La mythologie et la pratique religieuse en Grèce antique

Les grecs, polythéistes, prêtent à leurs dieux et à leurs héros des aventures que l’on nomme des mythes. L’ensemble de ces aventures constitue la mythologie grecque.

Les dieux et les héros sont proches des hommes

Les dieux ont pour les grecs des corps, des sentiments, des qualités et des défauts humains. Ils sont immortels, ils peuvent  transformer leur apparence. Ils vivent sur le mont Olympe.

Les héros sont soit un demi-dieu, c’est-à-dire enfant d’un dieu et d’un humain, soit le fondateur d’une cité. Ils sont capables d’exploits extraordinaires comme Hercule et ses 12 travaux (qui est Hercule ?).

Les mythes sont fondamentaux dans la religion grecque. C’est un ensemble de croyances et de représentations des relations entre les hommes. C’est dans les mythes, que les grecs et nous le verrons plus tard, que les hommes en général, trouvent un sens à leur vie et un code des valeurs morales à respecter : il faut, comme Ulysse, être courageux, respecter sa patrie, rester loyal à ses racines.

Les grecs face à leurs dieux

Les grecs sont persuadés que les dieux peuvent les aider dans les moments difficiles de leur vie : ils peuvent favoriser une bonne récolte, les soutenir et les aider pendant la guerre, protéger la ville, etc.

Pour attirer sur eux le regard bienveillant des dieux, les grecs leur rendent un culte (hommage qu’on rend à un dieu). Ce culte est organisé par la famille et par la Cité dans des sanctuaires (édifices consacrés aux cérémonies d’une religion) consacrés à un dieu en particulier (Zeus, Apollon, Poséidon,..).

Les grecs prient, font des offrandes, et des sacrifices d’animaux qu’ils offrent des autels (tables où l’on fait les offrandes et les sacrifices pour un dieu) à leurs dieux.

Parallèlement, ils organisent des concours musicaux, théâtraux ou sportifs en l’honneur de leurs dieux.

Les grecs croient que les dieux répondent à leurs questions par un oracle. Cette réponse est donnée par l’intermédiaire de la bouche d’une femme (la pythie à Delphes donne les réponses d’Apollon aux questions des grecs).

Quelques mythes

La naissance d’Athéna

L'emblème d'Athéna, la chouette, frappée sur la monnaie grecque nommée drachme (avant l'euro)
L’emblème d’Athéna, la chouette, frappée sur la monnaie grecque nommée drachme (avant l’euro)

Athéna est la déesse de la Cité d’Athènes, mais c’est comme déesse de la sagesse représentée par la chouette qu’elle s’impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, et encore maintenant.

Elle se charge souvent de protéger les héros. Par exemple, après la guerre de Troie, elle protège Ulysse et surtout Télémaque son fils en prenant les traits d’un vieillard nommé Mentor.

Athéna est la fille de Zeus et de Métis. Zeus avale Métis, enceinte de lui. Plus tard, pris de migraines, Zeus ordonne à Héphaïstos de lui fendre le crâne d’un coup de hache. De sa tête saute en hurlant une fille toute armée : la déesse Athéna.

Naissance d'Athéna qui sort en armure et en armes de la tête de Zeus, pris de migraine.
Naissance d’Athéna qui sort en armure et en armes de la tête de Zeus, pris de migraine.

La naissance d’Héphaïstos

Héphaïstos en train de forger les éclairs (foudre) du tonnerre de Zeus. Peint par Rubens en 1636.
Héphaïstos en train de forger les éclairs (foudre) du tonnerre de Zeus. Peint par Rubens en 1636.

Héra, jalouse du fait que Zeus ait engendré seul Athéna, et pour lui montrer qu’elle aussi pouvait se passer de lui, engendre seule Héphaïstos. Cependant, lorsqu’elle lui donne le jour, elle le trouve si laid qu’elle le jette en bas de l’Olympe.

Il tombe alors dans la mer et est recueilli par Thétis et Eurynomé, qui l’élèveront pendant neuf ans dans une grotte de l’île de Lemnos, où il construira sa première forge, avant de retourner sur l’Olympe.

Très habile dans son art, Héphaïstos façonne des objets remarquables : le bouclier d’Achille, le trident de Poséidon, la ceinture d’Aphrodite,…

Le héros de Thèbes, Œdipe

Œdipe a commis le pire des crimes, sans le savoir, il a tué son propre père et épousé sa propre mère.

Fils du roi de Thèbes Laïos et de sa femme Jocaste, la naissance d’Œdipe est empreinte d’une prédiction des dieux. A sa naissance, Laïos, pour le protéger, l’abandonne dans la montagne.

