Top 6 des étapes pour apprendre à se concentrer

A notre époque plus qu’à aucune autre, l’homme souffre d’un mal psychologique bien connu : la dispersion. L’agitation des villes, la tension nerveuse qu’engendrent la plupart des professions actuelles, la surabondance de l’information et le matraquage publicitaire auxquels nul n’échappe, tout cela fait que l’on fixe moins bien son attention, que l’on éprouve de plus en plus de difficultés à se concentrer.

On lit un livre et on s’aperçoit tout à coup que les yeux ont poursuivi le parcours des lignes, mais que l’esprit est ailleurs : on a perdu le fil de la pensée de l’auteur, on repart en arrière pour retrouver le passage ou l’on s’est dispersé.

Dans un magasin, c’est la vendeuse qui vous dit un prix pour un autre, ou qui se trompe dans l’addition manuelle ou dans la frappe sur la caisse enregistreuse : distractions dues au manque d’attention, son esprit ayant vagabondé ailleurs.

En automobile, vous prenez tous les jours la route de gauche à tel carrefour. Un jour où vous devez aller à droite pour une course, vous tournez quand même à gauche parce que c’est votre habitude et que vous n’avez pas été assez attentif au moment où vous approchiez du croisement. Manque de concentration.

On pourrait multiplier les exemples de dispersion mentale, de manque d’attention et de concentration. Il est évident que cette dispersion et ce manque de concentration nuisent à la qualité de notre vie quotidienne et professionnelle. Cela nuit également beaucoup à la qualité de notre personnalité. On est moins efficace lorsqu’on est insuffisamment concentré. On retire beaucoup moins d’un livre, d’un article, d’un dossier, d’une conférence lorsqu’on est trop peu attentif.

Une bonne attention qui reste fixée sur ce qui nous intéresse à tel moment déterminé, c’est la meilleure façon d’enrichir notre mémoire d’un maximum de faits, de données, d’informations qui peuvent nous être utiles. D’ailleurs le développement de l’attention et de la concentration est un excellent moyen d’améliorer la mémoire. Plus l’attention est bonne, meilleure est la mémoire.

Avez-vous remarqué, par ailleurs, combien il est désagréable de chercher à se concentrer sur un sujet auquel on veut réfléchir ou que l’on désire étudier, et de constater qu’à plusieurs reprises l’esprit a fui ailleurs et que l’on pense à toute autre chose ? Au contraire, celui qui sait se concentrer acquiert une efficacité extraordinaire dans sa réflexion ou dans son étude.

Le Pr. Walter a consacré plusieurs années à étudier le phénomène de l’attention et à expérimenter les moyens pratiques de l’améliorer. Il a ensuite préparé une méthode destinée à développer notre pouvoir d’attention et de concentration. Cette méthode vous sera révélée ici, sur cette page, dans quelques secondes.

Après avoir bien compris le phénomène de l’attention et de la concentration vous trouverez dans cette méthode de très nombreux exercices pratiques, faciles et intéressants. Très vite vous ferez des progrès et vous arriverez après quelques mois à avoir une maîtrise totale de vos pensées. Quel que soit votre degré d’inattention ou de dispersion, vous apprendrez à fixer votre attention sur un sujet précis jusqu’à ce que vous décidiez volontairement de passer à autre chose. Et lorsque vous réfléchirez, lorsque vous voudrez diriger votre concentration sur telle ou telle pensée intérieure, vous resterez fixé sur cette pensée et éliminerez sans effort toutes les images mentales qui ne sont pas en rapport avec votre préoccupation. C’est un atout considérable que de pouvoir maîtriser totalement ses pensées.

Vous constaterez aussi qu’enfin de compte, le développement de votre concentration est un moyen simple d’aboutir tout naturellement à la maîtrise de soi.

 

Comment bien se concentrer ?

Nous allons maintenant voir comment il faut se concentrer pour étudier, réfléchir ou rédiger. Tout entraînement de la mémoire doit commencer par un entraînement à la concentration.

Il existe deux types de concentration : la concentration immédiate, dont nous avons besoin pour observer avec soin un document, un visage, un événement, un spectacle, un monument, un tableau, et la concentration prolongée dont nous avons besoin pour étudier, apprendre, retenir, rédiger, calculer, penser, réfléchir. Nous parlerons ici essentiellement de la concentration prolongée, qui est indispensable, par exemple, pour passer une épreuve écrite durant un examen.

