Sunnites vs Chiites : comprendre les clivages et les points communs de l’Islam

A travers cet article, comprenez les nuances entre les différentes branches de l’Islam.
Dans un premier temps seront exposés les deux courants sunnite et chiite ainsi que leurs différences et les raisons de leur opposition.
Dans un second temps, seront décryptées les différentes mouvances inhérentes aux branches de l’Islam: le wahhabisme, le salafisme et le takfirisme.

Sunnites et Chiites : l’essentiel à retenir

La division entre sunnites et chiites, les deux principales branches de l’islam, est avant tout historique et politique, née de la question de la succession du Prophète Mahomet en 632.

  • Sunnites (majoritaires : ~85-90% des musulmans) :
    • Croient que le calife (chef spirituel et politique) doit être élu par la communauté, privilégiant la tradition (Sunna).
    • Considèrent Abu Bakr comme le premier calife légitime.
    • Se trouvent majoritairement en Arabie Saoudite, en Égypte, en Turquie.
  • Chiites (minoritaires : ~10-15% des musulmans) :
    • Croient que le chef doit être un descendant direct du Prophète, par l’intermédiaire de sa fille Fatima et de son cousin/gendre Ali ibn Abu Talib (l’Imamat).
    • Considèrent Ali ibn Abu Talib comme le seul héritier légitime du Prophète Mahomet.
    • Se concentrent principalement en Iran, en Irak, au Bahreïn.

Au-delà de la succession, les différences s’étendent à la jurisprudence islamique, l’interprétation des textes sacrés, la vénération de figures religieuses et certaines pratiques rituelles.

L’Islam Sunnite et l’Islam Chiite

Les musulmans sunnites et chiites partagent les croyances islamiques et les articles de foi les plus fondamentaux et constituent les deux principaux sous-groupes de l’Islam. Ils diffèrent cependant.
Cette séparation ne découle pas de distinctions spirituelles mais bien de distinctions politiques. Au fil des siècles, ces différences politiques ont donné naissance à un certain nombre de pratiques et de positions diverses qui ont pris une signification spirituelle.

 

Critère Islam Sunnite Islam Chiite
Origine de la division Question de la succession politique après la mort du Prophète Mahomet. Question de la succession politique après la mort du Prophète Mahomet.
Leadership post-Prophète Le chef (calife) doit être élu par la communauté (consensus). Le chef (Imam) doit être un descendant direct du Prophète Mahomet (via Ali ibn Abu Talib).
Premiers successeurs légitimes Abu Bakr, puis Umar, Uthman, et Ali. Ali ibn Abu Talib, puis une lignée d’Imams désignés.
Autorité spirituelle Principalement les oulémas (savants religieux) et l’interprétation de la Sunna. Pas d’infaillibilité après le Prophète. Les Imams sont infaillibles et vénérés comme des guides divins.
Acceptation des Hadiths Acceptent un large éventail de transmetteurs de Hadiths. Principalement ceux transmis par la famille du Prophète Mahomet (Ahl al-Bayt) et leurs partisans.
Vénération/Intercession Rejettent la vénération des saints et l’intercession. Vénération des Imams et pèlerinages à leurs tombes pour l’intercession.
Répartition géographique majeure Arabie Saoudite, Égypte, Turquie, Indonésie, majorité des pays arabes. Iran, Irak, Bahreïn (concentrations importantes).

