Origine et histoire d’Halloween

Halloween est une célébration à la fois populaire et mystérieuse, dont l’origine et l’histoire se nourrissent de traditions anciennes, de syncrétismes religieux et de dynamiques culturelles variées. Aujourd’hui, cette fête évoque la collecte de bonbons, les costumes effrayants et les citrouilles illuminées, mais son passé est bien plus riche et complexe. Cet article propose un voyage approfondi à travers les différentes étapes de l’évolution d’Halloween, depuis ses racines celtiques jusqu’à ses formes les plus contemporaines en Europe et en Amérique du Nord.

Introduction

L’histoire d’Halloween est intimement liée aux célébrations païennes et religieuses qui ont jalonné l’histoire de l’Europe. Débutant par la fête celtique de Samhain, cette tradition a évolué sous l’influence romaine, puis chrétienne, pour finalement être exportée à travers le monde, notamment aux États-Unis où elle a pris une ampleur considérable. Dans cet article, nous examinerons d’abord les lointaines origines celtiques de la fête et ses liens avec le cycle agricole, avant de poursuivre avec son adaptation à l’ère chrétienne sous l’impulsion de papes influents tels que Grégoire III (731-741). Nous verrons comment la fête a conquis l’Amérique par l’intermédiaire des immigrants irlandais, quelles formes elle y a prises et comment elle a, au fil du temps, traversé l’Atlantique pour revenir à la fin du XXème siècle en Europe sous un nouveau visage. Nous aborderons aussi les transformations culturelles et commerciales d’Halloween, son adoption progressive par les Français et les Européens, ainsi que les controverses suscitées par sa présence dans l’espace public. Nous conclurons enfin sur une réflexion académique autour de l’évolution permanente de cette fête et de la place qu’elle occupe désormais dans la culture contemporaine.

Origines celtiques d’Halloween

Les Celtes et la fête de Samhain

Feux rituels celtiques
Représentation artistique des feux rituels allumés lors de Samhain, marquant la fin de l’année celtique. Illustration originale JeRetiens.

Les premières racines d’Halloween remontent à la civilisation celtique, qui s’étendait sur une grande partie de l’Europe de l’Ouest, incluant l’Irlande, la Grande-Bretagne et une portion de la Gaule. Pour comprendre l’importance de Samhain, fête qui se déroulait au passage de l’automne à l’hiver, il faut se replacer dans le contexte agricole de l’époque. Les récoltes venaient d’être engrangées, les troupeaux étaient rentrés pour affronter les rigueurs de la saison froide. Samhain marquait donc un point charnière du cycle agraire. Les Celtes considéraient cette période comme un moment d’ouverture entre le monde visible et l’Autre Monde. Selon certaines croyances, les esprits et les ancêtres pouvaient plus aisément se manifester dans le royaume des vivants. Des feux de joie étaient allumés pour accueillir ces entités, dans l’espoir d’être protégés et bénis. La nourriture, élément central de la survie hivernale, faisait également partie de la fête. On laissait parfois des offrandes pour les morts, signe de respect et de communion avec le passé. Bien qu’il ne reste aujourd’hui que peu de sources écrites directes sur Samhain, la transmission orale et les textes postérieurs rédigés par des moines chrétiens permettent de se faire une idée générale du déroulement de cette célébration. Il faut néanmoins souligner la diversité culturelle des peuples celtes, si bien que les pratiques pouvaient différer selon les régions.

La transition à l’ère romaine

Avec la conquête romaine d’une partie des territoires celtes, notamment la Gaule et la Grande-Bretagne, de nombreux cultes se sont mêlés pour donner naissance à des fêtes hybrides. Les Romains honoraient Pomone, déesse des fruits et des jardins, autour de la même période, ce qui aurait favorisé l’intégration de coutumes liées à la récolte et à la fertilité. Là encore, la documentation dont nous disposons est fragmentaire, mais l’archéologie et l’étude comparée des mythes laissent penser qu’un syncrétisme s’est opéré entre la Samhain celtique et diverses célébrations romaines d’automne. Ce brassage culturel s’est poursuivi au cours des siècles suivant la conquête. Au fur et à mesure de l’expansion du christianisme, les fêtes païennes ont été peu à peu assimilées, déplacées ou réinterprétées dans un nouveau cadre religieux. Ce phénomène était fréquent : au lieu de supprimer entièrement les rites antérieurs, l’Église les transformait pour leur donner une nouvelle signification. C’est exactement ce qui s’est produit pour la fête de Samhain, et nous verrons comment au cours de la section suivante.

L’influence chrétienne et la transformation de Samhain

Procession médiévale
Interprétation médiévale de la rencontre entre rites païens et célébrations chrétiennes. Illustration originale JeRetiens.

