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A la naissance, le nourrisson est placé dans un un petit lit d'enfant... mais comment différencier si il s'agit d'un
Frise chronologique des philosophes présocratiques en Grèce antique.
La pensée philosophique La philosophie en tant que discipline n'est pas facile à définir avec précision. Issue d'un sentiment d'émerveillement
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A la naissance, le nourrisson est placé dans un un petit lit d’enfant… mais comment différencier si il s’agit d’un landau, d’un berceau ou encore d’un couffin ?

Qu’est-ce qu’un couffin ?

Le panier en osier de Moïse
Un couffin en osier avec une couverture.

Étymologiquement, le mot couffin vient de l’occitan cofin, lui même issu du latin cophinus qui signifie corbeille.

Le couffin est à son origine un panier en osier recouvert d’un linge destiné au transport du nourrisson. Dans la vie quotidienne, les couffins sont utilisés pendant environ deux-trois mois. Avec le temps, les couffins sont devenus marginaux et leur conception a évolué vers celle du landau.

Qu’est-ce qu’un berceau ?

Un berceau en bois, suspendu à une petite structure permettant de faciliter le mouvement.
Un berceau en bois, suspendu à une petite structure permettant de faciliter le mouvement.

Étymologiquement, le mot berceau tire ses racines dans deux origines.
D’abord du gaulois berta, qui est issu de l’irlandais bertaim ce qui signifie je secoue.
Ensuite, de l’ancien français berçuel, diminutif de bers issus du latin médiéval berciolum  qui signifie tout simplement petit berceau.

Le berceau est le lit destiné à accueillir les nourrissons (nom donné aux enfants qui ne sont pas encore sevrés) et les bébés, jusqu’à 2 ou 3 ans. Il s’agit d’un lit non mobile (à l’inverse du landau), qui peut accueillir un système de bascule afin de bercer l’enfant. Le berceau est conçu avec des barreaux ou des petites parois pour éviter la chute du bébé.

L’origine du berceau est complexe à retracer. Néanmoins, l’étymologie couplée à l’archéologie nous permettent d’indiquer sa présence en 79 de notre ère à Herculanum (ville carbonisée par l’éruption du Vésuve, proche de Pompéi).

Qu’est-ce qu’un landau ?

Landau en bois sur roulettes, peint par Léon Houyoux à la fin du XIXème siècle. Photo © Maxime Pistorio.

Étymologiquement, le mot landau tire son origine d’une région en Allemagne, Landau in der Pfalz, célèbre pour son industrie de véhicules tirés par des chevaux. Par extension, le terme landau évolue pour désigner un véhicule destiné à transporter un jeune enfant allongé.

Le landau est une poussette à quatre roues, guidable, qui permet de promener un nourrisson couché. Généralement, le landau est utilisé durant la première année de la vie de l’enfant. Le landau peut comporter une capote fixe ou rabattable ou encore un voile. Dans la vie quotidienne, à partir des années 1970, les landaus sont remplacés par des poussettes pliables.

L’origine du landau remonte à 1938 où la société Terrot fabrique une petite voiture pour enfant en surélevant un couffin et en y ajoutant quatre roues et un guidon.

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La pensée philosophique

La philosophie en tant que discipline n’est pas facile à définir avec précision. Issue d’un sentiment d’émerveillement face à la vie et au monde, elle implique souvent un vif intérêt pour des questions majeures sur nous-mêmes, notre expérience et notre place dans l’univers dans son ensemble. Mais la philosophie se préoccupe aussi des méthodes que ses praticiens emploient pour résoudre ces questions. En tant qu’élément central de la culture occidentale, la philosophie est une tradition qui consiste à penser et à écrire sur des questions particulières d’une manière particulière.

Ainsi, la philosophie doit être considérée à la fois comme contenu et comme activité : elle examine d’autres points de vue sur ce qui est réel et l’évolution des raisons de les accepter. Elle exige à la fois une lecture attentive et sympathique des textes classiques et un examen critique et logique des arguments qu’ils expriment. Elle nous offre à tous la possibilité de créer et d’adopter des croyances significatives sur la vie et le monde, mais elle exige aussi que chacun d’entre nous acquière les habitudes de la pensée critique. La philosophie est à la fois sublime et pinailleuse.

Puisque notre croissance personnelle dans ces matières retrace naturellement le processus de développement culturel, l’étude de l’histoire de la philosophie dans notre culture constitue une excellente introduction à la discipline dans son ensemble. Notre objectif est ici d’examiner l’apparition de la philosophie occidentale et son évolution de l’antiquité à nos jours.

Frise chronologique des philosophes présocratiques en Grèce antique.
Frise chronologique des philosophes présocratiques en Grèce antique.

La philosophie grecque

La pensée abstraite sur la nature ultime du monde et de la vie humaine apparaît dans les cultures du monde entier au cours du VIème siècle avant notre ère, comme un besoin d’aller au-delà de la superstition et d’expliquer. Nous nous intéressons ici à son incarnation chez les Grecs de l’Antiquité, dont la vie sociale active et tumultueuse offre de nombreuses possibilités d’expression de la pensée philosophique de trois sortes :

  1. La pensée spéculative exprime la curiosité humaine pour le monde, s’efforçant de comprendre en termes naturels (plutôt que surnaturels) comment les choses sont réellement, de quoi elles sont faites et comment elles fonctionnent.
  2. La pensée pratique met l’accent sur le désir de guider la conduite en comprenant la nature de la vie et la place de l’être humain et le comportement humain dans le grand schéma de la réalité.
  3. La pensée critique (la marque de la philosophie elle-même) implique un examen attentif des fondements sur lesquels doit s’appuyer toute forme de pensée, en essayant d’obtenir une méthode efficace pour évaluer la fiabilité des positions adoptées sur les questions importantes.

En commençant par des exemples clairs de pensée des deux premières sortes, nous verrons l’émergence graduelle d’inclinations vers la troisième.

L’école milésienne

Au cours du VIème siècle, dans la colonie grecque de Milet, un groupe de penseurs s’engage dans une exploration approfondie des questions spéculatives. Bien que ces milésiens aient écrit peu eux-mêmes, d’autres autorités antiques ont enregistré certains de leurs principes centraux. Leur préoccupation principale est d’expliquer que le monde complexe a un fondement simple et permanent dans la réalité d’un seul type de choses d’où tout le reste émerge.

Le philosophe Thalès, par exemple, est connu pour avoir affirmé que tout vient de l’eau.
Bien que nous n’ayons aucune trace du raisonnement qui a conduit Thalès à cette conclusion, il n’est pas difficile d’imaginer ce que cela aurait pu être. Si nous supposons que l’ultime chose du monde doit être choisie parmi des choses qui nous sont familières, l’eau n’est pas un mauvais choix : la plus grande partie de la terre en est couverte, elle apparaît sous forme solide, liquide et gazeuse, et elle est clairement essentielle à l’existence de la vie. Tout est humide.

L’élève de Thalès, Anaximandre, a cependant trouvé cette réponse beaucoup trop simple. Une attention appropriée à la face changeante de l’univers, suppose-t-il, exige que nous considérions l‘interaction cyclique de choses d’au moins quatre sortes : le chaud, le froid, le sec et l’humide.
Anaximandre soutient que tous ces éléments proviennent à l’origine d’une masse primitive et turbulente, l’infini en grec απειρων (apeirôn). Ce n’est que par un processus graduel de distillation que tout le reste émerge – la terre, l’air, le feu, l’eau, bien sûr – et même les êtres vivants évoluent.