Une question d’autorité

Le schisme entre chiite et sunnite remonte à la mort du prophète Mahomet en 632 (Il est important de noter que le nom du Prophète peut s’écrire de différentes manières, les plus courantes étant Mahomet, Mohammed ou Muhammad. Ces variations sont dues aux différentes translittérations du nom arabe original vers le français et d’autres langues.). Cet événement a soulevé la question de savoir qui allait prendre la direction de la communauté musulmane.
Cette divergence fondamentale a émergé immédiatement après le décès du Prophète Mahomet en 632. Alors que la majorité de la communauté, qui deviendra plus tard sunnite, acceptait la désignation par consensus des Compagnons pour élire le nouveau chef – désignant ainsi Abu Bakr comme le premier calife – une minorité croyait fermement que le leadership devait rester au sein de la famille du Prophète, et devait donc revenir à son cousin et gendre, Ali ibn Abu Talib. Cette question de la légitimité du commandement a non seulement créé une scission politique, mais a progressivement donné naissance à des corpus théologiques et juridiques distincts, chacun élaborant sa propre vision de l’autorité religieuse et de l’interprétation des textes sacrés. »

Qu’est-ce qu’un sunnite ?

Le sunnisme est la branche la plus importante et la plus orthodoxe de l’Islam.
Étymologiquement, Le mot sunnite vient de سني  (sunnīy) en arabe qui signifie « voiecela se traduit dans le concept du sunnisme: « celui qui suit la tradition du Prophète », un musulman orthodoxe, donc.

Les musulmans sunnites sont d’accord avec de nombreux compagnons du Prophète Mahomet au moment de sa mort : le nouveau chef doit être élu parmi ceux qui sont capables de le faire. Par exemple, après la mort du prophète Mahomet, son ami proche et conseiller, Abu Bakr, est devenu le premier calife (successeur du Prophète ou député du Prophète) de la nation islamique.

C’est à ce niveau que le différend apparaît: certains musulmans pensent que l’autorité aurait dû rester au sein de la famille du Prophète, parmi ceux qu’il a nommés spécifiquement, ou parmi les imams nommés par Dieu lui-même.

Représentation du Prophète, de Abu Bakr, Omar, Allah pour les musulmans sunnites
La représentation calligraphique de figures religieuses de l’islam sunnite, telles que Mahomet, Abu Bakr, Omar, Othman, Ali, Hasan ibn Ali et Hussein ibn Ali, ainsi qu’Allah (Dieu).

Qu’est-ce qu’un chiite ?

Les musulmans chiites croient qu’après la mort du prophète Mahomet, la direction aurait dû passer directement à son cousin et gendre, Ali ibn Abu Talib.
Tout au long de l’Histoire, les musulmans chiites n’ont pas reconnu l’autorité des dirigeants musulmans élus, choisissant plutôt de suivre une lignée d’imams qu’ils croient avoir été nommés par le prophète Mahomet ou par Dieu lui-même.

Ali est le cousin et le successeur du Prophète
L’un des surnoms d’Ali ibn Abi Talib est « lion de Dieu ». C’est pourquoi son nom, ainsi que les eulogies correspondantes, sont volontiers calligraphiés par les chiites sous différentes formes de lion. L’illustration est un dessin basé sur une calligraphie alévie que l’on trouve souvent en Turquie. Le texte est en arabe. Les zones grises ne sont pas du texte ; elles servent uniquement à compléter la forme.

Étymologiquement, le mot chiite vient de l’arabe شيعة (šīʻa) qui signifie « groupe de partisans ». Le terme communément connu est raccourci du Shia’t-Ali historique, ou « le Parti d’Ali« . Ce groupe est également connu sous le nom de chiites ou de disciples d’Ahl al-Bayt ou « peuple de la maison » (du Prophète).

Dans les branches sunnite et chiite, se trouvent un certain nombre de ramifications, voire de sectes religieuses.
Par exemple, en Arabie saoudite, le wahhabisme sunnite est une faction répandue et puritaine.
De même, dans le chiisme, les Druzes sont une secte éclectique résidant au Liban, en Syrie et en Israël.

Où vivent les musulmans sunnites et chiites ?

Tandis que les sunnites constituent la grande majorité (85 %) et sont présents dans des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Égypte et la Turquie, les chiites, bien que minoritaires à l’échelle mondiale, forment des populations significatives en Iran et en Irak.

 

Quels sont les pays sunnites et quels sont les pays chiites ?
Carte des pays dans lesquels la population est majoritairement chiite, sunnite, ou ibadiste (Oman).