Du culte païen aux célébrations chrétiennes

L’Église catholique a souvent choisi de fixer ses célébrations à des dates correspondant à des fêtes païennes, afin d’en faciliter la conversion. Ainsi, le 1er novembre est devenu la fête de la Toussaint, instituée de manière officielle au VIIIème siècle. Selon des sources historiques, c’est le pape Grégoire III (731-741) qui a consacré une chapelle de la basilique Saint-Pierre à tous les saints, marquant une étape clé dans l’institutionnalisation de la Toussaint. Plus tard, sous le pontificat de Grégoire IV (827-844), cette fête a été étendue à toute la chrétienté. Le choix de la date n’était pas anodin : il correspondait précisément à la période où se tenait la fête celtique de Samhain. Cette cristallisation de la Toussaint au 1er novembre, suivie du 2 novembre comme jour des défunts, a réorienté la signification initiale de la fête. Les vivants continuaient de penser aux morts, mais cette fois dans un cadre chrétien. On priait pour le salut des âmes au purgatoire. Le souvenir des ancêtres se maintenait donc, mais les offrandes païennes cédèrent progressivement la place aux messes, aux processions et aux célébrations liturgiques.

Naissance du terme « Halloween »

Le nom « Halloween » nous vient directement de l’anglais. Il dérive de « All Hallows’ Eve », c’est-à-dire la « Veillée de tous les saints ». En vieux et moyen anglais, « Hallow » signifie « saint », et « e’en » (abréviation de « even ») renvoie à la veille. La contraction de ces termes a donné « Hallowe’en », puis « Halloween » dans la forme moderne. Cette appellation souligne le lien étroit avec la Toussaint, tout en portant encore en filigrane le souvenir des anciennes croyances païennes autour des fantômes et des esprits. Durant tout le Moyen Âge, les traditions ont continué d’évoluer, fusionnant coutumes villageoises et injonctions religieuses, créant un mélange complexe de rites et de croyances où se côtoyaient processions solennelles et légendes populaires. Des historiens comme Sir James George Frazer (1854-1941) ont étudié ces phénomènes de syncrétisme et mis en évidence la manière dont les pratiques ancestrales se transforment dans un nouvel environnement religieux. La période médiévale ne se limite pas à la consolidation du christianisme : l’imaginaire collectif médiéval est peuplé de saints, de démons, de sorcières et de revenants. Halloween, bien que pas encore nommée ainsi dans toute l’Europe, était alors une période où l’on restait attentif aux manifestations surnaturelles.

De l’Europe à l’Amérique : l’émigration irlandaise

Le rôle de la Grande Famine irlandaise

Si Halloween est aujourd’hui particulièrement associée à la culture américaine, c’est en grande partie grâce à l’immigration irlandaise aux États-Unis au XIXème siècle. Lorsque la Grande Famine frappa l’Irlande entre 1845 et 1851, provoquant des milliers de morts et poussant de nombreux Irlandais à s’exiler, une vaste population se tourna vers le Nouveau Monde. Ces migrants emportèrent dans leurs bagages leurs traditions, dont la célébration d’All Hallows’ Eve. Sur le sol américain, les coutumes évoluèrent au contact d’autres populations immigrées : Anglais, Écossais, Allemands ou Franco-Canadiens. Dans un contexte de grandes villes en pleine croissance, Halloween s’est vite retrouvée au carrefour des cultures. Alors que l’Europe connaissait encore des fêtes locales liées à la Toussaint, aux morts ou aux récoltes, les États-Unis virent la naissance d’une version modernisée, associée à l’idée du déguisement et des célébrations communautaires.

Imigrants irlandais débarquant à Ellis Island
Familles irlandaises débarquant aux États-Unis au XIXème siècle, emportant dans leurs bagages les traditions d’All Hallows’ Eve. Illustration originale JeRetiens.

Les premières citrouilles-lanternes

Un des symboles majeurs d’Halloween, la citrouille sculptée en lanterne appelée « Jack-o’-lantern », a également une origine irlandaise. En Irlande, on utilisait à l’origine des navets, des betteraves ou des rutabagas pour confectionner ces lanternes censées éloigner les mauvais esprits. L’histoire folklorique raconte celle de Jack, un personnage qui aurait joué des tours au diable et se serait vu refuser l’entrée au paradis comme en enfer, condamné à errer avec une lanterne. Arrivés aux États-Unis, les Irlandais ont découvert un légume plus adapté et abondant : la citrouille. Celle-ci s’est imposée comme symbole incontournable d’Halloween, à tel point qu’elle en est devenue l’emblème visuel. Parallèlement, le modèle américain d’Halloween, telle qu’on le connaît aujourd’hui, commence à se mettre en place. Les enfants se déguisent, faisant du porte-à-porte pour réclamer des friandises sous la formule « Trick or treat! » (un bonbon ou un sort !). Des soirées costumées sont également organisées chez les adultes, où l’on joue à se faire peur dans une ambiance festive. La ville s’orne de décorations à base de toiles d’araignées artificielles, de squelettes et de citrouilles illuminées, tandis que les boutiques adaptent leurs vitrines à l’esprit de la saison.