Plus vous vous concentrerez facilement, plus les souvenirs se graveront rapidement et profondément dans votre esprit. Nous allons donc vous apprendre à vous concentrer et c’est un entraînement auquel il faut vous appliquer tout particulièrement. Beaucoup d’entre nous se plaignent d’avoir du mal à se concentrer. Vous verrez qu’en suivant les méthodes que nous vous conseillons, vos facultés de concentration vont se trouver multipliées.

Observons tout d’abord que pour une durée limitée, vous pouvez vous concentrer sur tout ce qui vous plait : vous pouvez regarder la lampe de votre chambre, vous pouvez observer une personne qui passe dans la rue, vous pouvez regarder vos chaussures ou la couverture d’un livre.

Cela prouve, par conséquent, que votre pouvoir de concentration est soumis à votre volonté.

Remarquons ensuite que nous nous concentrons facilement sur ce qui nous intéresse. Lorsque vous avez faim et que vous faites votre menu au restaurant, vous ne vous laissez pas distraire, vos pensées ne vagabondent pas. De même lorsque vous lisez un article sur une chose qui vous passionne (votre sport favori, le cinéma, le théâtre, la musique, la photo, les voitures, ou même l’électronique peut-être) vous n’avez aucune difficulté à vous concentrer sur cet article.

Faisons maintenant le point en ce qui concerne votre cas personnel :

Prenez une feuille de papier, et divisez-la en deux colonnes comme le tableau ci-dessous : à droite, vous allez faire la liste des questions ou occupations pour lesquelles vous éprouvez des difficultés à vous concentrer, et à gauche, vous noterez les sujets, questions ou occupations sur lesquels vous vous concentrez facilement.

Concentration facile Concentration difficile
   

Il y a neuf chances sur dix pour que la colonne de gauche contienne la liste des choses qui vous intéressent le plus et celle de droite celles qui vous intéressent moins ou que vous connaissez moins. Cela vous aidera à comprendre les méthodes par lesquelles vous pouvez augmenter votre pouvoir de concentration.

Mais posons-nous tout de suite cette question

Qu’est-ce au fond que la concentration ?

La concentration, c’est la faculté de fixer son attention sur un sujet ou une occupation volontairement choisie en se refusant à laisser aller cette attention vers d’autres sujets qui la sollicitent. 

Autrement dit, parmi toutes les images et pensées qui peuvent évoluer dans notre cerveau, nous devons faire un choix en faveur de celles que nous avons décidé de suivre et repousser celles qui sont étrangères.

Il faut remarquer que la difficulté n’est pas de choisir le sujet sur lequel on veut se concentrer, mais plutôt d’éliminer l’intrusion de pensées extérieures qui, comme par malice, cherchent à occuper l’esprit pour chasser celles qu’on veut suivre. De ce fait, la concentration est surtout une action de défense contre des incursions extérieures. Pour mieux se concentrer, il faut d’abord s’armer contre ces envahisseurs du cerveau. Nous allons voir comment, à travers les 6 étapes de la concentration.

 

PREMIÈRE ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – UN BON CADRE

Il ne faut pas croire que l’on peut se concentrer dans n’importe quelles conditions. Si vous devez vous concentrer sur une étude, il faut d’abord vous isoler du monde extérieur. Choisissez un cadre favorable à l’étude. Il vous faut du calme, de la lumière, une température normale, du silence. Rien n’est plus préjudiciable à la concentration que des bruits, surtout ceux qui se répètent et qui crispent.

Choisissez aussi un siège confortable où vous êtes assis assez droit, une table d’une hauteur adéquate.

Ce cadre de travail est important pour deux raisons. D’abord parce que vous ne pouvez vous concentrer et étudier que si ces conditions de calme et de confort sont respectées, ensuite parce que vous arriverez à créer chez vous un réflexe conditionné de concentration en vous replaçant à chaque fois dans les mêmes conditions matérielles d’étude. Votre esprit prendra automatiquement une attitude éveillée, attentive, concentrée lorsque votre corps se retrouvera placé dans les mêmes conditions matérielles. Vous aurez donc beaucoup plus de facilité à vous concentrer au fur et à mesure que l’habitude s’encrera.

Retenez bien ce point :

Choisissez un cadre propice à la concentration et habituez-vous y.