C’est dans les régions du monde, notamment au Moyen-Orient, où les populations sunnites et chiites sont très proches, que des conflits peuvent survenir. La coexistence en Irak et au Liban, par exemple, est souvent difficile.

Pratiques religieuses et croyances fondamentales

Certains aspects de la vie spirituelle diffèrent entre les deux groupes musulmans. Cela inclut les rituels de prière et de mariage. En revanche, la codification alimentaire halal est partagée entre sunnites et chiites.

En ce sens, il est parfois coutume de comparer ces deux groupes musulmans avec les catholiques et les protestants.
Fondamentalement, ils partagent certaines croyances communes, mais pratiquent de différentes manières.

Il est important de se rappeler qu’en dépit de ces différences d’opinion et de pratique, les musulmans chiites et sunnites partagent les principaux articles de la croyance islamique et sont considérés par la plupart d’entre eux comme des frères dans la foi. En fait, la plupart des musulmans ne se distinguent pas en revendiquant leur appartenance à un groupe particulier, mais préfèrent simplement s’appeler « musulmans ».

Les musulmans chiites croient que l’Imam est sans péché par nature et que son autorité est infaillible parce qu’elle vient directement de Dieu. Par conséquent, les musulmans chiites vénèrent souvent les imams comme des saints. Ils effectuent des pèlerinages vers leurs tombes et leurs sanctuaires dans l’espoir d’une intercession divine.

Cette hiérarchie cléricale bien définie peut également jouer un rôle dans les affaires gouvernementales. L’Iran est un bon exemple où les ayatollahs sont indépendants du pouvoir exécutif.

Les musulmans sunnites rétorquent qu’il n’y a pas de fondement dans l’Islam pour une classe héréditaire privilégiée de chefs spirituels, et certainement pas de fondement pour la vénération ou l’intercession des saints. Ils soutiennent que l’autorité de la communauté n’est pas un droit de naissance, mais plutôt une confiance qui se mérite et qui peut être donnée ou retirée par le peuple.

Croyances et Autorité Spirituelle

Au-delà des rituels de prière ou des règles de mariage mentionnées, les nuances se manifestent également dans la compréhension de l’autorité spirituelle. Les chiites accordent une importance centrale à l’Imamat, une lignée d’imams infaillibles désignés par Dieu ou le Prophète Mahomet, dont le dernier (le Mahdi) est actuellement occulté et reviendra. Ces imams sont vénérés et considérés comme des guides spirituels dont les enseignements sont essentiels. En contraste, les sunnites rejettent l’idée d’une infaillibilité de dirigeants post-prophétiques et n’ont pas de classe cléricale héréditaire. L’autorité spirituelle sunnite réside davantage dans les oulémas (savants religieux) qui interprètent les textes et la tradition. Cette distinction fondamentale influence également l’acceptation des hadiths (récits des paroles et actions du Prophète) : tandis que les sunnites se fient à un large éventail de transmetteurs de hadiths, les chiites acceptent principalement ceux transmis par les membres de la famille du Prophète Mahomet et leurs partisans.

Textes et pratiques religieuses

Les musulmans sunnites et chiites suivent le Coran ainsi que les hadiths (paroles recueillies du Prophète Mahomet et de ses compagnons) et les sunna (coutumes) du Prophète Mahomet. Ce sont des pratiques fondamentales de la foi islamique.
Ils adhèrent également aux cinq piliers de l’islam : shahada, salat, zakat, sawm et hajj.

Les musulmans chiites ont tendance à ressentir de l’animosité envers certains des compagnons du prophète Mahomet. Ceci est basé sur leurs positions et leurs actions pendant les premières années de discorde au sujet de l’autorité dans la communauté.

De nombreux compagnons (Abu Bakr, Umar ibn Al Khattab, Aisha, etc.) ont raconté des traditions sur la vie et la pratique spirituelle du Prophète. Les musulmans chiites rejettent ces traditions et ne fondent aucune de leurs pratiques religieuses sur le témoignage de ces personnes.

