Comprendre l’histoire géologique de la Terre

Ce nouvel article vous propose de comprendre la géologie de la Terre, ainsi que la disposition actuelle des continents. Pour cela nous allons analyser la structure interne de la Terre (pourquoi la Terre est ronde), sa chronologie, puis différencier quatre phénomènes géodynamiques : expansion océaniquesubductioncollision, et érosion, qui constituent un cycle orogénique, c’est-à-dire un cycle correspondant à la formation, puis à la disparition d’une chaîne de montagnes.

Quelle est la structure interne de la Terre ?

Le sous-sol terrestre est constitué de plusieurs épaisseurs que nous allons décrire dans cette première partie, et dont voici un schéma, dont la description se trouve juste après.

La structure interne de la Terre est formée en 3 couches principales (noyau, manteau, croûte) comprenant :

  • Un noyau interne solide au centre de la Terre, et un noyau externe liquide (où des mouvements convectifs rapides sont à l’origine du champ magnétique terrestre ; si le noyau externe venait à se solidifier comme celui de la planète Mars, la Terre ne pourrait plus avoir de champ magnétique, et l’atmosphère pourrait disparaître, nous privant alors d’une protection contre les UV, contre le froid spatial, et contre une absence d’oxygène).
  • La séparation entre les deux noyaux est la discontinuité de Lehmann.
  • La séparation entre le noyau et le manteau est la discontinuité de Gutenberg.
  • Un manteau inférieur solide (responsable des points chauds, qui sont des volcans naissant dans le manteau, proche du noyau liquide), et un manteau supérieur ductile (comprenant l’asthénosphère et une partie de la lithosphère).
  • La séparation progressive entre les deux manteaux est la TZ (transition zone)
  • La séparation entre l’asthénosphère et la lithosphère est la LVZ (low velocity zone), et correspond à une isotherme de 1300°C
  • Une croûte océanique (avec une densité de 2,9) et une croûte continentale plus légère (avec une densité de 2,7), comprenant toutes les deux l’autre partie de la lithosphère).
  • La séparation entre manteau et croûte est la discontinuité de Moho.

différence entre lithosphère et asthénosphère

Qu’est-ce qui fait bouger les plaques tectoniques ?

Les plaques lithosphériques (océaniques et continentales) se déplacent de 2 à 3 centimètres par an en moyenne dans des directions différentes, entraînant alors la formation de zones de divergence (expansion océanique, débutant au niveau des rifts), de subduction (entre des plaques lithosphériques de densités différentes), de coulissage, et de collision (entre des plaques lithosphériques de même densité).

Le déplacement des plaques tectoniques est possible grâce au phénomène du « double tapis roulant », où les plaques lithosphériques sont portées par les mouvements de l’asthénosphère de part et d’autre des rifts (bassins d’effondrements, précédant les dorsales).

Mouvement des plaques lithosphériques, dorsales et fosses

Quelques exemples de dorsales (visibles sur la carte après ces exemples) :

Les dorsales se développent après la formation de rifts (bassins d’effondrements), aux frontières entre deux plaques lithosphériques divergentes.

  • La dorsale médio-atlantique (entre les plaques américaines et européennes/africaines), c’est une dorsale lente (2 cm par an)
  • La dorsale Est-Pacifique (entre la plaque pacifique et les plaques américaines), c’est une dorsale rapide (10 cm par an)
  • La dorsale d’Aden (entre les plaques africaine et arabique)
  • La dorsale de Carlsberg (entre les plaques africaine et indienne), c’est une dorsale lente (2 cm par an)

Quelques exemples de fosses :

Les fosses se développent au niveau de subduction, aux frontières entre deux plaques lithosphériques convergentes.