DEUXIÈME ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – ÉVITER LA DISTRACTION

Votre cadre choisi, il faut qu’une fois installé, vous n’ayez pas de motif de distraction. Il faut donc éliminer tout ce qui, autour de vous, pourrait être sujet d’évasion. Éloignez le roman que vous lisez à vos heures de distraction, la documentation ou le matériel relatif à vos prochaines vacances ou à vos loisirs habituels, les cartes routières, votre journal, votre revue préféré, votre baladeur, etc.

Ne vous placez pas devant votre fenêtre. D’abord parce que vous recevrez la lumière de face, ensuite et surtout parce que ce que vous apercevez par votre fenêtre peut être un sujet permanent et répété de distraction. Ce sont des petits détails, mais ils ont une grande importance surtout lorsque l’on veut s’entraîner à une meilleure concentration.

Bien entendu, il faut éliminer la proximité de la télévision ou de la radio, ainsi que le va et vient de personnes autour de vous. Pensez aussi à éteindre votre téléphone portable, ou toute autre source qui serait susceptible de vous déranger. Enfin, éliminez quelques facteurs matériels personnels : la faim, la soif, etc. Si vous devez vous déranger pour aller boire ou pour croquer un biscuit, cela interrompt votre rythme de travail. Buvez un grand verre d’eau, croquez un biscuit (au germe de blé, c’est bon pour le cerveau) ou un morceau de chocolat avant de commencer à travailler. Ou bien ayez ce verre d’eau et ce biscuit à portée de la main (mais pas sous les yeux).

Tout ceci semble évident, mais si vous êtes interrompu une fois par les informations à la radio, deux fois par une personne qui entre et qui sort ou qui vous parle, une fois parce que vous devez aller boire, dix fois par les spectacles de la rue, quatre fois par la sonnerie de votre téléphone portable, ne dites pas que vous ne savez pas vous concentrer. Dites que vous ne vous placez pas dans des conditions où la concentration est possible.

Par conséquent pour être capable de vous concentrer, suivez bien le second principe :

Éliminez les causes matérielles de distraction et d’interruption.

Retenons déjà les deux premiers principes à appliquer pour obtenir une bonne concentration

  • Choisissez un cadre propice.
  • Éliminez les causes matérielles de distraction.

Dès aujourd’hui, mettez ces règles en application dans tous les cas où vous désirez vous concentrer correctement.

TROISIÈME ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – ÊTRE EN FORME

Êtes-vous physiquement en forme pour effectuer un travail intellectuel suivi ? Nous avons parlé de l’oxygénation du sang et du rôle du sang pour irriguer le cerveau. Nous avons parlé aussi des éléments chimiques nécessaires à l’activité des cellules cérébrales.

Si vous n’avez pas respecté (volontairement ou non) les règles d’hygiène que nous avons préconisées, ou si vous vous trouvez dans un état de fatigue excessif, ne cherchez pas à vous concentrer sur vos sujets d’étude. Si vous insistez, vous vous fatiguerez davantage. Comme vous serez fatigué, vous n’avancerez pas dans votre étude, vous vous surmènerez, vous serez pris dans un cercle vicieux. Par conséquent si vous n’êtes pas en forme physiquement, ne cherchez pas cette concentration qui vous fuirait. Reposez-vous, quitte à vous lever une heure plus tôt le lendemain. Et avant de vous coucher, allez respirer un peu d’air frais en faisait une demi-heure de marche.

Contrôlez votre forme physique et votre hygiène de la mémoire à l’aide du tableau ci-dessous.

Alimentation adaptée à l’effort intellectuel oui non
Oxygénation des poumons hebdomadaire et quotidienne oui non
Heures de sommeil normales (8 heures) insuffisantes
(moins de 6 heures)
Consommation de tabac ou de cigarettes non trop
Consommation d’alcool non oui
Fatigue générale non oui

Si vous avez 3 réponses ou plus dans la colonne de droite, vous ne pouvez pas raisonnablement espérer vous concentrer facilement. C’est sur ces points-là que doivent porter vos efforts avant de pratiquer des exercices de concentration.

Pourtant il peut arriver que, malgré une bonne hygiène cérébrale, vous ne vous sentez pas complètement en forme un jour ou l’autre. Dans ce cas il faut simplement faire une petite cure de rafraîchissement avant de vous mettre au travail.

Faites 10 minutes de marche, puis prenez une douche. Si vous n’avez pas la possibilité de prendre une douche, passez-vous de l’eau froide sur le visage. Puis buvez un verre d’eau fraîche, de lait, de thé glacé, ou de café glacé (si vous le supportez bien). Vous pouvez alors vous mettre au travail et vous concentrer facilement.

