De quelles couleurs sont les voyelles d’Arthur Rimbaud

Le sonnet « Voyelles » d’Arthur Rimbaud, écrit en 1872, figure parmi les poèmes les plus célèbres et les plus énigmatiques de la littérature française. Ce poème de quatorze vers associe chaque voyelle à une couleur spécifique, créant ainsi une correspondance synesthésique qui a fasciné des générations de lecteurs, critiques littéraires et chercheurs. Les interprétations de ce texte sont multiples et parfois contradictoires, certains y voyant une manifestation de synesthésie réelle, d’autres un exercice de style ou une exploration des correspondances baudelairiennes.

L’association entre les voyelles et les couleurs proposée par Rimbaud (A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu) est devenue emblématique de la poésie symboliste et de l’avant-garde littéraire du XIXe siècle. Bien que l’ordre des couleurs puisse sembler arbitraire au premier abord, il existe des moyens mnémotechniques simples pour retenir ces correspondances et ainsi mieux apprécier la richesse de ce chef-d’œuvre poétique.

En bref

« Voyelles » est un sonnet d’Arthur Rimbaud écrit en 1872 qui associe chaque voyelle à une couleur : A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu. Ce poème symboliste explore les correspondances synesthésiques entre sons et couleurs, chaque voyelle évoquant ensuite une série d’images visuelles, olfactives et symboliques. Pour retenir facilement ces associations, utilisez le moyen mnémotechnique des continents : A noir comme l’Africain, E blanc comme l’Européen, I rouge comme l’Indien d’Amérique, O bleu comme l’Océanien entouré d’eau bleue, U vert finit le mot « vertu ». Le poème commence par « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles » et se développe en évocations complexes mêlant nature, sensations et symbolisme. Ce texte fondateur de la poésie moderne a suscité d’innombrables interprétations et reste l’un des plus commentés de la littérature française.

A e i o u, les voyelles d'Arthur Rimbaud
A noir, e blanc, i rouge, o bleu, u vert les voyelles d’Arthur Rimbaud.

Arthur Rimbaud et le contexte de création de « Voyelles »

Biographie d’Arthur Rimbaud

Arthur Rimbaud (1854-1891) est l’un des plus grands poètes français, figure emblématique de la poésie moderne malgré une carrière littéraire extrêmement brève. Né à Charleville dans les Ardennes, Rimbaud manifeste un talent poétique précoce dès l’adolescence. À quinze ans, il écrit déjà des vers d’une maturité stupéfiante et développe une vision révolutionnaire de la poésie.

Rimbaud rompt avec la poésie traditionnelle et formule une théorie du « dérèglement de tous les sens », cherchant à atteindre l’inconnu par la désorganisation systématique de la perception ordinaire. Sa relation tumultueuse avec Paul Verlaine marque profondément sa vie et son œuvre. Après avoir cessé d’écrire vers l’âge de vingt ans, Rimbaud abandonne définitivement la littérature pour mener une vie d’aventurier et de commerçant en Afrique.

La poésie symboliste et les correspondances

« Voyelles » s’inscrit dans le mouvement symboliste qui domine la poésie française de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce courant, influencé par Baudelaire et sa théorie des correspondances, cherche à établir des liens mystérieux entre différents domaines sensoriels. Dans son célèbre sonnet « Correspondances », Baudelaire écrivait : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Rimbaud radicalise cette approche en créant un système de correspondances explicite entre lettres et couleurs. Cette démarche peut être interprétée comme une manifestation de synesthésie (association involontaire de perceptions sensorielles), comme un exercice poétique conscient, ou comme une exploration des potentialités symboliques du langage.

Datation et publication du poème

« Voyelles » fut écrit en 1872, période d’intense créativité pour Rimbaud qui compose alors également « Une saison en enfer » et travaille aux « Illuminations ». Le poème circule d’abord sous forme manuscrite dans les cercles littéraires parisiens avant d’être publié pour la première fois dans la revue « Lutèce » en octobre 1883, soit onze ans après sa composition et alors que Rimbaud a déjà abandonné la poésie.