Le Milesien suivant, Anaximène, revient à la conviction qu’il doit y avoir un seul type de choses au cœur de tout, et il a proposé la vapeur ou la brume en grec αερ (aer) comme le candidat le plus probable.
Non seulement cet air chaud et humide combine deux des quatre éléments ensemble, mais il fournit également une paire familière de processus pour les changements de son état : condensation et évaporation. Ainsi, dans sa forme la plus raréfiée de souffle ou d’esprit, l’air d’Anaximène constitue la plus haute représentation de la vie.

Aussi intéressantes que soient les spéculations milésiennes, elles n’incarnent que la variété la plus primitive de la spéculation philosophique. Bien qu’ils soient en désaccord sur de nombreux points, chacun des penseurs semble avoir été satisfait de l’activité consistant à proposer ses propres points de vue dans un isolement relatif par rapport à ceux de son enseignant ou de son collègue.

Les générations suivantes ont amorcé le passage à la pensée critique en se disputant les unes avec les autres.

La vie pythagoricienne

Les disciples de Pythagore ont développé une vision globale d’une vie humaine en harmonie avec l’ensemble du monde naturel. Puisque les Pythagoriciens ont persisté pendant de nombreuses générations comme une secte quasi religieuse, se protégeant derrière un voile de secret, il est difficile de retrouver un compte rendu détaillé des doctrines originales de leur chef, mais les grandes lignes sont claires.

Pythagore s’intéresse aux mathématiques : il découvre une preuve du théorème géométrique qui porte encore son nom, décrit la relation entre la longueur des cordes et les hauteurs musicales qu’elles produisent lorsqu’elles sont pincées, et s’engage dans une observation approfondie du mouvement apparent des objets célestes. Dans chacun de ces aspects du monde, Pythagore voit l’ordre, une régularité d’occurrences qui peut être décrite en termes de ratios mathématiques.

Le but de la vie humaine doit donc être de vivre en harmonie avec cette régularité naturelle. Nos vies ne sont que de petites portions d’un tout plus grand.
Puisque l’esprit (ou le souffle) de l’être humain est l’air divin, Pythagore le suppose, il est naturellement immortel ; son existence vit naturellement au-delà des fonctions relativement temporaires du corps humain. Les Pythagoriciens croyaient donc que l’âme « transmigre » dans d’autres corps vivants à la mort, les animaux et les plantes participant avec les êtres humains à un grand cycle de réincarnation.

Même ceux qui n’acceptent pas pleinement les implications religieuses de la pensée pythagoricienne sont souvent influencés par sa structure thématique. Comme nous le verrons plus loin, de nombreux philosophes occidentaux se sont intéressés à l’immortalité de l’âme humaine et à la relation entre les êtres humains et le monde naturel.

Au cours du cinquième siècle avant Jésus-Christ, les philosophes grecs commencent à s’engager dans de longues controverses qui représentent un mouvement vers le développement d’une pensée véritablement critique. Bien qu’ils manquent souvent d’un terrain d’entente suffisant pour trancher leurs différends et qu’ils se livrent rarement à l’autocritique caractéristique de la philosophie authentique, ces penseurs tentent de défendre leurs propres positions et d’attaquer celles de leurs rivaux en tentant d’argumenter de façon rationnelle.

Héraclite et les Éléastiques

Insatisfait des efforts antérieurs pour comprendre le monde, Héraclite d’Éphèse a gagné sa réputation de  » l’Énigmeur » en livrant ses déclarations sous une forme délibérément contradictoire (ou au moins paradoxale). Selon lui, la structure des déclarations déroutantes reflète la structure chaotique de la pensée, qui à son tour est parallèle au caractère complexe et dynamique du monde lui-même.

Rejetant l’idéal pythagoricien de l’harmonie comme coexistence pacifique, Héraclite voit le monde naturel comme un environnement de lutte et de lutte perpétuelle. « Tout est flux », suppose-t-il; tout change tout le temps. Comme on dit souvent qu’Héraclite déclare : « Sur ceux qui se jettent dans le même fleuve, des eaux différentes coulent. » Les tensions et les conflits qui régissent tout dans notre expérience ne sont modérés que par l’application d’un principe universel de proportionnalité en toutes choses.

Contre cette position, les Éléastiques défendent l’unité et la stabilité de l’univers. Leur représentant principal, Parménide, suppose que le langage incarne une logique de parfaite immuabilité : « Ce qui est, est. »
Puisque tout est ce qu’il est et pas autre chose, il argumente dans Sur la nature (Περι Φυσις), il ne peut jamais corriger pour dire qu’une seule et même chose a et n’a pas quelque dispositif, ainsi le changement supposé d’avoir le dispositif à ne pas l’avoir est tout à fait impossible. Bien sûr, le changement semble se produire, et nous devons donc faire une distinction nette entre les nombreuses apparences qui font partie de notre expérience et la seule vraie réalité qui n’est perceptible que par l’intellect.

D’autres Éléastiques se réjouissent d’attaquer Héraclite avec des arguments conçus pour montrer l’absurdité de sa notion que le monde est en perpétuel changement. Zénon d’Élée en particulier façonne quatre paradoxes sur le mouvement, couvrant toutes les combinaisons possibles d’intervalles continus ou discrets et le mouvement direct d’un seul corps ou le mouvement relatif de plusieurs :

  1. La dichotomie : Il est impossible de se déplacer sur un hippodrome puisqu’il faut d’abord aller à mi-chemin, puis à mi-chemin, puis à mi-chemin, puis à mi-chemin, et enfin…. Si l’espace est infiniment divisible, nous avons infiniment beaucoup de distances partielles à parcourir, et nous ne pouvons pas nous mettre en route dans un temps fini.
  2. Achille et la tortue : De même, avec une avance de dix mètres, une tortue ne peut jamais être dépassée par Achille dans une course, car Achille doit rattraper le point de départ de la tortue. Mais d’ici là, la tortue a avancé, et Achille doit rattraper ce nouveau point, et ainsi de suite. Encore une fois, la supposition que les choses bougent vraiment conduit à une régression infinie.
  3. La Flèche : Si, par contre, le mouvement se produit à des intervalles discrets, alors à n’importe quel moment de son vol dans les airs, une flèche ne bouge pas. Mais comme tout son vol ne comprend que de tels moments, la flèche ne bouge jamais.
  4. Le Stade : De même, si trois chars de même longueur, l’un stationnaire et les autres circulant dans des directions opposées, se croisent en même temps, alors chacun des chars supposés en mouvement ne prendrait que la moitié du temps pour passer l’autre que pour passer le troisième, soit 1=2 !

L’absurdité patente qui en résulte dans chacun de ces cas, conclut Zénon, montre que le mouvement (et donc le changement de toute sorte) est impossible.

Ce que tout cela soulève, c’est la question de « l’unique et le multiple ». Comment peut-il y avoir une véritable unité dans un monde qui semble multiple ? Dans la mesure où une réponse satisfaisante implique une distinction entre l’apparence et la réalité et l’utilisation du raisonnement dialectique dans l’effort pour comprendre ce qui est réel, cette poursuite de l’Éléatique établit des normes importantes pour le développement futur de la pensée occidentale.

