Les jeux olympiques en Grèce antique

Dans l’antiquité, Olympie est un sanctuaire panhellénique consacré à Zeus. Tous les quatre ans, une foule venue de tout le monde grec y fait la fête en l’honneur du dieu.
Après les processions, les prières, et les sacrifices, des jeux opposent les meilleurs athlètes des meilleures cités.
Les jeux olympiques ont lieu tous les quatre ans et duraient sept jours.

Organisation des olympiades

Les athlètes venus de l’ensemble du monde grec, se rendent à Olympie, dans la partie occidentale du Péloponnèse, avec l’espoir de remporter un prix. Celui-ci consiste en un rameau d’olivier, appelé Kotinos, coupé de l’olivier sacré.
L’intervalle de quatre années qui sépare les jeux est appelé olympiade.

Les jeux olympiques comme repères historiques

Nous ignorons la date exacte à laquelle ils se déroulent, mais nous savons qu’il s’agit de la première lune après le solstice d’été, qui se situe entre la dernière semaine de juillet et la première moitié du mois d’août. Et il semble qu’à une époque reculée les Jeux sont associés à des rites de fertilité et à des fêtes de la moisson. À partir de 776 av. J.-C., ils servent de référence au calendrier grec, lui-même établi sur la base du mois lunaire.

Les jeux olympiques prennent une telle importance dans la vie des Grecs qu’ils ne tardent pas à s’en servir comme base de calcul pour dater les évènements de leur longue histoire.

La trêve sacrée

Un an avant le début des jeux, les dignitaires Éléens responsables de leur déroulement envoient des messagers dans toutes les régions de l’espace helladique et dans toutes les colonies grecques dispersées autour de la Méditerranée, des colonnes d’Hercule (qui est Hercule ?) à la Grande Grèce, de l’Asie Mineure à la mer Noire et à la mer d’Azov.
Ils ont pour mission de faire connaître la date à laquelle commencent les jeux et donc la date d’entrée en vigueur de la trêve sacrée, qui impose l’arrêt de toutes les hostilités entre les Cités-États grecques. Pendant cette période, les exécutions capitales sont également reportées.

Les Jeux Olympiques sont les plus anciens des quatre fêtes panhelléniques d’athlétisme. La notoriété du sanctuaire d’Olympie est alors bien établie et son prestige croît avec celui des Jeux. Vers le milieu du Vème siècle av. J.-C. les Elidiens achèvent un nouveau temple consacré au dieu des dieux de la mythologie grecque, à Zeus Olympien.

Sept jours de jeux

Les jeux olympiques durent sept jours. Le premier et le dernier jour sont dédiés aux rites entourant les Jeux Olympiques. Les épreuves ont lieu du deuxième au sixième jour.

  • Le premier jour des Jeux, des sacrifices sont réalisés en l’honneur de Zeus, de Héra, et du héros Pélops, le fondateur des jeux olympiques. Les athlètes prêtent le serment de respecter les règles, ainsi que les Hellanodikai de juger équitablement; à la fois juges et arbitres ces derniers ont l’entière charge du respect des règles et de l’application des punitions. Les sanctions sont très sévères pour les athlètes et entraîneurs et sans appel, tout spécialement en cas de corruption, qui est considérée comme un crime odieux.
  • Le deuxième jour, les épreuves commencent. Elles durent jusqu’au sixième jour compris.
  • Le septième jour, les récompenses sont distribuées dans le temple de Zeus. Les fêtes s’achèvent par un banquet, auquel participent les vainqueurs et les organisateurs des jeux.

Les épreuves

Les concours comportent une grande variété d’épreuves, mais les Jeux Olympiques ne sont constitués à l’origine que d’épreuves de force et d’endurance. Ce n’est qu’au cours des siècles que d’autres épreuves se sont ajoutées jusqu’à inclure le spectacle populaire des courses de chars, en contraste avec les compétitions d’athlétisme individuel.

Au départ, les Jeux ne comportent que la course du stade, sur la longueur du couloir du stade d’Olympie soit 192,27 mètres.