Cela donne naturellement lieu à des différences dans la pratique religieuse entre les deux groupes. Ces différences touchent tous les aspects détaillés de la vie religieuse : la prière, le jeûne, le pèlerinage, etc.
Par exemple, les musulmans chiites et sunnites s’accordent sur les cinq prières par jour. Cependant, les chiites ne sont autorisés à prier que trois fois par jour.

Ramifications et sectes islamiques

De nombreuses nuances et de nombreux termes sortent pêle-mêle dans les journaux et dans les actualités: wahhabite / wahhabisme, salafiste / salafisme,... et pour les plus informés takafiri / takfirisme.

Notons qu’il existe de nombreuses mouvances et sous-branches sunnites ou chiites, comme l’Ismaélisme, le Jafarisme, le Zaïdisme, l’Alévisme, le Soufisme, le Jadidisme, le Kharidjisme, etc.

Le salafisme

Attention, le salafisme ne doit pas être confondu avec le wahhabisme !

Le mot salafisme vient de l’arabe سلفي (salaf) qui signifie « prédécesseur ». Le concept de prédécesseur se réfère aux compagnons de Mahomet et à un hadith qui relate que « le meilleur de ma communauté est dans ma génération, puis celle qui suit et celle qui suit après ».

Les salafistes constituent un mouvement religieux sunnite et prônent un retour à l’Islam de l’époque de Mahomet, une lecture littérale et rigoriste des textes et surtout une lecture non interprétée. Il s’agit de revenir aux origines.
Le Coran et la Sunna ne laissent aucun espace à l’interprétation selon la doctrine salafiste. Ils se suffisent à eux-mêmes.
Le salafisme réfute toute idée de raisonnement, de logique, ou de réflexion car ces actions sont perverties par le désir humain et induisent en erreur. En raisonnant, l’homme s’écarterait de la vérité divine.

La doctrine salafiste prône l’obéissance à la loi islamique (charia), le refus de la mixité homme-femme, le port du voile intégral (niqab).
Le salafisme nourrit une hostilité face aux innovations, qu’il considère comme blâmables car elles n’étaient pas utilisées par les ancêtres et compagnons de Mohamed. Elles doivent donc être rejetées. C’est pourquoi une qualité inhérente du salafisme est de considérer l’Occident comme un ennemi éternel déterminé à détruire l’Islam à cause de ses innovations et ses valeurs. Cette hostilité envers les innovations ou le progrès est très forte si tant est qu’elles sont considérées comme contraires à l’Islam.

Le salafisme se divise en trois branches:

  • Le salafisme quiétiste (la majorité des salafistes en font partie), qui promeut la purification de la communauté musulmane par l’éducation religieuse. Les quiétistes sont pacifistes et ne souhaitent pas changer la loi même si ils n’en reconnaissent pas la légitimité.
  • Le salafisme politique qui comme son nom l’indique se constitue en différentes ramifications et mouvements politiques.
  • Le salafisme djihadiste qui pour sa part prend les armes pour imposer l’Islam purifié des origines. C’est dans cette branche du salafisme que se trouvent les groupes terroristes Al-Quaïda ou Daesh.
Quelle est la signification du drapeau de l'état islamique ?
Le drapeau de l’État islamique a été créé en 2007 par l’organisation djihadiste éponyme. Voici sa signification : il représente le sceau de Mahomet (de haut en bas : Allah, Prophète, Mahomet) et est surmonté d’une phrase signifiant « Il n’y a de dieu que Allah ».

Dans son application, le salafisme envisage une vie spirituelle mais pas une vie pratique. C’est la principale différence avec le wahhabisme, qui dans sa doctrine applique la charia tandis que le salafisme ne l’envisage que d’un point de vue théorique. Le salafisme est le pendant théorique du wahhabisme.

