Doit-on ouvrir le vin qu’un invité apporte en cadeau lors d’un dîner ?

La réponse est non. Mais il convient d’être plus nuancé pour comprendre cette règle de bienséance.

La bienséance est l’ensemble de règles consistant en un code de conduite à suivre à table et en société. Ces règles diffèrent d’un pays à l’autre et varient fortement d’un continent à l’autre (aux États-Unis par exemple, la bouteille apportée par un invité sera ouverte par principe).

Un invité apporte du vin en cadeau, qu’en faire ?

Dans le cadre du cadeau-bouteille de vin, il convient de ne pas servir le vin reçu par un invité pour des raisons évidentes : l’accord mets-vin a déjà été réalisé en amont par l’hôte, le transport du vin le « secoue » un peu, il ne peut arriver à la meilleure température, etc.

L’usage veut que le vin apporté par un invité soit réceptionné chaleureusement, ensuite rangé, et si l’on pousse la conscience bienséante jusqu’au bout, cette bouteille sera ouverte lorsque l’hôte recevra à nouveau l’invité pour un dîner futur (à l’instar de porter un pull, même moche, offert par sa grand-mère lorsque l’on retourne voir sa grand-mère).
L’idée est de faire plaisir en retour tout en respectant le cadeau.

La bienséance veut deux choses : simplifier les dîners en les codifiant mais aussi permettre aux hôtes d’être les plus à l’aise possible. C’est la base des bonnes manières.

La bienséance s’adapte à ses invités

Comme nous l’avons déjà expliqué dans de nombreux articles comme comment placer les verres sur la table, comment bien mettre la table, etc., les règles de bienséance sont plus ou moins strictes en fonction du caractère du dîner. Plus le dîner est formel, plus les règles seront strictes. Dans le cadre d’un dîner formel, il est du reste peu probable de recevoir une bouteille de vin de la part d’un invité, l’usage voulant de faire livrer un bouquet de fleurs à l’hôte après avoir été invité mais avant de s’être rendu à l’évènement.

La plupart du temps, un invité qui apporte une bouteille de vin, qu’il s’agisse d’un bon Bourgogne ou Bordeaux, le fait dans un cadre informel, entre amis par exemple. Et c’est là que la plasticité de la bienséance prend son importance : dans ce cadre, l’hôte peut ouvrir la bouteille apportée par l’invité, pour lui faire plaisir par exemple. Dans ce cas, il veillera à trouver le bon moment de l’ouverture de la bouteille en fonction de ce qu’il a préparé comme repas. Une règle simple est d’ouvrir la bouteille à l’apéritif, surtout si le vin est un vin de tous les jours. Autrement, il conviendra de le carafer, de le chambrer, de le mettre à l’épaule, etc., selon le type de vin reçu.

La bienséance implique la communication

Qu’il s’agisse d’un dîner formel ou d’un évènement entre proches, si l’on veut apprécier et respecter le jeu de la bienséance, il convient de communiquer avec ses futurs invités. Une invitation en bonne et due forme et également un arrangement sur « qui apporte quoi ». Cela peut endiguer le problème du vin en amont, soit en indiquant quel type de met sera préparé, soit par honnêteté en indiquant aux futurs hôtes qu’il n’est pas nécessaire d’apporter du vin.

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Sam Zylberberg
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