  • La fosse des Mariannes (entre les plaques pacifique (plongeante) et philippine), constituant le « Challenger Deep », cad le point le plus profond jamais mesuré, 11 000m)
  • La fosse d’Atacama (entre les plaques pacifique (plongeante) et sud américaine)
  • La fosse Calypso (entre les plaques africaine (plongeante) et eurasienne, située dans la mer Ionienne au sud de la Grèce)

Une visualisation de la tectonique des plaques (avec une carte planisphérique, puis sphérique) pour une meilleure compréhension des phénomènes :

zones de convergence (rouge), zones de divergence (noir), zoom sur l’équateur en jaune (ci-dessous)

Gardez à l’esprit que la dorsale Est-Pacifique ci-dessus (à gauche) est une dorsale rapide (10 cm par an) ; dans la partie suivante, on s’intéresse à la formation actuelle des continents, et on remarquera la progression de cette dorsale à partir de 145 millions d’années (à partir du Crétacé).

Comprendre le passé pour comprendre le présent :

  • La naissance de l’Univers (Big Bang) s’est produite il y a 14 milliards d’années.
  • La Terre s’est formée il y a 4,5 milliards d’années (approximativement en même temps que le systeme solaire).
  • L’apparition de la tectonique des plaques s’est faite il y a 4 milliards d’années.

Jusqu’à 520 millions d’années, la tectonique des plaques a permis diverses formations, jusqu’à celle de la Pannotia, un supercontinent, où toutes les terres émergées étaient regroupées en un seul bloc.

  • Au Cambrien (520 – 480 Ma), la Pannotia (supercontinent) se forme, puis se divise.
  • Au Permien (300 – 250 Ma), la Pangée (supercontinent) se forme suite à la collision de l’Armorica, du Protogondwana et de la Laurussia (fragments issus de la Pannotia), donnant naissance à la chaîne montagneuse varisque (ou hercynienne). Aujourd’hui cette chaîne hercynienne est érodée, mais l’on trouve des témoins géologiques (roches métamorphiques et granites) en Bretagne (massif armoricain), dans le Var (Esterel), au Portugal et ouest de l’Espagne, et en Amérique du Nord (dans les Appalaches).
Chaîne hercynienne lors de la Pangée (280 Ma) et aujourd’hui
  • Au Trias (250 – 200 Ma), la Pangée se divise en deux continent, la Laurasie au nord et le Gondwana au sud.
  • Au Jurassique (200 – 145 Ma), l’Antarctique et l’Australie commencent à s’éloigner.
  • Au Crétacé (145 – 66 Ma), l’océan Atlantique se forme entre l’Afrique et l’Amérique.
  • Au Paléogène (66 – 23 Ma), les montagnes alpines se forment, et la plaque indienne entre en collision avec la plaque eurasienne, produisant ainsi l’Himalaya.

Quelles sont les grandes étapes de la vie sur Terre ?

  • Protérozoïque (2500 – 540 Ma) : Apparition des eucaryotes et algues
  • Cambrien (540 – 480 Ma) : Apparition des poissons et céphalopodes
  • Ordovicien (480 – 440 Ma) : Apparition des plantes terrestres
  • Silurien (440 – 420 Ma) : Poissons et plantes sortent de l’eau
  • Dévonien (420 – 360 Ma) : Apparition des insectes
  • Carbonifère (360 – 300 Ma) : Apparition des amphibiens et premiers reptiles
  • Permien (300 – 250 Ma) : Pangée
  • Trias (250 – 200 Ma) : Apparition des dinosaures
  • Jurassique (200 – 145 Ma) : Apparition des oiseaux et mammifères ovipares
  • Crétacé (145 – 66 Ma) : plantes à fleur, mammifères vivipares, primates et serpents
  • Fin du Crétacé (66 Ma) : Extinction des dinosaures
  • Paléogène (66 – 23 Ma) : Apparition des cétacés
  • Néogène (23 – 3 Ma) : Apparition de l’espèce humaine

Astuce :

On constate que depuis 540 Ma, de nombreuses périodes géologiques se sont écoulées. Pour mémoriser certaines d’entre elles (Cambrien, Carbonifère, Crétacé), voici une astuce :

Il suffit d’écrire (ou de penser) à trois « dates » assez simples à retenir, qui sont respectivement :

  • 520 Ma appartenant au Cambrien (540 – 480 Ma), poissons.
  • 320 Ma appartenant au Carbonifère (360 – 300 Ma), amphibiens.
  • 120 Ma appartenant au Crétacé (145 – 66 Ma), serpents.

