À quelle vitesse tombe-t-on en parachute ?

Fermez les yeux. Imaginez-vous à 4 000 mètres d’altitude, debout sur le bord d’un avion, les moteurs vrombissants à vos côtés. Le vent s’engouffre, vos doigts agrippent l’encadrement de la porte. Puis, en une fraction de seconde, vous basculez dans le vide pour votre premier saut en parachute. Plus de sol, plus de repères. Juste l’air, le ciel et une accélération qui vous happe vers la Terre.

Mais… à quelle vitesse exactement êtes-vous en train de chuter ?

La gravité n’a qu’une seule règle : elle gagne toujours

Dès que vous quittez l’avion, la gravité s’en donne à cœur joie. Pendant environ 10 secondes, votre corps accélère comme une voiture de course au départ d’un Grand Prix. Sauf qu’ici, pas de moteur, pas de volant, juste une force invisible qui vous aspire à une vitesse grandissante.

En quelques instants, vous passez de 0 km/h à 200 km/h. C’est la vitesse terminale, le point d’équilibre où la résistance de l’air compense l’attraction terrestre. Vous tombez vite, oui, mais plus vite que ça, ce serait difficile… sauf si vous trichez un peu.

200 km/h, mais on peut faire mieux… ou pire

En chute libre, la position de votre corps est la clé. Un parachutiste standard, ventre face au sol, atteindra environ 200 km/h. Mais si vous voulez flirter avec l’extrême, inclinez-vous tête en bas, réduisez votre surface de contact avec l’air… et votre vitesse peut grimper à 300 ou même 350 km/h.

À l’inverse, si vous adoptez la position d’une étoile de mer paniquée (et qui n’a pas bien suivi le briefing), vous ralentirez légèrement, flirtant plutôt avec 180 km/h.

Et si ça vous semble déjà dingue, imaginez Félix Baumgartner, l’homme qui, en sautant depuis la stratosphère, a dépassé 1 357 km/h, franchissant le mur du son avec son propre corps. Là, on ne parle plus de parachutisme, on parle de voyage dans l’hyperespace.

Un parachutiste en plein saut
Un parachutiste en plein saut. Image originale JeRetiens.

Le moment où tout bascule : l’ouverture du parachute

Jusqu’ici, tout va bien. Vous tombez vite, mais ça ne ressemble pas à une chute de dessin animé où le sol se rapproche en un clin d’œil. En fait, la sensation est plus proche d’un vol… sauf que le sol n’a pas signé pour que vous restiez en l’air éternellement.

Puis, VLAN. Une traction violente vers le haut vous saisit. Ce n’est pas vous qui montez, c’est votre vitesse qui chute d’un coup. En quelques secondes, vous passez de 200 km/h à environ 20-25 km/h. Imaginez une voiture de sport passant de sa vitesse maximale à une balade en centre-ville.

C’est brutal, mais c’est aussi le moment où vous réalisez que tout est sous contrôle. Sous voile, vous ne tombez plus, vous planez. La Terre, qui semblait autrefois vous aspirer avec force, devient soudain un paysage magnifique que vous pouvez enfin admirer tranquillement.

L’atterrissage : élégance ou crash-test ?

Un bon parachutiste sait comment atterrir en douceur. Avec une bonne gestion des commandes, vous pouvez effleurer le sol comme si vous descendiez un escalier invisible. Mais tout le monde ne maîtrise pas cet art immédiatement. Certains atterrissent avec plus de panache… ou disons, avec plus d’impact.

Et puis, il y a les amateurs de sensations fortes, les swoopers, qui descendent à 100 km/h, frôlant l’eau ou le sol dans une manœuvre ultra-précise qui semble défier la physique. À voir, c’est spectaculaire. À essayer sans entraînement ? Une recette parfaite pour manger du gazon.

Alors, ça fait quoi de tomber à 200 km/h ?

La vérité ? Ça ne ressemble à rien d’autre. Ce n’est pas une chute brutale, ce n’est pas une descente incontrôlée. C’est une danse avec l’air, un moment où le monde semble suspendu, où l’adrénaline fait vibrer chaque cellule de votre corps.

Et quand vous touchez le sol, une seule pensée vous traverse l’esprit :

« On recommence quand ? »

Jérémie de la Rochefoucault
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