Il est recueilli par un berger qui le mène au roi de Corinthe et appelé Œdipe (en grec: pieds enflés).

Adulte, il part à Delphes interroger la Pythie pour connaître l’identité de ses vrais parents. Elle lui apprend la prédiction: il tuera son père et épousera sa mère.

Enigme du Sphinx Thèbes Oedipe, qui marche à quatre trois deux pattes l'homme
Représentation d’Œdipe face à l’énigme du Sphinx, à Thèbes. [v. 470 avant J.-C., Vase à figure rouge, Musée du Vatican (Rome).
Sur le chemin du retour, Œdipe se dispute avec un homme qu’il tue.
Puis il rencontre le Sphinx qu’il parvient à vaincre en répondant avec justesse à son énigme : Quel est l’animal qui marche à quatre pattes, le matin, à deux pattes à midi et à trois pattes le soir ? Réponse : l’humain, qui marche à quatre pattes lorsqu’il est bébé, à deux pattes dans le milieu de sa vie, et à trois pattes lorsque, vieux, il s’appuie sur une canne.

En récompense, les habitants de Thèbes lui donnent en mariage leur reine, veuve depuis peu.

La prédiction est réalisée : l’homme qu’Œdipe a tué est Laïos et la femme qu’il épouse est Jocaste.

Lorsqu’il apprend la vérité, il se crève les yeux, fou de douleur.

Les transmissions

Les grecs anciens ont deux modes de transmission de leurs mythes et légendes, soit par oral, soit par écrit.

La transmission orale

Les épopées (longs poèmes qui racontent les aventures extraordinaires d’un héros, bien supérieur physiquement et moralement aux autres hommes) les plus anciennes ont d’abord été crées et diffusées oralement.
En Grèce, ce fut le travail des aèdes. Ceux-ci ne peuvent pas les réciter entièrement lors d’un banquet ou d’une cérémonie : l’Iliade compte plus de 15.000 vers, l’Odyssée plus de 11.000. L’aède ne chante qu’un épisode à chaque fois. Plus tard, les aèdes ont été remplacés par des conteurs itinérants. Comme dans toute littérature orale, des ajouts ont certainement transformé le texte original.

La transmission écrite

L’écriture alphabétique apparaît en Grèce vers 800 avant Jésus-Christ. L’Odyssée a été composée peu après. C’est dans cette œuvre que les jeunes grecs apprennent à lire: ils en connaissaient de longs passages par cœur. Les poèmes nous ont été transmis grâce à des copies: papyrus antiques de l’époque romaine ou manuscrits du Moyen-Âge.

Les offrandes et les sacrifices

Si il est bien des manières d’honorer et de solliciter dieux et héros, les prières, les offrandes, les libations et le sacrifice constituent les actes essentiels des pratiques religieuses qui jalonnent et ordonnent la vie publique et privée du citoyen.

La piété (eusébéia) consiste avant tout à les accomplir selon les règles fixées par la tradition. Toute atteinte à ce domaine sacré, sentie comme une atteinte à la cité, est l’objet de poursuites judiciaires visant à exclure l’impie de la communauté.

Définitions et notions des rites religieux

Autel

Table en pierre située devant le temple d’un dieu et où on fait des offrandes et des sacrifices pour le dieu

Sacrifice

Offrande d’aliments faite à un dieu ou à une déesse (souvent des animaux égorgés sur l’autel puis brûlés).

Libation

Rituel courant dans la Grèce antique, la libation consiste en une offrande de boisson aux dieux, suivie d’une consommation. Le célébrant répand le vin sur le sol, après l’avoir généralement coupé avec du miel ou de l’eau, mais il arrive que la libation soit faite avec du vin pur, simplement de l’eau, ou encore du lait.
Le vin n’est en effet jamais consommé pur dans la Grèce antique. La libation comprend trois temps, qui sont scrupuleusement repris par le chant:

  1. La prière proprement dite (« élever les mains vers Zeus »)
  2. La libation stricto sensu, qui consiste à répandre une partie du liquide.
  3. La consommation (« puis tu gagneras toi-même à en boire »).

Sanctuaires et oracles

Un sanctuaire se caractérise principalement par la présence d’un autel (bomos) qui est l’élément le plus important pour le culte: il permet de pratiquer le sacrifice.

Le temple est un bâtiment abritant la statue de la divinité: le dieu est réputé l’habiter par moments. Le temple d’Apollon a, à Delphes, une importance particulière due à la présence de l’oracle en son sein.

Le sanctuaire panhellénique est un lieu consacré au culte d’un dieu et entretenu par l’ensemble des cités grecques (ex: Olympie, Delphes). Vient de pan = tout et de hellen = grec.

Sam Zylberberg
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