Pour se souvenir que le Carbonifère correspond à l’apparition des amphibiens, il est possible de penser à la sonorité Carbo – Crapaud.

Et pour se souvenir que le Crétacé correspond à l’apparition des serpents, il est possible de penser à la sonorité finale de Créta – et au début de celle de Serpent.

Expansion océanique :

Comme nous l’avons précédemment vu, le déplacement des plaques tectoniques est possible grâce au phénomène du « double tapis roulant », où les plaques lithosphériques sont portées par les mouvements de l’asthénosphère de part et d’autre des rifts.

Voici un schéma pour comprendre la formation des rifts, puis des dorsales :

croûte continentale (rouge), manteau lithosphérique (bleu foncé), manteau asthénosphérique (jaune), sédiments (bleu clair), la limite entre le manteau asthénosphérique et lithosphérique est l’isotherme 1300°C

Les rifts sont des bassins d’effondrements (aussi appelés grabens) caractérisés par des failles, et sont le lieu d’une remontée du manteau (deuxième image du schéma). En effet, les réactions nucléaires qui se produisent dans les profondeurs du manteau créent de la chaleur, engendrant alors une remontées de matière chaude par convection, puis une déformation de la croûte continentale, faisant apparaître des failles listriques.

En remontant, le manteau asthénosphérique pousse le manteau lithosphérique à s’étirer et s’amincir, tandis que la croûte continentale se facture et un fossé d’effondrement se forme. Les eaux marines pénètrent ensuite dans la croûte océanique par les failles, puis envahissent le fossé d’effondrement.

Lorsque le manteau monte à son plus haut niveau (quatrième image du schéma), un magma apparaît dû à l’augmentation de température et une baisse de pression, engendrant alors une fusion partielle des péridotites (roches du manteau). La lave issue du magma au niveau du rift amorce alors la formation d’une nouvelle croûte océanique, et l’apparition d’une dorsale. En raison des hautes pressions, les éruptions au niveau des dorsales sont calmes et effusives.

Au fur et à mesure de l’éloignement de la lithosphère océanique, des sédiments s’accumulent dans les failles, l’épaisseur du nouveau manteau lithosphérique augmente, et la température diminue dû à l’échange thermique avec l’eau.

En s’éloignant de plus en plus de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit et se densifie (dû au refroidissement et à l’hydratation des roches) jusqu’à dépasser la densité de l’asthénosphère. Étant plus dense, la lithosphère finit par plonger dans l’asthénosphère, conduisant au phénomène de subduction. C’est ce phénomène qui explique pourquoi les lithosphères océaniques n’excèdent pas 200 millions d’années.

Quelques exemples de rifts continentaux :

  • rift en Afar (Ethiopie) et rift Est-Africain (actifs depuis 30 Ma)
  • rift Baïkal (actif depuis 25 Ma, situé en Sibérie)

Le lac Baïkal est un rift d’ouverture situé en Sibérie (le plus profond sur Terre, environ 1600 m), à la limite entre deux zones géologiques faisant partie de la plaque eurasienne, qui étaient autrefois disjointes (il y a 230 Ma). La déformation de la plaque eurasienne au niveau du lac Baïkal est due à une double pression (collision entre les plaques indienne et eurasienne (50 Ma), et l’enfoncement de la plaque océanique sous la plaque eurasienne). Le lac Baïkal continue à s’agrandir de quelques centimètres par an, séparant très lentement la masse continentale de la Sibérie de la chaîne de montagnes de la Mongolie.