Empédocle et Anaxagore

Dans la génération suivante, Empédocle introduit la pluralité dès le début. Tout dans le monde, suppose-t-il, est finalement constitué d’un mélange des quatre éléments, considérés comme des composants irréductibles. Le caractère unique de chaque objet dépend uniquement de l’équilibre spécial des quatre qui n’est présent que dans lui. Le changement se produit parce qu’il y a deux forces concurrentes à l’œuvre dans le monde. L’amitié φιλια est toujours en train de mettre les choses ensemble, c’est une force d’unification; tandis que la haine νεικος est toujours en train de les mettre en pièces, c’est une force de division. L’interaction des deux constitue l’activité que nous voyons dans la nature.

Son rival, Anaxagore de Clazomènes , retourne dans une certaine mesure à l’effort milésien d’identifier une substance commune qui compose tout. La matière est, en effet, une masse primordiale chaotique, infiniment divisible en principe, mais dans laquelle rien n’est différencié. Mais Anaxagore soutient que l’ordre est apporté à cette masse par le pouvoir de l’esprit, la source de toute explication par référence à l’intelligence cosmique. Bien que les philosophes ultérieurs aient loué Anaxagore pour cette introduction explicite de l’esprit dans la description du monde, il n’est pas clair s’il voulait dire par son utilisation de ce mot ce qu’ils supposent. (Fragments)

L’atomisme grec

La tendance à considérer le monde comme pluraliste a pris sa forme la plus extrême dans le travail des anciens atomistes. Bien que les grandes lignes de la vue ont été apparemment développés par Leucippe, l’exposé plus complet par Démocrite, y compris une discussion de ses implications éthiques, a été plus influent. Notre meilleure source d’information sur les atomistes est le poème De Rerum Natura (Sur la nature des choses) du philosophe romain Lucrèce.

Pour les atomistes, toute substance est matérielle et les véritables éléments du monde naturel sont les corps solides minuscules, indivisibles et inobservables appelés « atomes« . Puisque ces particules existent, entassées plus ou moins densément ensemble, dans un espace vide infini, leur mouvement est non seulement possible, mais inévitable. Tout ce qui se passe dans le monde, supposent les atomistes, est le résultat de collisions microscopiques entre atomes. Ainsi, comme Épicure l’explique plus tard, les actions et les passions de la vie humaine sont aussi des conséquences inévitables des mouvements matériels. Bien que l’atomisme ait un anneau résolument moderne, remarquez que, puisqu’il ne pouvait être basé sur l’observation de particules microscopiques comme l’est la science moderne, l’atomisme ancien n’était qu’une autre forme à la mode de spéculation cosmologique.

Les sophistes

Athènes au Vème siècle est une ville-état politiquement troublée: elle a subi une série d’attaques externes et de rébellions internes qu’aucune entité sociale ne pouvait envier. Pendant plusieurs décennies, cependant, les Athéniens maintiennent un gouvernement nominalement démocratique dans lequel (au moins certains) citoyens ont eu la possibilité de participer directement aux décisions sociales importantes. Cela a contribué à un regain d’intérêt pour la philosophie pratique. Des enseignants itinérants connus sous le nom de sophistes offrent à leurs élèves une formation à l’exercice effectif de la citoyenneté.

Comme l’objectif central de la manipulation politique est de déjouer et de vaincre publiquement un adversaire, les techniques rhétoriques de persuasion ont naturellement joué un rôle important. Mais le meilleur des sophistes a également utilisé les méthodes d’argumentation logique de l’Éléatique dans la poursuite d’objectifs similaires. Poussés par le désir de défendre des solutions rapides à des problèmes particuliers, leurs efforts ont souvent encouragé le relativisme ou l’esprit d’équipe.

Un sophiste nommé Gorgias, par exemple, soutient (peut-être ironiquement) que : (a) Rien n’existe ; (b) Si c’était le cas, nous ne pourrions pas le savoir ; et (c) Si nous savions quelque chose, nous ne pourrions pas en parler. Protagoras, d’autre part, suppose que puisque les êtres humains sont « la mesure de toutes choses« , il s’ensuit que la vérité est subjectivement unique à chaque individu.
Dans une veine plus politique, Thrasymaque soutient qu’il vaut mieux poser des gestes injustes que d’être victime de l’injustice commise par les autres. Les idées et les méthodes de ces penseurs ont fourni l’environnement intellectuel animé dans lequel les plus grands philosophes athéniens ont prospéré.

 

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Dans la mythologie grecque, le personnage de Nauplios (issu du grec ancien : Ναύπλιος qui signifie « marin ») est attribué à au moins deux héros marins.
Dans cet article, nous tâcherons de comprendre s’il s’agit de la même personne ou de héros distincts et comme vous allez le découvrir, ce n’est pas tout à fait clair !

Le plus célèbre Nauplios est le père de Palamède, aussi connu sous le nom de Nauplios le naufrageur, car il a fait se fracasser la flotte grecque contre les rochers, revenant de la guerre de Troie, pour se venger de la mort  de son fils.  Ce Nauplios père de Palamède est également impliqué dans les histoires d’Érope, la mère de Agamemnon et de Ménélas , et d’Augé, la mère de Télèphe (fils d’Hercule).
Apollonios de Rhodes, poète et mythographe, écrit que Nauplios, père de Palamède est la même personne que le Nauplios fils de Poséidon et d’Amymone et fondateur mythique de la ville de Nauplie.

Pour compliquer le tout, Nauplios est aussi le nom d’un des Argonautes, et bien qu’Apollonios de Rhodes fait de l’Argonaute un descendant direct du fils de Poséidon, le mythographe romain Hyginus les décrit comme la même personne. Cependant aucune source antique suivante ne les identifie au père de Palamède.

Que nous disent les sources ?

Nauplios, fils de Poséidon

Situation géographique de la ville de Nauplie en Grèce, dans le Péloponnèse.

Le dieu grec de la mer Poséidon a un fils avec Amymone, fille de Danaos qui se prénomme Nauplios.
C’est à ce dernier qu’on attribue la fondation de la ville de Nauplie  capitale de la région de l’Argolide située dans la péninsule du Péloponnèse.

 

Nauplios, fils de Poséidon est un célèbre navigateur qui a découvert la constellation de la Grande Ourse.
Apollonius de Rhodes écrit que ce Nauplios est l’ancêtre d’un Argonaute qui porte son nom.
Selon Phérécyde de Leros, historien du Vème siècle av. J.-C., Nauplios est le père de Damastor, et par lui, le grand-père de Péristène, et l’arrière grand-père de Polyclète. Il est reconnu comme un marin exceptionnel, et peut-être l’inventeur de la marine en tant que pratique.

Nauplios, père de Palamède

Nauplios est roi d’Eubée et père de Palamède prince grec parti combattre durant la guerre de Troie.

Représentation de Nauplios, roi d’Eubée (Evboeae Rex) et père de Palamède.

Il y a trois histoires importantes associées à ce Nauplios. Deux de ces histoires impliquent que Nauplios est appelé par deux rois à se débarrasser de leurs filles non désirées (non mariées). La troisième est l’histoire de la vengeance de Nauplios  pour le meurtre injuste de son fils Palamède durant la guerre de Troie.

