Les éléphants de guerre

L’une des plus étranges innovations en matière de guerre débute vers 4000 avant J.-C. avec le dressage des éléphants dans la vallée de l’Indus. Les éléphants sont à la fois un avantage et un inconvénient pour les armées qui les emploient jusqu’à l’utilisation généralisée de la poudre à canon au XVIème siècle où leur usage devient caduque. Les sultans de l’Inde les utilisent pour combattre les Mongols. Alexandre le Grand, les Carthaginois, les Romains et plusieurs civilisations africaines ont tous utilisé des éléphants de guerre à un moment ou à un autre.

Les avantages potentiels des éléphants de guerre sont évidents lorsqu’on les considère du point de vue de l’armée qui leur fait face. Imaginez qu’une centaine d’éléphants ou plus, pesant chacun jusqu’à cinq tonnes, foncent vers vous. L’effet de choc à lui seul serait stupéfiant, tant pour les soldats que pour leurs animaux. Apparemment, les chevaux, peu habitués aux éléphants, sont effrayés par la simple odeur de ces animaux. Les éléphants sont extrêmement difficiles à tuer et une fois qu’ils sont chargés, il est difficile de les arrêter. Les armées utilisant des éléphants d’Asie placent des tours de combat sur leur dos. Habituellement, les tours contiennent un officier, un archer et un fantassin avec une lance. Équipes d’une telle tour de protection, les éléphants sont utilisés comme les chars d’assaut de l’époque. Les armées itinérantes profitent de l’énorme force des éléphants en transportant de l’équipement et du matériel.

Mais les éléphants n’assurent pas l’invincibilité et sont souvent un inconvénient. Seuls les grands éléphants d’Asie ou les éléphants des plaines africaines sont capables de maintenir des tours sur leur dos. Les plus petits éléphants de forêt africains (aujourd’hui disparus) n’accueillent généralement qu’un seul cavalier. Des pointes de fer dans de lourds cadres en bois ou enroulées dans des chaînes peuvent être utilisées contre les éléphants. Les éléphants gravement blessés ou repoussés ont tendance à s’emporter. De la même façon, la perte du conducteur de l’éléphant provoque une charge non contrôlée de la part des éléphants.

L’utilisation la plus célèbre des éléphants de guerre est être celle d’Hannibal et de ses armées traversant les Alpes pour attaquer les Romains. En réalité, la plupart des éléphants d’Hannibal sont morts lors de cette traversée ou peu après. Il réussit à remplacer beaucoup d’entre eux, mais ils n’ont joué un rôle central que dans une seule bataille: celle de la rivière Trebbia. Lorsque Hannibal rencontre les Romains lors de la dernière bataille de Zama, ils ont  appris à créer des formations pour « rassembler » les éléphants dans leurs rangs.
Les éléphants qui non rassemblés sont dès lors perdus et constituent autant un danger pour leur propre armée que pour l’ennemi.

Sam Zylberberg
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