Pourquoi oublie-t-on ?

Le fonctionnement de la mémoire est aujourd’hui connu. Nous nous souvenons facilement des idées, des éléments et des informations sur lesquels nous portons souvent notre attention, et nous oublions rapidement les idées, les éléments et les informations que nous ne sollicitons qu’une ou deux fois. Cet oubli naturel des informations que nous ne sollicitons que peu ou pas est une qualité d’un esprit sain. Après tout, pourquoi stocker des informations pour lesquelles nous indiquons à notre cerveau que nous n’en aurons pas besoin ? L’idée est donc simple : nous indiquons à notre mémoire ce qu’il est important de stocker en fonction du nombre de fois où nous nous exerçons à retrouver l’information. Plus nous nous exerçons, plus nous sollicitons l’information, plus l’information sera stockée de façon permanente.

La courbe de l’oubli

Pourquoi oublie-t-on ?
Schéma de la courbe de l’oubli qui indique le pourcentage d’une information nouvelle retenu au fil des jours si on ne la répète/travaille pas.

La courbe de l’oubli ci-dessus (appelée à l’origine courbe d’Ebbinghaus, du nom du philosophe allemand Hermann Ebbinghaus qui l’a développée en 1885) montre à quelle vitesse nous oublions les nouvelles informations que nous n’utilisons pas de manière répétée. Voici ce que démontre le graphique : supposons que nous entendions dix nouveaux termes le lundi. Notre mémoire immédiate, le point A du graphique, est de 100%, nous pouvons répéter les termes et les définitions le jour où nous les rencontrons pour la première fois.

Cependant, si nous ne revenons pas régulièrement sur ces termes et définitions, nous en oublierons environ 40 % au cours des 24 premières heures (point B). Si nous attendons 24 heures de plus avant de revoir ou de répéter l’information, nous avons perdu 60 % (point C) du contenu d’origine. N

Lorsque nous entendons une chose pour la première fois, comme nous pouvons immédiatement y penser et la répéter, nous supposons que nous nous en souviendrons à partir de ce moment-là. C’est ce que l’on appelle la tromperie de la mémoire temporaire.

En quelques heures, la mémoire temporaire perd son ancrage et nous oublions l’information. Mais si nous ramenons continuellement notre attention sur cette information, si nous ajoutons continuellement des informations,, elle finira par faire partie d’une mémoire plus permanente.

L’impact de la mémorisation sur le mécanisme de l’oubli

Nous ajoutons de nouvelles informations  en commençant par nous intéresser à la nouvelle information dès que possible après l’avoir entendue ou lue. Puis, de temps en temps, mais continuellement, nous révisons la matière, en nous posant souvent des questions à son sujet. Notre objectif d’étude est de solliciter le plus souvent les informations, par petites sessions de révision, avec un peu de temps entre les sessions.

Comment retenir lorsqu'on oublie ?
Cette courbe de l’oublie indique comment l’information se perd au cours du temps lorsque le cerveau ne cherche pas à la conserver.

Le concept qu’expriment ces courbes est celui de la force de la mémoire. La mémoire est durable si elle est sollicitée, et plus elle est sollicitée, via des révisions, des ajouts d’informations, et la construction de liens entre les informations déjà présentes, plus elle sera forte.

Il existe outre les révisions classiques de nombreuses méthodes de mémorisation, comme les associations imagées, la méthode des Loci, les moyens mnémotechniques, le système major de mémorisation, etc.

Sam Zylberberg

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