Érope et Clymène

Selon la tradition suivie par Euripide dans sa pièce perdue Femmes Crétoises , Catrée, le roi de Crète, trouve sa fille Érope au lit avec un esclave et la livre à Nauplios afin qu’il la noie. Mais il l’épargne et arrange son mariage avec Plisthène roi de Mycènes.
Cependant, selon une autre tradition, rapportée par Apollondore, Cratée prend peur suite aux révélations d’un oracle qui décrète sa mort par un de ses enfants. Il donne ses deux filles à Nauplios afin de les vendre en terre étrangère. Selon ce récit,  Érope épouse aussi Plisthène et Nauplios épouse quant à lui Clymène.

Augé

Une histoire semblable à celle d’Érope est celle d’Augé, mère du héros Télèphe.
Son père découvre qu’elle est enceinte d’Hercule (qui est Hercule ?) et il la confie à Nauplios afin de la noyer. Fidèle à lui-même, Nauplios ne la noie pas mais la vend au roi  quidécouvre qu’Auge était enceinte et la donne à Nauplios pour être noyée mais Nauplios la vend au roi de Mysie, Teuthras.

La vengeance de Nauplios

Comme nous l’avons vu, Palamède combat pendant la guerre de Troie, mais est tué par ses propres hommes suite à la trahison d’Ulysse.
Nauplios se rend à Troie pour demander justice pour la mort de son fils, mais sans succès. Nauplios cherche donc à se venger d’Agamemnon et les autres rois grecs.
Lorsque la section de la flotte grecque d’Agamemnon rentre de Troie, elle est prise dans une tempête, cette même tempête suite à laquelle Ajax chavire et s’attire les foudres de Poséidon qui le transperce de son trident.
Profitant de la situation, Nauplios allume des feux de balises sur les rochers, qui incite les marins grecs à se diriger vers les lumières car ils pensent qu’ils marquent un port sûr.
De nombreux navires se fracassent contre les rochers et Nauplios attend les soldats qui parviennent à rejoindre la terre pour les tuer.

Selon Apollondore, la mise en place de faux feux de balises est une habitude de Nauplios, et il meurt lui-même de la même manière.
Selon d’autres sources, il se jette dans la mer car Ulysse survit à ce naufrage.

Nauplios, l’Argonaute ?

Nauplios est aussi le nom d’un des Argonautes, l’un de ceux qui se porte volontaire pour diriger l’Argos après la mort de Tiphys.
Selon Apollonios de Rhodes, il est le fils de Clytonée et un descendant direct du fils de Poséidon et Amymone: Nauplios.
Cependant, pour Hygin, auteur latin à cheval entre le Ier siècle avant et le Ier siècle après J.C-., le fils de Poséidon est la même personne que l’Argonaute.
Bien qu’il est plus plausible pour un Argonaute d’être encore vivant au moment de la guerre de Troie, que pour un fils de Poséidon et d’Amymone, et donc plus plausible pour le père de Palamède d’être le même que l’Argonaute (plutôt que le fils de Poséidon),  aucune source ancienne survivante ne l’identifie au père de Palamède.

Le mystère demeure !

Mais… ces imprécisions s’expliquent en partie par les nombreux siècles durant lesquels se sont racontées et écrites ces histoires.

 

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Le dynamomètre est un appareil de mesure d’une force ou d’un couple utilisant un ressort. On retrouve cet objet dans de multitudes d’industries et dans différents départements (recherche, qualité, laboratoire, production et bien d’autres) on note cependant que la majorité des dynamomètres sont maintenant numériques.

D’où vient-il ?

La première machine moderne remonte au début du XVIIIème siècle par Régnier qui inventa un outil capable de mesurer la force musculaire humaine mais aussi animale. Mais c’est en 1768 que ce dynamomètre rencontre un grand succès puisqu’il permet d’éprouver la valeur des bêtes. Cet appareil était à l’époque constitué d’un ressort elliptique en acier forgé recouvert de plomb, ce ressort était surmonté d’une double échelle en laiton avec une aiguille à deux flèches permettant la mesure.  Le dynamomètre est aujourd’hui utilisé pour mesurer diverses choses de la vie quotidienne pour vérifier la conformité d’un objet.

Schéma de principe d’un dynamomètre à ressort.

Comment ça marche ?

De nos jours, un dynamomètre mécanique est composé d’un curseur de mesure, des graduations avec un poids maximum mais aussi un crochet pour attacher l’objet en question. Pour effectuer cette mesure, il suffit de suspendre l’objet sur un crochet, d’attendre qu’il se stabilise et de lire la mesure. Le dynamomètre est un objet plutôt simple à utiliser qui, au fil du temps, s’est démocratisé et devenu de plus en plus pratique. On retrouve plusieurs sortes de dynamomètre, le dynamomètre mécanique et le dynamomètre numérique. Le dynamomètre numérique est un instrument portable contenant un capteur de force, une carte électronique, un logiciel et un afficheur. L’unité de force utilisée le newton (N), on note que par exemple la force du marteau sur un clou serait de 50 N mais que la poussée des rédacteurs d’un avion au décollage serait de 100 000 N.

Quelles utilisations ?

Étonnamment, un dynamomètre est utilisé dans plusieurs différentes industries plus diverses les unes que les autres. La plus répandue étant pour mesurer le poids de vos bagages ou de vos colis avant de l’envoyer afin de déterminer son poids. On l’utilise aussi pour des mesures en industrie, pour le contrôle de cartouches de gaz et le dosage de matière en laboratoire. Les physio/kinésithérapeutes utilisent aussi cet objet pour mesurer les déficiences musculaires mais aussi bien d’autres.

Pour résumé, le dynamomètre est un objet à la fois simple mais pratique que l’on a adopté pour de nombreux usages et industries, d’abord pour mesurer la valeur des bêtes et puis aujourd’hui en laboratoire. Le dynamomètre est facile à acquérir et à faire marcher, on le retrouve dans de nombreux sites spécialisés.

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Certains micro-organismes sont utiles et même nécessaires à la vie quotidienne. Cependant, il existe un grand nombre de micro-organismes qui peuvent causer des maladies ou endommager des ressources utiles. Différentes méthodes sont utilisées pour tuer les microorganismes nuisibles. La stérilisation est un processus qui détruit tous les micro-organismes et leurs spores, tandis que la pasteurisation détruit seulement les formes végétatives des bactéries et les spores survivent.

En bref : la différence entre stérilisation et pasteurisation

  • La stérilisation tue tous les micro-organismes, y compris les spores et les virus.
  • La pasteurisation ne détruit que les formes végétatives des bactéries, et les spores peuvent survivre.
  • La stérilisation peut être physique (chaleur, radiation) ou chimique (gaz, produits).
  • La pasteurisation est un processus thermique qui se déroule entre 62°C et 100°C.
  • Un produit stérilisé est totalement exempt de micro-organismes, alors qu’un produit pasteurisé doit être conservé au frais.

Tableau comparatif : Stérilisation vs Pasteurisation

Critère Stérilisation Pasteurisation
Objectif Éliminer tous les micro-organismes, y compris les spores. Éliminer les micro-organismes pathogènes pour rendre un produit sûr.
Température Généralement au-dessus de 100°C (115°C à 120°C). De 62°C à 100°C.
Durée Variable, souvent plus longue. Variable, de quelques secondes à 30 minutes.
Résultat Produit totalement stérile. Produit assaini, mais non stérile.
Conservation Longue durée, à température ambiante. Durée limitée, au frais.
Goût & Nutriments Peut altérer les qualités gustatives et nutritionnelles. Préserve en grande partie le goût et les nutriments.
Exemples Conserves, plats cuisinés, aliments pour bébé, instruments chirurgicaux. Lait, jus de fruits, bière, yaourt.