Le texte intégral de « Voyelles »

Voici le poème dans son intégralité, avec les couleurs des voyelles mises en évidence :

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,

Je dirai quelque jour vos naissances latentes :

A, noir corset velu des mouches éclatantes

Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,

Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;

I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles

Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,

Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides

Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,

Silences traversés des Mondes et des Anges :

– O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! –

Analyse littéraire du poème

Structure et forme du sonnet

« Voyelles » est un sonnet régulier composé de quatorze alexandrins (vers de douze syllabes) organisés en deux quatrains et deux tercets. Cette structure classique contraste avec le contenu révolutionnaire du poème, créant une tension productive entre tradition formelle et innovation thématique.

Le premier vers annonce le programme du poème en énumérant les cinq voyelles avec leurs couleurs respectives. Les vers suivants développent ensuite une série d’évocations associées à chaque voyelle, créant un réseau complexe d’images visuelles, sonores, olfactives et symboliques.

Les correspondances voyelle-couleur expliquées

A noir : Associé à l’obscurité, aux « mouches éclatantes » et aux « puanteurs cruelles », le A évoque la mort, la décomposition et les « golfes d’ombre ». Cette voyelle ouverte est liée aux images les plus sombres et répulsives.

E blanc : Le E incarne la pureté et la candeur avec les « vapeurs et des tentes », les « glaciers fiers » et les « rois blancs ». Cette blancheur évoque l’immaculé, le virginal, peut-être aussi la page blanche de l’écriture.

I rouge : Le I est associé au sang (« sang craché »), à la passion (« pourpres »), au rire et aux émotions violentes (« colère ou ivresses pénitentes »). Cette voyelle fermée et aiguë évoque l’intensité et la violence.

U vert : Le U symbolise la nature paisible avec les « mers virides », la « paix des pâtis semés d’animaux » et la sagesse (« rides que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux »). Cette voyelle fermée et arrondie évoque la plénitude et la sérénité.

O bleu : Le O représente le transcendant et le cosmique avec le « suprême Clairon », les « Mondes et des Anges » et finalement « l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux ». Cette voyelle ouverte et arrondie évoque l’infini, le divin et l’absolu.

Interprétations critiques du poème

Les critiques littéraires ont proposé de nombreuses interprétations de « Voyelles » :

  • Synesthésie authentique : Rimbaud aurait véritablement perçu des couleurs en entendant des sons, phénomène neurologique appelé synesthésie auditive-visuelle.
  • Correspondances baudelairiennes : Le poème serait une application systématique de la théorie des correspondances de Baudelaire.
  • Exercice de style : Certains y voient un simple jeu poétique, voire une mystification destinée à déconcerter les lecteurs.
  • Abécédaire symbolique : Le poème construirait un système symbolique personnel où chaque voyelle représente un domaine de l’expérience humaine.
  • Alchimie et ésotérisme : Les références à l’alchimie suggèrent une dimension hermétique et initiatique.
  • Autobiographie codée : Certains critiques ont cherché des références biographiques dans les images du poème.

Astuce mnémotechnique pour retenir les voyelles de Rimbaud

La méthode des continents

Pour mémoriser facilement les associations entre voyelles et couleurs dans le poème de Rimbaud, utilisez cette astuce mnémotechnique basée sur les continents et leurs populations :

  • A noir comme l’Africain a la peau noire
  • E blanc comme l’Européen a la peau blanche
  • I rouge comme l’Indien d’Amérique a la peau rouge
  • O bleu comme l’Océanien a l’eau bleue (océan)
  • U vert finit le mot vertu (inversion)

Explication de la méthode

Cette technique associe chaque voyelle à un continent et à la couleur traditionnellement (bien qu’imparfaitement et de manière simplifiée) associée à ses habitants. Les quatre premières associations (A, E, I, O) suivent une logique directe : la première lettre du nom du continent ou de l’océan correspond à la voyelle.

Pour le U, l’astuce est différente : « U vert finit le mot vertu » où les deux dernières lettres de « vertu » sont « t » et « u », permettant de retenir à la fois la voyelle U et sa couleur verte. Cette mnémotechnique, proposée par Fan-Fan, offre un moyen simple et efficace de mémoriser l’ordre et les couleurs des voyelles rimbaldiennes.