Expansion et commercialisation d’Halloween aux États-Unis

De la fête communautaire à l’industrie culturelle

Au début du XXe siècle, Halloween se popularise à une échelle nationale aux États-Unis. Les journaux et magazines s’emparent du sujet, proposant des idées de déguisements, de décorations et de recettes thématiques. Les grands magasins saisissent rapidement l’opportunité commerciale en proposant une gamme variée d’articles : masques, costumes, accessoires, friandises emballées spécialement pour l’occasion. Avec l’essor du cinéma et de la télévision, Halloween trouve un nouveau terrain de jeu. Les films d’horreur, les séries télévisées spéciales Halloween et les spots publicitaires renforcent l’image de la fête comme un moment privilégié pour se faire peur tout en s’amusant. Des figures fictives comme Dracula ou Frankenstein, elles-mêmes issues de la littérature européenne, s’intègrent à la tradition, tandis que des univers plus modernes (zombies, extra-terrestres) viennent peupler l’imaginaire collectif. La fête sort également du simple cadre domestique. Dès les années 1920 et 1930, certaines villes américaines organisent des parades, tandis que les écoles et les associations de quartier promeuvent des soirées d’Halloween pour divertir la jeunesse. Progressivement, l’industrie du divertissement se structure autour de cet événement, faisant d’Halloween un marché lucratif qui prendra encore plus d’ampleur après la Seconde Guerre mondiale.

La fête d'Halloween dans une banlieue aux USA
Citrouilles-lanternes et décorations de maisons américaines, symboles de l’effervescence commerciale autour d’Halloween. Illustration originale JeRetiens.

Les controverses et les actions de moralisation

Malgré la popularité croissante de la fête, Halloween ne fait pas l’unanimité dans la société américaine du début à la moitié du XXème siècle. Certains y voient une incitation au vandalisme, au désordre public, ou encore un encouragement à des pratiques jugées païennes. Des églises protestantes tentent parfois d’encadrer ces célébrations, en organisant leurs propres soirées costumées, centrées sur des thèmes bibliques. Des campagnes de sensibilisation et des « Halloween safe nights » sont également mises en place à partir des années 1970 afin de contenir les débordements liés au vandalisme nocturne. Elles consistent à offrir des lieux sécurisés pour les enfants et les familles, tout en maintenant le caractère ludique et festif de la soirée. Les campagnes « Trick-or-Treat for UNICEF » (lancées en 1950) donnent par ailleurs un rôle caritatif à la collecte de friandises, en récoltant des dons au profit de l’UNICEF pour aider les enfants dans le monde.

Le retour d’Halloween en Europe

Une redécouverte progressive

Si la Toussaint reste en Europe une fête religieuse associée au recueillement, Halloween refait lentement surface au cours du XXème siècle, notamment après la Seconde Guerre mondiale. Les soldats américains présents sur le sol européen laissent entrevoir un aperçu de leurs traditions festives. Des bases militaires américaines organisent souvent des célébrations pour leurs familles, introduisant ainsi la culture d’Halloween dans l’imaginaire local. Cependant, c’est essentiellement à partir des années 1980 et 1990 que l’Europe redécouvre Halloween à grande échelle. Plusieurs facteurs y contribuent : la mondialisation culturelle, l’influence croissante des médias, l’essor du marketing international. Les marques multinationales de confiseries et de divertissement promeuvent la fête pour relancer la consommation en automne, période jusque-là moins propice aux achats festifs en dehors des préparatifs de Noël.

L’adaptation en France et en Europe continentale

En France, Halloween a longtemps été perçue comme une fête importée des États-Unis, sans lien direct avec les traditions locales. Certaines régions comme la Bretagne ou l’Alsace, ayant un passé celtique ou germanique, y ont cependant vu un écho à leurs anciennes coutumes d’automne. Dans les années 1990, le phénomène prend de l’ampleur grâce à la promotion de grandes enseignes et d’entreprises, qui voient dans Halloween une opportunité commerciale. Les réactions varient : certains y voient une américanisation indésirable ou une menace pour la Toussaint chrétienne. D’autres adoptent la fête avec enthousiasme, appréciant l’occasion de se déguiser, d’organiser des soirées à thème et d’exposer des décorations originales. Petit à petit, Halloween s’installe dans les écoles maternelles et primaires, où les enfants découvrent l’histoire des citrouilles et se déguisent en sorcières ou en squelettes. Au début des années 2000, on observe un pic de popularité, suivi d’une légère baisse. Toutefois, Halloween demeure aujourd’hui un événement festif dans de nombreux pays européens, particulièrement apprécié des jeunes générations. Les associations et les municipalités organisent parfois des défilés et des soirées à thème, tandis que les magasins mettent en vente des produits spécifiques : guirlandes effrayantes, masques de monstres, friandises décorées de têtes de mort ou de fantômes.