Quelques exemples de rifts devenus océaniques :

  • rift de la mer Rouge (entre les plaques arabique et africaine, dont la dorsale s’ouvre à une vitesse moyenne de 2 cm par an)
  • rift du golfe de Suez
Rift de la mer Rouge, et rift est-africain

Quelques exemples de dorsales :

  • La dorsale d’Aden (entre les plaques africaine et arabique)
  • La dorsale de Carlsberg (entre les plaques africaine et indienne), c’est une dorsale lente (2 cm par an)
  • La dorsale médio-atlantique (entre les plaques américaines et européennes/africaines), c’est une dorsale lente (2 cm par an)
  • La dorsale Est-Pacifique (entre la plaque pacifique et les plaques américaines), c’est une dorsale rapide (10 cm par an)

Subduction :

La subduction est un phénomène géodynamique qui se produit à la frontière entre deux plaques lithosphériques de densités différentes (pouvant être entre deux plaques océaniques, ou entre une plaque océanique et continentale).

Avec l’éloignement de la lithosphère océanique de la zone d’accrétion (dorsale), les roches de la croûte océanique (basalte, gabbro) subissent des transformations chimiques dues à l’hydratation de la croûte océanique, conduisant à des roches métamorphiques hydrothermales (métagabbro schiste vert).

Puis, au niveau de la zone de subduction, les roches sont soumises à des pressions et températures croissantes, conduisant à la formation de nouvelles roches métamorphiques (métagabbro schiste bleu, puis éclogite).

A 100 km de profondeur, où la température est d’environ 100°C, la fusion partielle des péridotites (roches du manteau) n’est pas possible, mais lorsqu’elles sont hydratées, leur point de fusion est abaissé, et les péridotites hydratées peuvent subir une fusion partielle conduisant alors à la formation de magma.

Dans les zones de subduction, comme la cordillère des Andes, le Japon ou encore les arcs insulaires (Indonésie, Antilles), la remontée du magma conduit à d’autres types de roches, dans les plutons (magmas ayant été piégés en profondeur) de la croûte continentale (diorite et granodiorite (métamorphisme du granite)), et dans les cônes volcaniques (andésite et rhyolite).

Zoom sur les roches magmatiques (ignées) :

  • Les roches volcaniques sont issues d’un refroidissement rapide du magma, en surface. Leur structure est microlitique (cristaux non visibles à l’œil nu, roche aphanitique).
  • Les roches plutoniques sont issues d’un refroidissement lent du magma en profondeur. Leur structure est grenue (cristaux visibles à l’œil nu, roche phanéritique).

Voici une image afin d’illustrer la composition des différentes roches :

roche volcanique, et plutonique

Dans la liste suivante, les roches avec un / correspondent aux paires de roches volcaniques/roches plutoniques, ayant la même composition minéralogique.

  • Rhyolite/Granite : quartz, feldspath plagioclase (orthose)
  • Rhyodacite/Granodiorite : quartz, feldspath plagioclase (orthose)
  • Andésite/Diorite : feldspath plagioclase, amphibole (hornblende)
  • Basalte/Gabbro : feldspath plagioclase, pyroxène, olivine
  • Métagabbro schiste vert : feldspath plagioclase, chlorite (verte), amphibole (actinote)
  • Métagabbro schiste bleu : feldspath plagioclase, glaucophane (bleue)
  • Éclogite : pyroxène (jadéite), grenat
  • Péridotite : pyroxène, olivine

Les basaltes (en surface) et les gabbros (en-dessous) se trouvent dans la croûte océanique, tandis que les péridotites sont les roches plutoniques du manteau supérieur.

Les granites se trouvent dans la croûte continentale, et n’apparaissent en surface qu’après érosion des roches qui les recouvraient. Le nom granite vient de fait que cette roche plutonique est constituée de grains visibles à l’oeil nu.

