Pourquoi rêve-t-on ? Quel est le rôle des rêves et des cauchemars ?

Les rêves sont des hallucinations qui surviennent à certains stades du sommeil. C’est au cours du sommeil paradoxal, phase durant laquelle nous effectuons des mouvements oculaires rapides (appelés en anglais REM pour Rapid Eye Movement) qu’ils sont les plus forts, alors que l’on est moins susceptible de nous souvenir de notre rêve. On connaît bien le rôle du sommeil dans la régulation du métabolisme, de la pression artérielle, du fonctionnement du cerveau et d’autres aspects de la santé. Mais il a été plus difficile pour les chercheurs d’expliquer le rôle des rêves.

Lorsque nous sommes éveillés, nos pensées ont une certaine logique. Lorsque nous dormons, notre cerveau est encore actif, mais nos pensées ou nos rêves ont souvent peu ou pas de sens (a priori). Cela peut s’expliquer par le fait que ce sont les centres émotionnels du cerveau qui déclenchent les rêves, plutôt que les régions affectées à la logique.

Bien qu’il n’y ait pas de preuve définitive, les rêves sont généralement des pensées autobiographiques basées sur nos activités récentes, ce qu’on appelle les restes diurnes, nos conversations ou d’autres problèmes de notre vie. Cependant, il existe quelques théories sur le rôle des rêves.

Pourquoi rêve-t-on ?
Le Rêve de Dickens (Dickens’ Dream) tableau inachevé de Robert William Buss (1804-1875).

Quel est le rôle les rêves ?

Les chercheurs ne sont pas encore tout à fait d’accord sur la finalité des rêves. Il existe cependant quelques croyances et théories largement répandues.

Les rêves reflètent nos pensées (in)conscientes

Nos rêves peuvent être des moyens d’affronter des drames émotionnels de la vie. Et comme notre cerveau fonctionne à un niveau beaucoup plus émotionnel lorsque l’on dort, il peut établir des liens avec nos sentiments que notre moi conscient ne ferait pas.
Les rêves sont le terrain de jeu de ce qu’on appelle l’inconscient, une notion psychologique et psychanalytique, mais aussi philosophique, qui désigne les manifestations qui échappent à la conscience.

Les rêves comme entraînement au combat ou à la fuite

L’une des zones du cerveau les plus actives pendant le rêve est l’amygdale. L’amygdale est la partie du cerveau associée à l’instinct de survie et à la réaction de lutte ou de fuite.
Le fait que l’amygdale soit plus active pendant le sommeil qu’à l’état de veille pourrait être un moyen pour le cerveau de nous préparer à faire face à une menace.

Le tronc cérébral envoie des signaux nerveux pendant le sommeil paradoxal qui détendent les muscles. Ainsi, il est très rare de s’agiter durant son sommeil, ce qui nous empêche (en général) de courir ou de frapper dans notre sommeil.

Les rêves peuvent aider à créer

L’une des théories expliquant pourquoi nous rêvons est que cela contribue à faciliter nos tendances créatives. Des artistes de toutes sortes attribuent aux rêves le mérite d’avoir inspiré certaines de leurs œuvres les plus créatives.

Sans le filtre logique normalement utilisé durant notre vie éveillée et qui peut restreindre le flux créatif, nos pensées et nos idées n’ont aucune restriction lorsque nous dormons.

Dormir et rêver pour fixer la mémoire

Une théorie largement répandue sur l’utilité des rêves est qu’ils nous aident à stocker les souvenirs importants et les choses que nous avons apprises, à nous débarrasser des souvenirs sans importance et à trier les pensées et les sentiments compliqués.

Le sommeil aide à stocker les souvenirs. Si nous apprenons de nouvelles informations et que nous dormons dessus, nous serons capables de nous en souvenir mieux que si on nous demandait de nous en souvenir sans avoir l’opportunité de les fixer dans notre sommeil.

La manière dont les rêves affectent le stockage et le rappel des souvenirs n’est pas encore clairement comprise. Mais les rêves peuvent aider le cerveau à stocker plus efficacement les informations importantes tout en bloquant les stimuli qui pourraient interférer avec la mémoire et l’apprentissage.

Pourquoi fait-on des cauchemars ?

À la fin des années 1700, un cauchemar était défini comme une « maladie où un homme, dans son sommeil, suppose qu’un poids important pèse sur lui ».

Cette définition provient d’un texte de référence en son temps, An Universal Etymological English Dictionary, publié pour la première fois par Nathan Bailey en 1721 et réimprimé jusqu’en 1802. Bien que cette définition ne soit pas souvent utilisée aujourd’hui, les cauchemars sont toujours considérés comme des rêves effrayants qui provoquent des sentiments de terreur, de peur, de détresse ou d’anxiété.

Les rêves qui nous aident à gérer des souvenirs et d’autres informations peuvent sembler très utiles. Le cauchemar occasionnel est considéré comme un rêve qui est simplement plus effrayant ou plus bouleversant. Les cauchemars sont généralement causés par le stress, l’anxiété ou, parfois, par une réaction à certains médicaments.

Toutefois, si l’on fait fréquemment des cauchemars, ils peuvent devenir une cause de trouble du sommeil (environ 5% de la population fait des cauchemars persistants) si l’idée de faire un cauchemar nous angoisse à l’idée de nous endormir ; si ils entraînent des perturbations fréquentes de notre sommeil ; si ils entraînent d’autres problèmes de sommeil ou psychologiques.

Cependant, les cauchemars semblent utiles à notre survie, sinon ils auraient probablement été éliminés par l’évolution. Suivant cette idée, les cauchemars sont un moyen pour le cerveau d’attirer l’attention d’une personne sur des problèmes qu’elle doit résoudre.

Les cauchemars ont probablement évolué pour nous rendre anxieux face à des dangers potentiels. Même les cauchemars post-traumatiques, qui ne font que nous retraumatiser, ont pu être utiles à l’époque ancestrale, lorsqu’un animal sauvage qui nous avait attaqué ou une tribu rivale qui nous avait envahi risquait fort de revenir.

 

Sam Zylberberg

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