N’oubliez de toute façon pas le 3ème principe :

Ne vous concentrez que si votre forme physique vous le permet.

QUATRIÈME ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – TROUVER UN BUT

Nous allons aborder maintenant les conditions intérieures psychologiques d’une bonne concentration.

Reprenons l’expérience faite précédemment. Vous avez fait un tableau à deux colonnes. A gauche vous avez inscrit la liste des sujets et occupations pour lesquels vous n’avez pas de mal à vous concentrer. A droite, ceux pour lesquels vous éprouvez des difficultés de concentration. Nous avions ainsi vérifier qu’il est facile de se concentrer sur les sujets que l’on aime et difficile sur les sujets que l’on n’aime pas. Cela signifie par conséquent que des facteurs émotionnels, sentimentaux et subjectifs interviennent pour commander ou non la concentration.

La non-concentration est un peu comme un réflexe de défense contre les sujets qui ne nous plaisent pas suffisamment. Votre inconscient repousse l’étude ou la lecture qui lui déplait. Ceci amène donc tout naturellement à la conclusion suivante : il faut que le sujet sur lequel vous voulez vous concentrer vous plaise.

Mais, direz-vous, on peut par obligation avoir à étudier précisément des choses qui ne plaisent pas.

Pour vous faire accepter avec bonne volonté ces sujets sur lesquels vous vous concentrez mal, il faut que vous preniez suffisamment conscience de leur intérêt. Examinez soigneusement les raisons qui vous poussent à faire cet effort : le diplôme que vous voulez obtenir, les recherches que vous voulez mener à bien, la situation plus brillante que vous désirez, l’admiration de vos supérieurs, bref, ce qui constitue votre objectif et pour lequel vous faites un effort d’étude et de concentration. Pénétrez-vous bien de cette image et de cet objectif avant de vous mettre à l’étude.

Allons plus loin encore ; pour faciliter cet effort et pour que votre esprit mesure mieux l’importance de votre objectif (donc de l’étude qui vous permettra de l’atteindre) vous allez faire ceci : prenez deux cartes (dimension carte postale) ; sur l’une résumez, en un ou deux mots, ce qui vous arrivera si vous vous concentrez et si vous vous mettez à l’étude avec constance ; sur l’autre inscrivez ce qui vous arrivera si vous ne vous concentrez pas, si vous laissez votre esprit perdre un temps précieux en rêveries, si vous vous laissez aller. Mieux, vous pouvez dessiner (aucune importance que vous dessiniez bien ou mal) ce qui se passera si vous vous concentrez, et ce qui se passera si vous ne le faites pas Placez ces deux cartes devant vos yeux, regardez-les bien, surtout si votre attention faiblit, si votre esprit cherche à vagabonder.

En mettant ainsi par écrit (mots ou dessins) avantages et inconvénients, vous vous pénétrez intérieurement de l’importance de votre sujet. Votre esprit acceptera alors beaucoup mieux l’effort de concentration que vous lui demandez.

Mettez en pratique cette quatrième règle :

Imprégniez-vous bien du but que vous atteindrez grâce à votre concentration.

En résumé, pour obtenir une concentration correcte, vous appliquerez maintenant les 4 principes déjà étudiés

  • Choisissez un cadre propice.
  • Éliminez les causes matérielles de distraction.
  • Soyez sûr de votre forme physique.
  • Imprégniez-vous bien de votre but.

Exercice

Fermez les yeux, représentez-vous le chiffre 1. Lorsque vous le voyez clairement en pensée, représentez-vous le chiffre 2 en ayant parfaitement effacé de votre pensée l’image du chiffre 1.

Continuez ainsi jusqu’à 10.

Cet exercice est un excellent entraînement à la concentration.

CINQUIÈME ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – POSSÉDER LES CONNAISSANCES DE BASE

Il vous est peut-être arrivé de vouloir vous concentrer sur une lecture, mais que malgré vos efforts, votre attention se détourne constamment, vous ne progressez pas. Cinq fois, dix fois vous devez reprendre votre lecture à la phrase précédente pour essayer d’enchaîner.

Cela peut provenir des différentes causes que nous avons déjà analysées, mais cela peut très bien être la conséquence d’un autre facteur : vous n’avez pas une base de connaissances suffisantes pour aborder cette lecture.

