Après avoir vu la naissance de la Cité-État, intéressons-nous à Athènes et à la manière dont cette Cité a dominé la Grèce antique pendant des siècles, des guerres médiques à l’hégémonie athénienne.
Athènes défend la Grèce
Les guerres médiques sont les guerres que les Grecs ont soutenues contre les rois des Mèdes et des Perses pendant la première moitié du Vème siècle avant J.-C.
Athènes trouve son apogée dans leur issue victorieuse.
Après avoir pris le contrôle des cités grecques d’Asie Mineure au VIème siècle av. J.-C., les Perses attaquent la Grèce à deux reprises au début du Vème siècle.
En -490, les Perses débarquent dans la plaine de Marathon, en Attique, mais ils sont repoussés à la mer par les hoplites athéniens.
En -480, ils envahissent la Grèce et ravagent Athènes, mais leur flotte est coulée dans le détroit de Salamine par les trières grecques et leur armée est battue en -479 à Platées. Ils quittent alors la Grèce et rendent leur liberté aux cités d’Asie Mineure.
Durant les deux guerres, Athènes a fourni l’essentiel des combattants. Grâce à la victoire, son prestige devient considérable en Grèce.
Athènes domine la mer Égée
Après les guerres médiques, les cités de la mer Égée forment une association appelée ligue de Délos. Dont elles confient la direction à Athènes. Les cités de la ligue fournissent un tribut en navire ou en argent pour équiper une flotte destinée à défendre la Grèce en cas de nouvelle attaque perse. Le trésor de la ligue est conservé dans l’île de Délos.
Mais les Athéniens déplacent le trésor à Athènes et l’utilisent pour embellir leur ville. Les cités alliées qui protestent ou qui veulent sortir de la ligue y son maintenues, au besoin par la force.
Athènes établit ainsi sa domination sur la mer Égée pendant plusieurs décennies.
A partir de -431, Sparte fait la guerre à Athènes. La guerre du Péloponnèse dure 25 ans et se termine par la défaite d’Athènes en -405. La flotte athénienne est coulée et un an plus tard, la cité, assiégée, capitule. C’est la fin de la ligue de Délos et de la domination athénienne.
La vie à Athènes
D’un point de vue économique
Au Vème siècle av J.-C., la cité d’Athènes s’étend sur presque tout l’Attique. Elle comprend une ville, Athènes, son port, Le Pirée et la campagne qui les environne.
La ville est organisée autour d’une grande place, l’Agora, et d’une colline, l’Acropole, où se trouvent les temples construits pour la déesse Athéna.
Depuis la fin des guerres médiques, elle est protégée ainsi que le Pirée par de solides remparts.
L’agriculture est la première activité de la cité. Mais l’artisanat est très développé et le commerce maritime est florissant: la cité exporte des poteries, de l’huile et du vin, et importe le blé dont elle manque ainsi que le bois nécessaire à la construction navale. Grâce au commerce, la cité entre en relation avec d’autres cité grecques et d’autres peuples.
D’un point de vue social
Il y a fondamentalement trois classes sociales à Athènes qui structurent la société athénienne.
- Les citoyens, leurs femmes et leurs enfants sont environ 130.000.
Pour être citoyen, il faut être un homme de plus de 20 ans, né de père et de mère athéniens, et avoir accompli son service militaire. Les citoyens sont au sommet de la société : ils prennent part au gouvernement de la cité et sont les seuls à pouvoir posséder des terres. - Les métèques (environ 100.000), sont les étrangers domiciliés à Athènes. A la différence des citoyens ils ne peuvent ni participer au gouvernement, ni posséder de terre. Ils doivent en outre aider à la défense d’Athènes et payer un impôt social. Ils sont protégés par la loi et la cité les accueille sans restriction.
- Les esclaves (environ 100.000) n’ont aucun droit: ils appartiennent à un propriétaire qui peut les utiliser comme des objets ou les vendre et qui décide de tout pour eux. Ils sont néanmoins mieux traités à Athènes que dans les autres cités grecques.
Les Athéniens habitent de petites maisons dont les pièces donnent sur une cour intérieure.
Les femmes y ont une pièce réservée, le gynécée. Elles donnent des ordres aux domestiques mais ne sont pas libres de sortir seules.
Les jeunes garçons reçoivent une éducation physique, intellectuelle ou musicale. A 18 ans, ils font leur service militaire. Adultes, quand ils ne sont pas absorbés par leurs affaires ou celles de la cité, ils passent beaucoup de temps à l’extérieur, au gymnase, aux bains publics, sur l’Agora.
Le système politique d’Athènes
La démocratie Athénienne
Athènes devient au VIème siècle avant J.-C., une démocratie (du grec démos = le peuple et kratos = le pouvoir). Athènes est une démocratie directe car tous les citoyens participent directement au gouvernement de la cité, c’est-à-dire, sans l’intermédiaire de députés qui les représentent. Leur assemblée (l’Ecclésia) possède tous les pouvoirs, elle prend toutes les décisions politiques, choisit tous les magistrats, surveille toute l’administration, vote les lois et décide de la politique extérieure.
Pour prévenir un coup d’état, elle peut prononcer une peine de bannissement de dix ans, l’ostracisme. Le peuple athénien a donc « un gouvernement par le peuple et pour le peuple ».
L’Ecclésia se réunit au moins quatre fois par mois sur une colline proche de l’Acropole, la Pnyx. Les citoyens y votent les lois et les déclarations de guerre. Après une discussion où chacun peut donner son point de vue, le vote se fait à main levée et la majorité l’emporte.
Les citoyens de l’Ecclésia choisissent aussi les dirigeants de la cité, tous les ans, ils élisent les stratèges qui dirigent le gouvernement et l’armée et ils tirent au sort les autres magistrats, ainsi que les bouleutes qui préparent les lois et les héliastes qui rendent la justice.
Les limites de la démocratie
Pour les citoyens les plus pauvres, la participation au gouvernement de la cité est possible mais difficile, parce qu’il faut y consacrer du temps et se priver ainsi des revenus du travail.
Au milieu du siècle, Périclès décide donc de faire verser une petite indemnité (le misthos) aux citoyens qui deviennent magistrats, bouleutes, ou héliastes.
Mais ce régime politique ne correspond pas encore à l’idée que nous nous faisons d’une vraie démocratie. Elle est conçue pour les citoyens qui ne constituent qu’une petite minorité de la population, excluant les femmes, les étrangers et les esclaves. La démocratie athénienne est donc une démocratie limitée.
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