces de cuir
3 ans Noces de froment
4 ans Noces de cire
5 ans Noces de bois
6 ans Noces de chypre
7 ans Noces de laine
8 ans Noces de coquelicot
9 ans Noces de faïence
10 ans Noces d’étain
11 ans Noces de corail
12 ans Noces de soie
13 ans Noces de muguet
14 ans Noces de plomb
15 ans Noces de cristal
16 ans Noces de saphir
17 ans Noces de rose
18 ans Noces de turquoise
19 ans Noces de cretonne
20 ans Noces de porcelaine

Les noces emblématiques (21 à 50 ans)

Cette période marque l’arrivée des noces célèbres, comme l’argent, le rubis ou l’émeraude. Les matières associées deviennent plus précieuses et résistantes, symbolisant une union qui a su s’affirmer et traverser les épreuves.

Durée Noces de
21 ans Noces d’opale
22 ans Noces de bronze
23 ans Noces de béryl
24 ans Noces de satin
25 ans Noces d’argent
26 ans Noces de jade
27 ans Noces d’acajou
28 ans Noces de nickel
29 ans Noces de velours
30 ans Noces de perle
31 ans Noces de basane
32 ans Noces de cuivre
33 ans Noces de porphyre
34 ans Noces d’ambre
35 ans Noces de rubis
36 ans Noces de mousseline
37 ans Noces de papier
38 ans Noces de mercure
39 ans Noces de crêpe
40 ans Noces d’émeraude
41 ans Noces de fer
42 ans Noces de nacre
43 ans Noces de flanelle
44 ans Noces de topaze
45 ans Noces de vermeil
46 ans Noces de lavande
47 ans Noces de cachemire
48 ans Noces d’améthyste
49 ans Noces de cèdre
50 ans Noces d’or

Les noces les plus rares (51 à 100 ans)

Peu de couples ont la chance de célébrer ces anniversaires. Les matières choisies pour cette période sont souvent précieuses et majestueuses, à l’image d’une union qui a traversé un demi-siècle, voire plus. Les 60 ans de mariage sont associés au diamant, un symbole d’éternité et de solidité inébranlable.

Durée Noces de
51 ans Noces de camélia
52 ans Noces de tourmaline
53 ans Noces de merisier
54 ans Noces de zibeline
55 ans Noces d’orchidée
56 ans Noces de buis
57 ans Noces d’azalée
58 ans Noces d’érable
59 ans Noces d’olivier
60 ans Noces de diamant
61 ans Noces de platane
62 ans Noces d’ivoire
63 ans Noces de lilas
64 ans Noces d’astrakan
65 ans Noces de palissandre
66 ans Noces de jasmin
67 ans Noces de chinchilla
68 ans Noces de granit
69 ans Noces de mélèze
70 ans Noces de platine
71 ans Noces d’ocre
72 ans Noces de titane
73 ans Noces de fonte
74 ans Noces de sienne
75 ans Noces d’albâtre
76 ans Noces de zinc
77 ans Noces de silice
78 ans Noces d’ébène
79 ans Noces de bambou
80 ans Noces de chêne
85 ans Noces d’uranium
90 ans Noces de granit
100 ans Noces d’eau

FAQ : Tout savoir sur les noces de mariage

Quelle est l’origine des noces de mariage ?

L’origine exacte est incertaine, mais les premières références écrites remontent au XVIIIème siècle en Allemagne, où l’on offrait une couronne d’argent pour 25 ans de mariage et d’or pour 50 ans. L’idée s’est ensuite étendue avec des matières de plus en plus fragiles pour les premières années.

Comment fêter ses noces de mariage ?

Il n’y a pas de règle stricte ! L’idéal est de s’inspirer de la matière associée à l’année. Par exemple, pour les noces de coton (1 an), on peut offrir un vêtement ou un voyage. Pour les noces de diamant (60 ans), un bijou ou une grande fête en famille est de mise.

Quelle est la signification de chaque matière ?

Chaque matière symbolise la solidité et la durabilité du couple. Du fragile coton des débuts à la robustesse du diamant ou du chêne, la progression est une métaphore de l’amour qui grandit et se renforce avec le temps.

Les listes de noces sont-elles les mêmes partout ?

Non, il existe plusieurs versions de la liste des noces selon les pays. La liste française est très détaillée, mais les plus connues comme l’argent, l’or et le diamant sont universelles.

Quelle est la noce la plus rare ?

La noce d’eau, pour le 100ème anniversaire de mariage, est la plus rare. Elle symbolise la pureté et l’éternité d’une union qui a traversé tout le XXème siècle, voire plus !

Existe-t-il une noce sans matière ?

Toutes les noces ont une matière associée. Même les plus rares comme la noce d’eau (100 ans) ou de granit (90 ans) ont une signification symbolique très forte.

Conclusion : célébrer l’amour qui dure

La tradition des noces de mariage est un magnifique marqueur de temps, une clef pour célébrer un amour qui grandit. Chaque anniversaire est l’occasion de se remémorer le chemin parcouru et d’honorer la force d’une union. Que l’on célèbre ses noces de coton ou ses noces d’or, chaque étape est une victoire qui mérite d’être fêtée.

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