Si vous demandez à un enfant de douze ans de lire un passage du Discours de la Méthode de Descartes, il n’arrivera pas à se concentrer et après en avoir lu trente lignes il sera dans l’incapacité de vous expliquer ce qu’il a lu. Il aura d’ailleurs lu « machinalement », car dès la lecture de la première phrase, son attention se sera portée sur autre chose.

Il en est de même pour chacun de nous : si nous abordons une lecture à propos de laquelle nous ne possédons pas de connaissances suffisantes, notre esprit ne pouvant comprendre la totalité de ce qui est écrit, il s’évade, puisqu’il a besoin de se fixer sur quelque chose et que nous ne lui offrons qu’un aliment qu’il ne peut assimiler.

C’est pourquoi, lorsque vous éprouvez des difficultés à vous concentrer sur une lecture un peu ardue, il faut vous poser cette question : « Ai-je les connaissances de base indispensables à la compréhension de ce texte ? ». Si vous répondez négativement, il faut évidemment remédier à cet état de choses en faisant des lectures préparatoires.

Vous gagnerez souvent beaucoup de temps en lisant préalablement un, deux ou même trois ouvrages plus faciles, plutôt que de progresser péniblement dans la lecture d’un ouvrage qui n’est pas encore à votre portée.

Quelquefois, la difficulté à se concentrer peut provenir non du fond de l’ouvrage, mais de sa forme. Il se peut que les questions traitées dans ce livre soient à votre portée, mais que l’auteur use d’un vocabulaire très riche et très précis. De ce fait, le sens de certaines phrases vous échappe parce que vous ignorez le sens de plusieurs mots.

Là encore votre attention risque de s’éclipser, parce que vous ne comprenez pas instantanément le sens de ce que vous lisez. Le remède est simple, il faut consulter un dictionnaire pour tous les mots dont vous ignorez le sens ou dont le sens est trop imprécis pour vous.

Il suffit de rencontrer, dans une phrase, deux ou trois mots que vous ne comprenez que « vaguement » et le sens général de la phrase vous échappe « totalement ». Ne laissez jamais passer un mot sans en chercher la signification dans votre dictionnaire.

Que ce soit pour le fond de l’ouvrage ou pour le vocabulaire qu’il contient, ne négligez jamais la cinquième règle indispensable à votre concentration :

Assurez-vous que vous possédez les connaissances de base indispensables à la lecture que vous entreprenez.

SIXIÈME ÉTAPE POUR VOUS CONCENTRER – S’INTÉRESSER ENCORE PLUS

Nous avons déjà parlé de l’importance de vos objectifs personnels. Nous avons dit que votre concentration est plus facile si vous prenez pleinement conscience de l’importance de la lecture ou du travail que vous entreprenez. Néanmoins, pour que votre concentration soit parfaite, il faut que vous assuriez à votre esprit un intérêt immédiat. Il faut que vous arriviez à prendre un intérêt suffisant à ce que vous lisez ou étudiez.

Comment vous passionner pour ce que vous devez lire ?

Tout d’abord, en vous pénétrant bien des avantages que vous retirerez de cette lecture, non plus comme précédemment en fonction de vos objectifs à long terme, mais en fonction de l’utilité directe de votre étude. Par exemple en lisant tel ouvrage d’initiation à l’électronique, vous saurez que cela vous permettra de mieux comprendre ultérieurement certains composants électroniques.

Ensuite, en vous posant un certain nombre de questions : pourquoi ce livre a-t-il été écrit, quel est le but de l’auteur, qui était-il ? Bref, en recherchant le sens profond de l’ouvrage ou de l’œuvre de l‘écrivain, vous arriverez à augmenter l’intérêt que vous porterez à votre lecture, et votre concentration en sera facilitée.

A ce propos, ne manquez jamais de lire la préface et la table des matières. Dans la préface ou l’introduction, l’auteur cherche en général à faire comprendre en quelques pages pourquoi il a écrit son livre et ce qu’il a voulu présenter, expliquer ou démontrer. Quant à la table des matières, elle vous donne une vue d’ensemble de l’ouvrage, elle le résume.

En lisant et relisant la préface, vous augmenterez votre intérêt pour l’ouvrage que vous voulez lire. C’est pourquoi avant de vouloir concentrer votre attention sur une lecture un peu ardue, il faut respecter la sixième règle :

Cherchez à accroître votre intérêt immédiat pour l’ouvrage que vous lisez.