Qu’est-ce que la stérilisation ?

La stérilisation est la destruction de tous les micro-organismes et de leurs spores. Le processus tue les micro-organismes pathogènes et saprophytes, les formes végétatives et spores, les virus.

La stérilisation peut être physique ou chimique.

Stérilisation physique : les méthodes à la chaleur et à froid

Stériliser de manière physique quelque chose s’effectue de deux façons : la stérilisation à la chaleur ou la stérilisation à froid.

La stérilisation à la chaleur est sèche ou humide. Le premier utilise de l’air chaud (combustion) et le second de la vapeur d’eau (ébullition).

Avec l’augmentation de la température au-dessus de la température critique pour les micro-organismes, ils meurent rapidement. Le seuil critique varie selon les groupes de micro-organismes. Les formes végétatives des bactéries sont peu résistantes à la chaleur, les virus et les moisissures ont une résistance intermédiaire et les spores sont les plus résistantes. Le mécanisme d’action de la stérilisation à la chaleur est généralement limité à des changements irréversibles des protéines dans le cytoplasme (coagulation) et à l’inactivation de certaines enzymes importantes.

Une cuve de stérilisation ou stérilisateur d'outils chirurgicaux datant de la Première Guerre mondiale
Une cuve de stérilisation ou stérilisateur d’outils chirurgicaux datant de la Première Guerre mondiale

La stérilisation physique à froid se fait avec des filtres bactériens ou par radiation. Le rayonnement utilisé pour la stérilisation peut être un rayonnement ultraviolet non ionisant, des ultrasons ou encore des rayons ionisants. Les applications pratiques pour la stérilisation sont les rayons gamma des substances radioactives naturelles et les électrons à grande vitesse des appareils à haute tension. Ils ont un fort pouvoir pénétrant et les matériaux stérilisés ont une longue durée de conservation.

Stérilisation chimique : agents gazeux et liquides

Stériliser de manière chimique quelque chose s’effectue de deux façons : la stérilisation au gaz à l’aide d’agents chimiques ou la stérilisation chimique à froid.

La stérilisation chimique peut se réaliser par l’utilisation de:

  • Préparations contenant des halogènes (contenant du chlore ou de l’iode).
  • Dérivés du phénol.
  • Aldéhydes.
  • Les alcools.
  • Oxydants.
  • Tensio-actifs.
  • Composés de guanidine.
  • Acides et bases.
  • Préparations combinées, etc.

Les composés chimiques utilisés pour la stérilisation ont différents mécanismes d’action, avantages et inconvénients. Par exemple, les composés contenant du chlore libèrent du chlore, ce qui entraîne la formation de chloramines toxiques dans le cytoplasme bactérien. Ils ont un large spectre d’action et un fort effet bactéricide, mais un faible effet virucide, tuberculoïde, fongicide et sporicide. Ils dégagent une odeur irritante grave et irritent la peau et les muqueuses au contact. L’utilisation d’aldéhydes et d’acides nucléiques ont une action bactéricide, sporicide, fongicide et virucide. Les aldéhydes sont toxiques et irritants pour la peau, les muqueuses, les voies respiratoires, les yeux et ont un effet carcinogène. Ils ont une forte odeur irritante et un potentiel allergène élevé.

Pasteurisation : histoire, température et techniques

La pasteurisation est un processus qui tue les bactéries pathogènes en les chauffant à une certaine température pendant une période déterminée. La pasteurisation ne détruit que les formes végétatives des bactéries. Après la pasteurisation, les produits doivent être conservés au frais pour empêcher le développement des bactéries saprophytes survivantes.

L’origine historique de la pasteurisation tire son nom de Louis Pasteur qui l’utilise dans le cadre de la conservation du vin en 1865 mais il ne l’a pas inventée, juste brevetée. La plus ancienne trace de ce procédé de conservation remonte à un traité de Nicolas Appert en 1831, et sa mise en pratique remonte à 1846 lorsque Alfred de Vergnette démontre qu’en chauffant le vin, il se conserve plus longtemps et ne « tourne pas vinaigre ». Dans l’imaginaire commun, lorsqu’on parle de pasteurisation on pense au lait et c’est le chimiste allemand Franz von Soxhlet qui l’applique dès 1886.

La plage de température pour la pasteurisation s’étale généralement de 62°C à 100°C. Le temps de chauffage varie de moins d’une seconde à une demi-heure.

Les différentes durées et les températures de pasteurisation sont les suivantes :

  • La pasteurisation en cuve  se déroule à 63°C pendant 30 minutes.
  • La pasteurisation à courte durée à haute température s’effectue à 72°C pendant 15 secondes.
  • La pasteurisation à haute température et à court terme se déroule comme suit:
    • 89°C pendant 1,0 seconde.
    • 90°C pendant 0,5 seconde.
    • 94°C pendant 0,1 seconde.
    • 96°C pendant 0,05 seconde.
    • 100°C – 0,01 seconde, etc.

Le choix de la méthode de pasteurisation dépend généralement du type de produit pasteurisé, de son volume, de son utilisation, des micro-organismes cibles, de l’équipement disponible, etc.

La pasteurisation en cuve est principalement utilisée dans l’industrie alimentaire et vise à tuer les micro-organismes pathogènes et à augmenter la durée de conservation des produits. Il tue les micro-organismes pathogènes mais conserve la plupart des propriétés physico-chimiques des produits alimentaires. Il est utilisé dans la production de lait, de bière, etc.

Schéma du fonctionnement de la pasteurisation du lait
Schéma du fonctionnement de la pasteurisation du lait: le lait entre, est d’abord réchauffé pour rendre les enzymes qu’il contient non fonctionnelles, il est ensuite refroidi pour être mis en bouteille. La pasteurisation du lait empêche la prolifération des bactéries et garantit une meilleure conservation.

La pasteurisation à des températures plus élevées vise à tuer les bactéries pathogènes végétatives et les bactéries de détérioration, à dénaturer les protéines sériques et à éviter la synérèse. Il est utilisé dans la production de fromage, de yaourt, etc.

Par pasteurisation répétée (tyndallisation) il est possible d’obtenir un produit complètement stérile. Ce procédé est utilisé pour le traitement des milieux de culture, des médicaments, etc. qui contiennent des ingrédients thermolabiles comme les sucres et les protéines. La tyndalisation s’effectue par tranches de 30 minutes à une température de 100° C pendant plusieurs jours. Le premier chauffage vise à tuer les formes végétatives. Après le refroidissement, jusqu’au chauffage du lendemain, les spores survivantes se développent, ce qui permet à la chaleur de détruire leurs formes végétatives. Et ainsi de suite !

Avantages et inconvénients : le choix entre stérilisation et pasteurisation

Le choix entre stérilisation et pasteurisation dépend des compromis que l’on est prêt à faire entre sécurité, conservation et qualité du produit. Chaque méthode possède ses atouts et ses limites.