Quelques exemples de gisements de granites (roche la plus répandue à la surface des continents) :

  • En France (Massif armoricain, Massif central, Massif du Sidobre (Tarn), Vosges)
  • Le Parc Yosemite (dans le massif montagneux du Sierra Nevada, aux Etats-Unis)
  • Le Parc national Torres del Paine (dans la cordillère des Andes, au Chili)
  • Le Parc national du mont Bukhansan (en Corée du Sud)
  • Le Parc national de Bald Rock (plus grand monolithe granitique d’Australie, et deuxième plus grand monolithe (après Uluru, aussi appelé Ayers Rock, qui est en grès)).
  • Le Parc d’Augrabies (en Afrique du Sud)

Collision :

La collision est un phénomène géodynamique entre des plaques lithosphériques continentales, intervenant après le phénomène de subduction d’une lithosphère océanique ayant fini par disparaître.

En effet, après la disparition de la lithosphère océanique, le phénomène de convergence continue et provoque la rencontre entre les deux lithosphères continentales, où une courte subduction entre elles se produit (descente jusqu’à 100 km de profondeur), suivi ensuite du phénomène de collision.

Les chaînes de montagnes sont caractérisées par des indices pétrographiques, notamment par des ophiolites ayant subi une obduction (phénomène géodynamique par lequel des fragments de croûte océanique (ophiolites), ayant échappé à la subduction, sont charriées (emportées, entraînées en altitude) sur la marge continentale ou l’arc insulaire). Les ophiolites sont composées d’un ensemble (stratifié) de plusieurs couches de roches magmatiques (péridotites, gabbros, basaltes) et sédimentaire (radiolarites).

Les chaînes de montagnes sont aussi caractérisées par des indices tectoniques, notamment par des structures géologiques typiques, comme les plis (anticlinaux et synclinaux), les failles inverses (en surface), ainsi que des nappes de charriages (couches de roches déplacées sur plusieurs kilomètres de distances).

Les deux marges en collision se déforment, se raccourcissent et s’épaississent, conduisant alors à un relief élevé en surface (partie visible de la chaîne de montagnes) et une racine crustale en profondeur (partie non visible), où la croûte peut atteindre 50 km d’épaisseur, contre les 30 km normalement.

Supplément pour une meilleure compréhension de la formation subtile des Alpes :

  • Au Trias (250 – 200 Ma), la Pangée se divise en deux continent, la Laurasie au nord et le Gondwana au sud.
  • Au Jurassique (200 – 145 Ma), naissance de l’océan Téthys alpine (océan alpin) entre la péninsule ibérique (en rose) et la plaque adriatique (en orange), aussi appelée plaque apulienne.
  • Au Crétacé (145 – 66 Ma), l’océan Atlantique se répand entre l’Afrique et l’Amérique.
  • Au Paléogène (66 – 23 Ma), les montagnes alpines se forment, conduisant à la disparition de l’océan alpin.

Un autre exemple plus simple, est celui de la formation de l’Himalaya :

Au Paléogène (66 – 23 Ma), la plaque indienne entre en collision avec la plaque eurasienne, produisant ainsi l’Himalaya, qui traverse cinq pays (Bhoutan, Inde, Népal, Chine et Pakistan), et abrite les plus hauts sommets sur Terre, dont le mont Everest.

Aujourd’hui encore, la plaque indienne continue à avancer à une vitesse de 5 cm par an, s’enfonçant sous la plaque eurasienne et provoquant ainsi l’élévation de l’Himalaya et du plateau tibétain.

Disparition des montagnes :

La disparition des montagnes (comme le massif armoricain issu de l’ancienne chaîne hercynienne lors de la Pangée, il y a 300 Ma) est due à l’érosion, compensée par un rééquilibrage isostatique.