Limites et précautions

Il convient de noter que cette astuce mnémotechnique utilise des stéréotypes raciaux simplifiés et datés (notamment l’appellation « Indien à la peau rouge ») qui ne reflètent pas la réalité de la diversité humaine. Elle doit être comprise uniquement comme un outil de mémorisation historique du poème de Rimbaud, sans valeur anthropologique ou sociologique. L’important est de retenir les associations poétiques de Rimbaud, pas les catégorisations ethniques utilisées dans la mnémotechnique.

L’héritage de « Voyelles » dans la poésie moderne

Influence sur les poètes symbolistes et modernistes

« Voyelles » a profondément influencé la poésie française et européenne. Les symbolistes comme Mallarmé, Verlaine et les poètes de la fin du XIXe siècle ont été marqués par cette exploration des correspondances sensorielles. Au XXe siècle, les surréalistes, en particulier André Breton, ont reconnu en Rimbaud un précurseur de leur mouvement.

Le poème a également inspiré des créateurs au-delà de la littérature : peintres, musiciens et cinéastes ont tenté de transposer les synesthésies rimbaldiennes dans leurs propres médiums artistiques.

Débats critiques et interprétations contemporaines

Les débats sur « Voyelles » n’ont jamais cessé depuis sa publication. Certains chercheurs ont proposé des clés d’interprétation basées sur l’alphabet manuscrit utilisé par Rimbaud dans son abécédaire d’enfant, où les lettres étaient effectivement imprimées en différentes couleurs. D’autres ont exploré les dimensions ésotériques et alchimiques du texte.

La question de la synesthésie authentique reste ouverte. Si certains spécialistes pensent que Rimbaud était véritablement synesthète, d’autres considèrent que le poème relève davantage d’une construction intellectuelle et poétique que d’une perception réelle.

Place dans l’œuvre de Rimbaud

« Voyelles » occupe une place centrale dans l’œuvre de Rimbaud, aux côtés de poèmes majeurs comme « Le Bateau ivre », « Une saison en enfer » et les « Illuminations ». Il illustre parfaitement la recherche rimbaldienne du « dérèglement de tous les sens » et l’ambition du poète de devenir un « voyant » capable d’accéder à une réalité supérieure par le langage poétique.

Conclusion : la modernité intemporelle de « Voyelles »

Plus de cent cinquante ans après sa composition, le sonnet « Voyelles » d’Arthur Rimbaud continue de fasciner, d’intriguer et d’inspirer lecteurs et créateurs. Cette brève composition de quatorze vers, avec ses associations apparemment simples entre voyelles et couleurs (A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu), recèle en réalité une complexité et une richesse qui ont suscité d’innombrables interprétations et analyses critiques.

Le génie de Rimbaud réside dans sa capacité à créer un système de correspondances qui fonctionne simultanément à plusieurs niveaux : sonore, visuel, olfactif, symbolique et émotionnel. Chaque voyelle évoque non seulement une couleur, mais tout un univers d’images, de sensations et de significations. Du noir putride du A aux puanteurs cruelles, jusqu’au bleu transcendant du O cosmique, le poème trace un parcours qui va de la matière la plus vile à la spiritualité la plus élevée.

La question de savoir si Rimbaud était véritablement synesthète ou s’il a construit intellectuellement ces correspondances reste ouverte et probablement indécidable. Mais cette incertitude même contribue à la force du poème : « Voyelles » demeure une énigme productive, un texte qui continue de générer du sens et de stimuler l’imagination. Qu’il s’agisse d’une manifestation neurologique, d’un exercice poétique, d’une exploration ésotérique ou d’un manifeste symboliste, le poème conserve son pouvoir d’évocation et sa beauté intrinsèque.

Pour les étudiants et amateurs de poésie qui souhaitent mémoriser les associations rimbaldiennes, l’astuce mnémotechnique des continents (Africain noir, Européen blanc, Indien rouge, Océanien bleu, U de vertu verte) offre un moyen simple et efficace, même si elle utilise des catégorisations simplifiées. L’essentiel est de retenir ces correspondances fondamentales pour mieux apprécier la richesse des évocations qui suivent dans le poème.