Les avantages et inconvénients de la stérilisation

  • Avantages :
    • Sécurité maximale : La destruction totale des micro-organismes garantit un produit parfaitement sain.
    • Longue conservation : Les produits stérilisés peuvent être conservés pendant de longs mois, voire des années, à température ambiante.
  • Inconvénients :
    • Altération du goût : Les hautes températures peuvent modifier les saveurs, les textures et la couleur du produit.
    • Perte nutritionnelle : La chaleur intense peut détruire une partie des vitamines et des nutriments sensibles.

Les avantages et inconvénients de la pasteurisation

  • Avantages :
    • Préservation des qualités : Le goût, la couleur et la valeur nutritionnelle des aliments sont mieux préservés que lors de la stérilisation.
    • Procédé moins coûteux : La pasteurisation est souvent plus rapide et moins gourmande en énergie.
  • Inconvénients :
    • Durée de conservation limitée : Les produits pasteurisés doivent être conservés au frais et consommés rapidement.
    • Risque résiduel : Comme les spores survivent, il existe toujours un faible risque si la chaîne du froid est rompue.

Guide pratique : comment stériliser des bocaux à la maison ?

La stérilisation à domicile est une méthode traditionnelle pour conserver vos légumes, fruits et plats cuisinés sur le long terme. C’est un procédé simple, mais qui demande rigueur et précision.

Matériel nécessaire

  • Des bocaux en verre avec un couvercle hermétique ou des joints en caoutchouc neufs.
  • Une grande marmite ou un stérilisateur.
  • Un torchon propre.

Les étapes de la stérilisation

  1. Préparation des bocaux : Lavez soigneusement les bocaux et les couvercles. Pour les stériliser avant remplissage, plongez-les dans l’eau bouillante pendant 10 minutes et laissez-les sécher sans les essuyer.
  2. Remplissage : Remplissez les bocaux avec votre préparation (légumes, sauce, confiture…), en laissant un espace vide de 1 à 2 cm sous le couvercle.
  3. Fermeture : Fermez hermétiquement les bocaux. S’ils ont un joint en caoutchouc, il doit être neuf et bien positionné.
  4. Traitement thermique : Placez les bocaux dans la grande marmite, séparés par un torchon pour éviter qu’ils ne s’entrechoquent. Couvrez-les d’eau, et portez à ébullition. Comptez le temps de stérilisation (qui varie selon le type d’aliment) à partir du moment où l’eau bout.
  5. Refroidissement : Laissez les bocaux refroidir dans l’eau avant de les retirer. Assurez-vous ensuite qu’ils sont bien scellés en vérifiant que le couvercle est bombé vers l’intérieur.

FAQ : Stérilisation et pasteurisation

Quelle est la principale différence entre la stérilisation et la pasteurisation ?

La stérilisation détruit tous les micro-organismes, y compris les spores et les virus, tandis que la pasteurisation ne détruit que les formes végétatives des bactéries.

Qu’est-ce que la stérilisation détruit exactement ?

La stérilisation élimine tous les micro-organismes pathogènes et saprophytes, les virus, et surtout, les spores bactériennes qui sont très résistantes.

Quels sont les deux types de stérilisation ?

La stérilisation peut être physique (chaleur sèche ou humide, radiation) ou chimique (gaz, produits chimiques).

Qu’est-ce que la pasteurisation détruit ?

Elle ne détruit que les formes végétatives des bactéries. Les spores survivent à ce processus.

Pourquoi les produits pasteurisés doivent-ils être conservés au frais ?

Ils doivent être conservés au frais pour empêcher le développement des spores et des bactéries saprophytes qui ont survécu au processus de pasteurisation.

Quel est le rôle de Louis Pasteur dans la pasteurisation ?

Louis Pasteur a breveté le procédé pour la conservation du vin en 1865, bien que le principe ait été utilisé plus tôt par d’autres.

Quelle est la plage de température utilisée pour la pasteurisation ?

La pasteurisation se fait généralement à des températures allant de 62°C à 100°C, pendant des durées variables (de quelques secondes à 30 minutes).

Un produit pasteurisé est-il totalement stérile ?

Non, il n’est pas totalement stérile. Il est assaini, mais il contient encore des micro-organismes, notamment des spores, contrairement à un produit stérilisé.

Qu’est-ce que la tyndallisation ?

La tyndallisation est une méthode de stérilisation répétée sur plusieurs jours pour tuer progressivement les formes végétatives et les spores. Elle est utilisée pour les produits contenant des ingrédients sensibles à la chaleur.

Quel est l’objectif de la pasteurisation du lait ?

La pasteurisation du lait vise à tuer les bactéries pathogènes pour le rendre sûr à la consommation, tout en préservant ses qualités nutritionnelles et son goût, contrairement à la stérilisation qui les altère davantage.

Quel est le mécanisme d’action de la stérilisation à la chaleur ?

Elle agit en provoquant la coagulation des protéines dans le cytoplasme des micro-organismes et en inactivant des enzymes essentielles à leur survie.

Qu’est-ce qu’une pasteurisation à haute température et courte durée ?

C’est une méthode de pasteurisation qui utilise des températures élevées (jusqu’à 100°C) pendant un laps de temps très court (moins d’une seconde) pour détruire rapidement les bactéries.

Conclusion

La stérilisation et la pasteurisation sont deux processus fondamentaux de conservation, mais avec des objectifs et des résultats bien distincts. La clef de leur différence réside dans leur efficacité : la stérilisation offre une destruction totale des micro-organismes, garantissant l’absence de toute vie microbienne. La pasteurisation, elle, est une solution plus ciblée et moins agressive, qui vise à éliminer les agents pathogènes tout en préservant les qualités gustatives et nutritionnelles des aliments. Le choix entre l’une ou l’autre dépend donc du produit, de son usage et du niveau de sécurité requis.

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Je discutais ce matin en « visio » avec Vincent Delourmel. C’est un illusionniste et un artiste de la mémoire. Il m’expliquait qu’il avait complètement abandonné son premier métier de producteur d’évènements autour de la « magie ». Il se consacre désormais aux conférences et se produit comme mnémoniste. Et il en vit apparemment très bien.

Peu de gens peuvent prétendre, comme lui, vivre de l’art de la mémoire. C’est que, pour devenir un mnémoniste hors pair il faut s’entrainer tous les jours. C’est un métier. Personne ne pourra faire de vous un mémorisateur prodige en 10 leçons. Vous pouvez certainement passer d’une mémoire de poisson rouge à une mémoire d’éléphant. Oui, mais vous ne le ferez jamais rapidement et facilement.

En fait, améliorer l’efficacité de sa mémoire n’est pas vraiment difficile. Mais cela ne sera jamais rapide. C’est du rêve. Vous pouvez, certes, mettre en place rapidement des stratégies efficaces. Vous pouvez même réussir tout de suite quelques mémorisations qui vous paraissaient hors de portée dix minutes avant. Mais il faut ensuite vous y tenir. Sinon, vous aurez juste allumé quelques feux qui s’éteindront d’eux-mêmes.

La plupart du temps, c’est ce qu’il se passe. Et le bénéfice constaté reste très ponctuel. Vincent Delourmel a fait autrement. Il n’avait probablement pas une mémoire exceptionnelle. Mais cela fait une vingtaine d’années qu’il la fait travailler avec constance. Elle est devenue exceptionnelle.

Mais est-ce là votre but ? Voulez-vous en faire un spectacle ? Hum… Si ce n’est pas le cas, avoir une excellente mémoire, ça vous suffirait peut-être, non ?