L’érosion comprend deux phénomènes successifs, dont l’altération physique (après le ruissellement de l’eau et de la pluie, les roches se fissurent (diaclase) et finissent par se casser), et l’altération chimique (où une hydrolyse des roches se produit dans les diaclases). Les roches fragmentées sont ensuite déplacées vers les océans par les ruissellements.

Le phénomène d’équilibrage isostatique intervient ensuite, en effet, l’érosion fait perdre de la masse aux montagnes, ainsi la croûte continentale s’enfonce moins dans l’asthénosphère, et la lithosphère remonte alors progressivement.

L’état initial des croûtes continentales correspond à l’équilibre isostatique (ou isostasie), où la lithosphère rigide (en équilibre sur l’asthénosphère ductile) est soumise à une même pression sur toute sa longueur, et où les excès de masse en surface (comme les montagnes) sont compensés par des déficits de masse en profondeur (racines crustales, que l’on voit dans l’illustration ci-dessous).

Marron clair (croûte), marron foncé (manteau)

Bilan :

Adrien Verschaere
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3 réflexions au sujet de “Comprendre l’histoire géologique de la Terre”

  1. Bonjour,
    Permettez un complément d’information à votre article relatif à la constitution géologique de la Terre. Merci.
    La terre a la même origine que les autres corps célestes. Elle a été d’abord une nébuleuse occupant une immense étendue dans l’espace. Peu à peu, les matériaux qui formaient le centre de la nébuleuse planétaire (1) se sont condensés et le noyau primitif a été sans cesse recouvert de nouvelles couches qui se sont superposées aux plus anciennes.
    Cette formation des astres se renouvelle incessamment. Le ciel est peuplé de nébuleuse, cet état embryonnaire d’un monde.
    Il faut donc renoncer à l’ancienne théorie de Laplace qui expliquait la formation des planètes par une hypothèse qu’aucun fait actuel ne confirme. Or, il ne peut pas y avoir d’exception dans l’Univers, ce qui a eu lieu une fois doit se renouveler souvent.
    Si les planètes s’étaient formées comme Laplace l’a imaginé, elles se formeraient encore de la même manière, et le télescope nous révèlerait des mondes en voie de formation par le même système, des soleils projetant dans l’espace leur matière en fusion.
    Mais ce fait n’a jamais été observé, aucun soleil n’a été vu accomplissant cette genèse cosmique, donc nous avons le droit de la nier.
    La science, du reste, nous donne des preuves de la formation des astres obscurs par la condensation des matières nébulaires. Un des faits les plus décisifs, à cet égard, c’est la constitution géologique de la terre même. Dans tous les tableaux des formations géologiques, on nous montre que les couches les plus profondes sont formées des matières les moins denses.
    Il y a donc une diminution progressive du degré de condensation des matières du centre à la surface
    Cette progression devrait être en sens inverse si la terre avait été formée par des matières incandescentes refroidies peu à peu et si son centre était encore rempli de matières en fusion.
    Si nous descendons, par la pensée, aussi profondément qu’il soit possible de le faire, vers l’intérieur du globe, nous rencontrons le granit ; c’est la pierre qui règne sous toutes les autres, c’est la plus ancienne de celles qu’il ait été donné de voir, et c’est, en même temps, la plus dure (2).
    Les roches feuilletées s’appuient sur ses flancs.
    (Rappelons à ce sujet que les nébuleuses étant formées par l’action intermittente des radiations, il en résulte une formation de couches séparées les unes des autres par d’imperceptibles fentes, c’est-à-dire des couches feuilletées) Viennent ensuite des chistes, des porphyres, des grés, enfin des marbres à grains salins et autres calcaires sans coquille s’appuyant sur les chistes.
    Telle est la composition des échelons inférieurs de cette terre primitive, sans habitant.