Le wahhabisme

Le mot wahhabisme vient de l’arabe وهابية, Wahhābiya (néologisme construit à partir du nom du fondateur Mohammed ben Abd al-Wahhab, au XVIIIème siècle), est un mouvement qui se revendique de l’Islam sunnite et prône un retour aux pratiques telles qu’existantes à l’époque de Mahomet et de ses premiers califes.
Les wahhabites se situent principalement dans le Golfe persique (Arabie Saoudite).

A l’origine, le fondateur du mouvement s’allie avec Mohammed Ibn Saoud afin de fonder le premier royaume saoudien. Cette alliance persiste jusqu’à la fin du XVIIIème siècle avant d’être balayée par les Ottomans. Il faut attendre les années 1932 pour qu’une alliance des descendants de ces deux fondateurs n’émerge et bâtisse L’État saoudien tel qu’il existe aujourd’hui.
Il s’agit donc d’un projet politico-religieux.

Rencontre entre les deux fondateurs du Wahhabisme et de la première dynastie d'Arabie Saoudite
« Alors Mahomet marcha vers lui, et il entra dans la maison d’Ibn Suwailam et l’accueillit et dit : Réjouis-toi dans un pays qui est meilleur que ton pays. Et des serviteurs, qui est le mot du monothéisme, et la première chose que les Messagers appelés, du premier au dernier d’entre eux. »

Les doctrines wahhabites sont particulièrement sévères, elles prônent un Islam pur et pratique avec une application stricte de la charia.
Un islam rigoriste appuyé par une interprétation littérale du Coran et de la tradition prophétique. Il s’agit d’une lecture traditionaliste, qui promeut le repli sur soi et sur la spiritualité.
Comme pour le salafisme, le wahhabisme ne laisse pas de place à l’interprétation et préconise à ses adeptes de se laisser guider par un imam plutôt que de chercher à comprendre par eux-mêmes.

Le wahhabisme constitue une secte dominante en Arabie Saoudite qui promeut sa doctrine en dehors de ses frontières comme au Qatar et possède des ramifications en Inde et en Afrique.

Le wahhabisme ne doit pas être confondu avec le salafisme, il peut en revanche être pensé comme son pendant pratique voire sa version d’application pratique.

Le takfirisme

Le takfirisme vient de l’arabe تكفير والهجرة, (Tafkir war Hijra) qui se réfère à un groupe fondé en 1971 nommé « Excommunication et Immigration« . Il s’agit d’une sous-branche extrémiste du salafisme, constituée suite à une scission au sein des Frères Musulmans.
Les adeptes du takfirisme sont appelés les takfiri, ce qui signifie littéralement « excommunication ».

La doctrine takfiri prône la pratique rigoriste de l’Islam, toujours dans cette idée de se rapprocher de l’Islam tel qu’il était vécu à l’époque de Mahomet. L’obéissance à la charia, le refus de la mixité homme-femme, le port du niqab constituent quelques points communs entre takfirisme et salafisme.
L’originalité du takfirisme par rapport au salafisme est son aspect armé (djihadisme) et son idéologie consistant à considérer les musulmans qui ne partagent pas leur point de vue comme des apostats.

Les takfiri refusent de prier avec les autres musulmans qu’ils considèrent comme déviants et se mettent en quête d’Immigration pour effectuer une rupture avec la communauté religieuse. Ils excommunient tous les autres groupes musulmans. Leur objectif est de faire la guerre pour créer un califat, quitte à prendre les armes contre leurs propres co-religionnaires.

L’appel aux armes perpétuel est une caractéristique importante du takfirisme qui prône une doctrine ultra-violente.
Les takfiri idéalisent la mort, et particulièrement la mort survenue suite à un sacrifice. C’est le culte du martyr. Le suicide est interdit par l’Islam, c’est pourquoi le terme de martyr est utilisé: s’infiltrer chez l’ennemi et mourir pour la cause est glorifié.