Ça, c’est possible. Pas rapidement, non, mais assez facilement. Toutefois, il faut bien comprendre auparavant comment ça fonctionne.

 

Pourquoi, en général, vous ne donnez pas suite, quand on vous donne les clés pour mieux mémoriser ?

 

Vous pouvez  trouver assez facilement des livres, des sites internet qui vous proposent des exercices pour améliorer votre mémoire. Vous les ferez peut-être un peu au début. Par curiosité, ou par jeu. Vous obtiendrez quelques résultats. Et puis vous laisserez tomber et vous passerez finalement à autre chose.

Au début, je trouvais que les gens manquaient vraiment de persévérance. Aujourd’hui, je les comprends mieux. Le manque de constance, les abandons, tout cela vient probablement d’une compréhension limitée du fonctionnement de la mémoire. Les vendeurs de méthodes n’insistent pas assez sur la nécessité d’avoir une motivation à long terme.

En fait, il faut pratiquement se former à améliorer sa mémoire. Sinon, on la « bricole » comme quelqu’un voudrait régler et préparer un moteur pour la compétition sans connaître le fonctionnement du dit moteur…

Cette « formation » doit se faire sur deux axes : la connaissance et la motivation. La connaissance, parce que si vous voulez régler au petit poil votre moteur mnésique, vous devez connaître son fonctionnement. La motivation, parce que sans elle, vous n’irez pas au bout des choses.

Pour ce premier article sur JeRetiens, je m’en tiendrai à la connaissance. La mémoire est un sujet extrêmement touffu. La quantité d’informations est tellement importante qu’on peut vite s’y perdre. J’y pensais, l’an dernier, en préparant une conférence pour le Congrès de la Mémoire.

En général, on ne peut pas espérer faire mémoriser grand-chose en une heure de conférence. Vous pouvez être bien compris sur le moment, mais le lendemain il n’en restera que 5 %. Je me suis donc demandé comment impacter les esprits de sorte qu’il leur en reste au moins 10 % et que ce soient les 10 % les plus pertinents.

Comment comprendre votre mémoire ?

Je voulais que ces 10 % soient si peu encombrants qu’ils puissent tenir en deux lignes. Mais que ces deux lignes contiennent toute la logique du processus ! Et que ce soit facilement mémorisable. Et que cela permette de comprendre comment agissent les méthodes ou les exercices qu’on vous propose pour donner un coup de jeune à vos capacités de mémorisation.

L’année précédente, j’avais regroupé les principaux processus à l’œuvre en deux chaînes distinctes. Je les avais baptisées séquence neurologique et séquence cognitive. Déjà, j’expliquais,  dans un article ou dans un autre, que les éléments de la séquence cognitive étaient capables de « booster » ceux de la séquence neurologique…

Mais ce n’était pas assez synthétique. La solution ?  Un schéma. Une image qui vous explique tout. Si vous ne deviez retenir que ça, vous en sauriez déjà plus long que certains auteurs qui parlent de la mémoire sans même avoir les connaissances scientifiques requises.

Schéma du fonctionnement du cerveau pour la mémoire
Comment fonctionne la mémoire ?

Cela demande une petite explication, mais sans plus.

Partez du constat que la mémoire est le processus par lequel vous pouvez stocker quelque part une information pour la rappeler à votre conscience le jour où vous en aurez besoin.

Il en résulte que tout commence par une information, ce que vous voyez à gauche du schéma. Et que tout aboutit au rappel de cette information, à droite. Sinon, on ne verrait pas bien à quoi pourrait servir notre appareil mnésique ! Entre les deux, il se passe évidemment des choses, tant sur le plan neurologique que sur le plan cognitif. Je vais essayer de vous expliquer ça le plus simplement du monde.

La séquence neurologique

C’est la ligne du haut. Une séquence c’est une suite d’opérations qui se produisent dans un ordre déterminé. C’est bien le cas ici.

En effet, une information doit d’abord être perçue pour entrer dans la machine mnésique. Elle doit ensuite cheminer, sous forme d’un influx nerveux,  c’est la transmission. Puis, il faut bien qu’elle soit stockée quelque part.

Ce stockage n’a rien d’un rangement statique. Au contraire, l’information est intégrée parmi d’autres informations de même nature, apparentées, ou avec lesquelles existent des relations sémantiques ou de contiguïté.

Ainsi, l’information « pompier » sera associée à des informations apparentées : feu, camion, échelle, citerne, tuyau, accident, voiture désincarcération, noyade,  etc. Et avec les images correspondant à ces concepts.

L’intégration plonge donc l’information au cœur d’un environnement sémantique. C’est un peu comme si elle ressemblait désormais à un document pourvu de liens cliquables menant aux autres informations avec lesquelles elle entretient des rapports.

Et ce n’est pas fini. Elle est ensuite consolidée par un processus naturel nocturne. La zone cérébrale de votre hippocampe « rallume » alors tous les circuits mnésiques qui ont amené des informations à s’intégrer pendant la journée. La consolidation, c’est donc une sorte de révision systématique, mais tout en dormant !

La séquence neurologique est absolument automatique et vous n’avez aucune prise directe dessus. Mais elle est sensible à votre hygiène de vie et à l’état de vos « capteurs » (oreilles, yeux, peau…). Si, par exemple, vous êtes hypoacousique, si vous fumez des substances étranges, si vous buvez beaucoup d’alcool, si vos lunettes en sont plus adaptées, si vous respirez des solvants au travail, si vous mangez gras, etc. cette séquence sera déficiente.

Inversement, si vos capteurs sont en pleine forme et que vous avez une hygiène de vie irréprochable, cette séquence sera parfaite !

La séquence cognitive

C’est la ligne du bas.

D’abord le trio Intention, attention, concentration. C’est bien simple, il n’y a pas de concentration sans attention, et pas d’attention sans intention de mémoriser. Or, cet ensemble conditionne la qualité de la perception.

Ensuite le trio organisation, catégorisation et indices de récupération. Par exemple, vous retiendrez mieux une liste classée par catégories qu’une liste en vrac. Vous retiendrez mieux le cheminement d’une intervention orale à faire sans notes si vous avez fait un plan logique, organisé. C’est ce que fait votre cerveau la nuit en produisant, au naturel, des classements arborescents. Quant aux indices de récupération, ce sont des liens intentionnels entre l’information à retenir et une information marquante déjà bien connue. Tout cet ensemble agit fortement sur l’efficacité du stockage et la qualité de l’intégration.

Enfin, les répétitions intentionnelles viennent renforcer considérablement l’effet de la consolidation neurologique.

Contrairement à la séquence neurologique, la séquence cognitive est sous votre responsabilité directe. C’est vous qui décidez. Vous pouvez avoir envie de mémoriser quelque chose ou pas. Vous pouvez choisir de vous concentrer sur certaines informations. Vous pouvez rester brouillon ou décider d’organiser vos pensées ou vos apprentissages, utiliser des indices de rappel ou non. Relire, revoir, réviser, répéter, vous rafraîchir la mémoire ne peut être décidé que par vous.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la séquence neurologique, que nous allons ici supposer parfaite, n’assure qu’un service minimal pour la survie. Pour s’élever au-dessus de ce niveau, il faut la nourrir. Cela, c’est le rôle de la séquence cognitive, et mieux vous l’activez, meilleure sera l’efficacité de votre mémoire. Vous connaissez  maintenant les leviers qui sont à votre disposition pour obtenir ou retrouver une excellente mémoire…

Le vrai secret d’une mémoire performante : activer votre séquence cognitive

Vous pouvez engranger des perceptions subliminales, mais votre cerveau ne saura pas à quel univers sémantique l’intégrer. Pour améliorer votre perception, il faut vouloir mémoriser. Après les études, c’est souvent moins le cas…

Vous devez alors prêter plus d’attention aux informations que vous voulez conserver en mémoire. C’est nécessaire pour que la perception soit suffisamment bonne.  Sinon, le rappel ne pourra pas ramener plus à la conscience qu’il n’en est entré dans les tuyaux !