 

Voici terminé l’exposé des six points-clés de la concentration dans l’étude. Ne cherchez pas à vous concentrer si vous négligez volontairement ou non l’un de ces six points. Rappelons-les sous une forme résumée :

1. Choisissez votre cadre.

2. Éliminez les causes de distraction.

3. Soyez physiquement en forme.

4. Imprégniez-vous de votre but.

5. Ayez les connaissances de base.

6. Augmentez votre intérêt immédiat.

Pour vous souvenir de ces 6 points, construisons une « concaténation » avec la première syllabe de chaque mot-clé.

Nous obtenons :

CADISFOR – BUCONINT

Avant d’en terminer avec cette importante question, voyons comment retrouver une meilleure concentration, lorsqu’ au cours de votre étude votre attention s’échappe et laisse pénétrer des idées étrangères.

Première chose à faire : reprendre profondément conscience de votre objectif personnel. Pensez fortement à ce qui vous attend si vous menez votre étude à bon terme et songez aussi, clairement, à ce qui se passera si vous ne gardez pas une concentration suffisante pour terminer votre étude.

Seconde chose : retrouvez dans votre livre le point exact où vous avez perdu votre concentration et marquez le d’une croix au crayon. Voyez si ce n’est pas la difficulté de compréhension qui a causé votre évasion (étape 5) et dans ce cas, remédiez-y.

Si ce n’est pas le cas, reprenez votre lecture et marquez à chaque fois d’une croix le passage où votre attention s’est relâchée. Si vous avez plus de 3 points dans la même page, inutile de continuer.

Arrêtez-vous une demi-heure, prenez l’air, marchez un peu, buvez une tasse de café ou un grand verre d’eau, recherchez dans la liste CADISFOR – BUCONINT quelles causes vous empêchent de vous concentrer, et en trouvant la cause vous trouverez le remède. Dans ces conseils sur la concentration, nous avons la plupart du temps pris comme exemple la concentration dans l’étude, mais, il va de soi que le schéma CADISFOR – BUCONINT est valable aussi bien pour la concentration prolongée dans d’autres domaines : par exemple pour vous concentrer sur la rédaction d’un rapport ou sur la préparation d’un exposé que vous avez à faire.

Pour terminer l’étude des problèmes de l’attention et de la concentration, nous vous recommandons d’éviter deux choses :

1. La lecture – rêverie. Pendant que vous lisez, même un roman distrayant, ne vous laissez jamais aller à la rêverie à propos d’une idée ou d’un mot que vous rencontrez. Cela irait à l’encontre même de tout ce que vous faites par ailleurs pour développer votre concentration. Il faut vous créer de bons réflexes conditionnés. Vous lisez, cela doit signifier pour votre cerveau « obligation de me concentrer sur ce que je lis », « défense de rêver ». Si vous voulez rêver, fermez votre livre, changez de place, installez-vous dans un fauteuil confortable et rêvez. Mais interdisez-vous le mélange « lecture -rêverie ». C’est un mélange empoisonné.

2. La lecture – berceuse. Beaucoup de personnes lisent avant de s’endormir. Il n’y a rien à redire à cela. Mais à condition que l’on arrête consciemment de lire, que l’on se couche et que l’on s’endorme ensuite. Pour les mêmes raisons que celles qui viennent d’être données au paragraphe « lecture – rêverie », il ne faut pas utiliser cette lecture du soir pour passer progressivement de l’état de veille à celui de demi-sommeil, le livre étant ensuite abandonné à la hâte avant de s’endormir profondément. Ne lisez jamais lorsque vous sentez le sommeil venir et votre attention s’évanouir.

Exercice

Voici un exercice qui vous entraînera à vous concentrer sur un seul sujet et en même temps à creuser un problème sans vous laisser distraire.

Tout d’abord, voyez si vous appliquez bien les 6 règles que nous venons d’étudier pour la concentration.

Ensuite, prenez un objet quelconque : examinez-le en songeant à sa fabrication et à ses origines, même lointaines.

Exemple : vous prenez un couteau : il est fait de bois et d’acier ; le bois a été tourné, taillé, percé. Ce bois provient d’arbres, ces arbres ont été abattus par des hommes, etc. La lame est en acier ; l’acier provient de fer et du charbon, le fer est extrait du minerai, etc.

Voyez jusqu’où vous pouvez remonter pour toutes les parties constituant l’objet en question. La difficulté est de ne pas vous laisser entraîner par des pensées externes.

J.-C. Michel
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