Le site du Stade d'Olympie où se déroule les épreuves de course, aujourd'hui (et vide, ce qui est rare !)
Le site du Stade d’Olympie où se déroule les épreuves de course, aujourd’hui (et vide, ce qui est rare !)

Ensuite vient la course de fond. L’épreuve la plus prestigieuse, dont le vainqueur donne son nom à l’olympiade. Quand les concurrents sont très nombreux, on procède au système des éliminatoires et à une finale.

Le Pentathlon est ensuite mis au point, épreuve pour un athlète complet il comprend cinq disciplines, disputées dans cet ordre, en un seul après-midi : le saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot, course à pied et lutte.

Épreuves des sports pratiqués lors des Jeux Olympiques antiques

Le saut en longueur

Le saut en longueur pratiqué avec un court élan moins rapide que le nôtre; les athlètes ameublissent le sol à l’endroit qui réceptionne leur bond et sautent en tenant dans chaque main un haltère après s’être élevés sur un sol dur. Ces haltères de un à cinq kilos, en pierre ou en bronze, en forme de demi-sphères creusées d’une cavité dans laquelle on introduit la main ou composées de deux masses réunies par un manche courbe servant de poignée, sont également utilisés dans les exercices d’assouplissement. Les pieds doivent impérativement s’imprimer sur le sol.

Le lancer du javelot

Le lancer du javelot est une épreuve durant laquelle le lanceur cherche à atteindre une cible ou à projeter l’arme le plus loin possible.

La course / les courses

La course comporte plusieurs épreuves distinctes: la course de vitesse de la longueur du stade; de la double longueur du stade de 385 mètres à Olympie; de la quadruple longueur du stade (hippios) beaucoup plus rare, et de la course de fond (dolichos) de 7, 12 ou 20 stades, qui peut atteindre quatre kilomètres.

La lutte

La lutte est un sport dans lequel les athlètes ameublissent le sol avec une pioche et l’arrosent avec de l’eau. Il s’agit de l’effort préliminaire servant aussi d’exercice d’entraînement.
Ensuite, les lutteurs s’enduisent le corps d’huile pour être moins saisissables. Puis ils s’affrontent deux à deux selon le tirage au sort, tête baissée, en cherchant à se saisir par les poignets, le cou ou à mi-corps.
Le but est de renverser trois fois son adversaire sur le dos tout en restant debout et en exécutant des figures précises enseignées par le maître. Les coups de tête sont autorisés  mais les coups de poing sont formellement interdits.

Le pugilat

Le pugilat (23ème Olympiade) est proche de la boxe. Les mains, les poignets et l’avant-bras des pugilistes sont entourés de lanières de cuir parfois hérissées de plomb et de fer. Leur tête est protégée par une calotte de bronze. Les combats, non limités dans le temps, ne sont jamais interrompus. Les coups sont surtout portés à la tête, la garde restant haute et le bras tendu. La seule règle est de ne pas tuer l’adversaire.

La course de chars

Des courses d’attelages apparaissent à partir de la 25ème Olympiade. La course de chars (25ème Olympiade) et la course très spectaculaire de chevaux montés (33ème Olympiade).

Le pancrace

Le pancrace (33ème Olympiade) est une combinaison violente de lutte et de pugilat où tous les coups étaient permis (sauf de mordre et d’aveugler l’adversaire). Les athlètes combattent dans la skamma.

Et les Jeux Olympiques modernes ?

Les Olympiades antiques se sont déroulées pendant près de 1200 ans à Olympie et lorsqu’elles se sont terminées en 393 après J.C., trois cent vingt éditions ont eu lieu. Les premiers Jeux Olympiques dont on possède une trace datent de 776 avant J.-C où le nom du premier vainqueur de la course, Corèbe d’Élis est inscrit.

Les Jeux Olympiques modernes débutent en 1896 et se déroulent à chaque édition dans un pays différent. A l’inverse des Jeux Olympiques antiques qui pratiquent une trêve sacrée, les Olympiades modernes ont annulé trois de leurs éditions en raison des Guerres mondiales, en 1916, 1940 et 1944.

 

 

Sam Zylberberg
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