Conclusion

En définitive, comprendre les différences entre sunnites et chiites, c’est plonger au cœur d’une histoire riche et complexe, marquée par une séparation initiale autour de la succession du Prophète Mahomet. Ce clivage, d’abord politique, a progressivement façonné des interprétations théologiques, des pratiques religieuses et des structures d’autorité distinctes au sein du monde musulman.

Pourtant, il est crucial de se souvenir que, malgré ces divergences, sunnites et chiites partagent une foi commune en l’Islam, ses piliers fondamentaux et son livre sacré, le Coran. Leurs points de convergence sont profonds et bien plus nombreux que leurs désaccords. Appréhender ces nuances permet non seulement de décrypter les dynamiques géopolitiques contemporaines, mais aussi de reconnaître la richesse et la diversité de l’Islam lui-même, loin des simplifications souvent véhiculées. C’est une invitation à la compréhension et au respect mutuel au sein de la Oumma (la communauté musulmane) et au-delà.

Foire aux Questions (FAQ)

Quelle est la principale origine de la division entre sunnites et chiites ?

La division principale entre sunnites et chiites est historique et politique, et remonte à la question de la succession du Prophète Mahomet après sa mort en 632. Les sunnites estiment que le chef (calife) doit être élu par la communauté, tandis que les chiites croient que le leadership doit revenir à un descendant direct du Prophète, via Ali ibn Abu Talib.

Qui est considéré comme le chef spirituel par les sunnites et les chiites ?

Pour les sunnites, le chef est le calife, élu par la communauté. Il n’y a pas d’autorité spirituelle infaillible après le Prophète. L’autorité religieuse est exercée par les oulémas (savants). Pour les chiites, le chef est l’Imam, un descendant direct du Prophète et d’Ali, considéré comme infaillible et investi d’une autorité divine.

Quelle est la différence entre un calife et un imam pour ces deux branches ?

Le calife (sunnite) est un chef politique et militaire, élu par la communauté, et garant de la loi islamique. L’Imam (chiite) est une figure à la fois politique et spirituelle, considérée comme infaillible et désignée par Dieu. Les chiites suivent une lignée spécifique d’Imams, tandis que les sunnites n’accordent pas ce statut particulier à une lignée héréditaire.

Où vivent principalement les populations sunnites et chiites dans le monde ?

Les sunnites sont majoritaires et se trouvent principalement en Arabie Saoudite, en Égypte, en Turquie, en Indonésie et dans la plupart des pays arabes. Les chiites, bien que minoritaires à l’échelle mondiale, sont fortement concentrés en Iran, en Irak, au Bahreïn, et comptent des communautés significatives au Liban, en Azerbaïdjan et au Pakistan.

Y a-t-il des similitudes importantes entre les croyances et pratiques sunnites et chiites ?

Oui, malgré leurs divergences, sunnites et chiites partagent les cinq piliers de l’Islam (la profession de foi, la prière, l’aumône, le jeûne du Ramadan, le pèlerinage à La Mecque), la croyance en un Dieu unique, au Prophète Mahomet comme son dernier messager, au Coran comme leur livre saint, et à la vie après la mort.

Le Wahhabisme ou le Salafisme sont-ils des branches de l’islam chiite ou sunnite ?

Le Wahhabisme et le Salafisme sont des courants de pensée et des mouvements religieux qui appartiennent à l’islam sunnite. Ils prônent une interprétation littérale et rigoureuse des textes religieux et un retour aux pratiques des premières générations de l’Islam.

Sam Zylberberg

7 réflexions sur “Sunnites vs Chiites : comprendre les clivages et les points communs de l’Islam”

  1. Il me semble vous oubliez un aspect important de la différence entre le chiisme et le sunnisme : le chiisme ne considère pas le coran comme divin mais comme une création humaine.

  2. Merci beaucoup pour cet excellent article, très bien expliqué !
    En le lisant, une astuce est venue en tête : Pour se souvenir que les chiites se situent principalement en Irak et Iran, on peut penser aux deux ii de chiites.

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