    Il est bien évident que la compression des couches profondes de la terre est due à un mouvement mécanique continu qui s’est exercé, sur elle, pendant qu’elles se formaient, et qui s’exerce encore. Ce formidable mouvement dure depuis l’origine de la terre, par conséquent le noyau central doit être d’autant plus comprimé que, depuis plus longtemps, il subit cette pression.
    En se rapprochant de la surface actuelle on peut observer que les couches les plus récentes sont moins comprimées. Enfin, la couche la plus récente de toutes, la couche superficielle est tout à fait meuble : c’est la terre végétale. Les poussières atmosphériques qui s’y déposent continuent la formation cosmique de la terre, en formant une couche nouvelle qui recouvrira celle sur laquelle nous vivons. Ces matières cosmiques, qui augmentent le volume de la terre, sont les particules qui se déposent dans les habitations sur toutes les surfaces planes. Et si nous n’enlevions cette poussière qui se renouvelle incessamment, nous pourrions, au bout d’un certain temps, mesurer la hauteur de la couche qu’elle formerait, dans un temps donné ; nous pourrions ainsi calculer l’augmentation graduelle de la masse terrestre et, de là, conclure au temps qu’il a fallu pour qu’elle soit arrivée à son volume actuel.
    Cette couche de poussière n’est pas la dernière zone terrestre, après elle nous avons la couche gazeuse qui forme notre atmosphère et dont les molécules, quoique plus éloignées les unes des autres que celles qui composent la matière solide, n’en sont pas moins soumises aussi à la pression des radiations. Cette action est incessante. Si ces effets semblent lents ils n’en produisent pas moins, à la longue, des accumulations considérables.
    Les fossiles incrustés dans les marbres, dans les grès, sont une preuve évidente de la compression constante de la matière sans cette repoussée vers le centre de la terre, et, venant remplir tous les intervalles, tous les interstices, toutes les lacunes.
    Dans les temps modernes on a attribué un grand rôle aux bouleversements terrestres dans les formations géologiques.
    L’esprit de l’homme, perdant de vue l’Univers, s’est confiné dans son petit monde et a voulu y trouver la cause de tout ce qui existe. C’est là une méthode mesquine que la science de l’Univers détruira (3).
    Les bouleversements terrestres peuvent changer les matériaux de place, mais non pas en augmenter la quantité ; ils dérangent l’harmonie du monde, mais leurs effets portent toujours l’empreinte de leur violence et de leur irrégularité. Aussi ne peut-on jamais reporter à une cause de ce genre les actions régulières comme la formation des couches géologiques.
    L’augmentation lente du volume de la terre par annexion de matières extra-terrestres est un fait qu’on ne peut pas nier. La couche houillère, qui nous représente la surface terrestre d’une époque passée, occupe partout une grande profondeur. Donc, toutes les couches qui la recouvrent sont des formations postérieures, des dépôts de matières accumulées lentement pendant les siècles les plus récents de notre histoire.
    Cuvier dit en parlant des terrains de transition : « La vie qui voulait s’emparer de ce globe semble, dans ces premiers temps, avoir lutté avec la nature inerte qui dominait auparavant. Le dessus, qu’à elle seule a appartenu le droit de continuer et d’élever l’enveloppe solide de la terre. »
    En effet, du moment où la vie apparaît, ce n’est plus seulement la matière inorganique qui, en se déposant régulièrement et constamment augmente le volume de la terre, c’est encore la substance organisée qui se forme incessamment aux dépens de la matière atomique que la radiation ne cesse de nous apporter et que les êtres vivants absorbent avant qu’elle ait changé d’état.
    Il ressort de tous ces faits que la terre n’est pas plus un soleil éteint qu’elle n’est un fragment de notre soleil. Elle n’a jamais été en état d’incandescence, mais elle peut le devenir, elle n’est pas un vieux monde en évolution décroissante, elle est un monde jeune en évolution ascendante. Ce que nous savons de sa constitution géologique nous prouve qu’elle n’a jamais brûlé, mais qu’au contraire, elle s’est formée par une action constante et lente.