« Voyelles » témoigne de l’ambition rimbaldienne de révolutionner la poésie en établissant de nouveaux rapports entre les mots et les choses, entre les sons et les images. Cette quête d’un langage renouvelé, capable d’exprimer l’inexprimable et de voir l’invisible, définit la modernité poétique et continue d’inspirer les créateurs contemporains. En fin de compte, « Voyelles » demeure un monument de la littérature française, un texte fondateur qui a contribué à redéfinir les possibilités de l’expression poétique et qui continue, plus d’un siècle après, à nous inviter à écouter les couleurs et à voir les sons.

Questions fréquentes sur « Voyelles » de Rimbaud

Quelles sont les couleurs des voyelles dans le poème de Rimbaud ?

Dans le sonnet « Voyelles » d’Arthur Rimbaud, les voyelles sont associées aux couleurs suivantes : A est noir, E est blanc, I est rouge, U est vert, et O est bleu. Le premier vers du poème énonce explicitement ces correspondances : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles ». Pour retenir facilement cet ordre, vous pouvez utiliser la mnémotechnique des continents : Africain (A noir), Européen (E blanc), Indien (I rouge), Océanien (O bleu), et « U finit vertu » pour U vert.

Pourquoi Rimbaud a-t-il écrit le poème « Voyelles » ?

Les motivations exactes de Rimbaud restent mystérieuses et ont suscité de nombreuses interprétations. Certains pensent qu’il était synesthète et associait réellement des couleurs aux sons des voyelles. D’autres considèrent que le poème illustre sa théorie du « dérèglement de tous les sens » et sa recherche de nouvelles correspondances poétiques dans la lignée de Baudelaire. Il peut aussi s’agir d’un exercice de style explorant les potentialités symboliques du langage, ou d’une référence à un abécédaire coloré de son enfance. La multiplicité des interprétations fait partie de la richesse du poème.

Qu’est-ce que la synesthésie et Rimbaud en était-il atteint ?

La synesthésie est un phénomène neurologique où la stimulation d’un sens provoque automatiquement une perception dans un autre sens, comme « entendre des couleurs » ou « voir des sons ». Certains chercheurs pensent que Rimbaud était véritablement synesthète, ce qui expliquerait les associations du poème « Voyelles ». D’autres estiment qu’il s’agit d’une construction poétique intellectuelle plutôt que d’une perception réelle. Sans témoignage direct de Rimbaud sur ce sujet, la question reste débattue. Quoi qu’il en soit, le poème explore brillamment les correspondances sensorielles qui intéressaient les symbolistes.

Quelle est la structure du poème « Voyelles » ?

« Voyelles » est un sonnet régulier de quatorze alexandrins (vers de douze syllabes) organisé en deux quatrains suivis de deux tercets. Le premier vers annonce le programme en énumérant les cinq voyelles avec leurs couleurs. Les vers suivants développent pour chaque voyelle une série d’évocations visuelles, olfactives et symboliques : A évoque la putréfaction, E la pureté, I la passion violente, U la nature paisible, et O le transcendant cosmique. Cette structure classique contraste avec le contenu révolutionnaire, créant une tension productive entre tradition et innovation.

Comment retenir facilement les voyelles de Rimbaud ?

La méthode mnémotechnique la plus efficace utilise les continents : A noir comme l’Africain, E blanc comme l’Européen, I rouge comme l’Indien d’Amérique, O bleu comme l’Océanien entouré d’eau bleue, et U vert qui finit le mot « vertu ». Cette astuce permet de retenir rapidement l’ordre et les couleurs associées à chaque voyelle. Une fois ces correspondances de base mémorisées, vous pouvez approfondir votre compréhension en étudiant les images poétiques que Rimbaud développe pour chaque voyelle dans les vers suivants du sonnet.

Quel est le sens du vers final « O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux » ?

