Les généraux qui refusèrent l’indépendance de l’Algérie

Les généraux contre l’indépendance de l’Algérie

André Zeller, Raoul Salan, Maurice Challe et Edmond Jouhaud lors du Putsch d'Alger en 1961.
André Zeller, Raoul Salan, Maurice Challe et Edmond Jouhaud lors du Putsch d’Alger en 1961.

Le 21 avril 1961, quatre généraux ont tenté un coup d’Etat en Algérie s’opposant à la politique de de Gaulle, refusant d’abandonner l’Algérie: André Zeller, Raoul Salan, Maurice Challe et Edmond Jouhaud.

Le putsch prend fin le 26 avril, soit quatre jours plus tard, par la rémission des troupes qui soutenaient les quatre généraux. Challe et Zeller seront condamnés à 15 ans de réclusion mais seront amnistiés et réintégrés cinq ans plus tard. Salan est condamné à la perpétuité et Jouhaud à la peine de mort (étant pied-noir). Ils seront amnistiés en 1968.

Pour mémoriser le nom du quarteron de généraux qui refusèrent l’indépendance en Algérie: Sale con, Joue au con, J’ai l’air d’un con, et Sale enculé.

Pour: Challes con, Jouhaud con, Zeller d’un con et Salan culé.

 

Pour:  Challes, Jouhaud, Zeller et Salan.

 

Enregistrer

Philémon
Les derniers articles par Philémon (tout voir)

4 réflexions au sujet de “Les généraux qui refusèrent l’indépendance de l’Algérie”

  1. Si je comprends bien (et je ne sais que ce que me dit wikipédia), certains militaires ou ex-militaires étaient tellement opposés à l’indépendance algérienne par rapport à la France qu’ils ont tenté de prendre le pouvoir sur l’Algérie et ont comploté (et tenté d’exécuter) un coup d’État du gouvernement français de Michel Debré à Paris.

    Pourquoi les conspirateurs se soucient-ils de l’Algérie?

    Répondre
    • La réponse à ta question se trouve dans la guerre d’Algérie et la crise de 1958. Je parlerai brièvement de 1961 à la fin, mais l’événement important s’est vraiment produit il y a trois ans de cela.

      La crise d’Alger est un bel exemple de la complexité et du rôle de l’armée française en Algérie. Ce que je m’apprête à écrire est au mieux un résumé d’une crise politique très complexe.

      L’armée française:

      En 1958, la peur est très présente chez les dirigeants de l’armée française en Algérie ainsi que chez leurs collègues officiers. C’était un rappel douloureux de ce que l’armée française avait vécu en Indochine il y a à peine 4 ans où, selon leurs propres termes, ils avaient été abandonnés par les politiciens de leur pays. Essentiellement, un mythe français. Lorsque l’armée française entra correctement dans la guerre d’Algérie, elle le fit avec vengeance. Elle ne laisserait pas l’Algérie, un endroit considéré comme aussi français que Dunkerque lui-même, être abandonnée à cause des politiciens de retour en métropole. Ils n’allaient pas permettre à leurs camarades de mourir en vain et ils feraient n’importe quoi pour garder les Français algériens. Quand il y a eu des discussions sur le gouvernement actuel, qui n’avait même pas été formé correctement en raison des événements précédents, a commencé à parler d’éventuelles négociations avec le FLN, l’armée avait assez.

      Les colons français:

      Si tu regardes l’histoire des colons français en Algérie au XXe siècle, tu les qualifierais peut-être d’arrogants et de insistants dans le domaine politique. Ils ne voulaient rien, rien du tout, pour ruiner l’hégémonie qu’ils avaient en Algérie, un équilibre délicat où les colons français étaient au sommet et les algériens en dessous. Ils avaient empêché toute réforme majeure d’avant-guerre qui aurait donné un léger élan à la population algérienne et s’étaient opposés à tout discours visant à donner des droits égaux aux algériens – même lorsqu’il s’agissait de mesures démocratiques. Par exemple, lors des élections municipales de 1947, il y a eu un cas très clair de truquage en faveur des colons et d’empêchement à un parti démocratique parfaitement légal d’entrer dans leur assemblée. Dans cet état d’esprit, les colons les plus extrêmes se tournèrent vers l’armée pour le salut en 1958, alors que l’on craignait que le gouvernement actuel ne les abandonne.

      C’était un baril de poudre prêt à exploser. Une conspiration était en cours et c’est en mai 1958 que tout allait se mettre en place.

      L’un des signes les plus révélateurs d’une participation imminente de l’armée à la politique nationale est un télégramme envoyé par le général Salan au général Ely en France:

      « La crise actuelle montre que les partis politiques sont profondément divisés sur la question algérienne. La presse permet de penser que l’abandon de l’Algérie serait envisagé dans les processus diplomatiques qui commenceraient par des négociations visant à un « cessez-le-feu ». . . .

      L’armée algérienne est troublée par la reconnaissance de sa responsabilité envers les hommes qui se battent et risquent un sacrifice inutile si les représentants de la nation ne sont pas déterminés à maintenir l’Algérie française. . . .

      L’armée française, à l’unanimité, serait indignée par l’abandon de ce patrimoine national. On ne peut pas prédire comment il réagirait dans son désespoir. . . .

      Je vous demande de porter à l’attention du Président de la République notre angoisse, que seul un gouvernement fermement déterminé à maintenir notre drapeau en Algérie peut apaiser. »

      Tout s’est réuni le 13 mai 1958. Ce qui avait commencé comme une cérémonie pour rendre hommage à trois soldats français qui avaient été exécutés par les FNL s’est transformé plus tard en manifestation ou plutôt en réunion de masse des colons français par le monument aux morts. Le « chef » des colons hardline les avait fouettés en délire et quand le général Salan est arrivé sur les lieux, il a crié: »mettez l’armée au pouvoir! » étaient fréquents et à la fin de la cérémonie, il n’ y avait pas grand-chose pour empêcher les colons de prendre le pouvoir français en Algérie. Les choses se sont passées vite d’ici. L’armée a été poussée au pouvoir et l’ a adoptée de son plein gré. Les dirigeants demandèrent à Charles de Gaulle de prendre le pouvoir en France (qui devait être le genre de personne à ne pas vouloir abandonner l’Algérie). Lorsque cela ne s’est pas concrétisé rapidement, des plans ont été élaborés et des menaces ont été proférées à l’encontre de la France pour que si les choses ne commençaient pas à avancer plus vite, ils s’en occupaient eux-mêmes (i. e. une intervention militaire en France). Ce n’était cependant pas des mots vides de sens et des plans ont été élaborés à cet effet. La Corse a été « envahie » le 24 mai et il y avait une crainte très présente à Paris d’une intervention des paras français. De Gaulle a finalement accepté de former un gouvernement le 30 mai.
      79,25 % ont voté oui. La Quatrième République était morte en Algérie. La Cinquième République est sortie de ses cendres et Charles de Gaulle en devient le premier président le 21 décembre 1958.

      L’espoir était que De Gaulle ne trahirait pas l’Algérie, mais ils se trompaient cruellement. Un référendum a eu lieu en 1961, les électeurs français votant massivement en faveur de l’indépendance algérienne. Quelques mois plus tard, des éléments conservateurs de l’armée française en Algérie se sont levés dans une tentative de coup d’État – les généraux Putsch – qui a rapidement échoué et a entraîné le démantèlement d’une partie de la Légion étrangère.

      Répondre

Laisser un commentaire