Diversité des célébrations et enjeux contemporains

Approches culturelles et familiales

En Europe, comme aux États-Unis, Halloween peut être vécue de différentes manières. Certains y voient avant tout un prétexte pour faire la fête, se costumer et faire preuve de créativité. D’autres s’intéressent à l’aspect spirituel, voulant renouer avec la mémoire des ancêtres et la symbolique de la mort, particulièrement dans des communautés liées aux traditions néo-païennes ou wiccanes, qui se réfèrent à la Samhain originelle. Dans le cadre familial, Halloween est souvent l’occasion de passer un moment ludique avec les enfants. Les parents organisent la décoration de la maison, préparent des pâtisseries inspirées du thème d’Halloween (tels que des biscuits en forme de fantômes ou des gâteaux couverts de glaçage orange) et accompagnent les plus jeunes pour la traditionnelle tournée du « Trick or Treat ». Certains quartiers s’organisent même collectivement pour recevoir les enfants, distribuer des bonbons et égayer l’automne d’une ambiance festive.

Les débats sociaux et religieux

Comme dans sa version américaine, Halloween ne fait pas l’unanimité en Europe. D’une part, certains contestent sa dimension commerciale, estimant qu’elle détourne l’attention de la Toussaint traditionnelle et des valeurs de recueillement familial. D’autre part, les écoles sont parfois divisées sur l’opportunité de célébrer Halloween, jugée trop païenne ou trop éloignée du patrimoine religieux et culturel local. Toutefois, les enfants et les adolescents se montrent souvent enthousiastes, attirés par l’esthétique du déguisement et le plaisir de la chasse aux bonbons. Au fil du temps, des voix s’élèvent pour encourager une forme plus équilibrée d’Halloween : une fête où l’on pourrait redécouvrir certains pans du folklore local, réhabiliter les légendes régionales et valoriser un artisanat authentique (sculpture de légumes, création de masques, etc.). Dans cette optique, la fête d’Halloween peut être perçue comme un exemple de syncrétisme culturel moderne, agrémenté d’éléments traditionnels anciens et de touches contemporaines.

Impact économique et médiatique

Il ne fait aucun doute qu’Halloween est devenue un phénomène commercial important. Les campagnes publicitaires, les produits dérivés et l’industrie des parcs d’attractions exploitent chaque année le potentiel de cette fête. Des soirées spéciales sont proposées dans les boîtes de nuit et les lieux de divertissement, tandis que les médias multiplient les émissions spéciales. Les franchises de films d’horreur profitent également de cette période pour faire leur promotion. Cet impact économique s’ajoute à la dimension culturelle de l’événement. En faisant revenir Halloween en Europe sous une forme largement inspirée par le modèle américain, les industries du divertissement et de la consommation véhiculent une image festive et spectaculaire de la fête. Cela ne signifie pas pour autant que l’Europe a perdu toute référence à ses origines celtiques : on voit parfois réapparaître des coutumes locales dans des festivals ou des célébrations régionale.

Conclusion

De ses origines celtiques, enracinées dans le culte de Samhain, à son adoption américaine et son retour en Europe, Halloween a parcouru un long chemin marqué par de multiples influences religieuses, culturelles et économiques. À l’intersection du sacré et du profane, cette célébration symbolise à la fois la mémoire des morts et l’exaltation de la créativité festive. Entre les feux sacrés des Celtes, la vénération des saints par le christianisme, l’émigration irlandaise vers l’Amérique et la mondialisation de la culture pop, la fête d’Halloween a su s’adapter à chaque environnement. D’un point de vue académique, Halloween révèle la manière dont les sociétés transforment et réinterprètent leurs traditions. Son histoire est un exemple marquant de syncrétisme, où mythes, croyances religieuses et aspirations commerciales s’entrecroisent pour créer une forme nouvelle, à la fois familière et renouvelée. Alors que certains s’attachent à préserver le caractère sacré de la Toussaint, d’autres voient dans Halloween une occasion d’explorer le fantastique et la convivialité. Qu’on la considère comme un phénomène de mode ou comme un héritage lointain, cette fête continue d’évoluer au rythme des transformations sociales et des échanges culturels mondiaux. Au final, Halloween témoigne de la façon dont un héritage ancien, réinventé par diverses influences, peut renaître et s’épanouir dans un nouveau contexte géographique et historique, pour revenir aujourd’hui en Europe comme une fête à part entière, célébrée de manière originale et personnelle par des millions de personnes.

Sam Zylberberg
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