Plus haut, j’ai affirmé que l’organisation facilite la remémoration. Pourquoi ? Parce que vous évitez à votre cerveau d’avoir à analyser la logique interne de ce que vous voulez garder en tête. En cas de données en vrac, il devra les analyser. Et,  si c’est complexe, son interprétation sera erronée. L’intégration ne se fera pas dans les bons univers et le rappel ne fonctionnera pas.

Les études montrent, en effet, qu’il stocke par catégories, par familles, par univers. Si vous faites ce travail en amont, vous lui facilitez le travail. De plus, les catégories, les arborescences sont des indices de récupération.

C’est-à-dire des informations mémorables reliées à celle que vous voulez mémoriser. Il existe bien d’autres indices que les catégories. Ils peuvent être sémantiques, spatiaux, de contiguïté linguistique ou autre. Ainsi, je sais que Victor Hugo est mort en 1885 parce que je sais déjà que ma grand-mère est née en 1895 et a toujours dit que c’était 10 ans après la mort de Victor… Vous pouvez aussi vous rappeler mon nom parce qu’il vous rappelle celui de votre beau-frère. Etc.

Restent les répétitions. Sous forme de relectures, révisions ou rediscutions, elles rallument les circuits neuronaux. Et à chaque répétition, ils s’allument plus longtemps. C’est un sacré renforcement du travail basique de votre hippocampe. Il n’y a pas mieux pour renforcer la consolidation.

Et maintenant, à vous de mémoriser ça !

Le schéma que je vous ai donné est un plan de récupération. On désigne ainsi un plan contenant des indices de récupération. Ainsi il ne devrait pas être trop difficile de vous rappeler que la mémorisation commence avec une information et se vérifie en bout de chaîne par le rappel. Note : à propos, rappel ou récupération, c’est la même chose.

Information et rappel ont donc désormais le statut d’indices de rappel. Vous allez certainement vous rappeler qu’il y a quelque chose au milieu. Qu’il s’agit de deux séquences. Vous voyez que ça s’emboite, que c’est organisé. Ça va donc vous servir d’indice pour retrouver qu’une séquence est neurologique et l’autre cognitive… C’est facile, c’est binaire.

C’est seulement arrivé là que commence l’apprentissage ou le rappel du contenu.

Mémoriser la séquence neurologique est aisé, car c’est une séquence absolue. Si vous oubliez un maillon, la mémoire ne marchera pas. Vous sentez que vous ne passerez pas de la perception au stockage ou de la transmission au rappel. C’est une aide formidable pour vous rappeler perception ► transmission ► stockage ► intégration ► consolidation. Avec un peu… d’attention, ça vous revient à tous les coups.

Mémoriser la séquence cognitive est un peu moins évident si d’ordinaire vous ne l’activez pas complètement.  Néanmoins, la logique interne est assez facile à retenir : intention ► attention ► concentration ► organisation ► catégorisation ► indices de rappel ► répétitions.

Si vous n’avez pas l’habitude de vous en servir systématiquement, vous oublierez peut-être les indices de rappel. À noter qu’ils peuvent être ajoutés au moment des répétitions, même si c’est un peu moins efficace qu’en amont.

Et maintenant, évaluez votre profil de mémorisation !

Utilisez-vous à fond tous les 7 leviers de la séquence cognitive ? Hum…. Le petit exercice que je vous suggère maintenant va vous permettre de faire le point.

Je vous propose une sorte de test. Regardez bien ce tableau. Il reprend les 7 points de la séquence cognitive : intention, attention, concentration, organisation, catégorisation, indices de récupération et répétitions.

Intention Attention Concentration Organisation
Catégorisation Indices de récupérations Répétitions NOTE finale

 

Dans chaque case, donnez-vous une note de 1 à 10. Vous n’avez jamais particulièrement l’intention de mémoriser les informations qui vous parviennent ? Notez 1 (personne ne mérite 0…). Vous l’avez en permanence du matin au soir ? Notez 10 (hum… je me demande si même un mnémoniste professionnel se noterait 10…). Entre les deux, sur une échelle de 1 à 10 tâchez d’évaluer votre niveau d’intention.

Faites la même chose pour les 6 points suivants. Enfin, additionnez le tout dans la dernière case. Si tout était parfait, vous auriez 70 points.

La première fois que j’ai inauguré ce « test », il y a une trentaine d’années, je n’avais obtenu que 38 points. À peine la moyenne, et j’étais pourtant encore jeune. Mais je n’étais déjà plus étudiant et mon intention de mémoriser en avait déjà pris un coup. J’ai pas mal vieilli depuis, et pourtant mon évaluation est maintenant bien meilleure ! Bon, d’accord, ça ne s’est pas fait tout seul. Je me suis entraîné ! Ça devrait vous encourager…

Un exemple à ne pas suivre

Regardons maintenant un résultat tel que celui-ci :

Intention (2) Attention (5) Concentration (2) Organisation (6)
Catégorisation (3) Indices de récupérations (3) Répétitions (9) NOTE finale (30)

 

Il s’agit d’une étudiante plutôt dilettante, qui ne se soucie pas vraiment de mémoriser, qui estime avoir une attention moyenne et très peu de facultés de concentration. Néanmoins, elle organise plutôt sa matière, mais sans faire de catégories ni se soucier de placer des indices de récupération. En revanche, c’est une championne des répétitions…

Ce portrait n’est pas vraiment anecdotique. Il est même justement assez fréquent chez les élèves et les étudiants. Et il peut se poursuivre dans la vie ensuite. C’est un tableau typique de quelqu’un qui ne sait pas comment fonctionne sa mémoire. Je dirais même, qui la maltraite.

Avec une aussi faible intention, elle ne met pas en rayon des données très utilisables. Sans doute les études ne l’intéressent-elles pas. Elle est quand même de bonne volonté. Son attention moyenne et son organisation (souvent disparate, avec des fiches, des résumés, des « antisèches »…) compensent sans doute un peu. Le manque d’indices de récupération, en revanche, est flagrant alors que les cours devraient en fournir ou bien l’on devrait s’en inventer.

Et surtout, cerise sur le gâteau, quelle énergie dépensée pour pas grand-chose dans les répétitions ! De quoi s’épuiser à répéter, à réviser, à faire et refaire sans résultat vraiment probant.

 

Et vous, quel est votre score ?

 

Pour en savoir plus  c’est ici ou plus précisément sur l’attention et la concentration c’est par là.
C’est sur ce blog que j’avais commencé à expliquer les deux séquences. Mais, à l’époque, je les mélangeais un peu… Ce que vous venez de lire est beaucoup plu clair. En revanche, vous en aurez plus sur l’attention et la concentration.

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