    La régularité des couches superposées les unes aux autres dans une direction presque partout horizontale, annonce cette action lente.
    Le feu qui bouleverse tout n’arrive pas à ce résultat.
    A côté des preuves affirmatives de la formation des mondes par la condensation des matières nébulaires, la science nous donne des preuves négatives de cette formation par la condensation de matières en fusion. Parmi les faits qui pourraient être invoqués pour prouver l’inexactitude de la théorie de Laplace, on peut constater, d’abord, l’impossibilité de concevoir une masse en fusion concentrée au centre de la terre et brûlant sans air, puisque cette masse serait, partout, entourée par la couche de granit qui forme les terrains primitifs. Ensuite, il est absolument contraire aux lois physiques de supposer un foyer incandescent exerçant une action attractive en vertu de laquelle les corps seraient attirés vers son centre, alors que l’on sait qu’un foyer de combustion exerce, toujours, au contraire, une action rayonnante, c’est-à-dire répulsive. Enfin, on ne concevrait pas la formation d’une croûte solide autour de ce foyer incandescent et pendant son rayonnement. Jamais pareil fait ne s’est produit nulle part.
    La théorie de Laplace n’est, du reste, que le développement des idées régnantes à son époque. Longtemps avant lui des philosophes avaient eu l’idée d’attribuer à la terre une origine solaire, mais toutes ces vues philosophiques étaient étrangères à la science ; on ne connaissait pas les lois positives que la chimie moderne nous a révélées et qui, en venant confirmer certaines idées préconçues, comme celle de l’échange universel des matières, rectifie la forme grossière donnée à ces idées.
    Cuvier rapporte ainsi ces tentatives : « Le grand Leibnitz lui-même s’amusa à faire, comme Descartes, de la terre un soleil éteint, un globe vitrifié, sur lequel les vapeurs étant retombées lors de son refroidissement, formèrent des mers, qui déposèrent ensuite les terrains calcaires. »
    « Le système de Buffon n’est guère qu’un développement de celui de Leibnitz, avec l’addition, seulement, d’une comète qui a fait sortir du soleil, par un choc violent, la masse liquéfiée de la terre, en même temps que celle de toutes les planètes, d’où il résulte des dates positives. Car, par la température actuelle de la terre, on peut savoir depuis combien de temps elle se refroidit ; et, puisque les autres planètes sont sorties du soleil en même temps qu’elle, on peut calculer combien les grandes ont encore de siècles à refroidir et jusqu’à quel point les petites sont déjà glacées. »
    Toutes ces hypothèses, basées sur la chaleur des couches terrestres connues sont en désaccord avec les données de la science moderne qui nous enseigne que l’état thermique de la terre est exclusivement dû à la transformation en chaleur du mouvement mécanique des radiations solaires ou stellaires et non à la chaleur originaire des planètes.
    (1) On appelle nébuleuse planétaire celles qui sont formées de couches concentriques
    (2) Le granit est composé de 3 sortes de minéraux : le feldspath, le quartz et le mica. Les substances minérales qui dominent dans les roches des terrains primitifs sont les mêmes, plus le talc, poussière onctueuse au toucher. Le quartz est plus dur que le verre et l’acier, le feldspath l’est presque autant, le mica et le talc semblent former les couches moins condensées que l’action intermittente des radiations laisse subsister entre les couches plus denses.
    (3) « Les volcans n’élèvent ni ne culbutent les couches que traverse leur soupirail et, si quelques causes agissant de ses profondeurs ont contribué, dans certains cas, à soulever de grandes montagnes, ce ne sont pas des agents volcaniques tels qu’ils existent de nos jours. Ainsi, nous le répétons, c’est en vain que l’on cherche dans les forces qui agissent maintenant à la surface de la terre des causes suffisantes pour produire les révolutions et les catastrophes dont son enveloppe nous montre les traces. » (Cuvier. Les révolutions du globe, P.26)
    Cordialement.
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