Le vers final fait référence à l’Oméga, dernière lettre de l’alphabet grec, symbolisant la fin, l’absolu et la totalité (par opposition à l’Alpha, le commencement). Le « rayon violet de Ses Yeux » avec la majuscule suggère une référence divine, peut-être aux yeux de Dieu ou à une entité transcendante. Il est intéressant de noter que Rimbaud mentionne le violet plutôt que le bleu annoncé pour O dans le premier vers, ce qui peut indiquer une progression chromatique vers le spirituel ou une complexification finale du système de correspondances. Ce vers conclusif élève le poème du matériel vers le cosmique et le divin.

Quelle est l’influence de Baudelaire sur « Voyelles » ?

Arthur Rimbaud a été profondément influencé par Charles Baudelaire, notamment par son célèbre sonnet « Correspondances » qui théorise les liens mystérieux entre différents domaines sensoriels : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». « Voyelles » peut être vu comme une radicalisation et une systématisation de cette théorie des correspondances. Là où Baudelaire évoquait des correspondances générales, Rimbaud crée un système explicite et structuré associant chaque voyelle à une couleur spécifique. Cette démarche s’inscrit dans le mouvement symboliste qui cherchait à explorer les dimensions cachées et symboliques du langage poétique.

Quand et où le poème « Voyelles » a-t-il été publié ?

« Voyelles » a été écrit en 1872, période d’intense créativité pour Rimbaud qui compose alors également « Une saison en enfer ». Le poème circule d’abord sous forme manuscrite dans les cercles littéraires parisiens. Il est publié pour la première fois dans la revue « Lutèce » en octobre 1883, soit onze ans après sa composition et alors que Rimbaud a déjà abandonné la poésie depuis plusieurs années pour mener une vie d’aventurier et de commerçant en Afrique. Cette publication tardive n’a pas empêché le poème de devenir l’un des textes les plus célèbres et commentés de la littérature française.

Sam Zylberberg

6 réflexions sur “De quelles couleurs sont les voyelles d’Arthur Rimbaud”

  1. Sylvain Foulquier

    Je reviens sur mon commentaire du 19 janvier 2029. Je n’y adhère plus. Il existe une symbolique des lettres, de même qu’il existe une symbolique des chiffres, et c’est probablement de ce côté-là que se trouve la clef du poème. Par exemple la lettre O est parfois considérée comme un symbole de l’Amour, ce qui peut effectivement correspondre à la couleur bleue et donner un sens aux trois derniers vers. Pour ce qui est des autres lettres, il existe sans doute aussi une signification symbolique. La lettre Y et la couleur jaune, toutes deux curieusement absentes du poème , correspondent peut-être l’une à l’autre.

  2. Sylvain Foulquier

    Je reviens sur mon commentaire du 31 janvier 2019. Je n’y adhère plus. Il existe une symbolique des lettres, de même qu’il existe une symbolique des chiffres, et c’est de ce côté-là qu’il faut chercher (si l’on y tient) la clé du poème. Par exemple la lettre O est parfois considérée comme un symbole de l’amour, ce qui peut effectivement correspondre à la couleur bleue et donne un sens aux trois derniers vers du poème. Pour ce qui est des autres lettres et des autres couleurs il existe sans doute aussi une explication symbolique que je laisse à d’autres le soin de chercher. La lettre Y et la couleur jaune, toutes deux curieusement absentes du poème, correspondent peut-être l’une à l’autre.

  3. Je vous propose de retenir les couleurs des voyelles de Rimbaud, A, E, I, U, O, grâce à la photographie. D’abord en Noir et Blanc, puis en couleurs, RVB, système additif, rouge, vert, bleu.

  4. Sylvain FOULQUIER

    « E candeurs des vapeurs et des tentes / Lance des glaciers fiers rois blancs frissons d’ombelles » désigne évidemment la poitrine féminine.
    « I pourpres sang craché rire des lèvres belles » désigne la bouche
    « Silences traversés des mondes et des anges / O l’Oméga rayon violet de Ses Yeux » O c’est le regard. Le blanc et le noir des yeux symbolisent le silence, traversé par le bleu symbole de l’infini et du divin.
    Voyelles est de toute évévidence un mini blason érotique , et ce n’est pas du tout une découverte du négationniste Robert Faurisson : dès les années 1920 et 1930, les surréalistes avaient déjà envisagé sous cet angle ce poème, lequel peut d’ailleurs être considéré comme le premier poème surréaliste.

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